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La langue de chez nous : La débénoise

Le jeudi 6 mai 2010, par Michel Lapalus

Quelle langue parlaient nos ancêtres ?

À l’initiative de Michel Lapalus, auteur du blog Écrire le patois, une langue comme les autres, voici une rubrique qui vous invite à découvrir ou revisiter la langue parlée par nos ancêtres, la langue de la maison, pour reprendre une expression d’Henriette Walter.

Car, si aujourd’hui la langue française est omniprésente sur tout le territoire, jusque dans les villages et les petits « lieux-dits » les plus reculés, il fut un temps où le français n’était pas uniformément répandu dans le pays.

Or ce temps n’est pas si ancien. Il suffit d’évoquer le souvenir de nos grands-parents ou arrière-grands-parents pour retrouver quelques bribes de patois et la magie de quelques belles expressions bien mystérieuses à nos oreilles.

Connu dans la Loire plutôt qu’en Saône et Loire, la débénoise, c’est la cafetiére.

  • Débelloise : cafetière ancienne à deux corps, du nom de l’inventeur, l’abbé du Belloy. [1].
  • Débelloire : appareil à filtre servant à préparer le café, ce serait la débéloise, nom de la cafetiére dans le Velay, du nom de son inventeur du Belloy, contemporain de Voltaire [2].
  • et enfin une phrase de Jean Meunier dans Le patois de Charlieu : « la débénoise trône en permanence sur le fourneau car chez nous les feunes (femmes) aiment boire la tasse (de café) ».

Débénoise semble être un mot de français régional, n’appartenant ni au français, ni au patois. Cependant certains mots de français régional sont simplement des mots de patois traduits en français. Pourquoi débénoise plutôt que débelloise ? Si quelqu’un a une réponse ?

Il arrive de temps en temps qu’un nom propre se transforme en nom commun. L’exemple le plus connu est celui du préfet Poubelle. Le succès du mot poubelle a fortement perturbé le dialogue amoureux :

« Alors là, vraiment t’exagères ; t’as encore oublié de sortir la poubelle ! ! ! »
« Oui, et alors ; comme ça t’auras pas à oublier de la rentrer ! ! ! »
« Vraiment, vraiment ! ! Tu deviens invivable….. ! ! ! »

Atsi bié, Mocheu Poubelle Merci beaucoup Monsieur Poubelle

Vos r’marchi Mocheu Poubelle (Je) vous remercie Monsieur Poubelle.


[1On note la variante débénoise tiré du Parler roannais de Claude Michel, page 82.

[2Tiré du Dictionnaire du monde rural de Marcel Lachiver, page 588.

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10 Messages

  • La langue de chez nous : La débénoise 5 juin 2020 09:47, par Arrako

    Bonjour,
    je regrette seulement qu’il ne soit mentionné que des mots du nord de la loire n’oublions pas que la langue d’oc existe aussi et depuis le 13e et avant s’appelait le Gascon langue étant du latin parlée à la manière des basques ou protobasques et ce depuis la romanisation du pays. N’oublions pas non plus que la langue d’oc occupait la moitié du pays...
    Je vous remercie de faire revivre nos anciens dialectes.
    Cordialement
    J.A.A.

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  • La langue de chez nous : La débénoise 8 mai 2010 19:41, par Jean Marie Démaret

    Après plus de trois siècles de dictature de l’Académie Française sur les langues et les langages utilisés par la population française la plupart des français ont une détestable mentalité jacobine uniformante et destructrice de toute variété et diversité lexicale et même syntactique qui contribuent à la beauté d’une langue. L’abus du mot "patois" est flagrant et trop répandu. Un peuple qui parle une langue vive y introduira nécessairement des variantes lexicales et syntactiques régionales que l’Académie devra assumer au lieu de les ignorer comme elle a fait presque toujours. Au siècle XXI, ère de l’informatique, elle n’a plus d’excuse !Je félite Michel Lapalus pour nous faire connaître ces belles et anciennes expressions ! Mais je lui demanderai plus de rigueur dans la définition du mot "patois".

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  • La langue de chez nous : La débénoise 8 mai 2010 16:26, par chaton 4

    Je suis natif de Saint Etienne et j’y ai vecu de1933 à 1957
    j’ai donc bien connu la cafetiere enquestion mais ma mere et ma grand mere l’appelait "dubelloise"

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  • La langue de chez nous : La débénoise 8 mai 2010 02:32, par Elga52

    Comme souvent, il s’agit sans doute d’une déformation de la prononciation car il était un époque où les gens écrivaient ce qu’ils entendaient et le retranscrivaient souvent très mal (voir avec les noms propres par exemple ou les noms de lieux). De plus, les différents patois n’arrangent rien...

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    • La langue de chez nous : La débénoise 8 mai 2010 07:53, par RoPen

      Tout-à-fait d’accord avec vous et c’est courant. Mon nom de famille, PAnnetier, est devenu PEnnetier, à la naissance de l’un de mes ancêtres. Venant le déclarer à l’église, le curé écrivit ce qu’il croyait entendre. Le déclarant, incapable de lire (et d’écrire) posait sa croix sans savoir ce qu’il signait, créant pour l’éternité (?) une branche nouvelle dans la généalogie de notre famille.
      Ces déformations portent aussi bien sur les voyelles que sur les consonnes. Au pays du Berry, un fille c’est une fUmelle, etc...

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      • La langue de chez nous : La débénoise 8 mai 2010 16:20, par jalunoel

        Dans la Sarthe aussi,mon arrière grand’mère disait "fumelle",
        losqu’elle parlait d’une femme,et "queniau"(je ne suis pas sûre de l’orthographe")pour un enfant.

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        • La langue de chez nous : La débénoise 8 mai 2010 18:45, par RoPen

          Je pense que le mot vient de guenille, les petits enfants étant à cette époque, fréquemment enveloppés dans des tissus de peu de valeur, des guenilles. D’où probablement "le guenillau" Mais ces patois n’ont pas vraiment d’orthographe !

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      • La langue de chez nous : La débénoise 8 mai 2010 09:31, par salewa

        Je connais aussi le problème de changement dans la transcription des noms.Mon père est né en Pologne qui était à l’époque russe.Les actes de l’état-civil étaient faits en écriture cyrillique.Quand mon pére a voulu se marier en France, il fallut faire traduire l’acte par un traducteur -juré.Celui-ci ,au lieu de traduire s’est contenté de recopier l’acte et le nom de ma gran-mère est devenuu : BASTOWSKA au lieu de WASILKOWSKA.Si ce nom avait été porté par le grand-père ,une nouvelle branche était née.J’ai découvert cette erreur quand ma fille a commencé l’étude du russe en 6e et nous avons pu mesurer ce qui aurait pu nous advenir.Mon père était le dernier enfant d’une fratrie de 15 enfants.
        Il y avait un autre parler que le français dans la France ,celui que parlait tous ceux qui venaient des pays de l’Est.

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        • La langue de chez nous : La débénoise 8 mai 2010 11:11, par RoPen

          Bojour,
          Le traducteur n’avait pas si mal travaillé. Si l’on retourne aux racines :
          Vasili, en russe, c’est Basile, en français.
          Mais apparemment, quelques lettres ont disparues.
          Moi j’aurai traduit par BASILKOV, le SKA désignant le féminité du sujet.
          En fait, les langues sont mouvantes et c’est bien ainsi. Sinon ce sont des langues mortes !

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