www.histoire-genealogie.com

----------

Accueil - Articles - Documents - Chroniques - Dossiers - Album photos - Jeux - Entraide - Lire la Gazette - Éditions Thisa


Accueil » Articles » Culture et mentalité » La langue de chez nous : Le r’gognou

La langue de chez nous : Le r’gognou

Parlons un peu patois

Le jeudi 26 novembre 2009, par Michel Lapalus

Quelle langue parlaient nos ancêtres ?

À l’initiative de Michel Lapalus, auteur du blog Écrire le patois, une langue comme les autres, voici une rubrique qui vous invite à découvrir ou revisiter la langue parlée par nos ancêtres, la langue de la maison, pour reprendre une expression d’Henriette Walter.

Car, si aujourd’hui la langue française est omniprésente sur tout le territoire, jusque dans les villages et les petits « lieux-dits » les plus reculés, il fut un temps où le français n’était pas uniformément répandu dans le pays.

Or ce temps n’est pas si ancien. Il suffit d’évoquer le souvenir de nos grands-parents ou arrière-grands-parents pour retrouver quelques bribes de patois et la magie de quelques belles expressions bien mystérieuses à nos oreilles.

Qu’est-ce que le r’gognou ?

Le r’gognou, c’est le rebouteux. Les deux mots sont construits de la même façon :

  • r’gognou du verbe gueugni qui veut dire bouger, remuer. Le r’gognou est celui qui fait re-bouger, qui remet à sa place une articulation démise.
  • rebouteux de l’ancien verbe français bouter qui veut dire pousser. Le rebouteux repousse l’os à sa bonne place.

Le r’gognou au savoir empirique et de plus, souvent guérisseur, tenait une place à part dans l’échelle sociale du village. Mal vu de la médecine officielle, peu apprécié par les religieux qui voyaient en lui un concurrent, redouté par certains qui à tort, le prenait pour un jeteur de sorts, c’est tout de même lui qu’on allait voir en premier.

Y avait-il une r’gognouze ? Sans doute, mais peut-être plus spécialisée dans les soins par les plantes ; la phytothérapeute avec un peu d’avance ?

Si t’é bancalou, va vouâ le r’gognou.

Si tu es boiteux, va voir le rebouteux.

On retrouve le verbe gueugni dans l’expression :

y gueugne dans l’mantse.

ça bouge dans le manche.

(le manche de l’outil n’est pas suffisamment bloqué dans la douille et ne permet pas de travailler correctement).

Y gueugne dans l’mantse, c’est rien ne va, les affaires marchent mal ou pire il est très malade, il est prêt à mourir.

En souhaitant à tout le monde que chez eux, y gueugne pas dans l’mantse.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
  • Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

1 Message

  • La langue de chez nous : Le r’gognou 27 novembre 2009 23:01, par Michel Baroche

    "Y a l’pieuchon qui tourne dans l’manche !" j’ai souvent entendu cette expression chez nous, dans la vallée de l’Yonne. mon père l’employait souvent, dans les années 50 60. D’où venait cette expression, je ne sais ; avant d’entrer au PLM en 37, il avait été, enfant de l’Assistance, commis dans des fermes du département de l’Yonne.. Cette expression qui indique que le bois du manche est sec signifie tout simplement qu’on a soif, on manque de liquide (mais certainement pas d’eau !). A noter, une autre expression, adressée à la patronne le plus souvent : "on boué pas p’us qu’dans eune farme brûlée". sachant que les patronnes de ferme sont réputées pour ne pas servir à boire aux commis, on imagine ce qu’on peut boire si la ferme est brûlée !

    Répondre à ce message

https://www.histoire-genealogie.com - Haut de page




https://www.histoire-genealogie.com

- Tous droits réservés © 2000-2024 histoire-genealogie -
Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Mentions légales | Conditions Générales d'utilisation | Logo | Espace privé | édité avec SPIP