Mon grand-père, qui exploite un petit atelier de ferronnerie, sollicite le photographe pour un portrait de groupe. Certains des ouvriers de l’atelier ainsi que deux voisines ne peuvent se payer cette prestation. Mon grand-père invite tout le monde à figurer sur la photo.
On retrouve donc, de haut en bas et de gauche à droite en regardant le cliché :
Deux ouvriers tenant les outils de leur travail,
mon grand-père Eugène-Joseph Gettiaux, en bourgeron clair,
un autre ouvrier accompagné de son épouse.
Au premier rang, une vieille voisine dont les enfants sont partis habiter loin du village et qui pourra ainsi leur envoyer son portrait,
ma grand-mère Joséphine-Eugénie Gettiaux, née Thillois avec sa plus jeune fille Lucie sur ses genoux,
puis encore une voisine avec ma tante Irma devant elle
et enfin mon autre tante Henriette.
On peut constater que, pour l’occasion, chacun s’est fait beau : on a mis les beaux tabliers blancs, les petites filles ont des rubans dans les cheveux. Les hommes quant à eux, prennent des poses avantageuses et font valoir leurs belles bacchantes !
Je n’ai pas pu retrouver le nom des ouvriers ou des voisines mais peut-être certains lecteurs y reconnaîtront un grand-père ou une grand-mère, voire d’arrières grands-parents.
J’ai trouvé cette histoire touchante : la solidarité a permis de fixer à jamais les visages de ces disparus et permettra peut-être d’enrichir l’iconographie familiale de certains.