Quelle langue parlaient nos ancêtres ?
À l’initiative de Michel Lapalus, auteur du blog Écrire le patois, une langue comme les autres, voici une rubrique qui vous invite à découvrir ou revisiter la langue parlée par nos ancêtres, la langue de la maison, pour reprendre une expression d’Henriette Walter.
Car, si aujourd’hui la langue française est omniprésente sur tout le territoire, jusque dans les villages et les petits « lieux-dits » les plus reculés, il fut un temps où le français n’était pas uniformément répandu dans le pays.
Or ce temps n’est pas si ancien. Il suffit d’évoquer le souvenir de nos grands-parents ou arrière-grands-parents pour retrouver quelques bribes de patois et la magie de quelques belles expressions bien mystérieuses à nos oreilles.
Connu dans la Loire plutôt qu’en Saône et Loire, la débénoise, c’est la cafetiére.
- Débelloise : cafetière ancienne à deux corps, du nom de l’inventeur, l’abbé du Belloy. [1].
- Débelloire : appareil à filtre servant à préparer le café, ce serait la débéloise, nom de la cafetiére dans le Velay, du nom de son inventeur du Belloy, contemporain de Voltaire [2].
- et enfin une phrase de Jean Meunier dans Le patois de Charlieu : « la débénoise trône en permanence sur le fourneau car chez nous les feunes (femmes) aiment boire la tasse (de café) ».
Débénoise semble être un mot de français régional, n’appartenant ni au français, ni au patois. Cependant certains mots de français régional sont simplement des mots de patois traduits en français. Pourquoi débénoise plutôt que débelloise ? Si quelqu’un a une réponse ?
Il arrive de temps en temps qu’un nom propre se transforme en nom commun. L’exemple le plus connu est celui du préfet Poubelle. Le succès du mot poubelle a fortement perturbé le dialogue amoureux :
« Alors là, vraiment t’exagères ; t’as encore oublié de sortir la poubelle ! ! ! »
« Oui, et alors ; comme ça t’auras pas à oublier de la rentrer ! ! ! »
« Vraiment, vraiment ! ! Tu deviens invivable….. ! ! ! »
Atsi bié, Mocheu Poubelle Merci beaucoup Monsieur Poubelle
Vos r’marchi Mocheu Poubelle (Je) vous remercie Monsieur Poubelle.
- Pour aller plus loin sur le sujet : le blog de Michel Lapalus : Écrire le patois, une langue comme les autres