- Ma chère Marie
11 octobre 1918 : Eugène Lepage est au dépôt de son régiment, le 130e Régiment d’Infanterie : « Nous voici arrivés à notre dépôt. Nous sommes dans un petit village nommé Géraudot, tout près de Troyes (dans l’Aube) et à sept kilomètres du front ; là nous serons désignés pour divers régiments. Cela peut nous donner une quinzaine de jours (de répit, sans combat) ; en ce moment c’est très bien car d’un jour à l’autre la Paix peut arriver.
- Portrait déchiré d’Eugène Lepage
_ Nous ne sommes pas trop mal, la nourriture va à peu près et pas trop de travail. Enfin là, on peut tenir maintenant.
Tu pourras m’écrire à cette adresse : 154e Infanterie 35e Compagnie subsistant 7e groupe 9e Battallion Secteur 224... »
21 octobre 1918 : « Nous partons ce soir pour le 124 (RI) tu peux continuer à m’écrire à la même adresse en y ajoutant « parti en renfort au 124 » comme cela j’aurais de vos nouvelles. Quant à la situation, je crois quelle est toujours bonne. Les Boches prennent la pile (la raclée) et bientôt nous verrons signé l’armistice… »
- Un fragment peu lisible d’une des lettres
Eugène parle avec effroi de « ces épidémies ». Cela lui cause du souci pour la santé des siens : « Il ne te faut pas faire d’imprudences et te soigner du mieux possible. Maintenant tu me dis que tu iras à Marseille. Fais toi bien (à) l’idée qu’à Marseille il y a beaucoup plus de malades quà Nîmes, et des fois le changement d’air pourrait vous être nuisible… Fais ton possible pour vous soigner et éviter cette sale grippe ».
Eugène Lepage est « tué à l’ennemi » le 3 novembre 1918 au combat à Voncq dans les Ardennes et repose à la nécropole nationale de Chestres (tombe N° 791) sur la commune de Vouziers.
Le 22 octobre, il écrivait à sa femme : "...Jusqu’à présent tout va bien. Je suis toujours en bonne santé...".