Le village de Monteil, dans le Cantal, abrite une particularité originale : le hameau de Milhac qui possède encore ce qu’on appelle un couderc.
Réduit à une portion des terrains communaux, le couderc fédérait de nombreuses activités agricoles mises en commun : battage du grain, coupe du bois de chauffage, ferrage des bœufs, pâturage du troupeau collectif par exemple.
Mais il intégrait aussi les éléments de l’architecture rurale :
- un ou des fours à pain collectifs ( Couchal, non loin de Vebret et Niervèze dans le Cantal, Choriol et Saint-Sauves dans le Puy-de-Dôme).
- Une fontaine ( Rochefort-Montagne dans le Puy-de-Dôme).
- Une croix monumentale ou une croix de mission (Bagnols ou le Mont-Dore dans le même département).
- Un lavoir et/ou un abreuvoir (Milhac).
A Milhac l’espace commun comporte encore le lavoir, la croix, l’abreuvoir, la fontaine, le four à pain, tous regroupés sur quelques dizaines de mètres carrés.
Lorsque nous y sommes passés un des habitants (très sympathiques) était en train de restaurer la façade du four à pain. Les 18 habitants du hameau qui dépend du village de Monteil se démènent pour faire vivre leur particularisme et c’est une réussite. Si vous arrivez en été vous découvrirez un hameau fleuri et un accueil à envier.
Note : Lorsqu’on entend parler de Couderc cela évoque immédiatement le roman de Georges Simenon et le film qui en suivit, La Veuve Couderc jouée magistralement par Simone Signoret. Les Couderc se ramassent à la pelle dans le sud de la France. Bien que la littérature soit peu abondante sur le sujet, il semble que ce patronyme trouve ses origines dans un toponyme qui remonte sans doute, à l’époque préromane : le coderc qui désignait un espace inculte près d’une ferme, ou encore un pacage communal, le coterico en Auvergne. Au XVe siècle une reconnaissance fait mention de prés, de champs, de pâturages, de communaux et du couderc dépendant du mas ou village de Gizarac dans le Cantal (près de Mauriac). |