Le 8 avril 1789, les 800 paysans, députés à la sénéchaussée de Rennes, se rendent à l’assemblée qui rédigera le cahier de doléances centralisant les cahiers de 413 paroisses et élira les 8 députés du tiers état qui les représenteront aux États généraux à Versailles.
Nous voici enfin parvenus, face au palais, sur l’immense place carrée, bordée sur trois côtés d’immeubles à arcades de granit, surmontées de deux étages en tuffeau et d’un toit « à la Mansart », dont les façades, toutes identiques, sont à pilastres avec des frontons triangulaires ou cintrés et des corniches à modillons .
Au centre, le bronze équestre du roi Louis XIV émerge, sur son socle, au-dessus de la foule tournée vers l’entrée du Parlement.
À l’étage, la fenêtre du balcon s’ouvre sur un petit homme gesticulant, qui, visiblement, s’adresse à nous sans que nous puissions distinguer clairement ses paroles.
— Qu’est-ce qu’il dit ?
— Chhhut… Chut…
— Taisez-vous, nous n’entendons rien !…
— Il dit…
— Il dit quoi ?…
— Vous devant, vous avez entendu ?
— Qu’est-ce qu’il dit ?
Le petit homme tout agité, apparu au balcon, s’adresse à la foule assemblée :
Le discours d’introduction, extrait de "Laboureurs d’espoirs" lu par l’auteur :
À nouveau disponible : voir la fiche de présentation de "Laboureurs d’espoirs" d’Alain MORINAIS.