Le comte Léon est l’arrière petit-fils non légitimé de Napoléon et de Éléonore Denuelle de la Plaigne.
Éléonore était lectrice de Caroline Murat et également son amie de pension de Saint-Germain en Laye chez Madame Campan. C’est à l’occasion d’une réception chez Caroline, princesse impériale épouse de Murat, qu’ils se sont rencontrés. Le 26 janvier 1806, Caroline présente à Éléonore son frère Napoléon, qui vient de rentrer à Paris auréolé du soleil d’Austerlitz. Napoléon la trouve fort délicieuse. Cette jeune personne svelte, belle, grande, brune, aux yeux noirs du nom de Denuelle de la Plaigne, famille qui portait depuis Henri II la couronne Comtale. Elle tombe sous le charme du conquérant et une idylle se déclare en février 1806.
Elle est reçue régulièrement aux Tuileries. Napoléon l’installe dans un petit hôtel particulier, 29 rue de la victoire à Paris, avec une confortable pension.
Suite à cette rencontre, un petit garçon prénommé Charles verra le jour le 30 décembre 1806 à Paris. Napoléon apprenant cette nouvelle à Pulstuk sera très heureux, d’autant plus qu’il croyait être stérile selon les dires de Joséphine !
Il souhaitait légitimer cet enfant mais son entourage l’en dissuade. On lui donnera le nom de Léon d’après les trois dernières lettres du nom de son père. Il sera appelé le comte Léon.
Éléonore ne reverra jamais Napoléon. Il refusa de la recevoir lorsqu’elle se présenta à Fontainebleau.
Ce fils sera confié à plusieurs nourrices et sera ensuite élevé par le couple Mathieu de Mauvières. Lui, notaire et futur baron d’Empire demeurant en Seine et Oise.
L’enfant est choyé par Caroline et Napoléon. Il sera souvent conduit aux tuileries. Sa ressemblance avec Napoléon était frappante, ce qui écarte tous les soupçons qui laissaient supposer que Murat pouvait être le père…
En 1826, ce jeune romantique de vingt ans, désœuvré est attiré par les tentations du siècle, maison de jeux, aventures, etc. Il a une confortable fortune qu’il dilapide, et se retrouve même en prison pour dettes.
Il suivra le cortège qui ramène les cendres de son père en 1848.
En 1853, il rencontre une couturière qu’il épouse en 1865 et de leur union naîtra deux fils : Charles 2e comte Léon et, Gaston 3e Comte Léon.
Gaston Léon, né le 21 novembre 1886 à Savonnières Indre et Loire, aura un fils nommé Gaston Fernand, 4e comte Léon, ce comte qui intéresse Gagny.
Le comte Gaston Fernand Léon, après avoir été baptisé tardivement, va étudier au petit séminaire de Paris, au Lycée Montaigne puis au Lycée saint Louis.
Il se trouvait souvent, comme beaucoup de lycéens Parisiens près de la fontaine Saint-Michel à Paris. C’est là qu’il rencontra et qu’il fit la cour à une jeune fille, modiste de son emploi, qui était de plus bonapartiste.
Il sera employé comme représentant dans les vins et alcools et, à 34 ans, il rentre à la T.C.R.P. (société de Transports en Commun de la Région Parisienne fondée en 1921. Les numéros de lignes de 101 à 199 étaient attribués aux autobus et trolleybus de la banlieue. La T.C.R.P. a pris la dénomination de la R.A.T.P. beaucoup plus tard).
En 1928, Monsieur Le comte Léon et Madame la comtesse s’installeront à Gagny, au 2 allée Henri IV près des Sept Iles dans le quartier de Maison Rouge, et pendant de nombreuses années. Plus tard ils résideront au Raincy, ville dans laquelle ils ont fêté leurs noces de diamant le 21 novembre 1971.
Seuls souvenirs d’Éléonore, pour l’arrière petit-fils, deux petits carrés de soie brodés, comme on lui avait appris chez Madame Campan, ouvrages de jeunes filles, dont l’un porte en écriture appliquée « à mon père ».
Monsieur Léon était contrôleur sur la ligne d’autobus n° 112 qui assurait le trajet des voyageurs de Montfermeil au Raincy. Et selon les confidences faites à Monsieur Jean Astruc : "C’est moi qui ait enterré le 112, dit-il en se souvenant de cet évènement" [1].
Monsieur le comte Gaston Fernand Léon est décédé en 1976.
Partisan Bonapartiste, il citait cette phrase « moi l’enfant du peuple, je plaisais aux dirigeants, j’évoquais le Bonaparte consulaire, j’étais sans titre et je venais aux réunions en costume de la TCRP ».
À Gagny, nous avons des personnalités qui ne sont pas toujours connus. Gardant une très grande discrétion, se fondant dans les milieux les plus simples mais, pas les moins honorables.
Sources : documents personnels et Archives communales de Gagny.