Les enfants de la place d’Armes ne manquent pas la grande affaire, le pressage des pommes pour faire le cidre.
Sur ce cliché, on ne voit pas de filles, seulement des garçons habillés d’un grand tablier noir, béret en bouse de vache, brodequins inusables et cheveux coupés ras. Dès qu’un garçon devient un peu grand, il a droit au canotier.
Les enfants attendent que du pressoir jaillisse le jus de pommes pour s’en régaler et s’en purger, et j’en faisais autant, au même endroit, dans ma jeunesse.
Derrière le pressoir, une belle maison au balcon en fer forgé, toujours visible. L’arbre de la Liberté trône au milieu de sa grille circulaire, fort utile pour faire sécher le linge au soleil. Sous le balcon, l’Imprimerie du Progrès de Monsieur Séré.
Au pied du beffroi, une remise où sont entreposés des planches et des tréteaux pour les forains.
Les pommes sont réduites en quartier dans le casse-pommes afin que la presse puisse les écraser. Cet engin est actionné par deux hommes, mais un seul suffit à visser la presse.
Les isolateurs électriques ont été fraîchement scellés dans la façade de la maison, le cliché a été pris en 1904 ou 1905.
Devant le linge, canotier et tablier de cuir, Paulo a reconnu son père M. Delrieu, le cordonnier.
Découvrir Le Périgord d’Antoine Carcenac : (photographies 1899 - 1920).