- Acte de naissance François Aubert
François Michel Aubert nait à Condrieu (Rhône) le 29 septembre 1829, fils de Nicolas Aubert et Claudine Charrin, domiciliés "rue des Terreaux le Grand Port" au bord du fleuve.
Son père, né à Condrieu le 18 février 1793, est "patron sur le fleuve du Rhône". Veuf depuis 27 avril 1821 de Pernette Morel, il s’est remarié le 4 février 1824 avec Claudine Charrin native de Condrieu le 16 septembre 1797.
François est leur deuxième enfant. Joseph, l’aîné, est né le le 27 octobre 1824. Puis naissent Auguste le 9 août 1832 et Joséphine le 18 novembre 1834 ; tous nés à Condrieu. Ils auront des vies très différentes.
La famille Aubert s’installe à Lyon
- 1851 : la famille Aubert à Lyon
En 1851, la famille Aubert est recensée au numéro 3 de la rue Romarin à Lyon. En plus des parents, il n’y a que trois enfants. Il manque Auguste, probablement parti au service militaire.
Nicolas Aubert a abandonné son métier de "patron sur le Rhône" au profit de celui de "marchand de tulles". Cette activité à Lyon date d’au moins un an.
Nicolas exerce encore cette activité en 1850 lors de la naissance de ses petits enfants en 1850 et lors du mariage d’Auguste en 1854. Toutefois, de nouveau "patron sur le Rhône", il meurt à Condrieu le 27 novembre 1858.
- Le 18 juillet 1849 Joseph Antoine Nicolas Aubert, le frère ainé de François, se marie à Soucieu en Jarrest avec Antoinette Ratton [1], il est dit "commis négociant rue Romarin à Lyon", où il habite avec ses parents.
Joseph continue le commerce de tulles : en 1861 et 1866, il est recensé avec sa famille au 7 rue du Griffon, au dessus des Terreaux à Lyon puis 6, Cours Lafayette [2]. - Auguste, "libéré de la classe 1852", se marie le 3 janvier 1854 à Lyon 3e avec Marie Pierrette Derimas [3]. Il est alors "commis négociant demeurant avec ses père et mère rue Romarin N°18" [4]. Auguste doit travailler avec son frère Joseph.
- Joséphine est devenue "Soeur Marie", religieuse de la Congrégation des Filles de la Charité. Pour une mission de son ordre religieux, elle s’établit à Bournabat, dans la banlieue de Smyrne, en Turquie ! C’est là qu’elle décède le 29 septembre 1895. L’acte de décès n’est retranscrit dans les registres de Condrieu que le 10 mars 1897.
Artiste peintre
François a eu 14 ans le 29 septembre 1843. On trouve son inscription à l’Ecole des Beaux Arts de Lyon [5] :
https://recherches.archives-lyon.fr/ark:/18811/lx9n2d7j3c8f/102e5b72-a7fe-463f-9c53-f18cfb8d8205
Il est "cautionné par Mr Maire, maitre de pension, rue Masson N°13" et "admis à la 1re section de Principes le 27 novembre 1843, sous le N°21"
Pour en savoir plus : dans l’index nominatif des élèves, est présentée l’histoire de l’Ecole Nationale des Beaux Arts en quelques lignes... et des explications sur l’enseignement et la scolarité à l’Ecole. |
- Médaille d’argent pour François Aubert
- "Le Censeur" du 27 août 1846
- Laurier d’Or pour François Aubert
- "La Liberté" du 27 août 1848
François commence sa carrière de peintre en étant reçu dans les salons parisiens.
Photographe officiel à la cour de l’Empereur du Mexique
Selon Luc Vints [6], en 1860, François Aubert rachète l’ atelier de Jules Amiel à Mexico , au 2a Calle de San Francisco, avec lequel il a appris la photographie. Peu d’années plus tard, il devient le "photographe officiel" de la cour de Maximilien Ier.
Voir la biographie de l’Empereur du Mexique Maximilien Ier sur Wikipédia |
- François Aubert photographe au Mexique
Extrait de la contribution de Luc Vints : Photographie et expansion : l’aventure mexicaine devant l’objectif publiée pages 95 à 103 dans l’ouvrage collectif "Les Belges et le Mexique" en 1993 aux Presses Universitaires de Louvain. A noter l’erreur sur le lieu de naissance ! |
- "Phare de la Loire" du 30 août 1861
En août 1861, François Aubert est passager du steamer « ville de Lisbonne » en provenance de l’Espagne et du Portugal. Le 17 avril 1864, il est passager sur le paquebot-poste Vera Cruz pour le Mexique.
- "Phare de la Loire" du 17 avril 1864
- Passager sur le Vera Cruz
Le 6 février 1865, le conseil municipal de Condrieu approuve par sa délibération le "traité Aubert" passé le 15 janvier précédent par le notaire d’Agrain "agissant pour et au nom de M. François Michel Aubert, photographe à Paris, rue Drouot N°15" Ce traité concerne l’achat par la commune "moyennant le prix de mille cinquante francs", d’une parcelle de 15 mètres carrés pour élargir le "chemin de grande communication N°15 de Condrieu à Rive de Gier, dans le faubourg du Grand Port." |
En 1867, François fait un reportage photographique sur l’exécution de l’Empereur.
- L’empereur Maximilien Ier dans son cercueil
- La chemise de l’empereur, portée lors de son exécution.
Extrait de : "Le sang des princes - Le portrait interdit. Manet, Aubert et l’imagerie populaire du martyre de Maximilien, empereur du Mexique" par Christian Joschke « Les images produites par François Aubert pour documenter l’exécution de Maximilien pendant la guerre du Mexique sont les premiers témoignages photographiques du « martyre » d’un roi [7] Envoyées depuis le Mexique à l’été 1867, reproduites au Mexique et en France notamment par l’atelier d’Eugène Disdéri, interdites par Napoléon III, distribuées clandestinement par la suite, ces photographies sont fréquemment citées parmi les « sources visuelles » du tableau de Manet, L’Exécution de l’empereur Maximilien [8]. Manet a su y puiser, au fil des versions successives de son tableau, d’importants détails factuels » |
Pour lire l’intégralité de cette étude, cliquez ici : |
De retour à Condrieu
Il rentre en France en 1869...Dans le recensement de Condrieu de 1872 il vit avec sa mère rue des Terreaux. Dans celui de 1876, il y est recensé seul : sa mère, Claudine Charrin, est morte à 80 ans le 5 mai 1876 [9].
Il se marie le 16 avril 1884 à Condrieu (Rhône) avec Marie Augustine MIZERIN. Domiciliée "le Grand Port", elle est née le 21 juillet 1843 à Condrieu, fille de Jean Pierre Mizerin et de Claudine Gay [10]. La veille, ils ont établi un contrat de mariage chez Maitre Vincent Antoine Brossy, notaire à Condrieu.
- Extrait du contrat de mariage
« Article 1er : les futurs époux adoptent le régime de la communauté de biens réduite aux acquêts… » La future épouse apporte son trousseau (linges, vêtements et bijoux), « divers objets mobiliers » et des « rentes françaises » ; pour un total de 19500 francs. Dans l’article 5, il est précisé que « Mr Aubert, futur époux, se constitue : 1/ son vestiaire qu’il reprendra en nature 2/divers objets mobiliers, meubles meublants, linge, matériel photographique et outillage mécanique, qu’il reprendra aussi en nature. Le tout évalué pour l’enregistrement seulement à trois cents francs » [11] |
Le 24 juin 1884, naissance de leurs jumeaux, Antoine Jean Pierre et Jeanne Marie Antonine. La même année, le petit garçon décède le 13 août et la petite fille le 17 août. Dans le recensement de 1891, il vit rue des Terreaux avec son épouse. En 1900, il rédige son testament :
- Testament de François Aubert
- Minutes de maitre Benoit Désiré Boiron
(3E 38269 archives du Rhône)
Il décède à Condrieu le 22 mai 1906
- Acte de décès François Aubert
Le vingt deux mai mil neuf cent six, à six heures du soir par devant nous Verrier Michel Casimir, Maire de Condrieu, Officier de l’Etat Civil ont comparu MM. Aubert Charles, cordonnier, âgé de trente trois ans, et Boit Auguste garde champêtre, agé de 47 ans, tous deux domiciliés à Condrieu, lesquels nous ont déclaré que Aubert François Michel, peintre, domicilié au port de Condrieu, où il est né le vingt neuf septembre 1829, fils des défunts Nicolas et Claudine Charrin, époux de Mizerin Augustine et oncle du premier comparant, est décédé ce jour à deux heures du matin à son domicile ainsi que nous nous en sommes assurés. Lecture faite du présent acte les déclarants l’ont signé avec Nous. |
- Demande de la veuve Aubert
On peut consulter de nombreux documents concernant la succession de François Aubert dans les minutes du notaire Benoit Désiré Boiron à Condrieu (de mai à décembre 1906) [12] dans le registre 3E 38269 en ligne sur le site des archives du département du Rhône |
Après sa mort, ses clichés sont versés au musée royal de l’Armée et de l’Histoire militaire à Bruxelles. Beaucoup de ses photographies sont au Metropolitan Museum of Art de New York, dont celles qui illustrent cet article.
Sur sa tombe au cimetière, on peut lire sur le marbre qu’un certain Pierre Gabert, ingénieur constructeur, conseiller général du Rhône, a été inhumé dans ce caveau. Ce Pierre Gabert avec son frère Nicolas avaient un atelier de construction mécanique à Lyon et ils ont construit, entre autre, une voiture à vapeur.
Francois Aubert et ces frères Gabert semblent être des cousins germains par leur mère (deux soeurs Charrin). Pierre Gabert est décédé jeune, sa veuve se remarie avec Benoit Alexandre Pinguely qui reprend l’atelier de mécanique et devient constructeur de locomotives... Mais c’est une autre histoire !