On le sait, la violence et la répétition des incendies en milieu urbain ont marqué la mémoire de nos ancêtres : cf. les incendies de Londres (1666), Saint-Malo (1661), Briançon (1692), Fougères (1710, 1734, 1751, 1762), Sainte-Menehould (1719) ou encore Rennes (1720, 1740, 1747, 1755, 1770, 1779, 1781, 1784, 1787)... Mais l’on connaît moins bien les incendies en milieu rural.
Deux cas de sinistres causés par des incendies de maisons en milieu rural nous sont révélés par la lecture des registres paroissiaux de l’Ardèche, disponibles sur internet. Ces deux annotations sont aussi disponibles sur le site du groupe Racines Ardéchoises.
Première annotation :
« L’an 1733 et le 15e jour de 9bre Jean BLANCHARD âgé d’environ 50 ans et la Marie BLANCHARD sa fille sont morts dans une voute de leur maison ayans esté suffoqués par la fumée de l’incendie qui a reduit en cendres tout le lieu de fiaugoux (Fiaugour ?) à la reserve d’une petite heute appartenant à Joachim MOLIN âgé d’environ 19 ans, ont esté presens a leur enterrement Pierre GUYON et Estienne JAY tous deux du lieu et parr[oisse] de la chapelle ille[tré]s, lequel enterrement a [esté] fait le susdit jour 15e 9bre. » (Registre de Lachapelle sous Chanéac - 1686-1756 - page 87 - 5e acte - Relevé par Sandrine Penjon).
Seconde annotation :
« Décès le vingt-neuf juin 1744 et ont été inhumés tous dans la même bière, Louise Sartre âgée d’environ soixante quinze ans, Claudine Boier sa fille âgée d’environ quarante ans, Jean Antoine Boier âgé de cinq ans fils d’Antoine et de Marie Damais petit-fils de ladite Louise Sartre et neveu de ladite Claudine Boyer. Antoine Besset et Elisabeth Besset frère et soeur, fils et fille de Jacques et de Marguerite Boyer et petit-fils de ladite Louise Sartre, ces deux derniers âgés d’environ douze ans et la dernière de huit ans. Ces cinq personnes ont eu le malheur d’être brûlés dans leur maison à Chavagnac sans que des voisins se soit aperçu de l’incendie et par conséquent donner du secours, ils ont été ensevelis dans le cimetière de la paroisse de Saint-Agrève. Présents Pierre Vanant, Pierre Bernard, Jean-Pierre Legrand, illettrés et une multitude de personnes charitables qui ont assisté avec larmes à ces funérailles ». Blondeau, curé. (Registre paroissial de Saint-Agrève - 1744 - page 51 - Relevé par Thierry Sabot).
Note : Les auteurs de l’Encyclopédie reconnaissent trois causes au déclenchement d’un incendie :
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Source : Jean Delumeau, Yves Lequin, Les malheurs des temps, histoire des fléaux et des calamités en France, notamment le chapitre XIX sous la plume de Claude Nières, Le Feu, la terre et les eaux, Paris, Larousse, 1987.