Le mur de la peste en Provence, par Claude Tronchon & Thierry Sabot
Le 25 mai 1720, le navire pestiféré Le Grand Saint-Antoine entre dans le port de Marseille. Des étoffes contaminées sont débarquées et la maladie se répand dans la ville. Puis, malgré un système de défense sanitaire élaboré, la contrebande et l’indiscipline de quelques individus propagent la maladie à la Provence et même au Languedoc voisin.
- Photo Claude Tronchon
Sept régiments de troupes régulières et quatre des milices bourgeoises sont alors utilisés pour dresser un vaste cordon sanitaire autour de la zone contaminée. Les personnes qui veulent franchir les postes de garde doivent présenter un billet de santé certifiant qu’elles viennent d’un lieu sain.
- Photo Claude Tronchon
De mars à août 1721, dans la plaine, la population locale, volontaire ou forcée, est mobilisée pour creuser un fossé large et profond de 2 mètres. Dans le même temps, des travaux sont effectués dans la montagne pour transformer le cordon en une vaste muraille en pierre sèche (sans mortier) haute de 2 mètres (voir diaporama ci-dessus).
- Photo Claude Tronchon
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Un millier d’hommes armés, répartis dans 97 postes, gardent la ligne sanitaire qui s’étend alors sur 100 kilomètres depuis Bonpas sur la Durance jusqu’à Sisteron en passant par la montagne de Gordes et près de l’abbaye de Sénanque.
- Photo Claude Tronchon
A mesure que l’épidémie se propage, le cordon recule et s’étend jusqu’au Languedoc, au Rouergue et au Vivarais menacés par l’invasion pestilentielle.
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Ce n’est qu’en février 1723 que toutes les lignes de contrôle sont levées. Le commerce n’est entièrement rétabli qu’en 1724.
Que reste t-il du mur de la peste aujourd’hui ? Une modeste muraille de pierre sèche perdue dans la montagne et la végétation... souvenir ultime d’une blessure de l’Histoire pour ces régions.
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