Joseph Ignace RIVIÈRE est né un 1er mars 1893, à dix heures du soir, à Cilaos (île de la Réunion, alors colonie française [2]). Il y termine sa vie le 11 avril 1990, après 97 ans de bons et loyaux services envers sa Patrie et sa famille.
Sa famille, c’est aussi la population de Cilaos elle-même, car son métier de « jardinier » fait de lui un familier.
Joseph Ignace, fils de RIVIÈRE Donat et de GONTHIER Marie Joséphine, fait partie de ces hommes qui créent le cirque [3].
L’histoire de Cilaos commence avec les Marrons qui s’y installent dès le début du XVIIIe siècle et lui donnent son nom : « le pays que l’on ne quitte pas ». Le XIXe siècle voit l’arrivée des premiers habitants « légaux » tel que Figaro qui reçoit l’îlet à Cordes pour avoir trahi les esclaves mutins de St-Leu en 1811. Puis on verra les Dalleau, Dijoux, Grondin, Lauret, Picard et autres [4] s’installer sur ces hauteurs escarpées et essayer de survivre avec la seule force de leurs bras et de leur mental.
Joseph Ignace, dont la famille vit à Brûlé Marron, va à l’école publique de Cilaos à pied chaque jour (20 minutes en courant comme un cabri). Il fait partie des soixante-cinq élèves de la classe unique de M. NICOLAS qui essaie de rivaliser avec l’école des Sœurs. Il obtient son Certificat d’études à 11 ans et demi, ce qui est une performance pour l’époque, car l’analphabétisme règne en maître sur cette île et particulièrement dans les coins les plus reculés. « On était 23 élèves, j’ai été reçu deuxième. Les résultats ont été annoncés le lendemain par télégraphe parce que l’examen était corrigé à Saint-Louis. » Mais ses parents sont différents, car ils veulent que leurs onze enfants aillent à l’école. Et quand on pense que l’habitat à cette époque était constitué de paillotes, on ne peut que tirer son chapeau.
La famille d’Ignace est paysanne, mais à l’occasion on se fait porteur de villégiaturistes qui montent se faire une santé aux thermes. Les familles riches de l’île Maurice y venaient en nombre non négligeable. Relisons la lettre d’un abonné de Cilaos paru dans « La Patrie Créole » de 1910 : « Depuis une quinzaine d’années, je fréquente la station thermale de Cilaos et c’est toujours avec le même plaisir que je revois ces sites merveilleux, dont le seul spectacle suffit au relèvement physique et moral des malades… Durant la dernière saison, et actuellement encore, toutes les maisons sont non seulement occupées, les hôtels comblés, mais les maisons de chaume, elles-mêmes sont louées par des retardataires. »
Adolescent, Ignace se rappelle avoir vu la comète de Halley : « C’était le soir et il faisait noir, mais c’était une lumière qui éclairait comme un phare éclaire la terre. »
Il a 17 ans quand a lieu la « jacquerie » de Cilaos durant laquelle un groupe de paysans pauvres réclame la distribution gratuite des terres. Voici ce qu’écrit « La Patrie Créole » le samedi 27 août 1910 : « Les habitants s’étaient insurgés l’année dernière et avaient mis le feu aux forêts dont ils avaient la prétention de s’emparer ; la faiblesse administrative leur a donné raison et aujourd’hui, ils se croient tout permis… Ils préfèrent couper du bois qu’ils vendent aux baigneurs et aux boutiquiers, et aussi et surtout des palmistes et à prendre des merles et des petits oiseaux qu’ils viennent vendre, entre chien et loup, aux villégiaturistes à la tombée de la nuit. »
Mais il n’y a pas que les feux de forêt de Cilaos qui font peur à certains. En Europe aussi couvent les feux de la guerre. Dans un article intitulé « Le péril allemand » du 17 février 1910 « La Patrie Créole » rapporte les mots de Maximilien Harden dans le « Zukruft » : « Que l’Angleterre permette aux Allemands d’établir leur hégémonie sur l’Europe… et il y aura paix… En 1920, l’Allemagne aura 73 millions d’habitants, il nous faut de la place, sinon elle mobilisera ses forces contre vous, et c’est à vos dépens, au prix d’une longue et cruelle campagne qu’elle s’agrandira. Vous avez le choix. »
Ignace a 21 ans quand la guerre de 1914 éclate. La terrible nouvelle se propage en quelques heures dans toute l’île.
Cette guerre que l’on croyait éclair va s’éterniser. Les soldats vont tomber en grand nombre. Les premiers partis de Cilaos au début de la guerre meurent aux champs d’honneur. La commune a gravé leurs noms sur son monument aux morts : BENARD Henri Léon à 23 ans, BOYER Joseph Séraphin à 33 ans, BOYER Louis Eugène à 22 ans, RIVIÈRE Louis Guillaume à 22 ans pour l’année 1915.
Joseph Ignace [5] est mobilisé en 1916, ainsi que son frère Pierre Mathurin, plus jeune. Le médecin militaire les a jugés aptes aux missions qui leur seront confiées sous un climat différent et aux conditions précaires de la vie du combattant. La France a déjà perdu de nombreux soldats. La famille RIVIÈRE a le cœur lourd de les voir partir. Quand reverra-t-elle ses fils ? Tristesse et amertume !
- La caserne Lambert en 1886 (St-Denis de la Réunion)
Rapidement, il est embarqué sur un transport de troupes, l’El Kantara. Il ne souffre pas du mal de mer. Huit jours plus tard, il débarque à Diego Suarez où il fait trois mois de classe. Il rejoint ensuite Marseille, puis il est incorporé au 24e Régiment d’Infanterie à Perpignan. Là, il a la surprise de trouver un sergent-major, ancien camarade à lui de la Rivière-Saint-Louis. Il le reconnaît à peine tout d’abord.
Il monte au front dans la région de Lunéville, près de Baccarat, à Bertuisson. Il fait beau, c’était en juin 1917. Sa première mission fut de porter un pli dans un bureau à travers la tranchée. Il a eu peur de se perdre. Le soir de son arrivée, dans la « cagna », avec les camarades nouvellement arrivés, ils se déshabillent pour dormir. À 10 heures, alerte ! Le sergent veut les faire sortir sur-le-champ. « Attendez sergent, on s’habille ! » « - Mais ils se croient chez eux, ceux-là ! » Il a fallu s’habiller en vitesse.
Son premier contact avec l’ennemi reste présent à son esprit : il a tiré devant lui comme tout le monde et il n’a rien vu. Un homme s’est écroulé en face de lui. Est-ce lui qui a tiré ?
Quelques jours plus tard, dans un bois près duquel les troupes françaises s’étaient repliées, un tireur isolé allemand abattait systématiquement les soldats français allant au lieu d’aisance installé dans le bois. Un lieutenant français repère alors le tireur caché en hauteur dans un tronc creux. Les Français tirent, Ignace comme les autres. Il voit l’Allemand disparaître dans le tronc. « Il a longtemps gémi avant de mourir. »
Trois fois, il montera au front. Une fois dans les Vosges et deux fois à Verdun. C’est à Verdun qu’une torpille explose près de lui. Des camarades sont blessés, d’autres ont été tués. Lui n’a rien. « C’était comme un cyclone, les arbres étaient brisés partout ».
« On restait huit jours en première ligne puis on repartait quinze jours à l’arrière. À Verdun on était en réserve de la première ligne, dans des trous individuels. J’avais trois copains : DELRUE de Paris, un Bordelais CABRIROUX et FONTAINE de la Rivière-Saint-Louis. Un jour on a vu une petite auto pas plus grande qu’une table avec un petit drapeau sur l’aile. C’était le général PÉTAIN. »
« À Verdun, la cuisine était cuite très loin à l’arrière et il fallait aller la chercher à pied dans un poste très éloigné. Il fallait la nuit entière pour faire la corvée : il n’y avait pas beaucoup de volontaires pour le faire. Au loin, on apercevait le ravin de Douaumont. C’est à ce moment-là que j’ai été gazé ».
Pense-t-on aux parents ? Peut-on leur envoyer des nouvelles ? En reçoit-on ? « Il était défendu de dire où l’on était. Un jour, on avait acheté des cartes postales dans un village complètement ravagé et avec les amis on les avait écrites pour nos familles. Elles ont été confisquées. Les vues des régions de combat étaient interdites. La correspondance arrivait pourtant de la Réunion, les lettres en souffrance étaient affichées sur de grands panneaux, il y avait des colis aussi. »
Le jour de l’Armistice, il était à LEMMES, près de Verdun. « La nouvelle a été subite. On a joué du clairon, les cloches ont sonné. C’était le matin, on était surpris et après on a su que c’était vraiment l’Armistice. »
« Je suis resté à Lemmes jusqu’en janvier, puis à Marseille jusqu’en mars 1919. »
« On était 6 000 soldats de la Réunion ».
La guerre terminée, ils rentreront par bateau comme ils y étaient allés. La Réunion laisse un homme sur dix sur la terre de France. Douze mille rentrent au pays.
On a embarqué sur le Madonna. Il y avait 2 000 hommes à bord, mais ce n’était pas assez lourd. On avait mis du lest dans les cales. C’était de la terre. Elle avait été prélevée dans un endroit où l’on avait enterré des Sénégalais morts de la grippe espagnole. »
On est arrivé le 31 mars 19. On avait mis 20 jours pour revenir. J’ai pris le petit train “longtemps” jusqu’à Saint-Louis. J’ai marché “maigrement” jusqu’à la Rivière Saint-Louis. Ensuite je suis monté à Cilaos en fauteuil. Les parents étaient en bas du village, au Brûlé des Marrons en haut de la dernière pente du chemin, la pente Crève-Cœur. La chance avait été pour moi. Cinquante-cinq camarades de Cilaos ne sont pas revenus.
De ce temps, Ignace a gardé deux grands manteaux de drap, ses godillots et ses molletières qui lui serviront encore de nombreuses années.
Très vite, l’épidémie transportée par le Madonna se répand à Cilaos. Cinq membres de la famille d’Ignace meurent.
Ignace devient jardinier. Il cultive et vend de tout, le panier de légumes posé sur la tête. Il a toujours sur le dos son « bertel » [6] où il peut mettre des chouchous ou des fraises ramassées dans la forêt pour sa famille. Les 2 000 habitants du début du siècle le connaissent, car il passe régulièrement avec ses produits frais, son bazar en somme. Il a le contact facile. La guerre ne lui a pas fait perdre ses qualités humaines. Il apprend à tout faire et marcher ne lui fait pas peur.
À travers ses pérégrinations, il découvre aux Mares une jeune fille de bonne famille pas plus riche que la sienne. Elle s’appelle ETHEVE Marie Onésime, née le 16 juin 1903, et orpheline de père dès l’âge de dix ans. Elle a 21 ans et elle aura remarqué la belle moustache noire de son soupirant. Il pense qu’elle fera son bonheur. Au bout de six mois de fiançailles, Ignace épouse Onésime ETHEVE. « Pour une demande en mariage, on savait se débrouiller tout seul ! »
En septembre 1924, ils s’unissent devant Dieu et devant les hommes et se jurent fidélité. « La fête a commencé le samedi chez Onésime, la cérémonie a eu lieu le mardi. Le cortège était comme une colonne de soldats. Tout le monde est venu chez mon père et la fête a continué jusqu’au vendredi. »
Ils décident d’habiter au Bras Sec, dans une maison semblable à celle de leurs parents. Vont y naître, avec une régularité astronomique, les 11 enfants du couple.
La première Thérèse, le 30 juin 1925. Elle vit actuellement en France. Puis Joséphine le 14 juin 1927 : elle vit à Cilaos avec une autre sœur, Catherine. Ce sont elles qui m’ont renseigné sur leurs parents et la vie de cette époque.
François Ignace né le 27 février 1929 est décédé depuis.
Cette même année, le 11 novembre, a lieu l’inauguration du « Poilu de la Victoire, place de l’Hôtel-de-Ville à Saint-Pierre. Ignace s’y est-il rendu ou en a-t-il entendu parler ?
Cécile a 78 ans et vit aussi en France : elle est née le 16 décembre 1931.
1932 : un arrêté du gouverneur ouvre la circulation sur la route de Cilaos « aux risques et périls des utilisateurs ».
Gertrude Claire est née en 1934, mais est décédée depuis.
Marthe, 74 ans, vit à Cilaos.
Céline Clovicia est née en 1937.
Catherine que j’ai nommée plus haut est née en 1939.
Les jumeaux Jean-Jacques et Joseph Jacob en novembre 1942 et la onzième Marie Henriette en 1946.
Voilà une belle famille qu’il faut élever dans l’amour et la fermeté aussi. La vie est dure, mais elle s’organise. Joséphine raconte qu’elle n’est allée que deux ans à l’école parce que sa mère a eu besoin d’elle après la naissance de Céline Clovicia et que la guerre de 1939 arrivant, on ne trouve plus de papier pour écrire dessus. On vit encore plus en autarcie et l’on restreint les besoins. Tout le monde est mis à contribution pour assurer la survie, qui trait la vache pour son bon lait que l’on boit le matin ou qu’on mange avec le riz ou le maïs, qui plante les légumes ou désherbe le jardin, qui encore tresse un chapeau avec du chiendent ou du lys pour « parer » le soleil d’été.
Joseph Ignace ne se lasse pas de piocher (on le verra pioche à la main à 90 ans), de « gratter » la terre et de planter. Il fait pousser, entre autres, salsifis, choux de Bruxelles et artichauts. Il fait venir les semences « Vilmorin » par bateau, commandes qu’il passe deux ou trois mois à l’avance. Il cultive aussi des navets, betteraves, des oignons « vétiver ». À cette époque tout ce qu’on produit est bio. Mais les dons d’Ignace sont divers : vin de pêche, de prune, de fraise ou de coing n’ont plus de secrets pour lui. Aurait-il appris ses recettes auprès de ses camarades du régiment ?
Le temps passe. À St-Denis de la Réunion naît en 1924 un futur Premier ministre. Cilaos est depuis longtemps le pays du changement d’air et l’altitude est indiquée pour lutter contre le paludisme. Aussi le jeune Raymond BARRE et sa famille dans les années 1930-1940 montent dans le cirque en changement d’air pour y jouir de la fraîcheur des températures et des vertus des sources thermales. C’est ainsi qu’Ignace aura l’occasion de porter le jeune Raymond BARRE sur son dos et aussi de ravitailler sa famille en légumes en janvier-février, période des grandes vacances scolaires. D’ailleurs, une certaine amitié naît entre le vieux Poilu et le jeune collégien et une fois devenu Premier ministre [7] ou après député, R. BARRE ne manquera pas de l’inviter lors de ses passages à la Réunion en 1978 et dans le cirque de Cilaos en 1985 [8] : nul doute qu’ils ont alors échangé plein de souvenirs. Moments inoubliables pour cet amoureux du contact qu’est Ignace. Raymond Barre interviewé par Jean-Michel Djian évoque son enfance dans Mémoire vivante : « mon île natale compte bon nombre de paysages magnifiques. Et on la parcourait à pied. On montait au Piton des Neiges, à 3200 mètres d’altitude, on allait visiter le cirque de Mafate. Tout cela nous procurait des joies intenses. » [9]
- Ignace avec Raymond Barre
Mais avant tout cela, n’oublions pas 1939-1945 : tout va manquer à la Réunion. Les gens feront la queue devant certains commerces pour avoir un bout de manioc ou de tissu. À Bras Sec, Ignace mettra tout en œuvre pour subvenir aux besoins de sa famille. Quatre enfants naissent pendant la guerre et après. Il élèvera porcs et vaches, poules et canards pour donner un bout de viande à chacun une fois par semaine. Joséphine se souvient qu’il y avait « quarante porcs dans la porcherie ou dans la cour et que l’on en tuait un par mois pour nourrir la famille, les cousins et cousines. C’était la fête ! »
À la Réunion, région tropicale, il ne se passe pas trop d’années sans que les cyclones fichent un coup au moral et il n’est pas rare que l’on ait à enterrer des victimes de ces phénomènes violents. « En 1948, sept personnes d’une même famille en meurent au Bras Sec seulement, me confie Joséphine la fille de Joseph Ignace. Notre maison a été emportée en février 1962 par le cyclone Jenny, ajoute-t-elle. On a reconstruit en dur avec de solides moellons. » Ces cyclones laissent de nombreux morts dans leurs sillages.
Dans les années soixante, je vais découvrir Cilaos et son Petit Séminaire, car mes parents m’y envoient. J’y passerai mon adolescence. Peut-être ai-je entraperçu Ignace lors de mes sorties, mais je ne m’en souviens plus ?
Cilaos attire, même si la route rocailleuse, étroite, avec d’un côté la paroi rocheuse et fragile et de l’autre le précipice qui donne sur le Bras de Cilaos fait frémir. Les Zoreilles à peine débarqués l’empruntent comme le font Pierrette et Bernard NOURRIGAT en 1963. « J’étais alors enceinte de mon aîné, Thierry, et il n’était pas question une fois là-haut de redescendre le lendemain. On logeait au Grand Hôtel pour quelques jours », me confie Pierrette qui fréquente assidûment les Archives depuis des années avec son mari.
Des touristes, il a dû en voir passer, Ignace et sûrement qu’il leur a proposé les productions familiales que tout le monde était fier de ramener dans les Bas : raisins de la treille, chapeaux en paille de lis ou de vétiver. Ignace et sa famille ne manquent pas de ressources et de courage.
La vie s’écoule tout doucement pour Joseph Ignace. De nombreux événements se sont succédé dans la vie de notre bonhomme. Ses enfants sont depuis longtemps adultes. Le Bon Dieu semble l’avoir oublié. Lui ne se départit pas de sa bonhomie coutumière. Mauriciens, Européens ou Réunionnais, tout le monde aime à le rencontrer. C’est un vrai phénomène. Sa mise est toujours simple. Sa femme Marie Onésime, qui a toujours été discrète, partira une dizaine d’années avant lui. Son frère Pierre, Poilu comme lui, meurt en 1984, à près de 90 ans. Ses autres frères et sœurs, Andrée, Marie, Jeanne, Damien, Léon sont morts aussi.
Ignace ne partira pas avant que des élèves des écoles de Cilaos ne l’interviewent sur son passé d’ancien combattant. Les enfants doivent apprendre, pas seulement dans les livres. Joséphine se souviendra que l’un d’eux en eut un premier prix d’histoire.
Alors la guerre ? « Les gens qui demandent comment est la guerre, ils ne savent pas. C’est toute une histoire… Il faut empêcher les gens de se battre. On est fier ou pas d’avoir fait la guerre, mais c’est la loi qui nous a commandés. Ce n’était pas nous les méchants, les Allemands non plus, mais c’étaient les commandants qui faisaient la guerre, c’était à eux qu’il fallait obéir. »
- M. et Mme LENOIR, de l’île Maurice, en discussion avec notre vieux Poilu
Le vieil homme rend l’âme le 11 avril 1990 à 97 ans.
Des fleurs décorent sa tombe toute simple, à Cilaos.
Aujourd’hui, il ne reste plus un ancien combattant de la Grande Guerre, mais leur vie faite de luttes et de dignité n’a-t-elle rien à nous apprendre ?