Une année à Noël, Jean-Paul n’était pas encore de ce monde et je n’avais pas encore 5 ans, on m’avait annoncé la venue du Père-Noël.
Je crois bien qu’il va passer, me disait Maman, as tu été sage ?
On m’avait dit qu’on l’avait vu dans le village.
Toc, toc qui est là ?
Mon cœur tremble.
C’est bien ici Monsieur Belantan ?
Oui !
Il a bien une petite fille qui s’appelle Ninou ?
_Oui dit Maman, c’est vous Père-Noël ? Entrez !
Je vois la porte de la cuisine s’entrebâiller et, avec stupeur, je regarde apparaître le Père-Noël en chair et en os dans sa houppelande rouge bordée de fourrure blanche. Derrière sa grande barbe, de doux yeux gris-bleu me regardaient en souriant.
Je suis ébahie. Mes yeux, ouverts comme des soucoupes, dévisagent ce vieux bonhomme au dos voûté par l’âge. Et sur ce dos, pèse une grosse hotte pleine de paquets mystérieux et de joujoux merveilleux.
C’est comme dans un rêve. Ce Père-Noël qui semble tout savoir, m’apporte l’énorme Mickey en feutrine que je désirais tant. C’est un mignon personnage avec une culotte rouge, deux gros boutons noirs, une longue queue, et deux gros chaussons jaunes en guise de souliers.
Très intimidée j’embrasse le Père-Noël et le remercie. Il me soulève dans ses bras, me donne deux gros baisers sonores et s’empresse de reprendre la hotte, car la tournée est longue.
Après une dernière distribution de papillotes, il est donc reparti, emmenant avec lui, mes rêves de petite fille.
Bien des années plus tard, j’apprit que ce Père-Noël n’était autre que mon grand-père.
Et le Mickey, ce jouet si cher à mon cœur, qui a bercé toute mon enfance, ce sont mes propres enfants qui en vinrent à bout.