Dimanche 5 avril 1789. Au prône de la grand-messe de Saint-Pierre de Vezin, le recteur Pierre Ruault en appelle à la rédaction d’un cahier de doléances et à l’élection de députés.
Le recteur Ruault se dirige vers Anne, qui porte ce soir, sur sa longue jupe noire, une camisole amarante, taillée dans une pièce de lin qu’elle a pris soin de teindre, pour l’occasion, dans une décoction de fleurs en grappes.
— Je sais que l’honorable homme, Gilles Morinays, ne saurait s’autoriser, sans mon intervention, à donner la parole à celle qui le mérite autant que tous les hommes réunis de Vezin. C’est pourquoi, je me permets de proposer à Anne de nous dire ses observations, en cet instant si important pour tous les habitants de notre petit village.
Anne se lève, pour faire face à la multitude des lueurs tremblotantes des chandelles allumées, posées sur les pupitres. Cette ambiance de la nef, faite d’ombres portées et de faibles lumières, révèle une image monochrome où les ocres nuancées sur fond noir forment un écrin à l’unique tache de couleur pourpre du corsage de ma nièce.
Un silence de cathédrale accueille la première femme autorisée à parler comme un homme :
L’intervention d’Anne, la Morinays de Pontchâteau, extrait de "Laboureurs d’espoirs" lu par l’auteur :
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