- Le Porche du "tata"
Le 19 juin 1940, au château de Montluzin et à chasselay dans le Rhône, au nord de Lyon, la 3e Compagnie du 25e Régiment de tirailleurs sénégalais est encerclée et assaillie par des forces allemandes bien supérieures en nombre et en matériels lourds.
- Les fétiches du porche
Malgré une farouche résistance, dans l’après-midi du 20 juin, épuisés et à bout de munitions, les tirailleurs doivent se rendre.
Les Allemands divisent alors les soixante-dix prisonniers en deux groupes. Les Blancs d’un côté, les Noirs de l’autre. Les soldats africains, bras en l’air, sont emmenés dans un champ à 300 mètres des habitations.
- A chaque coin, une pyramide bardée de pieux
Devant les soldats blancs retenus prisonniers, les tirailleurs sont exterminés par les mitrailleuses des chars ennemis. Puis les quelques survivants sont sauvagement écrasés sous les chenilles des blindés allemands.
Le 21 juin, les villageois de Chasselay inhument quarante-huit corps.
Être enterré dans une terre étrangère, hostile à leurs croyances, était la hantise des soldats africains.
- Les tombes dans l’enclos
Avec son mur d’enceinte rouge, à la manière soudanaise, surmonté aux angles d’une pyramide bardée de pieux, et ses huit fétiches africains du porche, le « tata » [1] rituel de Chasselay est un cimetière respectueux de la foi africaine.
- Un tirailleur inconnu
188 tirailleurs « sénégalais » reposent ici. Paysans noirs en Afrique, ils appartiennent à différentes ethnies africaines : Peulhs, Bambaras, Malinkes, et viennent de plusieurs pays : Sénégal, Gabon, Dahomey, Côte d’Ivoire, Guinée et Soudan.