Autrefois, pour la population rurale, la forêt était le cadre de nombreuses activités annexes : coupe des arbres, confection de fagots, préparation des échalas de châtaignier ou de chêne pour les vignes, travail du bois pour la fabrication d’objets usuels mais également fabrication de charbon de bois par les charbonniers.
Ces derniers habitaient généralement dans des huttes de terre et de branchages situées dans les clairières. Cette vie de reclus, rude et austère, et leur visage noir à cause de la fumée et du charbon étaient à l’origine de bien des légendes sur leur sort.
La saison de travail commençait début mars ou avril pour finir en octobre ou en novembre.
Leur tâche consistait à rassembler et à entasser en soleil du petit bois autour d’un poteau central, au pied duquel ils déposaient des brindilles sèches.
La meule de bois ainsi réalisée pouvait atteindre un mètre cinquante à deux mètres pour un volume de 12 à 14 stères.
Elle était de forme arrondie (d’où son surnom de "dos de tortue") et était recouverte d’une chape de terre et de mousse.
Généralement, ils construisaient plusieurs meules semblables dans la même clairière mais ne les allumaient pas en même temps.
- Dressage d’un fourneau
Selon l’écrivain Gérard Boutet, "la meule était allumée tôt le matin.
Le poteau central retiré, le charbonnier versait une pelletée de braises dans la cheminée ainsi formée et rebouchait aussitôt le conduit avec un pieu". La combustion lente du fourneau pouvait durer de trente six à quarante huit heures et permettait de produire environ une vingtaine de sacs de dix décalitres de charbon de bois.
- Mise en feu d’un fourneau
Ces sacs étaient ensuite voiturés, par terre et par eau, en direction des grandes villes et des ateliers urbains.
Les charbonniers étaient parfois secondés dans leur tâche par des paysans, souvent des manouvriers, qui trouvaient là une embauche pour quelques semaines.
Le travail en équipe de ces derniers consistait en de pénibles travaux de bûcheronnage et de débardage puis en la formation de tas de rondins rassemblés en bordure des chemins.
- Le flottage du bois
Ensuite le bois coupé était acheminé par charrette ou par flottage vers les grandes villes où les besoins en bois de chauffage, de bâtiment, d’outillage et d’œuvre étaient alors très importants.