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Les deux frères Béraud et la Grande Guerre

Deux frères et la Grande Guerre : Jean-Joseph Béraud (Classe 1908) et André-Michel Béraud (Classe 1906)

Le vendredi 27 novembre 2020, par Nadège Béraud Kauffmann

La guerre est décidément omniprésente dans la vie de nos ancêtres de la première moitié du XXe siècle.

Confusion

Jean-Joseph et André-Michel étaient respectivement mes arrière-grand-oncle et arrière-grand-père paternels. Jean-Joseph est mort à la guerre de 14. Mais bizarrement, moi j’ai toujours entendu parler d’un « Clément » mort à la Grande guerre. Pourquoi Clément ? Même ma grand-mère arrivée dans la famille dans les années 1940 l’appelait ainsi. C’est également ce prénom qui est gravé sur le Monument aux Morts d’Eyzin-Pinet, une petite commune du nord de l’Isère où s’est implantée la famille Béraud il y a maintenant un peu plus de cent-cinquante ans.

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Photographie d’une partie de la plaque comportant les noms sur le Monument aux Morts d’Eyzin-Pinet, partie où figure le nom de « BERAUD Clément »

Pourtant vous le verrez, il s’agit bien de Jean-Joseph même si aucune mention marginale des circonstances de son décès ne figure dans son acte de naissance.

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Acte naissance Jean-Joseph Béraud

Peut-être une confusion s’est-elle produite avec son petit neveu, Clément-Joseph, né en avril 1915 ? D’ailleurs le second prénom du petit garçon a certainement été donné en hommage à cet oncle tombé au combat quelques mois seulement avant sa naissance. Mon enquête ne m’aura pas permis d’éclaircir ce mystère concernant la confusion des prénoms. Mais maintenant j’en sais davantage sur cet arrière-grand-oncle dont j’ai beaucoup entendu parler. Je vous invite à remonter le temps jusqu’au début du XXe siècle. La France commence alors à avoir maille à partir avec certaines de ses colonies, notamment le Maroc, lorsque le conflit mondial éclate en Europe.

Le service militaire aux colonies (AFN)

Au début du siècle dernier, comme tous les jeunes hommes de vingt ans alors déclarés aptes, André-Michel et Jean-Joseph sont appelés sous les drapeaux afin d’effectuer leurs deux années de service militaire. Tous deux sont nés et demeurent à Eyzin-Pinet qui se trouve non loin de Vienne (Isère). De même que leurs ancêtres depuis plusieurs générations, ils sont agriculteurs et vivent avec leur père au Hameau de la Garde. Ils ont perdu leur mère Françoise en 1899 et depuis le père s’est remarié. Françoise ne connaîtra pas l’angoisse de devoir laisser partir ses deux fils à la guerre…

C’est en 1905 qu’une loi met fin au tirage au sort et impose un service militaire personnel et obligatoire pour tous d’une durée de deux ans. André-Michel fait partie de la « classe 1906 » et est le premier des deux frères à être intégré à l’armée d’active. Affecté au 5e Escadron du Train et des Équipements Militaires il est incorporé à compter du 1er octobre 1907.

C’est durant son absence que son père mourra, le 24 janvier 1908, laissant son jeune frère de dix-huit ans seul avec sa belle-mère pour s’occuper des terres de la petite exploitation familiale. Il se trouve alors très loin du côté des colonies d’Afrique du Nord et est dans l’incapacité de revenir. Il est envoyé au Maroc entre le 3 mai et le 31 octobre 1908, alors que le sentiment anti-français se développe et que l’armée française est chargée d’y rétablir l’ordre. Puis il passe le reste de son service en Algérie.

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Carte Postale, Caserne du Train et des Équipages d’Oran, Algérie, début XXe siècle

Il est nommé 1re classe le 19 septembre 1909 et recevra une décoration militaire, la Médaille du Maroc. Il rentre enfin d’Algérie le 29 septembre 1909 et aura ainsi effectué ses deux ans de service dans l’armée d’active.

Les retrouvailles des deux frères sont de courte durée puisque Jean-Joseph, de la « classe 1908 », se trouve incorporé le 8 octobre 1909 soit un peu plus d’une semaine seulement après le retour d’André-Michel. Chasseur de 2e classe au 14e Bataillon j’ignore quelle a été alors son affectation exacte. Comme en atteste son journal de marche, le 14e Bataillon était en tout cas présent au Maroc en 1912 dans le cadre de l’opération de « pacification » du Général Lyautey et ce jusqu’à la mobilisation du 3 août 1914, date à laquelle l’unité revient en Métropole.

Pendant ce temps l’aîné André-Michel se retrouve donc à son tour seul dans la maison du Hameau de la Garde pour accomplir les travaux agricoles et entretenir la propriété familiale. Peu après en 1910, il épouse Antoinette Béraud sa cousine germaine issue d’une branche de la famille originaire du village de Oytier-Saint-Oblas, qui se trouve à une douzaine de kilomètres de là. On dit chez moi que ce mariage était arrangé afin de permettre le regroupement des terres de chaque branche. Cela se pratiquait beaucoup dans l’ancien temps où les questions d’ordre pragmatique passaient avant les sentiments ! Leur premier enfant André-Camille est né le 30 avril 1911 en l’absence de l’oncle Jean-Joseph qui ne reviendra que le 24 septembre suivant, une fois son service de deux ans achevé. Trois ans s’écoulent ensuite au rythme des saisons et des récoltes et à la veille de la guerre, Jean-Joseph, célibataire, vit toujours à la Garde auprès de son frère et de sa famille.

L’enrôlement dans la Grande Guerre en pleine période de moisson

Les deux hommes ont déjà rempli leurs obligations militaires et sont donc à ce titre en réserve de l’armée d’active lorsque le conflit éclate. Âgé respectivement de 26 et de presque 28 ans ils doivent laisser leur femme et belle-sœur, ainsi que trois bambins : le plus âgé a trois ans et mon grand-père Albert n’a pas encore un an. Le 2 août ils sont appelés, de même que quatre millions d’hommes, à se rendre à leur régiment.

La mobilisation générale est proclamée alors que les moissons ne sont pas encore terminées : dans les campagnes, à l’inquiétude des femmes et des enfants de voir partir leurs époux et pères à la guerre, s’ajoute celle de ne pas pouvoir boucler les récoltes.

L’aîné des deux frères, André-Michel, numéro de matricule 588, est donc rappelé à l’active et arrive au corps le 3 août. Il retrouve l’Escadron du Train et des Équipements Militaires et est incorporé à la 11e compagnie du 14e Escadron du train ; il est « aux armées » dès le 16 août et rejoint dans un premier temps la Caserne de la Part-Dieu à Lyon.

Au sein d’un Escadron du train, les hommes sont chargés de diverses missions de logistique et de transport ; des détachements sont envoyés sur le front pour soutenir l’état-major du Corps d’Armée auquel ils sont rattachés, assurer la fourniture de convois administratifs et auxiliaires, le ravitaillement en nourriture et munitions, former des compagnies hippomobiles, des boulangeries de campagne et des compagnies sanitaires, conduire les véhicules pour aller chercher des blessés ou pour transporter des troupes. Les soldats du train sont familièrement appelés les "Trainglots", car ils sont dotés d’un mousqueton de cavalerie particulier équipé d’une tringle de suspension. Le 14e Escadron du Train est rattaché au 14e Corps d’Armée dont va faire partie, dès le 18 août, le 14e Bataillon de Chasseurs à Pied que va intégrer le jeune frère d’André-Michel.

Jean-Joseph quant à lui, numéro de matricule 666 – un mauvais présage ? - est affecté au 14e Bataillon de Chasseurs à Pied (BCP).

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Fiche d’enrôlement de Jean-Joseph Béraud, Archives départementales de l’Isère, cote 11 NUM/1R1472 02

Arrivé au corps le 2 août, il part pour les Vosges et va être confronté à la Bataille des Frontières. Avec les camarades de la 1re et de la 6e compagnies il rejoint d’abord la caserne de Grenoble d’où il part en train pour le nord. Le convoi passe par Chambéry – Aix – Culoz – Ambérieu – Bourg – Dôle – Besançon – Belfort – Lure – Épinal – et les soldats débarquent enfin à Laveline dans les Vosges. La suite se fait à pied : départ de Laveline le 10 août en direction du col de Sainte-Marie par Wissembach (Vosges). Du 11 au 17 août, les hommes effectuent des mouvements sur la piste frontière et attendent.

Pendant ce temps un peu plus au nord, le 14 août, débute la Bataille du Donon au Col du même nom (Vosges). Puis le 15 au nord du front, les Allemands en terminent avec les forts belges et s’apprêtent à mettre en œuvre le Plan Schlieffen sur le sol français. Ils projettent de se déplacer en arc de cercle depuis la Belgique et les Ardennes jusqu’à Paris afin d’assurer à la fois la prise de la capitale et l’encerclement de l’Armée de Joffre. Ce plan est tout à fait pertinent puisque les Français, eux, attendent l’ennemi plus au sud à la hauteur de l’Alsace-Moselle, annexées depuis 1871.

Dès le 7 août la 1re Armée a en effet effectué une offensive afin de reprendre ces territoires annexés. Elle est repoussée à Mulhouse et tente à nouveau sa chance le 19 août mais sans parvenir à ses fins. S’ensuivent la Bataille des Ardennes et le début de l’avancée de l’allemande vers la Marne, qui menace bientôt Paris…

La fureur des combats

Le 18 au soir, alors que le 14e BCP est rattaché à la 1re Armée et mis à la disposition du 14e Corps d’Armée, l’alerte est donnée. L’unité de Jean-Joseph Béraud se trouve alors dans la Vallée de la Bruche (Bas-Rhin) et l’ennemi est signalé à une quinzaine de kilomètres seulement vers le sud, à Lubine et au Col d’Urbéis (limitrophe de l’Alsace). Les hommes ont ordre de s’y rendre et le 20 août a lieu la première grande escarmouche pour eux, la Bataille du Champ du feu. Plusieurs morts, blessés et disparus sont à déplorer mais ce n’est malheureusement que le commencement. Le 14e BCP est rejoint par le 7e et les soldats font des sauts de puce selon les positions de l’ennemi qui parvient à s’insinuer par le nord-est : d’abord dans le secteur Colroy-la-Roche, Ranrupt et Saint-Blaise-la-Roche (Bas-Rhin). Puis après leur échec lors de la Bataille de Mortagne, dès le 22 – 23 août, les Français ne vont cesser de reculer, lentement, en direction du sud-ouest. Après avoir passé deux jours près de Saales et de Saulxures (Bas-Rhin), le 14e BCP rejoint la rive gauche de la Meurthe dans le secteur d’Etival, de Saint-Michel-sur-Meurthe et de Raon-l’Étape (Vosges) où des combats intenses, appuyés par l’artillerie lourde et les obusiers ennemis, se déroulent le 26. Les Français reculent encore un peu plus, en direction du sud-ouest ; c’est à Nompatelize (Vosges) que les soldats s’affrontent pied à pied. Les pertes sont lourdes le 29 août : 18 morts, 134 blessés et 70 disparus pour cette seule journée ! Toutefois le Bataillon tient Nompatelize en cantonnement d’alerte et les compagnies se terrent dans plusieurs tranchées ; des combats ont lieu dans ce secteur et près de la Bourgonce (Vosges) jusqu’au 5 septembre. Les hommes ont peur au point que pour quelques-uns tous les moyens sont bons pour échapper au combat. Et pour eux l’armée n’aura aucune pitié. Le 5 septembre trois chasseurs sont fusillés pour mutilations volontaires. La fureur des combats, la puissance de feu de l’artillerie ennemie qui tire les soldats français comme des lapins et la progression des Allemands causent de nombreux morts ainsi qu’un certain effroi dans les rangs français. Le 14e BCP doit finalement se replier vers la Croix Idoux où des combats ont encore lieu les 6 et 7 septembre. Le 8 septembre offre un répit aux soldats. Quatre chasseurs passés en conseil de guerre pour mutilations volontaires sont cette fois graciés. Les officiers ont-ils rapidement compris que l’indulgence était préférable à l’intransigeance ?

La journée fatale

Le 9 septembre en début d’après-midi, Jean-Joseph Béraud ainsi qu’une partie du 14e BCP, se trouve dans le secteur de Bois des Champs au sud de la Bourgonce (Vosges), probablement dans une ferme. Les armes se sont tues offrant un répit et l’heure est à la détente. Jean-Joseph discute avec l’un de ses camarades. Mais son ami se rappelle qu’il est de corvée pour aller chercher de l’eau au puits. Jean-Joseph lui propose alors d’y aller à sa place. Pourquoi ? Lui avait-il rendu un service auparavant et lui devait-il une corvée ? Son ami était-il malade ou très fatigué ? Il est presque 15 heures lorsque Jean-Joseph s’approche du puits. Quelques minutes après, à 15 heures précises, des obus allemands tombent subitement dans la partie des bois occupée par le Bataillon. L’un d’eux explose près du puits blessant grièvement le soldat Béraud qui n’a pas eu le temps de se mettre à l’abri.

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Extrait du « Journal des marches et opérations du 14e bataillon de chasseurs » ; état nominatif des blessés, morts ou disparus du 9 septembre 1914 et d’une partie du 10. On peut voir le nom « Béraud » sur la dernière ligne du 9.

Les ambulances sont là mais il ne pourra pas être sauvé : il va mourir des suites de ses blessures peu après.

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Fiche de décès conservée sur le site www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

A-t-il pu revoir son frère André-Michel ? Ce dernier a affirmé par la suite qu’ils étaient ensemble au front. Faisait-il partie d’un détachement chargé du ravitaillement et porté au 14e BCP le 30 août ? Conduisait-il une ambulance ? Ou était-il déjà mobilisé dans la Marne ? Mon arrière-grand-père André-Michel ne l’a jamais précisé. Son quatrième enfant, un fils, naît en son absence en avril 1915 ; il sera baptisé Clément – Joseph en souvenir de son oncle.

Les Allemands sont repoussés

La situation du 14e Corps d’Armée s’améliore dans les jours qui suivent : le 11 septembre l’ennemi entame la retraite et le 12, les armées du nord remportent une « victoire incontestable ». C’est en effet la fin de la Bataille de la Marne, Paris est sauvée et les Allemands doivent reculer depuis la Marne dans l’Aisne à 20 km au nord. Mais les Français ne parviennent pas par la suite à les repousser dans leurs frontières : la guerre se poursuit, les tranchées bientôt se figent et après la « Guerre de mouvement » place à la « Guerre de position ». André-Michel Béraud reste mobilisé, d’abord à l’Escadron du Train avant d’être affecté au 19e Régiment de Dragons (cavalerie) et enfin, à nouveau au 9e Escadron du Train. Malade, il est évacué le 29 novembre 1916. Mais il repart aux armées le 1er juillet 1917. Le 26 janvier 1918, alors père de quatre enfants, il demande pour ce motif à être mis en retrait. Il rentre au dépôt le 4 novembre 1918 quelques jours seulement avant la conclusion de l’Armistice. Il est finalement démobilisé le 16 février 1919 peu de temps avant sa classe.

La vie continue ainsi pour André-Michel qui aura d’autres enfants avec Antoinette et mourra en 1972. Après la guerre il recevra pour son frère mort pour la France un document honorifique offert par l’Union des Grandes Associations françaises, conservé depuis par ma famille.

Sources : « Journal des marches et opérations du 14e bataillon de chasseurs » disponible sur Mémoires des Hommes www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
Fiche d’enrôlement Jean-Joseph Béraud, Archives départementales de l’Isère, cote 11 NUM/1R1472 02
Fiche de décès de Jean-Joseph Béraud, www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

Bibliographie et Monument : « 14e escadron du train des équipages militaires – Historique – Guerre 1914-1918 », Henri-Charles Lavauzelle, éditeur militaire, Paris, 1920.
Document honorifique « Mort pour la Patrie 1914 – 1918 », offert par l’Union des Grandes Associations françaises à toutes les familles des soldats morts pour la France.
Monuments aux morts d’Eyzin-Pinet sous le nom de Clément BERAUD

Témoignages : Raymond BERAUD, petit-fils d’André-Michel et petit-neveu de Jean-Joseph, et M.Nivel dont l’aïeul était le camarade de Jean-Joseph qui aura la vie sauve grâce à lui.

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16 Messages

  • Les deux frères Béraud et la Grande Guerre 4 décembre 2020 18:25, par Michel Verguin

    Bonjour, pour info il existe une carte postale ancienne avec la légende suivante :’’ souvenir de l’hôpital auxiliaire 207 d’Oyonnax. Remise solenelle de la Médaille Militaire au chasseur Béraud du 15 bataillon de chasseurs à pied. ’’

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  • Les deux frères Béraud et la Grande Guerre 27 novembre 2020 10:42, par Yves BERTRAND

    Bonjour. Je suis d’accord avec Colette.
    Jean Joseph était peut-être connu sous le prénom de Clément dans sa localité. L’inscription sur le monument aux morts a certainement été faite sans tenir compte de l’état-civil mais plutôt sur la base de la notoriété.
    La pierre tombale de mon voisin, décédé il y a une dizaine d’années, porte le prénom par lequel tout le monde l’a toujours appelé. Ce prénom ne fait pas partie de ceux qui lui ont été donnés à sa naissance.
    Les autorités communales avaient, dans un premier temps, refusé que ce prénom soit gravé sur la pierre tombale, puis elles ont accepté pour que ses connaissances sachent qu’il s’agissait bien de sa sépulture.
    Grâce à cette décision, les contemporains s’y retrouvent et ignorent pour la plupart que ce n’est pas son prénom officiel. Dans cent ans, les généalogistes de sa famille ou autres chercheront sa tombe ou se poseront devant elle les mêmes questions que vous aujourd’hui.
    Il serait intéressant de vérifier les prénoms des camarades d’infortune qui l’accompagnent sur ce monument, peut-être n’est-il pas le seul dans ce cas.

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    • Les deux frères Béraud et la Grande Guerre 27 novembre 2020 18:10, par RIGOUSTE Jean

      Bonjour,
      Une explication possible du problème des "faux prénoms" ; j’en ai plusieurs exemples dans ma famille (Quercy), et on en trouve couramment dans les annonces de décès (Sud-Ouest) Il s’agit d’une très ancienne superstition, qui consiste à donner à l’enfant un prénom usuel, différent de son prénom (ses prénoms) de baptême, afin de le protéger des mauvais sorts (pour qu’ils soient efficaces, ils doivent désigner la personne visée par son "nom sacré", i.e. le nom de baptême. Cet usage existe, sous diverses formes, chez plusieurs peuples dits autrefois "primitifs"...

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    • Les deux frères Béraud et la Grande Guerre 27 novembre 2020 11:07, par Nadège Béraud Kauffmann

      Bonjour,
      je vais déjà m’atteler à vérifier l’acte de baptême comme cela m’a été suggéré et en effet, il serait intéressant de vérifier les autres noms du Monument !

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      • Les deux frères Béraud et la Grande Guerre 27 novembre 2020 11:32, par colette Boulard

        re bonjour,

        Les monuments peuvent comporter erreurs et/ou lacunes. Ils ont été réalisés avec soin, mais dans le contexte de l’après-guerre et avec les informations alors détenues. Ainsi, pour exemple, dans une commune que je connais, le monument aux morts présente un seul Mr X. Y. (je n’ai pas le nom en tête) alors qu’il y en eût deux, des homonymes.
        Cette "imprécision" est à prendre comme partie intégrante des monuments, de leur contexte historique. Des rajouts de noms se font encore de temps en temps, que ce soit hélas du fait de soldats de morts en mission à l’époque actuelle ou du fait d’une omission corrigée à la demande des familles. Voir à ce propos divers articles sur le site histoire - généalogie.

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  • Les deux frères Béraud et la Grande Guerre 27 novembre 2020 10:34, par BERAUD Nicole

    Bonjour
    Avez-vous pu consulter le registre des baptêmes de la commune ?
    Peut-être le prénom de Clément était-il celui du parrain, ajouté à ceux de l’état-civil.
    Avez-vous consulté les recensements pour voir si, par hasard, ce prénom n’aurait pas été le prénom usuel de Jean Joseph ?
    J’ai rencontré un pb comparable au vôtre dans ma famille paternelle : feu mon frère aîné portait en second prénom celui de Camille ; enfant, j’avais enregistré qu’il était celui d’un frère de mon grand-père "mort à la guerre". J’ai retrouvé sur "Mémoire des Hommes" un autre grand-oncle tué à Saint-Quentin, après avoir effectué toute la guerre, le dernier jour où son régiment a participé aux combats... Mais pas de Camille ! Pas non plus de Camille dans les actes de naissance du Jura... C’est grâce à la comparaison des prénoms entre deux recensements que j’ai enfin trouvé "Camille". C’était le prénom usuel ! Il est mort de séquelles pulmonaires de la guerre, mais n’a pas eu droit au titre de "mort pour la France. Mon père l’a connu. J’aurais dû poser les questions quand il en était encore temps.

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    • Les deux frères Béraud et la Grande Guerre 27 novembre 2020 11:04, par Nadège Béraud Kauffmann

      Bonjour,
      j’ai consulté l’état civil, y compris les tables de recensement dans lesquelles en 1901 et 1906, il est simplement appelé "Jean". Mais comme vous le suggérez, il faut que je consulte les registres de baptême, son parrain s’appelait peut-être Clément. Il est vrai qu’il est assez courant d’être confronté à ce genre de situation avec un décalage de prénoms entre les papiers officiels et les habitudes familiales.

      P.S : Vous portez les mêmes noms et prénoms qu’une de mes tantes qui habite à Vienne :)

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      • Les deux frères Béraud et la Grande Guerre 27 novembre 2020 13:31, par BERAUD Nicole

        Re Bonjour

        BERAUD est mon nom d’épouse. La famille de mon époux est originaire de Lozère. Les prénoms y posent aussi souvent des problèmes en généalogie : il arrive que dans une fratrie on retrouve par exemple trois "Pierre". Dans la vie courante il devait exister des diminutifs, des surnoms...
        Bonne recherche.

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  • Les deux frères Béraud et la Grande Guerre 27 novembre 2020 10:08, par colette Boulard

    Bonjour, merci pour ce récit.
    Peut-être en effet y a t-il eu confusion entre l’un des prénoms donné à son neveu et lui-même. Peut-être aussi Jean Joseph était-il habituellement et hors papiers officiels appelé Clément ? avez-vous connaissance du prénom Clément porté soit par un grand-père soit par le parrain ou tout autre proche de Jean-Joseph, que celui-ci aurait particulièrement aimé ?

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    • Les deux frères Béraud et la Grande Guerre 27 novembre 2020 10:39, par Nadège Béraud Kauffmann

      Oui Jean-Joseph était bien appelé Clément dans ma famille. Mon papa encore aujourd’hui ne le connaît que sous ce prénom ! À l’heure actuelle, je n’ai pas retrouvé d’ancêtres portant le même prénom. Peut-être avez-vous raison concernant le parrain : il faudrait que je cherche à me procurer le certificat de baptême !

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      • Les deux frères Béraud et la Grande Guerre 29 novembre 2020 19:42, par Orson

        Bonsoir,

        De mon côté j’ai souvent noté que les prénoms officiels étaient "obligés" soit celui du parrain (éventuellement féminisé pour une fille), celui de la marraine (éventuellement masculinisé pour un garçon), voire celui du père (pour un garçon) ou celui de la mère (pour une fille).
        Accessoirement, cela n’empêchait pas d’appeler au quotidien un enfant par un autre prénom (quelquefois son deuxième, sinon celui qu’on préférait, voire même celui du vrai père), soit celui par lequel il était socialement nommé et...qui lui reste s’il meurt prématurément et est inhumé dans l’urgence. A l’inverse s’il meurt âgé, honoré et dans la dignité due à sa descendance, on l’enterrera plus probablement sous son prénom officiel.
        Exemple, ma tante Jeanne qui se prénommait en réalité Barbe (équivalent français de Barbara). On ne l’a appris que dans ses dernières heures de vie, en la cherchant dans l’hôpital où elle avait été admise sous son identité officielle !
        Cordialement.

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  • Les deux frères Béraud et la Grande Guerre 27 novembre 2020 10:03, par René David

    vous dites "La France commence alors à avoir maille à partir avec certaines de ses colonies, notamment le Maroc, lorsque le conflit mondial éclate en Europe."

    le Maroc n’a jamais été une colonie de la France. Ce pays s’est placé sous protectorat français en échange de la façade atlantique. Bien des français s’y sont établis (et enrichis) ou y sont nés pendant cette période, puis sont rentrés en France après.

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    • Les deux frères Béraud et la Grande Guerre 27 novembre 2020 10:32, par Nadège Béraud Kauffmann

      Oui en effet, le Maroc est un protectorat français dès 1912. J’ai employé le terme générique tel qu’utilisé par la littérature du début du XXe s où l’on parle de "colonisation" sans faire de distinction. (Cf par exemple "Annales de Géographie" sur www.persee.fr). Mais vous avez raison il faut être précis.

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  • Les deux frères Béraud et la Grande Guerre 27 novembre 2020 09:57, par René David

    vous dites : "Pourtant vous le verrez, il s’agit bien de Jean-Joseph même si aucune mention marginale des circonstances de son décès ne figure dans son acte de naissance."
    Il faut savoir que durant la guerre 14-18 les officiers d’état-civil ou les greffiers des tribunaux ont été dispensés des mentions marginales sur les actes de naissance pour signaler les décès. Pas assez de temps pour feuilleter les registres quand certains jours des milliers de soldats tombaient. La solution la plus facile est le site SGA (ou d’autres) très bien faits, mais non exhaustifs puis retrouver grâce à la mention sur la fiche la transcription de décès sur le registre des décès de la dernière commune de domicile plusieurs mois voire années si jugement de disparition. Le monument aux morts est souvent dans la même commune, mais pas toujours.

    Répondre à ce message

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