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Les corporatifs de l’île du fort de Meulan (Yvelines)

Le jeudi 21 janvier 2010, par Madeleine Arnold-Tétard †

Pour faire suite à l’article si intéressant de Michèle CHAMPAGNE sur son ancêtre ROBILLARD parti chercher fortune au Canada, quelques autres ROBILLARD essaimaient à Meulan et principalement dans cette partie de la ville qu’est le Fort, avec d’autres familles qui leur étaient plus ou moins alliées. Ces familles corporatives se marient entre elles de tout temps, les pêcheurs épousent les filles des aides de pont, et vice-versa, les bouchers épousent les filles de leurs confrères et autres saucissonniers, les charpentiers s’épousent dans le milieu du bâtiment, bref on ne laisse pas traîner le patrimoine ancestral…

Voici donc les principales familles corporatives qui peuvent éventuellement vous intéresser :

La famille Robillard – Ce nom provient d’un dérivé de Robert (Robillard – Robillot – Robillon) aussi bien que de Lambillotte dérivé de Lambert. Il y aurait lieu toutefois de rechercher si Rober ou Rob qui veut dire rouge en langue d’oïl (langue romane parlée au dessus d’Orléans au Moyen Age) peut être également une souche possible ! (dictionnaire des noms de famille Lagneau/Arbuleau coll. particulière de l’auteur)

Cette famille arrive sur l’île du Fort par le nommé Louis Robillard qui épouse en 1680 – hors de Meulan - Marie David. Un de ses frères, Jean Robillard, époux de Jeanne Dubois fera également descendance sur la paroisse Notre Dame de Meulan.

C’est pourtant Hugues Robillard qui nait vers 1680 qui nous occupe sur notre île. Il y est qualifié Maître Pêcheur et Domestique de Monsieur l’abbé Bignon. (Voir Histoire du Mantois).

Il épouse le 21 janvier 1711 paroisse Saint-Jacques, la demoiselle Marie Angélique Bisson veuve en premières noces de Nicolas Leclerc (ils s’étaient épousés le 28.11.1702 à St Jacques) fille de Guillaume Bisson Pêcheur de son état et de Marguerite Legrand mariés depuis le 12 juin 1682 en cette même paroisse. Ce Guillaume Bisson est lui-même fils d’un autre Guillaume et de Louise le Flochet ou Le Flichet et Marguerite est, elle, fille de Robert Legrand et de Guillemette Violet.

Marie Angélique meurt prématurément le 8 septembre 1716, âgée seulement de vingt six ans tout en ayant eu le temps de donner deux enfants à Hugues Robillard : tout d’abord Guillaume, qui ne vivra pas mais était né le 29 novembre 1711 et meurt à peine un mois plus tard et Madeleine Angélique qui meurt elle aussi enfant étant née le 19 février 1715 (+13 juillet 1715).

La famille aurait donc pu s’éteindre si Hugues n’avait pas re-convolé une seconde fois avec la demoiselle Marie Léaudais fille d’Antoine natif des Mureaux. Ce mariage a lieu en 1716. Elle lui donnera, elle aussi avant de s’éteindre (le 8 novembre 1720 lors de ses troisièmes couches), leurs trois enfants ne vivront pas non plus. C’est dire le destin tragique de ce pauvre Hugues.

Il lui faudra donc une troisième noce pour qu’enfin une descendance se profile à l’horizon avec Marie Jérôme qu’il est allé chercher jusqu’à Freneuse fille d’un certain Claude Jérôme de Rolleboise et de Geneviève Dauvergne, tous les deux décédés avant 1732. Le mariage est célébré à Freneuse le 8 janvier 1721 et elle lui donnera enfin dix enfants dont quatre vivront assez longtemps pour fonder à leur tour une famille.

Le premier de ces survivants sera Jean Baptiste qui naît le 13 octobre 1721 et sera Aide de Pont et pêcheur comme son père. Il se mariera le 19 novembre 1743 paroisse Saint-Jacques avec Marie Quesnel fille de Robert et de Marie Enfroy des Mureaux. Marie décédera fort âgée pour l’époque le 16 janvier 1788 âgée de soixante six années. Jean Baptiste lui mourra le premier pluviôse de l’an 11 âgé de quatre vingt un ans – ce qui est fort appréciable dans ce monde où l’on ne dépassait guère l’âge de cinquante ans – et ils auront eu à leur tour neuf enfants qui donneront descendance jusqu’en 1898 à Meulan.

Jean Baptiste aura eu également une fille hors mariage d’une certaine Geneviève Moisy que l’on prénommera Françoise Geneviève et qui était née le 15 janvier 1768 et décèdera célibataire en mai 1787.

Le second, sera Louis Robillard né le 20 mars 1723 qui sera lui aussi Aide de pont. Il épousera le 3 octobre 1750 en la paroisse Saint-Jacques, Marie Denise Lecoq fille de Robert et de Marie Martin vignerons du village de Frémainville dans le Vexin. Ce couple aura cinq enfants dont la descendance ne m’est connue que jusqu’à la Révolution. Louis décèdera le 15 fructidor de l’an 10 en l’île du Fort qui l’avait vu naître.

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Fig. 7 - Les aides de pont sur la Seine (Poissy) aidant à l’embarquement de la Galiote

Jean Pierre le troisième né le 28 avril 1733 sera passager en l’île Belle pour l’abbé Bignon (en fait ce métier désigne celui de passeur au moyen d’un petit bac qui emmenait les habitants d’une rive à l’autre, sorte de barque fixe que l’on tirait de chaque bord au moyen d’un treuil). Il avait épousé Catherine Jean, nourrice de son état et en aura cinq enfants qui donneront descendance jusqu’en 1869 à Meulan. Jean Pierre décèdera le 15 mars 1777 en l’île du Fort.

Jacques Hugues le quatrième enfant, sera lui aussi Aide de pont. Il avait épousé Anne Bourdel fille de Charles et d’Anne Dupuis. Anne comme sa belle-sœur Catherine Jean (Géant) sera nourrice. Ils auront huit enfants dont la descendance nous est connue par les familles Géant et Robillard jusqu’au début du 19e siècle sur Meulan.

Pierre enfin le cinquième fils, né le 30 septembre 1727 épousera Catherine Madeleine Dupuis d’une famille dont nous allons faire connaissance ci-après. Quatre enfants naîtront de cette union qui donneront à leur tour descendance jusqu’à la Révolution à Meulan.

Les autres enfants n’ayant pas vécu nous n’en diront que leurs prénoms : François, Hugues, Marie-Claude, Anne-Catherine, Hugues-Jean et Marie-Jeanne.

Une autre famille Robillard avait fait souche à Saint-Germain-en-Laye dans le même temps et qui vint s’installer à Meulan toujours dans la paroisse Saint-Jacques où trois enfants naquirent de Françoise Robillard (fille d’Antoine et Marie Louise Saulnier) et de Léonard Lampe. Cette descendance Lampe reste toutefois par la suite inconnue sur Saint-Jacques.

Est cité également, parfois, dans les vénérables registres de la paroisse Saint-Jacques un certain Jean Robillard de Saint-Germain-en-Laye Chaudronnier de son état et qui aura au moins une fille : Marie-Thérèse.

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Fig 8 - Portrait d’une jeune meulanaise par JJ LEQUEU (Image GALICA)

La famille Dupuis - Trois Dupuis (inutile de donner l’étymologie de ce patronyme chacun se doute qu’il s’agit d’une analogie au Puits famille ayant vécu près d’un puits ou d’un lieu dit appelé le Puits tout simplement) s’installent en même temps à Meulan dans la paroisse Saint Jacques et s’y marient à quelques années d’intervalle.

Ce sont : Michel Dupuis qui épouse le 2 juillet 1633 Marie Dupuis (sic) – Marin Dupuis qui épouse le 10 juillet 1635 Geneviève Dufort et Jacques Dupuis qui épouse le 15 juillet 1636 Suzanne Faroult.

Cependant, la descendance de ce nom qui découlera d’une part de la paroisse Saint-Jacques par François Dupuis Aide de Pont –et par Charles Dupuis dont nous parlerons ci-après, ne nous permet pas de savoir duquel de ces trois mariages ces deux Dupuis sont issus. En effet, aucun élément ne nous permet de le savoir aucun des actes de mariages de ces deux enfants ne nous étant parvenus.

François Dupuis, Aide de Pont, meurt le 21 janvier 1707 âgé de soixante ans, ce qui a du le faire naître aux environs de 1647. Il épousera Catherine Drocourt veuve Lefevre (dite parfois aussi Marguerite) qui décèdera, elle, le 14 novembre 1716 âgée de quatre vingt six ans (donc née vers 1630) et, par conséquent vieille de dix sept années de plus que son époux…. Étrange mais pourquoi pas ! Ils auront trois enfants nés sur la paroisse du Fort dont seule une fille : Madeleine vivra et se mariera le 6 novembre 1694 avec Martin Legendre veuf et Charron de son état d’où Marie Françoise Legendre qui ne vécut que ce que vive les roses…

Charles Dupuis est celui qui donnera une prolifique descendance à Meulan. Il épouse en premières noces vers 1669, Jeanne Lhomme qui quitte ce triste monde le 10 janvier 16787 dans la paroisse Notre-Dame âgée de trente ans. Elle lui aura tout de même donné trois enfants toujours sur cette paroisse Notre Dame. Deux filles et un seul garçon mort à l’âge de sept ans.

Charles re-convolera le 15 février 1678 toujours dans la paroisse du centre ville avec Marguerite Richard, fille de Romain et de Catherine Blin mais à nouveau cette Marguerite s’éteint âgée de quarante six ans le 22 septembre 1684 mais aura tout de même eu le temps de lui donner neuf enfants dont trois assureront une descendance jusqu’au début du 19e siècle sur Meulan du nom Dupuis et deux filles qui elles aussi auront descendance par les patronymes Lérault et Hesnault.

Cette famille s’était également alliée à la famille Robillard en 1756 paroisse Notre Dame.

La famille Manissier – Ce nom désigne à l’origine des fabricants de mannes ou de paniers en langue d’oïl on les appelle également des manessiers – Cette famille de Menuisiers s’allie à plusieurs familles au 17e siècle par le mariage de Jeanne Leroux et de Nicolas Manissier Menuisier de son état et veuf de Marie Fresnil qu’il avait épousé vers 1677 et qui meurt le 14 août 1683 paroisse Saint-Jacques de Meulan.

Il se remarie donc le 5 mars 1696 dans la paroisse du Fort avec cette Jeanne âgée de trente huit ans et fille de Jean Leroux et de Louise Flichet d’une grande famille de cette paroisse. Jeanne Leroux avait une sœur prénommée Marie qui épousera le 25 novembre 1686 paroisse Saint-Jacques, Jacques Lefébure fils de Philippe et de Catherine Drocourt dont je donnerais plus avant la descendance.

Nicolas Manissier fils d’un autre Nicolas décède le 3 novembre 1678 en l’île du Fort et sera inhumé dans l’église ce qui dénotera d’une certaine notabilité, Menuisier lui aussi et qui aura également un autre fils : Geoffroy dont nous ne connaissons pas la descendance s’il en eut une.

Nicolas est dit lors de son mariage originaire de la paroisse Saint-Gervais de Paris. De son premier mariage il eut quatre enfants dont une seule fille Marie Anne survivra et se mariera le 4 juin 1703 paroisse Saint-Jacques du Fort avec un certain Louis Pincheriau natif de Versailles et veuf de Louise Tétard (sic) ! Marie Anne se remariera (sans doute à la mort de Louis dont nous ne connaissons pas la date) le 24 août 1745 avec Jean Jobé. Les autres enfants de Nicolas et Marie Fresnil : Nicolas – Yann – Yvanne et Jacques ne survivront point.

Du second lit avec Jeanne Leroux, il aura également eu quatre enfants dont deux de ses fils donneront descendance au moins jusqu’au milieu du 18e siècle à Meulan : Nicolas dit le jeune, épouse le 10 janvier 1719 Marie Bourgeois, Jacques Charles qui sera Domestique, épouse le 22 novembre 1728 Jeanne Dantar également Domestique de Monsieur le Seigneur de Condécourt et deux autres enfants mourront à la naissance.

Nicolas dit le jeune perpétuera tant bien que mal la descendance car des six enfants qu’il eut de son épouse seule une fille survivra et épousera André Lardeau de Saint Cierge en Berny.

Jacques Charles quant à lui, aura trois enfants dont nous ignorons la descendance : Jacques, Nicolas, Louis Joseph.

Les Flichet - Ce nom peut provenir de plusieurs origines, retenons en une : peut être des fabricants de flèches en langue d’oïl – Cette famille apparaît Paroisse Saint-Jacques par Pierre et Simon Flichet tous les deux Maître Cuisinier et Pâtissier de métier.

Le premier, Pierre épouse le 25 mai 1638 paroisse Saint-Jacques Avoye Glisille dont il aura trois enfants :

Louise qui épousera Jean Leroux et qui sont les parents de Jeanne Leroux que nous avons vu ci-dessus épouser Nicolas Manissier…

Marguerite qui épousera Robert Bouillant dont trois enfants naîtront : Nicolas, Catherine et Jean.

Mathieu lui aussi Cuisinier de son état qui meurt avant 1686 mais se sera marié avec Marguerite Lefébure dont il aura eu cinq enfants qui suivent :

  • Marie Flichet mariée le 12 février 1686 paroisse Saint-Jacques à Pierre Pellebout
  • Jeanne Flichet mariée le 20 septembre 1704 toujours paroisse Saint-Jacques à Henry Bouillant Maître Boulanger de la paroisse Saint-Nicolas de Meulan
  • Louise Flichet qui épouse le 21 février 1689 paroisse Saint-Jacques Pierre Léger fils de Robert et de Denise Bouillant qui auront trois enfants à leur tour, à savoir :
  • Catherine Flichet qui épouse le 15 juin 1783 paroisse Saint-Jacques Claude Drouet Bonnetier Vannier mort le 14 janvier 1725 âgé de 72 ans qui est fils d’Henry Drouet et de Marie Langlois qui décèdera dans la paroisse du Fort. Catherine meurt à son tour le 23 avril 1796 en pleine Révolution âgée de cinquante ans mais aura donné quatre enfants à son époux qui assureront descendance jusqu’au milieu du 19e siècle et qui seront pratiquement tous Tailleur d’habits.
  • Marguerite Flichet qui se mariera à Mathieu La Chaussée dont nous verrons plus avant la descendance.

Les Faure - Bien évidemment ce nom provient de Forgeron (en langue d’oc) ou l’ouvrier du fer tout comme les Lefébure ou Lefebvre ou les Fèvre etc.. – Cette famille arrive dans l’île du Fort par Anthoine venu de Saint-Aubin proche Mugron dans les Landes tout près d’Agen et donc dans la partie du langage d’oc ce qui démontre bien l’origine de son nom et de ses ancêtres certainement Forgerons.

Il épouse Louise Loubert et mourra tout comme elle-même avant 1682 dans la paroisse Saint-Jacques ;

Ils avaient eu au moins un fils Henry Faure qui fit souche à Meulan et se mariera le 8 juin 1682 paroisse du Fort avec Jeanne Taillepied de la grande famille des Bouchers de Meulan que nous allons voir dans les pages à venir. Elle est fille de Jean Taillepied et de Louise Pasquet.

Henry meurt le 7 mars 1711 âgé de cinquante sept ans et Jeanne le 26 juillet 1720 et laisseront cinq enfants :

  • Marie Anne Faure mariée le 8 janvier 1715 à Louis Luce dont douze enfants naîtront tous de la paroisse Saint Jacques
  • Jeanne Marguerite Faure épousera le 10 novembre 1705 paroisse Saint-Jacques Henry Drouêt fils de Claude et de Catherine Flichet que nous avons vu ci-dessus
  • Nicaise Henry Faure qui sera Tailleur d’habits de son état et épousera le 18 avril 1719 paroisse Saint-Jacques Madeleine Jolly fille de Jacques et de Françoise Drocourt. Nicaise décède le 9 juillet 1769 âgé de soixante seize ans et n’aura semble t’il, qu’une seule et unique fille Catherine Madeleine Faure qui s’alliera à la famille Moisy que nous verrons ci-après.

Les deux autres enfants n’auront pas de descendance : François et Jean Baptiste meurent en effet respectivement en 1733 et 1735 sans laisser de trace de mariage ou d’enfants quelconques dans les registres.

Les Bonvalet - Nous pourrions croire qu’il s’agît là d’un excellent valet ayant donné son nom à cette famille – effectivement il s’agit bien de parler de Valet mais pas au sens où nous l’entendons – ce Valet là était en fait, autrefois, « un aspirant écuyer » ou un « vassal de condition libre » (Vasselet) ou un jeune homme tout simplement – Cette famille est surtout installée sur la paroisse Notre Dame de Meulan. Seules quelques branchillons s’égarent parfois paroisse Saint-Jacques dans la seconde moitié du 18e siècle par des alliances avec la famille Moisy sur le Fort et sur Notre Dame avec les Huan – Dauvergne de Menucourt et la famille Dupuis de Saint-Jacques.

La descendance paroisse Saint-Jacques découle d’Henry Bonvalet Compagnon Tanneur à Meulan qui épousera Antoinette Leroy fille d’un Charles Leroy de Condécourt. C’est par l’un de leur fils : Charles Bonvalet né le 31 mars 1722 paroisse Notre Dame et qui épouse le 5 février 1748 dans cette même paroisse Marguerite Dupuis qu’arrive une petite descendance sur l’île du Fort où semble t’il, ils se sont installés à compter de 1735.

Les Moisy - D’où provient ce patronyme pour le moins étrange … peut être de « moison » ancien impôt féodal perçu par les Seigneurs et dont le nom fut reporté sur celui chargé de recouvrer cette taxe, d’où peut être cette déclinaison en « moisy » par analogie d’un sobriquet moqueur « l’homme recouvrant le moison est un moisy »… peut être également provenant de « Moisand ou Moisard » dérivé de « Mois » qui voulait signifier indifféremment en ancien provençal « prudent – avisé – réservé ou sournois » - il peut être également le dérivé de « Moïs » qui signifie en langue d’oïl la métairie et je pencherais plutôt pour ce sens concernant nos Moisy à savoir : « les habitants d’une métairie ».

Trois frères s’installent à Meulan paroisse Saint-Jacques tous Maîtres-Cordonniers au 17e siècle et un quatrième, Jacques Moisy préfèrera la paroisse Saint-Nicolas et épousera Yvanne Gallois dont il aura Thomas Moisy qui lui, sera Marguillier de Saint-Jacques du Fort où il décède le 4 septembre 1680 ayant cependant épousé dans la paroisse du centre ville Notre Dame, le 27 novembre 1648, Jeanne Bouillette fille d’Anthoine et de Marguerite Lamoste. Il aura décidément pratiqué dans les trois paroisses de Meulan pour venir finir sa vie dans celle ou ses oncles eux trouvèrent chaussure à leurs pieds de Cordonniers…

Guillaume Moisy le premier frère, épousera vers 1620 Adrianne Jardin, Robert Moisy le second des frères se mariera peut être mais nous n’avons aucune connaissance de ce dernier, quant au troisième André Moisy époux en premières noces de Nicole Drouêt et en secondes de Jeanne Brichet nous verrons ci-après sa descendance.

Revenons au premier : Guillaume aura eu cinq enfants :

  • Marie Moisy qui épousera très tardivement le 19 février 1685 Martin Legendre fils de Nicolas et Nicole Cauchois.
  • André Moisy l’aîné sera Mégissier au Fort de Meulan (dans le cuir plusieurs profession étaient de mise la Mégisserie consistant à préparer le cuir déjà tanné pour la fabrication des chaussures) épousera vers 1640 Marie Tariet (ou Variet) qui décèdera le 12 avril 1702 âgée de quatre vingt ans
  • Guillaume Moisy qui naît paroisse Notre Dame le 17 avril 1662
  • Edme Moisy qui disparaît dans les limbes…
  • Robert Moisy qui se mariera le 3 août 1694 paroisse Saint-Nicolas avec Denise Drouêt fille d’Henry et de Marie Langlois dont nous avons déjà parlés.

André le seul installé à Saint Jacques aura deux enfants : Antoinette qui meurt le 21 février 1676 âgée de dix huit à dix neuf ans et Jean l’aîné qui sera Aide de Pont et épousera le 23 janvier 1674 paroisse Saint-Jacques Marie Anne Lefébure. Ils meurent lui le 10 décembre 1714 âgé de soixante huit ans et elle le 26 juillet 1704 âgée de cinquante deux ans.

Ils auront eu sept enfants qui donneront une grande descendance sur la paroisse Saint-Jacques tous des fils qui seront à leur tour Maîtres-Cordonniers et ses dérivés comme leurs père et oncles.

Du premier André Moisy lui aussi Maître-Cordonnier et époux successif de Nicole Drouêt et Jeanne Brichet nous connaissons une descendance prolifique dans les familles Thuret – Guinan – Huche – Fleuret – Ferrrant et bien d’autres.

Les Loubert - Ce nom dérive d’un vieux nom germanique « Ludbert » qui signifie renommé du peuple, nom abrégé de Lindbert que l’on trouve dès le VIIe siècle. Plus vraisemblablement les ancêtres des Loubert étaient certainement des chasseurs de loups ou de chiens sauvages ou tout simplement des « étrangers » venus d’un lointain horizon (dérivé de « Loubin » en langage d’oïl signifiant étranger au pays que l’on dit aussi dans nos régions le « horsain » !

Ils sont arrivés paroisse Saint-Jacques par le mariage d’Antoine Loubert et de Guillemette Boissart qui se sont épousés dans cette paroisse le 20 janvier 1637. Elle, était née le 29 janvier 1621 également dans le Fort c’est dire l’extrême jeunesse de la jeune épousée qui avait tout juste seize printemps au soir de ses noces.

Ils auront quatre enfant qui tous auront descendance :

  • Catherine Loubert née en 1643 épousera Joachim Gouïn – elle meurt le 13 février 1713 paroisse Saint-Jacques et auront Jeanne Gouïn mariée le 26 janvier 1695 à Jean Deshayes l’aîné Tonnelier de son état.
  • Marie Loubert mourra en couches le 5 décembre 1694 paroisse Notre-Dame âgée seulement de trente six ans ayant épousé Jacques Bouillant fils de Jacques et Marie Duval. Il se remariera le 2 août 1695 paroisse Saint-Jacques avec Marie Delaunay veuve de François Ozanne.
  • Jean Loubert sera Marchand Boucher de son état en la paroisse de Fresnes aujourd’hui Ecquevilly et épousera en premières noces le 10 février 1669 paroisse Saint-Nicolas de Meulan Jeanne Gueroult fille de Nicolas et Jeanne Duval et en secondes à Médan : Philippotte Vieillard de la paroisse de Saint-Martin de Fresnes.
  • Marguerite Loubert se mariera le 22 février 1661 paroisse Saint-Jacques à Louis Amiot.

Jean Loubert aura de son premier mariage huit enfants et du second six enfants c’est dire le nombre de bouches à élever mais, étant Marchand Boucher cela ne devait être un peu moins pénible que pour ses autres concitoyens…

La descendance de ces enfants nous mène jusqu’à la Révolution et se continue également dans la famille Binet Cordonnier de Saint-Nicolas de Meulan.

Les familles Huré et Amiot - Inutile de donner la signification de Huré – il s’agit bien entendu de la « hure » ou groin, museau, et il s’agit certainement là d’un sobriquet donné à une personne ayant un nez assez proéminent – quant aux « Amiot », dérivé d’Ami : Amiotar en langue d’oïl ou Amioter qui voulait dire au Moyen-âge « amitié » la signification parle d’elle-même.

Nous associons ces deux familles tant leurs nombreuses alliances se sont faites dans cette corporation de Maîtres-Bouchers du Fort de Meulan.

La famille Huré apparaît à Saint-Jacques avec le mariage de Robert et de Toussainte Mandrille née le 24 octobre 1582 dans cette même paroisse fille de Martin et de Nicole Bertrand et première d’une lignée de neuf enfants issus de ce couple.

Robert Huré et Toussainte n’auront qu’un seul fils connu : Gabriel Huré né le 16 octobre 1610 dans la paroisse Notre-Dame et qui épousera en premières noces Antoinette Gosselin dont il aura un fils Joachim Huré dont cinq enfants seront issus, et, en secondes noces Jeanne Piset. En effet, sa première épouse meurt le 3 janvier 1646 paroisse Notre-Dame, sa seconde épouse meurt le 6 juin 1693 également paroisse Notre-Dame mais elle aura eu le temps de lui donner un fils Robert Huré né le 22 mai 1657 qui fera descendance sur Hardricourt.

Cette famille Huré s’établira assez confortablement sur la paroisse du centre-ville au fil des ans et sera l’une des plus riches de la ville mais elle arrivera tout de même à s’implanter dans la paroisse du Fort par le mariage de Catherine Huré fille de Joachim et née le 5 juillet 1637 et de Anne Commissaire.

Louis Amiot fils d’autre Louis Amiot né le 28 avril 1637 paroisse Notre Dame épousera à Saint-Jacques du Fort le 22 février 1661 Marguerite Loubert fille d’Anthoine et Guillemette Boisard et ils auront trois enfants dont ce Louis que nous appellerons « le Jeune » et qui épousera Catherine Huré dont six enfants naîtront dans le Fort de Meulan.

Le frère de Catherine, Nicolas Huré épousera lui aussi une Loubert Marie Aimée fille de Jean et de Jeanne Groult (ce Jean étant le frère de Marguerite Loubert évoquée ci-dessus).

Louis Amiot l’aîné et père de Louis le Jeune était également fils d’un Louis marié à Élisabeth Doullé qui décèdera le 26 juillet 1648 fille d’un Notaire du Fort.

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Fig.9 - La boucherie au moyen âge

Une famille particulièrement prolifique et qu’il serait fastidieux d’énumérer ici dans ses différentes alliances toutes Marchandes en boucherie. Bien entendu je tiens ces différentes alliances à disposition des chercheurs.

Les Baux - le Baux est en principe un rocher à pic, sorte de précipice en langue d’oc, mais aussi signifie un homme « gai, content, joyeux » en langue d’oïl (baus) nos Baux de Meulan étaient ils donc à l’origine des personnes gaies-luronnes ? !
Que voilà encore une grande et belle famille de notre île du Fort qui s’allie tour à tour également aux autres familles de Marchands-bouchers et principalement avec les Taillepied.

Cette famille apparaît en la paroisse Saint-Jacques par la personne de Thomas Baux marié à Marie Gintillier qui auront : François Baux marié à son tour le 27 janvier 1654 dans cette paroisse à Jeanne Taillepied fille de Jehan Taillepied et de Margueritte Fosse.

De ce dernier mariage ne sera issu qu’un fils connu qui donnera une descendance impressionnante par son mariage avec Marie Langlois le 25 novembre 1680 paroisse Saint-Jacques. Cette Marie était née le 19 novembre 1661 à Saint-Nicolas de Meulan et décèdera dans sa paroisse natale le 14 août 1735.

Cette famille assurera descendance également par les Acloque au moins jusqu’en 1828 sur Meulan.

Les Lefébure - Nous avons vu l’étymologie de ce patronyme par les Faure. Arrivée par le mariage de Jean Lefébure et Charlotte Vannau cette famille donnera descendance par leur fils : Jean Lefébure Tambour de ville et Scieur de Long qui meurt âgé de cinquante cinq ans le 17 mai 1720. Son mariage avait eu lieu paroisse Saint-Jacques le 7 avril 1693 avec Marguerite Croiset fille de Mathurin Croiset et de Jeanne Flichet. Descendance qui se poursuivra également dans la famille Marcotte Perruquiers au Fort de Meulan et dont les branches seront particulièrement prolifiques.

Les La Chaussée (ou Lachaussaye) - ce nom qualifiait un homme habitant une maison située sur la chaussée et dont on trouve de très nombreuses variantes. Il peut dériver également d’un marchand de chausses ou être le sobriquet d’un Cordonnier qui chaussait ses clients « pendant l’hiver »… Nous trouvons citation de cette famille par le mariage d’une fille Louise Avoye fille de Martin Lachaussée et de Marguerite Flichet mariés à Saint Jacques le 13 mai 1687. Lui étant Maître Boulanger (donc rien à voir avec les Chausses…) et qui meurt « d’épidémie » le 15 avril 1706 âgé de quarante deux ans. Marguerite Flichet descendait des Lefébure par sa mère.

Louise Avoye Lachaussée fait un magnifique mariage le 4 juin 1727 avec Messire Louis de Hénault fils de Messire Jean de Hénault Garde du corps du roy, fermier-fourrier de la Compagnie de Villeroi brigade de Chérisy qui se trouvait être en garnison dans le Fort de Meulan. Ce Louis de Hénault est également tout comme son père Garde du corps du roy et dans la même Compagnie puis sera Commis de Monsieur le Chef des Aides de Ponts dans l’île du Fort de Meulan. Ils auront deux enfants Marie-Louise et Thomas, Marie-Louise étant née avec un tout petit peu d’avance à l’allumage puisqu’elle naît le 28 janvier 1727… nous pouvons donc en déduire que ce mariage…fut quelque peu forcé et obligatoire et que le jeune Louis ayant reçu une éducation au dessus de la moyenne n’eut plus qu’à prendre ses responsabilités …

Cette famille Lachaussée s’étendra sur Meulan et ne restera dans l’île du Fort que jusqu’à la moitié du 18e siècle.

Bien d’autres familles ont essaimé dans cette paroisse Saint-Jacques, la place nous manque pour les citer toutes dans leur ensemble mais, ayant réalisé la généalogie de presque toutes, je tiens bien entendu à disposition des chercheurs l’intégralité de ces données concrétisées en un immense arbre de plusieurs mètres de long reprenant toutes les imbrications de branches énumérées ci-dessus.

D’autres familles ont remplacé ces anciennes « tribus » de Meulanais, mais, pour certaines, coule encore dans leurs veines, le sang de ces dernières qui ont contribué à donner à notre ville un peu de leur vie pour que la démographie ne soit jamais en baisse.

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Fig 10 - Le tourneur sur bois

Sources : Archives Municipales de MEULAN : mes propres recherches dans les RP de la paroisse ST JACQUES de MEULAN étude des familles du Fort – Extrait de mon ouvrage l’île du Fort de MEULAN éditions M.A.T. 2006 (Librairies du Mantois ou chez moi) voir également blog Histoire du Mantois http://histoiremantois.canalblog.com/

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4 Messages

  • Les corporatifs de l’île du fort de Meulan (Yvelines) 23 janvier 2010 11:38, par mimige1

    Bonjour,
    Cet article m’a intéressé car ma mère est une Robillard, dont l’origine est la Beauce.

    Répondre à ce message

  • Les corporatifs de l’île du fort de Meulan (Yvelines) 23 janvier 2010 14:45, par Bodiniet nicole

    cet article m’a laissé interpellée je fais ma généalogie et justement j’ai des Robillard sur Meulan avec des Dedouvres dont un est a St Jacques la boucherie mais je voudrais savoir qui est partis au Canada

    Répondre à ce message

    • Les corporatifs de l’île du fort de Meulan (Yvelines) 24 janvier 2010 17:46, par Madeleine Arnold-Tétard

      Bonjour Nicole
      Comme je vous l’ai écrit il n’y a pas de St Jacques la Boucherie à Meulan.. l’église portant ce vocable de Saint Jacques : provient de St Jacques de Compostelle.. par ailleurs je n’ai jamais rencontré de DEDOUVRES à MEULAN et aucun des ROBILLARD de MEULAN, à ma connaissance n’est parti au Canada,voyez plutôt pour cela Michèle CHAMPAGNE (voir son article de la semaine dernière)qui, elle a des ROBILLARD dans ce pays
      bien cordialement,
      Madeleine

      Voir en ligne : ROBILLARD DE MEULAN

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  • Les corporatifs de l’île du fort de Meulan (Yvelines) 28 novembre 2014 08:16, par quesnel martine

    Bonjour je cherche l oirigine de la cote lecuyer a meulan car mon grand pere s appelait ainsi et je suis egalement interpelee car mon nom quesnel apparait egalement.. un arbre genealogique est fait par un cousin mais il est bloque en 165o et j aimerai pouvoir l aider..en vous remerciant de votre reponse
    Recevez mes respectueuses salutations
    Martine quesnel

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