"Dix-neuf jours seulement après l’armistice, Françis, 31 ans, était pressé, Sylviane, 18 ans, s’était laissée séduire par la mâle assurance de l’homme mûr, râblé et fort, la culture physique entretenant chaque matin une musculature d’athlète, beau comme un héros revenu indemne quand les gueules cassées étaient légions, le cheveu gominé légèrement ondulé, la moustache guidonnante sur des lèvres finement ourlées, portant élégamment le costume croisé, le col dur sous le nœud papillonné, un regard droit et fier, sachant se faire rieur et de velours lorsqu’il décidait de lâcher prise un instant, un instant seulement, car le plus souvent, il restait concentré sur ce qu’il croyait être essentiel" (Extrait de Au prix du Silence).