L’incendie de l’usine de monsieur Fessy à la Valette
Document retrouvé dans les archives de la ville de Saint-Étienne concernant l’incendie en 1895 de l’usine de Jean Batiste Fessy.
Cette usine construite dans l’ancien château de la Valette près de Saint-Étienne était spécialisée dans la teinture de la soie.
- Usine vue sud-est
Compte rendu des pompiers - Saint-Étienne le 19 février 1895
Mon capitaine
J’ai l’honneur de vous informer que le dimanche 17 courant à 5 heures ½ du soir, le poste était prévenu qu’un incendie venait de se déclarer à la teinturerie Fessy-Dupin située à la Valette.
Les quatre hommes de garde, deux mécaniciens et un chauffeur sont immédiatement partis sur une pompe à vapeur conduite par quatre chevaux. J’arrivais en même temps que
ce premier départ.
- Jean-Batiste Fessy
Pendant que j’opérais ma reconnaissance pour voir sur quel point l’on pouvait attaquer le feu, les hommes s’empressaient de mettre la pompe en batterie en la faisant aspirer dans un puits qui leur était indiqué par le personnel de l’établissement, lequel ne contenait pas assez d’eau pour l’alimenter.
Il fallut démonter l’établissement déjà fait et conduire la pompe dans un atelier où se trouvait de grandes bâches et suffisamment alimentées pour fournir le nécessaire à la pompe.
Autre inconvénient, à l’entrée de l’atelier la cheminée de la pompe ne pouvait passer sous le portail, il fallut couper deux cotés à coups de hache, une pièce de bois de 0.20cm carrés pour nous livrer passage.
Après ce travail nous nous empressâmes de mettre de nouveau la pompe en batterie qui fonctionnait au bout de cinq à six minutes.
A 9 heures, je me voyais presque dans l’impossibilité de circonscrire le feu avec une seule pompe, je du envoyer le sergent mécanicien chercher une seconde pompe à vapeur avec ordre de faire prévenir toute la compagnie de se rendre au lieu du sinistre.
A onze heures, la seconde pompe arrivait, mais pendant ce temps et à la suite d’efforts, nous nous étions rendu maître du feu et tout danger pour les ateliers avait disparu. Je du la faire retourner.
A minuit, étant trop mouillé je quittai le lieu du sinistre remplacé par monsieur le sous lieutenant qui termina l’extinction d’où il ne restai plus que des décombres à arroser.
A deux heures le travail étant à peu près terminé, le sous lieutenant fit procéder à l’appel des hommes.
Sur la demande de monsieur Fessy, directeur de l’usine, laissa à sa charge 20 sapeurs pompiers et la pompe à vapeur pour assurer la sécurité.
Le reste de la compagnie se retirait. Les hommes restés, 17 sont rentrés à midi avec la pompe à vapeur et trois sont encore resté jusqu’au 19 courant à 4 heures du soir après voir été payé intégralement du travail supplémentaire.
Un pompier a été blessé au bras, j’ai fait le nécessaire auprès de l’administration municipale pour le faire bénéficier de l’assurance.
Le lieutenant de la compagnie