Acte 4 – Faire revivre les lieux avant même l’action...
Scène 1 - La déduction documentaire
C’est en février 2006 que je décide d’engager l’écriture de l’histoire des Morinays, trop souvent différée, avec pour objectif, cette fois, d’achever le premier épisode au début du mois de mai, à l’occasion des 80 ans de Roger Morinais, le frère de mon Père. Il faut parfois se trouver de bonnes raisons pour se mettre vraiment à l’ouvrage.
Bien sûr, dès les premières lignes, il est nécessaire de situer le cadre de l’action. Faire évoluer des personnages implique de les mettre en scène et donc, avant toute chose, de disposer… d’une scène.
Je connais Vezin pour y être passé souvent, allant de Rennes à Vannes, mais pas suffisamment pour être capable d’y faire vivre mes acteurs, et encore moins de les faire revivre au XVIIIè siècle. Or, je n’aurai pas l’occasion de me rendre sur place avant l’été, et il n’est pas question que cela soit un motif de nouveau report du projet ! Il me faut pourtant situer chaque élément du décor l’un par rapport à l’autre, géographiquement, et trouver des informations, des indices me permettant de les visualiser avant de pouvoir les décrire.
C’est ainsi que je commencerai à travailler, à partir d’une copie de la carte du royaume de France, dite des Cassini, d’une gravure du plan de Rennes au début du XIXè siècle (IGN) et d’un plan de Vezin-le-Coquet aujourd’hui. Avec ces outils, complétés par des cartes anciennes dont les copies sont disponibles sur le net, des informations cadastrales sur archives.rennes.fr, je pourrai situer les paroisses et les lieux-dits, les édifices toujours existants et ceux disparus depuis.
Les éléments d’aujourd’hui me permettront, par comparaison, d’interpréter les éléments anciens et d’en déduire la topographie des lieux en 1789.
« … Assurant lentement chacun de ses pas pour éviter la glissade, elle se rend comme chaque semaine à l’église Saint-Pierre, distante d’un quart de lieue au cœur du petit bourg… Dans le raidillon de la Longrais, Anne s’arc-boute, pour résister au blizzard dévalant la pente après avoir pris de la vitesse sur le plateau du haut, balayant tout sur son passage. »
Le relief du chemin qui conduisait de Pontchâteau à l’église, passant par la Longrais, apparaît par différence de niveaux cartographiques vérifiables à différentes époques.
« C’est la dernière côte, avant la longue ligne droite qui mène à découvert jusqu’aux premières maisons de Vezin…Arrivé sur le plat, le clocher de Saint-Pierre guide la marcheuse de plus en plus courbée, vent debout. À main droite, on perçoit les volutes des premiers feux de la capitale provinciale, à une lieue d’ici…Enfin parvenue à l’abri, protégée par les premières masures bordant le seul chemin de pierres du bas Gwezin, Anne peut reprendre son souffle et continuer sa route à pas mesurés. »
- de Rennes à Vezin, la carte dite des Cassini
"Tous les hommes de la paroisse arrivent en petits groupes, discutant les dernières nouvelles et marchant d’un pas décidé. Venant de la fourche de Montfort et du Rheu ou de la route de Rennes, ils convergent sur la place déjà saturée et noire ; noire de la couleur des tenues des hommes en noir..."
Le Jeu des questions du grand Jacques
Question de l’acte 4 - Scène 1 : Qu’est-ce qu’une paroisse en l’an 1789 ? Par qui et comment est-elle administrée ? Vous trouverez la réponse la semaine prochaine dans l’acte 4 - Scène 2. Réponse à la question de l’acte 3 : Que signifie "les inscrits à la capitation" ?
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À suivre… Acte 4 - Comment faire revivre les lieux avant même l’action... Scène 2 - La transposition visuelle.