Ce que je découvris un jour, en levant la tête vers le plafond de l’écurie, fut une signature, celle de « Perreau Prudent », accompagnée d’une date : « 1841 ».
- Dans le plâtre du plafond...
À un autre endroit de la maison, des rosaces avaient été dessinées avec application dans le plâtre du mur.
- Des rosaces...
Je décidais alors de lancer une enquête sur ce Prudent PERREAU qui avait souhaité laisser son nom inscrit à la postérité. Qui était-il ? Quel âge avait-il au moment de cette inscription ? Qu’avait été sa vie après 1841 ?
Autant de questions auxquelles je voulais répondre pour mieux connaître ce monsieur mais aussi l’histoire de ces lieux au 19e siècle. Je commençais donc les recherches pour parvenir à reconstruire la vie de cette famille.
La consultation des recensements me permit très vite de vérifier l’existence d’une famille Perreau dans ce quartier Saint Pierre. Le recensement de 1836 m’apporta les premiers éléments :
- Recensement de Nolay pour 1836
Recensement de Nolay pour 1836 Vue 9/38 : - PERREAU Jean-Baptiste propriétaire 42 ans ; - LAVIROTTE Anne-Louise sa femme 44 ans ; - PERREAU Prud’hant leur fils de 13 ans (avec une orthographe du prénom très approximative). |
Très vite j’ai pu retrouver :
- la naissance de Jean-Baptiste le 28 janvier 1793 à Nolay, fils de Jean-Baptiste PERREAU et d’Antoinette LEBEAU ;
- la naissance d’Anne-Louise le 29 juillet 1794 à Saint Gervais /Viécourt (71) ; elle était la fille de Claude LAVIROTTE (né en 1737 à Change (71), décédé le 22 janvier 1807 à St Gervais) et de Louise Clerc ou Clair ;
- le mariage de Jean-Baptiste et Anne Louise à Saint Gervais (71), le 12 février 1822 ;
- la naissance de Prudent, le 26 novembre 1824. à Nolay et son décès le 18 juillet 1904.
Prudent PERREAU avait donc 17 ans lorsqu’il a signé le plafond de la petite écurie.
En recherchant dans les papiers de mes parents j’ai pu découvrir que la famille PERREAU avait conservé la grande maison de la rue Saint Pierre jusqu’en 1963, année de l’achat par mes parents.
Je poursuivis donc les recherches.
J’ai ainsi pu apprendre que Prudent s’est marié le 27 mai 1861 à Diancey (canton de Liernais) avec Eugénie BRIOTET (née le 20 mai 1836). Elle est la fille du Maire.
Prudent et Eugénie ont eu un fils Louis Jean-Baptiste, né le 21 février 1862 qui épousera le 21 août 1888 à Dracy-Saint-Loup, Marie Grillot (née le 29 juillet 1868).
Louis et Marie ont eu un fils, Antonin Eugène PERREAU, né le 6 janvier 1891 à Nolay, marié à Louhans le 30 avril 1920 avec Emilie Suzanne CORDIER, née à Louhans le 15 janvier 1896. C’est ce dernier couple (Antonin et Emilie) qui a vendu la maison à mes parents.
Malheureusement cette signature sera difficile à conserver. Elle est inscrite dans un matériau très dégradé sur une construction en arceau qui mêle laves de pierre, bois et plâtre.
C’est néanmoins un joli clin d’œil sur ce passé et qui, aujourd’hui, m’invite à rechercher les destinations de la maison au cours des siècles précédents. Mais ça, c’est une autre histoire…