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La libération de Paris d’après le témoignage d’une parisienne

Le vendredi 29 novembre 2024, par Richard Jeandelle

Le texte qui suit a été écrit entre le 26 et le 28 août 1944 par Mademoiselle HERBAUX, une parisienne qui était alors domiciliée 85 rue du faubourg Saint Denis, dans le Xe arrondissement.
Elle relate, dans une lettre qu’elle se plaît à appeler son « Journal de guerre », les événements dont elle fut le témoin.
Ce texte était adressé à l’une de ses amies, Madame Yvonne JEANDELLE - ma mère - qui était alors en Indre et Loire dans la ville de RICHELIEU [1]

L’orthographe du texte a été respectée dans la transcription du manuscrit. La mise en forme des huit pages du courrier a été remaniée pour en faciliter la lecture. Les notes ont été ajoutées.

« Paris, le 26. 8. 1944
Chère Yvonne,

Bien qu’en ce jour les postes ne fonctionnent pas encore, en prévision de leur prochaine réouverture je trace ces lignes pour vous les faire parvenir à la 1re heure.
Ainsi que vous le faisait prévoir ma dernière (que peut-être vous n’avez pas reçue) depuis le 10 Août on sentait venir la débâcle ; les rats sortaient de leurs trous, et pour faire peur aux autres, leurs équipages faisaient dans les rues un tintammare de tous les diables. Les souris apeurées mettaient le nez aux fenêtres, s’attendant à recevoir le ciel sur la tête. C’était le diable qui faisait trembler la terre.

11, 12, 13 Août, journées inquiètes, faites de nuit morale et matérielle, plus de nouvelles, plus de lumière, plus de métro, et puis, tout d’un coup, plus de police. Paris livré à lui-même avec dans son sein un ennemi dont les essaims sortaient de toutes les artères de la ville.

15 Août - Sortie jusqu’aux Gravilliers [2], j’ai vu le défilé, je devrais dire le remous incessant des innombrables véhicules caméléonnés. Ont-ils l’intention d’emporter nos arbres par morceaux, on se demande ce qu’il peut rester de verdure dans nos boqueteaux. Et ce qu’il peut rester dans les pauvres demeures pillées. Cependant le public, poussé tout entier dehors par la grande chaleur d’Août, regarde et observe en silence. Les cyclistes qui ont tous enfourché leurs machines pour aller au ravitaillement dans la proche banlieue circulent parmi tous ces monstres d’acier camouflés en serpents. Au carrefour Sébastopol, c’est un enchevêtrement inouï, et les petites gosses de 20 ans s’y faufilent avec une crânerie qui a presque l’air d’une bravade.

16 - 17 Août, les postes sont fermées. Le couvre-feu est à 9 h.

18 Août - C’est la fuite un peu partout. Les grands hôtels se vident peu à peu. Par contre, les véhicules recouverts de la Croix Rouge se multiplient, bien qu’ils ne trompent personne, depuis les 1ers jours de la semaine on a eu les oreilles assourdies par la circulation sans trêve ni répit. Paris est littéralement recouvert de vert de gris. Le temps s’en mêle.

L’atmosphère orageuse est étouffante. Et puis, de bouche en bouche, des nouvelles mystérieuses ont couru. La police, les P.T.T., les cheminots, tous les ressortissants approchant plus ou moins obligatoirement nos Maîtres de l’heure présente, se sont mis en grève. Ces Messieurs sont obligés de se débrouiller tout seuls. 1re Victoire, ou plutôt prélude à la Lutte pour la Victoire.

19 Août - Un nouveau bruit mystérieux, un ordre presque, - mais qui n’émane pas de l’autorité Allemande dont le gros état-major est déjà loin à l’abri, emmenant sa smala, ses bureaux, ses nurses, ses dactylos, et ..... ses meubles, et nos vivres - circule à nouveau : à partir de 14 h ne circulez plus, restez chez vous. Une angoisse bizarre, faite d’inconnu, pèse sur la Cité.
13 h ½ à peine, les premiers coups de feu éclatent. Ce sont nos agents, courbés sous l’humiliante servitude pendant 4 années, qui, en civil, se tendent comme des arcs trop longtemps et trop tendus. Et tout Paris, avec eux, se retourne comme une crêpe.
Chez nous, dans le 10e, dans notre petit secteur, c’est la Mairie, les commissariats et tous les points administratifs, les journaux, etc, qui sont les objectifs à reprendre, les camions et les tanks qui passent 13 bd de Strasbourg, à attaquer.
Une embuscade rue du Château d’Eau, une autre à la Fidélité [3]. Les grenades, les mitraillettes, les fusils. Le public sort quand même, il veut voir et savoir quitte à s’enfuir et disparaître sous les porches quand une auto allemande tourne dans le faubourg pour reconnaître d’où lui vient l’attaque. Et vers 9 h, heure allemande du couvre-feu, tout se tait comme par enchantement. Les rats et les souris sont rentrés dans leurs trous. Cependant, du fond de l’horizon des lueurs phosphorescentes illuminent le ciel sans arrêt, cela se passe à l’Ouest, tandis qu’une lueur rougeâtre embrase le ciel à l’Est, du côté de Pantin. Vers 10 h les pompiers passent.

Vers 10 h ½, l’orage monte lentement mais sûrement au dessus de Paris, à 11 h il éclate avec une intensité d’éclairs et un roulement formidable sans interruption. Le ciel n’est plus qu’un embrasement continu. Est-ce un présage ? Cette force inconnue et mystérieuse qui se déchaîne en une violence inaccoutumée et cependant se déplace avec une lenteur extraordinaire de l’Ouest à l’Est. Dormir est impossible.
Dieu est-il avec nous ou contre nous ? Je suis de celles qui a toujours voulu espérer contre toute espérance, et en ce jour, n’ai-je pas vu Daniel attaquer Goliath.

20 Août. Voici le jour. Il faut bien chercher du pain et toutes les boulangeries ne sont pas ouvertes. De petites affiches blanches, des appels aux armes, des noms oubliés qui resurgissent sur les murs. Au nez et à la barbe des Allemands. Une grande fièvre intérieure me pousse jusqu’à la Mairie du Xe. Des vitres brisées, des éclats partout, des camions en travers au faubourg Saint Martin. Mais les tanks passent toujours en fracas de tonnerre, il y a évidemment une garnison pour garder la ville et couvrir la retraite du Grand Etat-Major. La matinée est calme.
1 h. La fusillade recommence et se prolongera toute l’après-midi suivant les quartiers. Les pompiers sont sur les dents. Les infirmiers aussi.
9 h. Couvre-feu, nuit calme mais étouffante.

Note en marge de la journée du 20 août :
Les agents ont récupéré leur préfecture de police, puis enlevé d’assaut la Préfecture (l’Hôtel de Ville) qui devient par la suite le centre d’un véritable siège.

21 Août. Les proclamations se multiplient sur les murs, les appels aux armes de tous les citoyens - et, ô surprise, le 1er journal (car il n’y avait plus de journaux, nous saurons plus tard que leurs directions avaient pris la fuite) affiché : « l’Humanité ». Je n’ai pas assez de mes deux yeux et malgré le danger, car les Allemands ne portent plus qu’armes sur leurs voitures, et prêts à tirer, je sors comme tant d’autres pour savoir, et même l’après-midi, je vais chez Marguerite qui, ainsi que ses collègues, est au repos volontaire ; elle m’apprend que le Central Téléphonique des Archives est tenu ferme par les Allemands. La guérilla s’échauffe vers le soir, on commence à dresser des barricades de tous les côtés. Les halles, l’Hôtel de Ville, tous les bâtiments enlevés d’assaut par les polices et les FFI sont fortifiés de barrages.

Note en marge de la journée du 21 août :
Le communiqué affiché nous apprend que les Alliés ont passé la Seine à Mantes et à Melun, (ce qui confirme mon rêve de cette nuit même, où j’ai vu les camions de nos soldats dans la forêt de Fontainebleau) que le Général Koenig est gouverneur militaire de Paris, que Vichy est en fuite. Que de battements de cœur !

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22 Août. Une émotion intense me saisit dès le matin.
Des journaux ! de vrais journaux, pas du camouflage, du vrai, des nouvelles de la vraie France, le voile qui se déchire sur le brouillard qui nous étouffait depuis 4 ans, la lumière qui chasse tous les mensonges impies. Du journal communiste au témoignage chrétien, c’est le même appel, le même acte de foi.
On s’arrache les feuilles qui nous libèrent de notre étouffement moral, et les autres ont beau essayer de passer et de repasser en faisant les croque-mitaines, on a plus peur d’eux et on n’aura plus jamais peur d’eux, l’envoûtement est fini. Cependant il y a encore des capitulards, de qui et pourquoi ont-ils peur, ceux là ?
Peur pour leur peau ou pour leur caisse ? Je suis bien tranquille que les milliers de pauvres diables qui depuis 5 ans ne mangeaient plus à leur faim et qui pour entretenir leur pauvre corps n’avaient qu’une nourriture dont l’absorption était une corvée, je suis bien sûre que ceux-là n’ont plus peur de rien, maintenant que l’espoir se mue en une presque certitude de délivrance. La foi les anime et les réanime, et cela est tellement perceptible que je me demande si tous ces trembleurs qui essaient de les retenir, ce ne serait pas par hasard du courage des autres qu’ils auraient peur.
Oui, en réalité, ce doit être cela, les bouffis de la guerre ont peur de ceux qu’ils ont contribué à faire souffrir.
Le soir, vers 8 h, le concert recommence dans notre quartier : nouvelle attaque contre la Mairie, et puis il y a des passages de blindés boulevards de Strasbourg et l’Hôpital, en haut du faubourg Saint Martin. Ca chauffe dans tous les coins.

Note en marge de la journée du 22 août :
« Ce Soir » a paru à 16 h - nous apprenons la prise de Toulon, la libération de Toulouse et le soulèvement dans toute la France : l’arrestation des Préfets de police et de Seine, et la prise de pouvoir du nouveau Préfet de police, Ch. Luizet. Le ravitaillement, paralysé depuis 15 jours par manque de véhicules tous réquisitionnés, et ceux qu’on a cachés ne peuvent encore sortir. Les Boches ont brûlé les moulins de Pantin dans la nuit du 19 au 20. Les tickets lettres sont à 150 gr.

23 Août. Naturellement, municipalité de bochards, maire arrêté par les F.F.I. avec sa clique. Ca ne leur a pas porté bonheur de nous voler notre pain.
Les Allemands se terrent, ils trinquent un peu partout, sous l’impulsion des journaux et des Comités de combattants, puis du Commandant des F.F.I. et les affiches du nouveau Préfet de Police, les barricades s’élèvent comme les champignons poussent en une nuit. Seules les grandes artères restent à peu près libres et encore. Ils sont faits comme des rats, mais comme les rats enragés ils deviennent dangereux. Et un autre danger, plus sournois, rôde..... la rade du parti vaincu, de ces sadiques qui voulaient avilir, abêtir le peuple français pour en faire un animal domestique, un esclave muet et idiot, travaillant comme une bête de somme pour un morceau de pain sec qu’on ne lui donnait même pas tout entier.
Même à l’heure où j’écris ces pages, nous sommes le 26, des claquements secs éclatent de temps à autres. Les bandits rôdent sur les toits, ils veulent provoquer une émeute. Je crois que pour à présent ils ont beau faire. La France a recouvré son âme.
Le soir on apprend que furieux de voir le drapeau tricolore hissé sur le Grand Palais et pensant qu’il était rempli de patriotes, les Allemands l’ont attaqué, le feu a pris, ils ont voulu empêcher les pompiers d’éteindre l’incendie. Enfin ils se sont retirés et on a pu limiter les dégâts - puis vers le soir, ils ont réattaqué la Préf. de Pol. sans succès.

Note en marge de la journée du 23 août :
La situation est claire, les collaborateurs et leurs chers amis ont tout pillé, enlevé ou détruit. Le nouveau Secrétaire au Ravitaillement nous déclare tout net qu’en minimisant les parts, Paris à 4 jours de vivres, et ordonne la défense des stocks restants par les F.F.I. Il faut tout craindre de la garnison allemande et de ses patrouilles littéralement couchées sur leurs mitrailleuses.

Paris le dimanche 27 Août 1944
Quelle semaine ! quelle journée hier, et quelle nuit que cette nuit même !
Car ils sont venus se venger. Race maudite ! mais je continue mon journal dans l’ordre chronologique.

24 Août - Les Allemands ont demandé une trêve. Les capitulards - il y en a encore, inutile de dire qu’ils se rencontrent particulièrement dans la catégorie privilégiée qui s’est constitué des réserves. Ont-ils peur pour leurs pots de confitures ? - donc les capitulards respirent, mais la grande majorité est pour la lutte à outrance. Dame ! nous autres, ça fait 4 ans qu’on étouffe, qu’on rage, et qu’on crève à petit feu, matériellement, moralement, physiquement. Est-ce qu’ils ont eu pitié de nous, les autres ? Enfin, les Alliés se rapprochent, on les signale à Epinay et à Savigny s/Orge : la division Leclerc serait à Arpajon, les Américains sont signalés à Meaux. La capitale va être encerclée. Aussi les braves de la Défense Intérieure disent qu’il faut harceler l’Allemand et l’empêcher de sortir de Paris pour hâter la délivrance. Les événements leur donneront raison car les traîtres pullulent et les stocks sont en danger. La Roumanie a capitulé. Si les Allemands veulent parlementer avec les FFI c’est parce qu’hier ces derniers les ont salé de la belle manière. L’Hôtel de Ville attaqué par les blindés boches n’a pas lâché prise, la Cité, le quartier Latin, le Xe, ont tenu bon et ont culbuté ou pris des chars. Nos insurgés, qui étaient à l’origine de l’insurrection à peine armés, ont maintenant du matériel lourd, des mitrailleuses et des munitions pris à l’ennemi, les forces s’égalisent. Est-ce le moment de céder ? Le 18e a sa place d’honneur dans la Bataille. On s’est battu à Barbès, à la Chapelle. On a délivré des cheminots que les Allemands voulaient emmener. Quelle race ! A Romainville, à Vincennes, des prisonniers ont été assassinés par eux. Gilbert Gil est mort en combattant à la Cité. Aimos [4] a été tué en mission près de la gare de l’Est. Pour ne citer que ceux-là. Je cite ceux-là parce qu’ils effacent la lâcheté d’un grand cabotin, comme dit le journaliste, inutile de le présenter. Sacha Guitry, car Sacha, le grand Pacha Sacha a été arrêté le 24 Août, ainsi que le magistrat Devise. Ca c’est la note burlesque, ah ! aussi le fameux Stéphane, le Dr du « Matin ». Devinez qui s’est installé au « Matin » ? Je vous le donne en mille : le « Po pu lai re ». « L’Humanité » et le « Parisien Libéré » sont à la place du « Petit Parisien ». « Ce Soir » est rue du Louvre. Quant au « Figaro », il est Bld Montmartre. Puisque nous sommes dans la Presse, Jean Luchaire [5] a fichu le camp en même temps que le GQG allemand, en oubliant de payer le personnel. Déat [6], Doriot [7], Paqui(s) [8], Darnand [9], et la clique se sont faits « emmener » par les Allemands, se figurant sans doute fournir l’alibi plus tard. Suarez [10] et Riondé sont restés prétendant rallumer une contre offensive contre la presse actuelle. Et le bruit court que le grand Manitou de la presse collaborationniste se serait fait délivrer par les aut. all. une lettre officielle le désistant de ses fonctions et que dans l’ombre il attendrait son heure. Ainsi nous ne sommes pas complètement épurés et y a encore beaucoup à craindre. Brinon [11], en fuite, pourrait tendre un piège à Herriot en le faisant venir à Paris où les allemands l’ont arrêté et emmené on ne sait où ? - Je suppose que vous devez avoir appris depuis longtemps que Ph. Henriot [12], avait été abattu en plein ministère par de faux miliciens – On a dit le 1er de cordée. Les alliés sont signalés à la Croix de Berny, à Clamart, à Bourg la Reine.

Note en marge de la journée du 24 août :
Journal du soir, Marseille, Grenoble, Sens ; Meaux sont libérés.
On nous confirme que 30 000 alliés sont à Arpajon, ils débarquent à Bordeaux, à Bayonne, Deauville et les Russes sont à la Frontière de la Prusse. Quelle fièvre !

Autre note en marge de la journée du 24 août :
Enfin, ce jour, on nous débloque 50 gr de beurre et 250 gr de pâtes, mais nous n’avons droit qu’à 200 gr de pain sur présentation de la carte d’AL.

25 Août - dans le 18e « l’Humanité » mène sa bataille pour la lutte à outrance et dans notre coin plutôt mou elle a fini par faire pousser de nouvelles barricades, le fbg est maintenant barré à la Porte Saint Denis, rue d’Enghien et au dangereux carrefour de la Fidélité. Il faut dire qu’on avait une municipalité de traîtres. Délivrés de cette néfaste influence, les mous ont emboîté le pas à ceux qui avaient commencé l’offensive dès le 19 août. Les policiers du 10e ont, hier, avec les FFI et les patriotes enlevé la gare de l’Est après une sérieuse bataille. Fbg Poissonnière au coin du « Populaire », ex « Matin », on a soulevé le sol pour faire dérailler les tanks. Aux Halles toutes les petites rues se hérissent de barrières où chacun apporte son lot, à commencer par l’allemand lui-même car un peu partout ses voitures gisent culbutées, fracassées, carbonisées. Rue Albouy [13], le décor fait rêver à la proclamation de Victor Hugo, « Prends à terre tout ce qui ressemble à une arme, jette lui les pavés à la tête » et littérallement (sic) on a pris les pavés de grès des bordures de trottoirs, les grilles des arbres, des arbres même jetés en travers de la rue pour les obliger à s’arrêter. Au carrefour Lancry, les façades sont presque brûlées et une plaque de marbre qui date de l’autre guerre nous indique qu’à cet endroit est tombé la 1re bombe de la grande guerre.

L’entrée du Bld Magenta à la caserne de la République, une des dernières forteresses allemandes qui devrait tomber plus tard sous les coups des alliés, est criblée d’éclats jusqu’aux étages supérieurs. Il y a encore des forteresses à l’Etoile, au Sénat, à l’Ecole Militaire, à la Chambre des Députés - Elles tentent des sorties, mais la police et les FFI aidés des patriotes parcourent tout Paris dans tous les sens dans leurs petites Citroën noires silencieuses, et les surprennent et les harcèlent sans répit. Les allemands y laissent des plumes et notre arsenal parti à presque 0, se monte aux dépends de l’ennemi. Encouragé par la presse qui exalte le courage des patriotes, le peuple s’échauffe silencieusement, la plupart ont compris qu’en préparant la voie aux alliés, non seulement on hâte la délivrance, mais on relève l’honneur du pays et on diminue la carte à payer. Car enfin, il y en avait encore de ces attentistes qui se figuraient que l’Etranger venu d’Outre-Mer se dérangerait uniquement pour leurs beaux yeux et s’en retourneraient bien gentiment sans rien réclamer.

Dans tous les arrondissements, il y a escarmouche, à Ménilmontant, les allemands se réfugient sous le tunnel et font sauter un train de munitions - à Belleville la gare de la Villette est enlevée aux allemands qui vont se réfugier dans le tunnel des Buttes Chaumont. On les a attaqués de l’autre côté et même je crois, enfumés, si bien qu’ils ont été obligé de sortir. On a récupéré là du matériel en wagons et locomotives - à Reuilly la caserne est réoccupée par les Fr. Tir. Le soir, pétarade dans mon quartier, on attaque la rue d’Enghien où est « l’Humanité » et « le Parisien Libéré » et la Poste. Puis il y doit y avoir partout à travers Paris des Allemands qui en avaient marre et qui ont dû s’habiller en civils pour s’échapper. Ca tiraille sur les toits un peu partout. Qui donc a pu les aider. Les tas de femelles qui allaient avec, sans doute. A propos, quand on attrape une de ces collaboratrices à tout faire, on lui rase la tête, on la maquille de croix gammées et on la promène. Moi je ne l’ai pas vu, mais deux personnes me l’avaient affirmé et j’ai vu une photo de ce genre dans les journaux.
Pour les nouvelles, c’est merveilleux. Hier soir on savait qu’on livrait combat à Bourg la Reine, que les Allemands abandonnaient Choisy le Roi puis, dans l’obscurité naissante, (nous n’avons pas d’électricité) à 3 reprises, 3 fusées bleu, blanc, rouge, s’élèvent. Il faudra attendre demain, ceux qui se sont battus savent déjà, eux, que les alliés sont entrés dans Paris. C’est enfin la Libération, non plus en rêve, mais en réalité.

Le général Leclerc est entré à l’Hôtel de Ville et on attend maintenant le général De Gaulle.
On est heureux, on respire, mais la bataille n’est pas terminée comme vous l’avez vu plus haut, et surtout ce sont les balles perdues envoyées un peu partout, l’on ne sait d’où. On apprend que l’URSS adresse un ultimatum au peuple allemand d’avoir à déposer Hitler sans délai ou s’attendre à être écrasé sans merci par l’armée rouge. La Roumanie s’est débarrassée de son mauvais gouvernement et se retourne contre l’Allemagne. La Bulgarie flanche. La Grèce n’attend que l’occasion pour se débarrasser du Boche. Les Tchèques et les Belges de Paris prient Dieu de les assister dans la délivrance. Le cercle de fer prédit jadis par les augures contre le monstre se resserre. Marseille, Lyon, Bordeaux sont délivrées ; une formidable pince semble ramener l’invasion allemande vers ce champs de bataille où par deux fois déjà, le Teuton a trouvé sa défaite : la Marne.
Et le dernier des bobards s’effondre : nos billets de banque conservent officiellement leur valeur.

Ce soir le général Leclerc a attaqué le Sénat ; l’Ecole Militaire est reprise. Les américains ont nettoyé les Champs Elysées et le fameux Majestic, ce sale Majestic, le Continental, le Crillon se sont rendus avec leur Etat-Major. Mais ce n’est pas encore fini, il y a encore la Chambre des Députés, le Quai d’Orsay, la République, le Central Téléph. des Archives, la T. Eiffel et d’autres points ici et là. Le Central des Archives est toutefois repris mais le quartier du Temple a sérieusement été échaudé, une maison a été incendiée.

Samedi 26 août
Le général Von Cholitz a signé la reddition de la garnison allemande de Paris hier dans l’après-midi entre les mains du gl. Leclerc. A 19 h 15 le gl de Gaulle faisait son entrée à l’Hôtel de Ville.

Ce matin les camelots étaient sortis de terre, ils n’avaient qu’une seule marchandise à vendre, des cocardes, des fleurs aux couleurs alliées, des écussons, des drapeaux. Au fur et à mesure on débloque des barricades pour laisser passer les voitures et on garnit les fenêtres de tricolore. Paris, qui n’a pourtant pas grand chose à manger et qui n’a même pas de gaz, faute de charbon, oublie déjà ses mauvais jours. Les jeunes filles ont des fleurs dans les cheveux, les femmes se vêtent de tricolore, les hommes arborent les couleurs alliées, les FFI ont leur brassard tricolore et…… nos agents ont retrouvé leur uniforme, mais pour le moment ils ont autre chose à faire que de faire circuler ; c’est qu’il y a encore un peu partout des traînards à surveiller et les Citroën noires portant le drapeau tricolore circulent dans tous les sens et les hommes qui les montent ont encore la mitraillette en mains. On ne s’endort pas sur les lauriers conquis. Cet après-midi le Gl de Gaulle ira à l’Arc de Triomphe et reviendra à Notre Dame et à l’Hôtel de Ville. Sur les boulevards, quelques tanks patrouillent : ils ne sont pas en peau de serpent et ceux qui les montent ne sont pas vert de gris. Ils ont des visages qui sont tout à la fois calmes, réjouis et graves. Ils ne font pas d’esbrouffe (sic). Quand on les acclame, ils se contentent de lever deux doigts en V avec un sourire qui a l’ai de dire « oui, oui ça va, mais on n’a pas le temps de vous écouter ».

Dans l’après-midi, une foule immense s’est portée à pied naturellement à l’Etoile, à la Concorde, à Notre Dame ; je suis allée pour ma part vers N.D. et me suis trouvée à m’arrêter à un endroit où la foule avait laissé un chemin de circulation sur les trottoirs assez larges de la rue de Rivoli, presque à la hauteur de la Samar. Les voitures officielles, les tanks, le gros des FFI étaient passés à toute allure, on attendait paisiblement le reste, la foule était bien sage. Tout à coup, du haut des toits une rafale de claquements (ill). Naturellement, panique, on a pu dans mon coin tourner la rue de Bourdonnais et s’abriter sous une voûte, la rue dégagée les gardes ripostaient d’en bas et pénétraient dans les immeubles. Le calme revient, on ressort, le défilé du corps médical, infirmiers et infirmières se reforme, au bout d’un quart d’heure, peut-être moins, nouvelle pétarade. On voit la fumée des coups de feux sortir de la Tour St Jacques, et toujours ces claquements qui semblent sortir des toits. Je ramasse à mes pieds une balle perdue et je la mets délibérément dans ma poche. J’attends quelques minutes dans un renfoncement de magasin, pas très rassurée d’être entourée de hautes glaces épaisses. (Entre parenthèses il y a, du fait des batailles de ces jours derniers, des morceaux de verre brisé rue de Rivoli). Puis en rasant les murs, je rejoins la rue St Denis et remonte jusqu’au 127 où je retrouve mes Alsaciens à la porte. Eux étaient allés à la Concorde. Il paraît que cela a fait le même coup. Ce sont des Allemands en civil et les tristes, Français ? collaborateurs du parti en fuite. Ce qu’il y a d’irritant c’est qu’on ne voit pas, a priori, d’où ils tirent. Ils sont sûrement des complicités inavouables. Et le Général de Gaulle a fait, à pied, le chemin des Champs Elysées, du Triomphe de l’Etoile ; à la Concorde. Quand on songe qu’il a été pendant une heure, entouré de milliers d’hommes et de femmes, il est de toute évidence que les tirailleurs ne font pas partie du vrai peuple français. Dans mon quartier ce soir, de temps à autre, les pétards claquent comme des allumettes, les surveillants sifflent pour qu’on se retire des fenêtres. C’est énervant par cette chaleur on aime à s’accouder le soir à la fenêtre. Enfin, on se résigne et l’on se couche. Pas pour longtemps.

Des fusées, des lueurs embrasant le ciel, des éclatements de bombes. On n’a pas besoin de s’interroger. Un immense embrasement du côté de la Seine. On descend, il est d’ailleurs trop tard. La rafale a passé. Il était 11 h ½.

Ce matin nous apprenons que la Halle aux Vins a brûléé et que Bichat est touché.
« Ce soir » nous donne des détails, 13 infirmières tuées à Bichat, car c’est le service du personnel qui a été atteint et la radiologie. Pas de malades tués rue de la Chapelle, des bombes au phosphore ont brûlé des maisons ouvrières rue Henri Brisson, autre point de chute. Avenue de St Ouen, Bld Ney, d’autres points sont signalés dans le 3e, 5e, 12e , 13e, 14e, 17e,19e et 20e. St Ouen, Denis, Auberv. Drancy, Pantin, Les Lilas, Bagnolet, Noisy, Montreuil, Vincennes, Charenton, Maisons, Alforville, Villeneuve, Créteil, Ivry. Les incendies ont été combattus dangereusement par les pompiers du fait que des tirailleurs…

… tiraient des toits sur eux pendant toute la nuit.
Croient-ils servir leur cause perdue, ou est-ce de la démence ? Combien depuis hier après-midi, où ils ont tiré non seulement sur la foule du dehors, mais à l’intérieur de Ntre Dame, au moment où le général y entrait, jusqu’à ce matin où l’on apprend ce bombardement incendiaire, combien oseront, pourront, voudront plaider semblable cause, pas plus celle de l’allemand qui nous a systématiquement trompé que celle de ces hommes lâches qui se déclaraient européens parce qu’ils sont incapables d’être vraiment français ?
Enfin, un certain nombre a été arrêté, mais il doit s’en cacher dans les petits hôtels, parmi les clochards et il y a aussi des jaunes. Ce ne sera pas facile à arracher, cette ivraie.
Heureusement, l’envoûtement, phénomène incroyable de nos temps modernes, cède de toutes parts, la Bulgarie cède à son tour, dès que l’ours moscovite aura mis sa grosse patte sur la Prusse, le soulèvement de généralisera. Il paraît que le nombre de prisonniers, y compris l’Etat Major, s’élèverait pour Paris à environ 10 000. Ouf ! Combien étaient-ils donc du temps des fringantes amazones grises ? Bon voyage. Mais on nous annonce que de petits groupes isolés s’obstinent précisément dan les faubourgs. En ce moment ils se vengent sur la banlieue.

Quelle misère, que de deuils.

Demain, le travail reprendra partout où ce sera possible, on va tâcher d’accélérer la reprise du gaz, du métro. On nous annonce la reprise des communications postales partout où les liaisons seront possibles.
Petit à petit, la France va renaître, comme le Pheonix, de ses propres cendres.

Chère Yvonne, ici finit mon « journal de guerre » si je puis m’exprimer ainsi. Je pense que vous reviendrez maintenant d’ici peu de temps.
J’espère que vous n’avez pas eu trop d’ennuis dans votre petite cité. Peut-être n’en a-t-il pas été de même à Saumur. Si je vous ai écrit si longuement c’est que j’ignore si vous êtes toujours privés de courant et par conséquent de nouvelles directes.
Je vous souhaite tous en bomme santé et je vous dis à tous deux, bon retour, à bientôt je l’espère.
Je vous embrasse de tout cœur et tous mes bons vœux et poignées de main à tous et à toutes.

Signé : Herbaux.

P.S. du lundi 28 Août :

Les Serv. Pub. recommençant à fonctionner ou à étudier La remise en marche de ceux qui ne peuvent repartir de suite, je vais ce jour, poster mon pli à votre adresse.

Bombardement de l’autre nuit
Il a été dirigé d’en bas par les traîtres de Darnand qui ont lancé des fusées pour guider les tirs – Car si à 11 h ½ nous avons reçu des bombes par avions, qui ont incendié la Halle aux Vins, d’autre part entre 2 et 5 h du matin, les Allemands ont canonné Paris et sa banlieue dont vous avez les noms plus haut. On annonce pour le moment plus de 100 tués et plus de 700 blessés, et pendant que partout on s’efforçait de combattre les incendies, les traîtres dissimulés sir les toits ou dans les arbres, tiraient sur les sauveteurs. Dans le 19e St François d’Assise serait détruite, à Bagnolet le curé enseveli a pu être sauvé. A Drancy, à St Denis, à St Ouen, églises et écoles touchées. Place d’Italie le Central Téléph. atteint. Et on ajoute que c’est par miracle seulement que les …

Suite du texte en marge de la dernière page :
… Entrepôts frigo. d’Ivry, les Mag. Gén. de la Pl. St Denis ont échappé à la destruction comme la Halle aux Vins. Le but était clair, affamer Paris et terroriser sa banlieue. La réaction est immédiate. Le colonel Rol [14], chef de la Rég. Par. donne ordre à ses équipes spéc. d’abattre sans explication tout individu tirant sur la population. Le général Eisenhower était hier à Paris. Une partie de ses troupes atteignait la frontière suisse en Hte. Savoie. Les Russes sont à Galatz et approchent de Varsovie. Chez nous, la C.G.T. qui a déclenché la grève contre l’Allemand, proclame maintenant la reprise du travail en masse, particulièrement dans les usines où le Ht. Patronat semble vouloir se croiser les bras, ils ont fait fortune avec les All….

Suite du P.S. de la dernière page
… mais la G.G.T. est dévouée à la cause patriotique et semble décidée à obliger ces gras Messieurs à laisser nos ouvriers travailler, cette fois, pour la France. Il faut songer que les divisions allem. s’obstinent autour de Paris pour couvrir les mouvements des troupes en retraite vers la ligne Siegfried. La banlieue souffre sous leur botte en ce moment plus que nous n’avons souffert, car plus disséminés les habitants peuvent moins se protéger. Il y a des massacres d’otages par la soldatesque enragée. Ce n’est pas le moment de se reposer sur nos lauriers, mais rien qu’à l’attitude de tous ceux qui ont combattu au dedans et au dehors, on sent qu’ils pensent à autre chose qu’à l’esbroufe. Quelle différence d’atmosphère. je vous donne ci-dessous les aperçus du ravitaillement…

Note en marge de la page des 25 et 26 août - Suite du P.S. de la dernière page :
… Ravitaillement, on va nous donner 500 gr. de pain pour les dern. jours d’août pour compenser le déficit de nos rations de 200 gr. de cette dernière semaine et les rations redeviendront normales en Sept. On a pu préserver les Gds Moulins de Paris et la liaison va se faire sur la route pour le reste. On nous donne cette semaine 250 gr. de viande, on va se retaper. L’électricité ne peut actuellement nous être fournie que par les Thermiques paris. Le mas. Central a été recoupé, il faut attendre. Pour le gaz, c’est la réorgan. du réseau ferr. qui peut seul l’amener. Les canaux sont coupés aux péniches. Le personnel du métro attend la réintégration de tous ses exclus et l’expulsion de la maffia et, naturellement, la fourniture du courant. Le camouflage des lum. est toujours de rigueur. Et c’est tout. Point.

Portfolio


[1Madame JEANDELLE était chez ses parents, Monsieur et Madame Paul LAMY qui tenaient le Grand Café Richelieu. Cet établissement existe toujours, il est situé à côté de la grande halle, sur la place du Marché, en face de l’église Notre Dame de l’Assomption.

[2Rue des Gravilliers dans le IIIe arrondissement, à proximité des rues du Temple, Saint Martin et de Turbigo.

[3Rue de la Fidélité, dans le Xe arrondissement, à proximité du boulevard de Strasbourg et de la rue du Faubourg Saint Denis.

[4Raymond AIMOS (de son vrai nom Raymond Arthur CAUDRILLIERS est un acteur français, né le 28 mars 1891 à La Frère dans l’Aisne et mort à l’hôpital Saint Louis le 20 août 1944, abattu devant le n° 50 de la rue Louis Blanc, dans le Xe arrondissement. Il semblerait que Raymond AIMOS était à bord d’une voiture des FFI, mais on ne sait pas s’il a été abattu en combattant, si le véhicule a été mitraillé par les Allemands, ou s’il a été victime d’un règlement de compte et assassiné d’une balle dans le dos.

[5Jean LUCHAIRE est né le 21 juillet 1901 à Sienne, en Italie. Journaliste et patron de presse, il est traduit devant la Haute Cour de justice pour collaboration avec l’ennemi. Condamné à mort, malgré quelques témoignages en sa faveur, il est fusillé le 22 février 1946 au fort de Châtillon.

[6Marcel DEAT est un homme politique français, né le 7 mars 1894 à Guérigny et mort en Italie à Turin le 5 janvier 1955. Socialiste, puis néo-socialiste et enfin fasciste, C’est lune des figures de la collaboration sous l’Occupation. Il a appartenu à la Section Française de l’Internationale Ouvrière et fut membre de la Chambre des Députés (1939–1942). Il a fondé le Rassemblement National Populaire ainsi que la Légion des Volontaires Français Contre le Bolchevisme.

[7Jacques DORIOT est un homme politique, journaliste et collaborationniste français, né le 26 septembre 1898 à Bresles dans l’Oise et mort assassiné à Mengen, dans le Wurtemberg, le 22 février 1945. Il a fondé le Parti Populaire Français et l’organisation de la Jeunesse Populaire Française. Il a reçu la décoration militaire allemande de la Croix de Fer.

[8Jean Auguste HEROLD, dit HEROLD-PAQUIS est né à Arches dans les Vosges le 4 février 1912 et a été fusillé au fort de Châtillon à Fontenay-aux-Roses le 11 octobre 1945. C’est un journaliste radiophonique français, connu pour ses chroniques pro-allemandes sur Radio Paris sous le régime de Vichy.

[9Joseph DARNAND est un militaire et homme politique français, né le 19 mars 1897 à Coligny et mort fusillé le 10 octobre 1945 au fort de Châtillon, à Fontenay-aux-Roses. Il est sous l’Occupation et le gouvernement de Pierre LAVAL, une figure majeure de la collaboration française.

[10Georges SUAREZ est un écrivain, essayiste et journaliste français, né le 8 novembre 1890 à Paris dans le 15e arrondissement. Il fut le premier journaliste condamné à mort lors de l’épuration et fut fusillé le 9 novembre 1944 au Fort de Montrouge à Arcueil. Pacifiste puis collaborationniste, il a été l’éditeur du journal sous contrôle allemand « Aujourd’hui », succédant au rédacteur Henri JEANSON. Il a également été biographe de Pétain et de plusieurs figures de la Troisième République.

[11Fernand de BRINON est un avocat, journaliste et homme politique français, né le 16 août 1885 à Libourne qui, après la Libération, a été jugé et exécuté le 15 avril 1947 au fort de Montrouge, près de Paris. Il fut le représentant du gouvernement de Vichy auprès du Haut Commandement allemand dans le Paris sous l’Occupation.

[12Philippe HENRIOT, né à Reims le 7 janvier 1889 et mort le 28 juin 1944 à Paris, abattu par un commando du comité d’action militaire de la Résistance. C’est un homme politique français engagé à l’extrême droite. Il rejoint en 1943 les rangs de la Milice française et devient sous l’occupation allemande, l’une des figures de la collaboration avec les nazis.

[13Rue Albouy dans le Xe arrondissement, aujourd’hui rue Lucien Sampaix, journaliste fusillé par les Allemands en 1941.

[14Henri Tanguy, dit « Colonel Rol-Tanguy » est né le 12 juin 1908 à Morlaix et mort le 8 septembre 2002 à Ivry-sur-Seine. C’est un militant communiste français, membre dirigeant de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est principalement connu pour avoir mené la libération de Paris de l’intérieur avant l’arrivée de la 2e division blindée du général Leclerc.

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3 Messages

  • Très enrichissant cette relation des événements qui ont précédés la libération de Paris.
    J’ai connu un "vieux" monsieur qui a vécu la journée du 26 août 1944. Il habitait Saint Cloud et avec des copains ils sont allés en vélo dans Paris, et ils descendus les champs Elysées.
    Mais comme toutes les personnes qui ont vécu des moments historiques, il était avare de ses paroles. Maintenant il n’est plus là, je garde le souvenir d’un vieux monsieur avec qui j’ai pu partager quelques instants de l’histoire de France.

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  • Merci pour ce témoignage sur les jours qui précèdent l’arrivée des troupes alliées. On y découvre plein de détails sur les évènements et la vie quotidienne. De plus, l’amie de votre mère a un style très intéressant, non dénué d’humour malgré la situation. C’est une très bonne idée de nous l’avoir fait partagé lors du 80e anniversaire de la Libération.
    JBE

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  • Intéressant ce témoignage d’une parisienne. On voit que l’on s’habitue à tout, même au danger : car, quand même, aller se promener alors qu’on est conscient qu’on risque de se faire tirer dessus...Ici, on a pris l’habitude de la paix et il nous faudrait un petit moment pour faire pareil.

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