La commune de Ploemeur dans le Morbihan possède six chapelles qui sont :
- La chapelle Sainte-Anne,
- La chapelle Saint-Léonard,
- La chapelle Saint-Tugdual,
- La chapelle Saint-Simon et Saint-Jude,
- La chapelle Saint-Maudé,
- La chapelle Notre-Dame de la Garde.
Les cinq premières sont des chapelles anciennes et la dernière est une reconversion d’un bâtiment industriel. Les cinq chapelles historiques sont les derniers témoins des chapelles disparues qui existaient sur la paroisse originelle qui couvrait le territoire de Ploemeur, Lorient et Larmor-Plage. Maud Fourcher, dans son article « Les chapelles disparues du patrimoine ploemeurois », en a recensées vingt-sept [1].
Les cinq chapelles anciennes sont toutes orientées est-ouest, avec le clocher et la porte d’entrée à l’ouest. Quatre de ces chapelles ont un plan rectangulaire avec une porte latérale au milieu de la façade sud. Uniquement, celle de Saint-Maudé à la forme d’une croix latine. Celle de Notre-Dame de la Garde, l’ancienne conserverie, est aussi un édifice rectangulaire mais orienté nord-ouest/sud-est.
Les six chapelles sont construites en granit avec une toiture en ardoise.
Chapelle Sainte-Anne [2]
La chapelle Sainte-Anne se situe au bourg de Ploemeur à la fourche de la rue Sainte-Anne et de la rue Saint-Déron. Devant la chapelle se trouve un calvaire.
La chapelle actuelle fut édifiée au XVIIe siècle à la place d’un premier édifice bâti au début du XVIe siècle. Cette première chapelle aurait été réalisée à la suite de la réalisation du vœu à Saint-Anne par le seigneur Louys du Ter pour avoir un enfant. En effet, Sainte-Anne avait à l’époque « la précieuse prérogative de consoler les époux sans espérances et les familles sans héritiers [...] ». Ce vœu fut exaucé car il eut, quelques années après, une fille prénommée Anne.
Elle devint un lieu de pèlerinage particulièrement après la découverte en 1625 par Nicolazic de la statue miraculeuse à Sainte-Anne d’Auray.
C’est dans cette chapelle que furent rédigés les cahiers de doléances de la commune de Ploemeur le 7 avril 1789 et qu’eut lieu l’année suivante la première élection du maire de la commune.
En 1925, la chapelle étant située sur le passage des véhicules, le Conseil Municipal vota sa démolition qui ne fut pas réalisée grâce à l’intervention du chanoine Le Dain qui obtint le classement du clocheton par les Beaux-Arts.
Pendant la guerre 39-45, la chapelle subit des dégâts lors des bombardements de la nuit du 21 au 22 mars 1941. A nouveau, il fut question de la démolir et de la reconstruire en un autre lieu (Kerroch). Tous ces projets n’aboutirent pas et la chapelle fut rénovée, dotée de vitraux du maître verrier Le Bihan de Quimper et sa voûte restaurée par Joël Huteau. Les travaux furent terminés en 1983. Les vitraux retracent la vie sur la commune de Ploemeur.
Le pardon a lieu chaque année le 26 juillet à la même date qu’à Sainte-Anne d’Auray.
- Chapelle Sainte-Anne
Chapelle Saint-Léonard
La chapelle Saint-Léonard se trouve sur le côté de la route qui relie les villages de Kerantonel et de Kerguen. Elle existait au XVIIe siècle. L’accès au clocheton se fait par un escalier sur le faîtage du pignon ouest. La cloche est de 1817. Elle a deux portes en anse de panier et deux fenêtres rondes. Elle fut abandonnée pendant de nombreuses années et servit de local d’accueil pour les jeunes l’été. Sa rénovation eut lieu en 1979 avec la pose en 1980 de vitraux créés par le maître verrier du Vorsent.
Léonard vécut, dit-on, vers l’an 500. Ses parents avaient le premier rang dans le palais du roi de France. Il obtint du monarque la faveur de libérer tous les prisonniers qu’il visitait. Saint-Léonard est ainsi devenu le patron des captifs [3]. Il est aussi le patron des agriculteurs malheureux et des voyageurs.
Devant la porte sud, se trouvent un bénitier et une croix. Le mur de l’enclos a été construit en 1997 selon les plans du XVIIe siècle. Dans une prairie à l’est se trouve une très belle fontaine.
Le pardon a lieu chaque année le premier dimanche de juillet.
- Chapelle Saint-Léonard
Chapelle Saint-Tugdual
La chapelle Saint-Tugdual (Saint-Tual) se situe sur la route près du village de Kerdroual. Elle a été édifiée pendant la première moitié du XVe siècle et placée sous la protection de Saint-Tugdual. Saint-Tugdual, aurait vécu au Ve siècle et serait originaire du Pays de Galles. Il serait venu avec 72 religieux évangéliser la petite Bretagne en débarquant à Trébabu (Finistère). Il fut évêque de Tréguier et y mourut le 30 novembre 564 [4]. Il est invoqué pour guérir la coqueluche, les maladies de la peau et protéger le bétail. On peut remarquer à l’extérieur deux verrières tréflées (ou trilobées) : une petite au sud et une grande à l’est. Les vitraux ont été conçus par l’artiste Yves Geeraërts et réalisés par le maître verrier Steven Le Grand de Pont-Aven en 2003.
Une statue a été mise en place récemment au-dessus de la porte d’entrée. Elle porte la date de 1786.
Un calvaire, dont la base est ancienne et la croix récente, précède la chapelle sur le bord de la route à l’ouest. Le pardon a lieu le 30 novembre ou le 1er décembre.
- Chapelle Saint-Tugdual
Chapelle Saint-Simon et Saint-Jude
La chapelle Saint-Simon et Saint-Jude (autrefois Saint-Just) se dresse au village de Saint-Jude. Elle date du XVIe siècle et a été remaniée au XVIIIe. Elle fut restaurée dans les années 1980. Saint-Simon était invoqué pour que les semailles soient fructueuses et Saint-Jude était le patron des causes désespérées. Simon de Cana et Jude Thaddée étaient deux frères, fils d’Alphée et de Marie Jacobé. Ils sont deux des douze apôtres de Jésus-Christ [5].
Pour accéder au clocheton, il y a un escalier sur le faîtage du pignon ouest. Près de la porte sud se trouve une petite croix enfoncée dans le sol [6] .
Autrefois, le pardon avait lieu le jour de la fête de Saint-Simon à la fin du mois d’octobre ; ensuite, il fut fixé le premier dimanche d’octobre et actuellement, il n’y a plus de pardon.
- Chapelle Saint-Simon et Saint-Jude
Chapelle Saint-Maudé
La chapelle de Saint-Maudé se situe sur la rue du Divit près de la maison de santé du même nom. Elle fut édifiée au XVIIe siècle. Sa forme de croix latine caractérise les sanctuaires campagnards bretons.
Saint-Maudé est connu pour guérir les enfants des vers : on prend dans la chapelle quelques pincées de poussière pour la mettre dans les boissons. Au sud de la chapelle, il y a une croix cassée plantée dans un parterre de fleurs. L’accès au clocheton s’effectue par un escalier extérieur situé en pignon.
Le pardon a lieu le lundi de la Pentecôte.
- Chapelle Saint-Maudé
Chapelle Notre-Dame de la Garde
La chapelle de Notre-Dame de la Garde se trouve dans le village de Lomener. Elle est installée dans une ancienne conserverie du XIXe siècle. En 1918, la conserverie ferme et est mise à disposition des pêcheurs pour qu’ils y entreposent leur matériel. Par la suite une partie de l’usine est transformée en chapelle et dès 1920 le culte y est célébré. A cette date, le chœur était orienté à l’ouest et la porte latérale actuelle était la porte d’entrée. Le 22 août 1922 a lieu le premier pardon et une bénédiction par l’évêque de Vannes. En 1959, la totalité de l’usine est transformée en chapelle. En 1967, l’entrée est déplacée à la porte sud car la porte latérale donne sur une route très passante. A cette même date, l’édifice est transformé : voûte en lambris, murs en pierres apparentes et mise en place d’un autel sur des casiers à crustacés. Un calvaire, édifié en 1990, se situe à l’entrée de la chapelle. La construction du clocheton est réalisée en 1992. En 2002, sont disposées, de chaque côté du choeur, des voiles de navire renforçant son caractère maritime.
Le pardon a lieu le premier dimanche du mois d’août.
- Chapelle Notre-Dame de la Garde
Remerciements :
Je remercie Bernard Marot pour les informations qu’il m’a communiquées pour la rédaction de ce texte et ma fille, Emilie Le Lan, pour ses dessins.