Autrefois, dans les couples des milieux aisés, la procréation d’un enfant mâle était une préoccupation majeure pour la survie de la lignée et une affaire extrêmement délicate à conclure, surtout pour les intérêts du mari.
D’ailleurs, selon l’historien Pierre Darmon, dans son ouvrage intitulé Le Mythe de la procréation à l’âge baroque « la procréation est une chose trop grave pour être laissée au hasard. Il y a donc un art de procréer comme il y a un art de faire de la bonne cuisine, et il existe des recueils de recettes pour faire de beaux enfants comme il en existe pour faire de bons plats. »
Cette abondante littérature "médicale", souvent fantaisiste, dont les auteurs se recopient sans cesse, nous révèle que grâce à certaines postures et à la consommation de certains aliments, il est possible de procréer à volonté, au choix, des filles ou des garçons, ces derniers étant alors les plus désirés.
Ainsi, dans un ouvrage publié en 1800, plusieurs fois réédité, et largement diffusé dans le pays par les colporteurs de 1800 à 1811, l’accoucheur français Jacques-André Millot, qui assista notamment dans leurs couches la reine Marie-Antoinette et les duchesses d’Orléans et de Bourdon, préconise une méthode pour enfanter un garçon :
Combien de nos ancêtres ont testé cette méthode pour avoir un garçon ?
Sources : Jacques-André Millot, L’art de procréer les sexes à volonté..., paris, 1800 pour la première édition, reprit et résumé notamment par Morel de Rubempré dans son ouvrage intitulé L’Art de procréer des mâles, Paris, 1824.