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En captivité 2/3

La camaraderie PG et la vie au Kommando

Le vendredi 1er juin 2007, par Michel Guironnet

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En juin 1940, sur les plages de Dunkerque, dans la foule des soldats, un jeune Adjudant du 403e Régiment d’Artillerie D.C.A est capturé par les Allemands. Il s’appelle Jean GOUZY. Il a trente ans. Il deviendra après guerre l’ami de Marius Gaston GUIRONNET et Charles DREVET. Arrivé un peu plus tard à Waldbröl, il vit les mêmes conditions de captivité. Son témoignage nous est précieux.

La camaraderie P.G

Yves DURAND écrit : « Les témoignages illustrent constamment ces liens noués par chaque P-G avec quelques-uns auxquels il s’est particulièrement attaché en fonction des circonstances exceptionnelles vécues en commun. Dès le début pendant les transferts, à l’arrivée au camp en Allemagne, le souci majeur de chacun est de rester avec son ou ses copains ! On s’arrange pour être dans la même baraque, autant que possible dans des lits voisins. Quand ont lieu les départs en kommando, on fait tout pour ne pas se quitter, pour être affectés ensemble dans les mêmes lieux... L’origine provinciale crée les premiers rapprochements. Mais il est des affinités nées de rencontres au hasard des premiers temps de la capture. Il en est d’autres qui naissent entre hommes simplement parce qu’ils sont, sans l’avoir voulu, voisins de chambrées ou de kommandos... La camaraderie P.G c’est le lien direct, étroit, privilégié avec quelques-uns uns. »

L’amitié avec DREVET est née parce qu’ils étaient au combat dans le même régiment, étaient ensemble dans la débâcle de 1940. Ils ont partagé beaucoup d’évènements difficiles comme à Dunkerque et pendant les harassantes marches de prisonniers.

En juin 1940, sur les plages de Dunkerque, dans la foule des soldats, un jeune Adjudant du 403e Régiment d’Artillerie D.C.A est capturé par les Allemands. Il s’appelle Jean GOUZY. Il a trente ans. Il deviendra après guerre l’ami de Marius Gaston GUIRONNET et Charles DREVET.
Arrivé un peu plus tard à Waldbröl, il vit les mêmes conditions de captivité. Son témoignage nous est précieux.

Le kommando 292 à Waldbröl est surveillé par un sous officier allemand qui commande quelques simples soldats. De temps en temps, il est remplacé. Il doit changer de kommando ou il est appellé au front. Un adjudant-chef allemand est surnommé « Moustache » par les prisonniers, sans doute arbore t’il une belle paire de bacchantes. Le nom du sous-officier GASNER a aussi échappé à l’oubli.
Le kommando ne dépend plus de Bocholt (Stalag VI.F) mais de Bonn (Stalag VI.G).
Les relations des P.G avec leurs gardiens, plus ou moins dures, varient suivant l’humeur du chef de poste ou les instructions reçues de ses supérieurs hiérarchiques. Elles dépendaient aussi des évasions de prisonniers et peut être des événements de la guerre.

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Groupe de prisonniers à Walbrol

Le photographe de Waldbröl, un nommé Adolphs, réalise ce cliché dans les premiers temps de la captivité, probablement après décembre 1940 et avant avril 1942. L’instrument tenu par l’un des prisonniers ne signifie pas que ce soit un musicien ! Il a servi à au moins deux autres, pas musiciens non plus, pour d’autres photos : ça faisait mieux. Il y a eu aussi un accordéon qui jouait le même rôle que la cithare et changeait de titulaire.

Rangée du haut, de gauche à droite (debout) : Catenne, Guironnet, Drevet, Gaubert, Gat, Capdevielle.

Rangée du bas, de gauche à droite (accroupis) : Clément-Guy, Perbost, Gouzy, inconnu.

Le K.d.F Hôtel

Dès les premiers jours de leur arrivée, les deux amis sont affectés à la construction d’un grand bâtiment : le K.d.F Hôtel.

K.d.F sont les initiales de « Kraft dùrch Freüde » (la force par la joie) organisation créée en 1933 qui avait pour but de favoriser les ouvriers pour leurs loisirs, notamment en créant des hôtels qui les accueillent à peu de frais pendant leurs congés. La construction du K.d.F Hôtel à Waldbröl est déjà commencée à leur arrivée, ce doit être un bâtiment de grande longueur et de quatre étages.
Y travaillent des maçons et des charpentiers allemands réformés ou trop âgés pour être mobilisés pour la guerre. Travail à l’ancienne, lent et bien fait.
La qualité de l’air peut, certes, expliquer la présence à Waldbröl de cet hôtel.

L’existence aux environs de Waldbröl d’une propriété appartenant au « Docteur » Robert LEY, fondateur du Front allemand du Travail (syndicat unique du Reich), peut être à l’origine du choix de Waldbröl pour cette construction.
En effet, LEY est né en Rhénanie en 1890, à côté de Cologne. Il doit son titre de Docteur à sa formation d’Ingénieur chimiste. Des prisonniers du kommando 292 ont eu a travailler dans sa propriété et l’ont surnommé « le cochon de Ley » Arrêté par les Alliés, LEY se suicidera en1945 avant d’être jugé à Nuremberg.

Les K.G sont accompagnés par les soldats pour aller au travail et en revenir.
Sur le chantier du K.d.F, les prisonniers français sont encadrés par un contremaître allemand.
Les hommes l’ont surnommé « Tommix », vraisemblablement à cause de son chapeau. Les K.G côtoient des ouvriers allemands : Prosper, Lincwise, Pampouse... Certains d’eux ont reçu des surnoms : Binoclar, à cause de ses lunettes ; Anton (Antoine) ; Capelle, parce qu’il avait démoli une chapelle ?

Le travail des P.G est rémunéré. Le salaire, fixé par la Wehrmacht, varie en fonction de l’emploi. Les prisonniers touchent celui ci en « Lagerfeld » ou argent de camp. Cette monnaie n’a cours que dans un circuit commercial limité, propre au système des camps. Cet argent peut servir à divers achats permis tels que savon, eau de Cologne, objets de toilette...

Mais surtout les prisonniers peuvent périodiquement envoyer de l’argent à leur famille en France. Tout autre argent est interdit.

Début 1941, GUIRONNET est occupé depuis quelques jours, avec LEBLOND, à passer du badigeon sur les murs. Son échelle, mal fixée, glisse sur le sol... Marius Gaston tombe et se casse le poignet droit. Soignée par le médecin Kossoër, la fracture, mal réparée, laissera quelques séquelles à Marius Gaston... et lui vaudra une petite pension militaire.
Pour cet important chantier, les prisonniers déchargent des camions de matériel, transportent les matériaux de construction à la brouette. L’ami DREVET est chargé de la manœuvre du monte charge. Ce qui lui permet de sympathiser un peu avec GOUZY.

« C’est un fait qu’il y eut des grèves de P.G. Or il faut imaginer ce que pouvait être une grève dans les conditions de la captivité, sous la menace de sentinelles armées. Ces grèves eurent, il est vrai, souvent pour objet le refus de certaines conditions de travail. Elles furent toujours courtes, parfois une demi-journée, mais bien souvent couronnées de succès... » (Yves DURAND).

C’est ce que raconte Marius Gaston GUIRONNET : un jour, le chef de chantier Anton ; « il était pas sympa ! » ; ne trouve personne pour décharger les camions et se coltiner les sacs de ciment.
« Le cabo (caporal) de service nous avait tout supprimé : le courrier, les colis... Alors, on a tous refusé de travailler. Et on a été se plaindre à Tommix ; qui lui aimait les gens et trouvait toujours des volontaires. Il s’est débrouillé et tout s’est arrangé. Et deux jours à peine après il m’a dit : tu as vu, le cabo il est parti ! » En effet, il avait disparu, muté dans on ne sait quelle unité sur le front.

La vie au Kommando

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La maison où est logé le Kommando 292

Le logement « Le bâtiment que nous occupions, un peu en dehors de la ville, à flanc de colline, avait autrefois servi de maison de repos pour personnes convalescentes, il était de construction un peu ancienne, et solide. Un autre bâtiment semblable était à proximité, il a accueilli à peu près en même temps que nous, venant de Bocholt, un autre kommando de cent prisonniers français (n° 293) envoyé à Waldbröl pour faire des travaux agricoles dans les fermes. Nous n’étions jamais ensemble, chaque kommando avait son « logement » et ses propres gardiens.
A part les conditions de travail, les conditions de vie se ressemblaient dans les deux kommandos. Pour le logement, nous étions sûrement plus favorisés que la plupart des prisonniers de guerre. Les lits étaient durs, planches et paillasses, nous avions des couvertures, pas de draps.

Nous avions l’eau courante à volonté, suffisamment de robinets pour nous laver sans problèmes, à l’eau froide, dans une grande pièce à cet usage, des WC intérieurs avec chasse d’au faciles à tenir propres. Nous avions des poêles pour nous chauffer en hiver, dans notre bâtiment aux murs épais gardant mieux la chaleur. »
« Nous n’étions pas trop entassés, lits à deux étages et non trois comme parfois ailleurs, grande salle avec grandes tables pour le réfectoire, peu de place pour les affaires personnelles, nous n’en avions pas beaucoup. »

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La maison du Kommando

« La nourriture au kommando était certainement moins variée que dans les fermes, et pas aussi bonne. Mais elle était préparée par des civils de la cantine des travailleurs du K.d.F dans de parfaites conditions de propreté, et dans ce pays de culture nous avons toujours eu, sauf les dernières semaines, des pommes de terre en suffisance, alors que dans les kommandos de la Ruhr les prisonniers mangeaient depuis longtemps des rutabagas. Il y avait donc suffisamment de légumes et de laitage, mais très peu de viande, pas de fruits, une sorte de pain complet très dur qui nous était mesuré, et jamais de vin ni bière aux repas. Au bout d’un certain temps, nous avons pu acheter le dimanche un tonnelet de bière brune peu alcoolisée, payée avec le Lagerfeld.
Les colis envoyés par les familles, et par la suite les biscuits et colis venant de la Croix Rouge, apportaient un complément et un peu de diversité aux repas. » ( Souvenirs de Jean GOUZY).

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La maison du Kommando

Etre prisonnier c’est toujours subir une existence imposée. Il est coupé de son pays et de sa famille. La responsabilité de sa vie lui est enlevée. Les hommes du kommando 292 sont enfermés pour la nuit au premier étage du bâtiment, le poste de garde est au rez de chaussée. Pour plus de sécurité, on confisque pantalons et chaussures aux prisonniers, « des fois qu’on aurait eu envie de partir...on était si bien ! » comme le raconte, avec son humour habituel, Marius Gaston.

Aufstehen !

« Tous les matins entre 5 heures et 6 heures 30 selon les camps et selon la saison, un peu plus tôt l’été, un peu plus tard l’hiver, les baraques retentissent des « Aufstehen » hurlés par les chefs de baraques allemands... Lentement les hommes engourdis dans les mauvaises couches de leur bat-flanc s’éveillent. Ils n’ont pas envie de se lever, ne sont pas pressés de retrouver encore un de ces mornes jours sans perspective qui font pendant des mois le quotidien de leur existence captive...
A 8 heures, c’est l’appel, le premier de la journée. Opération routinière qui prend en maintes occasions les proportions d’un événement dans le souvenir de tous les P.G. Car, pour faire enrager les Allemands... on s’arrange pour rendre les dénombrements difficiles...
Même quand les P.G n’y mettent pas de mauvaise volonté, il est rare que les gardiens arrivent à compter du premier coup sans erreur tous ces hommes... Les sous officiers allemands comptent les rangs
en passant lentement devant les hommes rassemblés, puis ils se livrent à de savants calculs qui, immanquablement, aboutissent à des erreurs. Alors ils recommencent, une fois, deux fois, appelant à la rescousse les gardiens présents, pensant obtenir à plusieurs un meilleur résultat jusqu’au moment où, satisfait ou résigné, le sous officier allemand finit par trouver dans les rangs dont il a la charge son compte de P.G. » (Yves DURAND).

A Waldbröl, les appels se passent souvent à l’extérieur, des barbelés délimitent une surface assez grande où les K.G peuvent prendre l’air en étant gardés.

Le courrier : « Les lettres, on le devine, arrivent peu souvent et malaisément. Au début de la captivité, nul, d’ailleurs, ne sait très bien où est qui... Pour écrire, il faut donc savoir où se trouve le prisonnier. Plusieurs organismes, dont le Centre national d’information des prisonniers de guerre, répondent aux demandes. Paraissent des fascicules (donnant les lieux des camps et les noms des prisonniers)... Lorsque les lettres arrivent enfin (en décembre elles mettront encore de quinze à quarante jours pour aller de France en Allemagne), elles ne disent rien... » (Henri Amouroux « Quarante millions de pétainistes »).
Les censures allemandes et françaises contrôlent le nombre et la longueur des lettres écrites à sa famille. Elles sont limitées à vingt-cinq lignes de texte, et pour les cartes à sept lignes ; deux par mois seulement sont autorisées. Celles que les K.G reçoivent sont systématiquement soumises à la censure des autorités allemandes.

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Groupe de prisonniers à Waldbrol
Un groupe du kommando 292 à Waldbröl (début 1941 ?). Du numéro 1 en haut à gauche au numéro 38 en bas à droite, on reconnaît : 1 Leblond / 5 Lordon / 7 Melsen / 8 Fournier / 11 Pallan / 12 Gaubert / 15 Delbacre / 16 Guironnet / 17 Lecoq Ste Marie / 19 Couvreur / 23 Catenne / 25 Capdevielle / 27 Drevet / 28 Perbost / 29 Verchère / 30 Legrand / 32 Poirrié / 33 Delassus / 34 Clément-Guy / 36 Gouzy/ 37 Blaison.

Au verso de la photo précédente, la belle écriture de Marius Gaston nous est familière. Il écrit à son frère Fernand, lui aussi prisonnier des Allemands... On remarque le tampon « M. Stammlager VI.G Geprüft » Cela veut dire vérifié. Il s’agit de la censure du courrier.

Les fouilles : « dans le rythme des mois... il existe des épisodes prévus, programmés, dont on sait qu’il faut s’y attendre périodiquement, sans savoir cependant quand exactement ils se produiront. Ce sont les fouilles. Comme celui des appels, le souvenir des fouilles fait inévitablement partie des récits des P.G... » Les affaires personnelles, le contenu des colis reçus : tout est vérifié.

L’homme de confiance : « L’organisation d’un encadrement désigné par les P. G eux-mêmes était prévue par la Convention de Genève. C’était l’institution des hommes de confiance... »
A partir du printemps 1941, ils se mettent progressivement en place. « Dans les Commandos, la désignation par l’ensemble des hommes était possible et devint peu à peu la règle, les hommes choisis s’étant d’ailleurs le plus souvent signalés dès l’origine comme intermédiaires efficaces entre leurs camarades et les gardiens... ». GOUZY devient « Vertrauensmann » (homme de confiance) au cours de 1941. Connaissant bien la langue allemande, il sert aussi d’interprète.

Marius Gaston, grâce aux « cours » que donne GOUZY à ceux qui le souhaitent, apprend à lire et à parler allemand. C’est l’un de ceux qui s’appliquent le plus à comprendre cette langue étrangère. Au kommando, les K.G disposent de livres scolaires, grammaire et exercices, pour s’entraîner pendant leurs loisirs.
A Waldbröl, « on a eu aussi le droit de commander certains journaux ou périodiques français, comme le Petit Parisien, l’Oeuvre, Je suis partout, la Gerbe, l’Illustration, etc... Les commandes étaient faites pour trois mois... Mais il est sûr qu’il n’arrivait pas constamment des journaux pour le kommando...Les envois étaient plus réduits que les commandes !

Jean GOUZY explique : « Au fil des mois, bien des choses se sont modifiées, beaucoup de nos camarades ont été transférés ailleurs, d’autres inversement sont venus à Waldbröl... Puis sont arrivés des prisonniers russes, des prisonniers serbes, beaucoup de camarades ont changé de travail, aucun Français n’a plus travaillé au K.d.F, et à un certain moment, vers 1943, les prisonniers des kommandos 292 et 293 ont été réunis en un seul kommando 292. Ensemble nous étions moins de cent... Il ne faut donc pas croire que le kommando 292 est resté immuable de juillet 1940 à avril 1945. Pour une période aussi longue, les arrivées ou les départs parfois massifs se sont succédé sans régularité. Des cent du début, il restait une douzaine de prisonniers seulement parmi les soixante dix neuf présents au kommando le 29 janvier 1945. C’est à dire qu’une cinquantaine des soixante environ de cette photo avaient, à des dates variées, cessé de montrer leur figure, remplacés épisodiquement par d’autres noms et d’autres physionomies. »

C’est fin 1940 (début 41 ?) qu’arrive à Waldbröl Maurice ODOUL. Né en octobre 1912, ce cultivateur originaire de la Lozère est marié et père de deux enfants. Mitrailleur au 55e B.M.I, il est fait prisonnier le 15 juin 1940 à Bernay, dans l’Eure. ODOUL arrive du camp de Bonn, là où il a été immatriculé sous le n°24726. Il va devenir l’inséparable ami de M.G GUIRONNET.

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Maurice Odoul

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19 Messages

  • > En captivité (2e partie) 2 juin 2007 14:26, par Bernard

    Cela est très intéressant, je suis né en 1936 et c’est seulement maintenant que je réalise qu’il y a dans mes souvenirs des brides de discussions ou bien de souvenirs visuels comme la débacle de 40. Nous habitions devant une caserne et pas loin d’un terrain d’aviation. Je revoi le défilé des soldats fourbus, crasseux, quelque fois pieds nus, qui entraient dans la caserne, encadrés de militaires Allemands.
    Après plusieurs bombardements ensuite nous sommes parti à la campagne
    Nous avons été mitraillé par des avions Canadiens pendant les moisons, c’était plus tard avant la libération.
    Qui pourrait me dire si l’on peut trouver sur le web un site pour la recherche des prisonniers de guerre de 1940. merci

    Répondre à ce message

  • > En captivité (2e partie) 1er juillet 2007 00:42, par Jean-Paul Delair

    Bonjour,
    Mon père soldat du 3e Zouave fut fait prisonnier à Beaumont les nonains le 13 Juin 1940 et après être passé par Elsenborn fut envoyé du côté de Cologne travailler dans une fonderie, il fut déplacé ensuite à Waldbrol pour travailler dans l’usine de cuir d’armement Karl Barth. il faisait parti du lagger Berggold dépendant du stalag VI G . Il y était encore présent lorsque l’armée Americaine pénétra dans ce village, en compagnie de ma mère qui devint sa femme, car il fit sa connaissance pendant sa captivité. Ma mère était Polonaise, déportée forcée du travail, et en compagnie de ces consoeurs slaves travaillait dans un autre camp de Waldbrol à la confection des uniformes Allemands, après avoir été bombardés à Wuppertal, elle s’enfuit à cette occasion dans son pays, reprise par les allemands et renvoyée de force.
    Mon père et ma mère se marièrent officiellement dans l’Eglise catholique de Waldbrol, en Avril 1945, juste au départ du
    28e Régiment d’Infanterie US qui avait établit sa base dans ce village.
    Lorsque les KG purent partir, ils rentrèrent en France et repartirent à Zéro. Ma mère ne sachant pas un mot de Français ( ils ont fait connaissance en parlant le peu d’allemand qu’ils avaient pu "apprendre" ...ce qui est un paradoxe..! ) Hélas mes parents sont décédés, relativement jeunes, il y a maintenant près de 30 ans et le peu que je connais de leur histoire est ce que j’ai pu retenir lorsque qu’ils se revoyaient de temps en temps avec ces anciens camarades dans la région parisienne, dans ma prime jeunesse ( je suis né en 1948). Etrangement, il me semble que le nom de Gouzy que vous évoquez , ne m’est pas inconnu et que subitement il a ressurgit à ma mémoire. Cet homme avait-il des liens avec le camp de mon père ?
    Je serais heureux d’avoir d’autres informations sur le camp de Waldbrol, les prisonniers ,.... Peut-être l’histoire de mes parents ne vous est pas inconnue, car je pense qu’il n’est pas banal qu’un mariage dans ces conditions ait eu lieu !
    Y a t’il encore des témoins de cette époque ? Les quelques copains que mon père connaissait et avec qui il avait gardé des relations ne sont plus de ce monde.
    Je suis à votre disposition si mon histoire vous a interessée... .
    Cordialement.

    Répondre à ce message

    • > En captivité (2e partie) 2 juillet 2007 21:25

      Bonsoir,

      J’ai bien reçu votre message sur ma boite personnelle.

      Tout ce que j’ai pu recueillir des souvenirs de mon père est dans ces articles (un troisième consacré à la Libération sera en ligne en septembre)
      J’ai bien connu Mr Gouzy qui m’a grandement aidé dans plusieurs de mes recherches sur les prisonniers de guerre. Par contre, il y a longtemps que je n’ai plus de ses nouvelles. Il est très âgé puisque né en 1910.

      Vous pouvez peut être avoir l’acte de mariage de vos parents en écrivant à l’église de Waldbrol.

      Cordialement.

      Michel Guironnet

      Répondre à ce message

      • > En captivité (2e partie) 2 juillet 2007 23:09

        Merci de votre réponse,
        Ma soeur étant passé par Waldbrol il y a 2,3 ans m’a ramené la photocopie de l’acte de mariage ,consigné dans les registres de la paroisse, ce qui a été émouvant pour moi, même si je n’ai pas l’original. L’acte est écrit en latin conformement au rite catholique de l’époque, les témoins étant 2 des compagnons de camp de mon père...... Oui, tout ces gens qui ont été les acteurs de ces heures pénibles sont pour beaucoup disparu ou bien trés agés. ( Mon père aurait eu 90 ans en Novembre 2007 !... Ne les oublions pas.

        Cordialement,

        Jean-Paul Delair

        Répondre à ce message

    • > En captivité (2e partie) 6 décembre 2007 14:50, par Jacquet

      Bonjour Jean-Paul,
      Je suis Jacqueline Jacquet (fille de Georges et Fénia Dufour). Nous nous sommes souvent rencontrés dans notre enfance, jusqu’au décès de vos parents. Mes parents sont aussi décédés depuis 1991. Il y a quelques jours je suis allée assister à la cérémonie religieuse de M. Jean Gouzy, à Chevilly Larue. Il avait 97 ans. A cette occasion, ses petites filles ont lu un texte et j’ai appris qu’il avait écrit un article. Je suis donc allée sur le site pour lire cet article et j’ai lu votre message. Monsieur Gouzy était effectivement avec nos parents à Waldbrol. En 1966, il me semble, M. Gouzy avait organisé un voyage à Waldbrol avec les prisonniers. Il y avait MM. POIRRIE, COLLOT, VIELLESCAZE (je crois), je ne me souviens pas si votre père y était, il faudrait que je cherche les photos.
      Cordialement
      Jacqueline Jacquet

      Répondre à ce message

      • > En captivité (2e partie) 6 décembre 2007 19:06, par Jean-Paul Delair

        Bonjour Jacqueline,

        Effectivement...je me rappelle bien de vous, lorsque nos parents se rencontraient et évoquaient dans leurs conversations les souvenirs pénibles de leurs années de captivité à Waldbröl avec malgré tout la rencontre de leurs futures épouses, comme ce fut le cas pour ma mère et la vôtre. Il a fallut que l’évocation de Mr.Gouzy, dont je n’avais qu’une vague et lointaine souvenance, mais dont vous aviez gardé le contact, pour que vos recherches, aboutissent sur ce site grâce à l’article de M. Guironnet et le hasard que j’y laisse un message...
        Avec le décès de M.Gouzy, c’est encore une partie de la mémoire de ces époques là qui s’en va. Il ne faut pas oublier ce que nos parents, grands-parents ont fait et ont subis afin qu’à notre tour nous puissions transmettre ceci à nos enfants et petits-enfants. Et comme je vous l’ai dit au téléphone, dont vous avez retrouvé le n°,entre-temps, essayons de rechercher ce qui permettra au mieux de se rappeler leur passé.

        Cordialement,

        Jean-Paul Delair

        Répondre à ce message

      • > En captivité (2e partie) 3 août 2021 15:57, par Muller Janine

        En captivité à Waldbrol avec mon père Raymond Melsen qui est décédé en septembre 1951 , Jean Gouzy a toujours été présent pour nous .
        mon père prisonnier de guerre décédé en 1951 d’une tumeur au cerveau ,se plaignait sans arrêt d’avoir reçu trop de coups sur la tête .Veuve à 32 ans , avec 2 petites filles et enceinte de moi ,nous avons toujours gardé le contact .A chaque noël nous recevions une boite de chocolat, j’allais les voir à Chevilly Larue , il venait me voir à Lyon !Le souvenir d’une aussi belle famille reste gravée à tout jamais dans ma mémoire !

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        • > En captivité (2e partie) 3 août 2021 20:59, par Michel Guironnet

          Merci Janine de partager votre témoignage sur Jean Gouzy.
          Homme de grande culture, avec de nombreuses qualités, toujours abordable.
          Après avoir partagé la captivité de mon père, il m’a beaucoup aidé ; entre autres ; en relisant mes livres en cours d’écriture.
          Cordialement.
          Michel Guironnet

          Répondre à ce message

  • En captivité (2e partie) 4 mars 2008 19:08, par MILLE Mireille

    Bonjour,

    votre récit m’a fortement intéressée car mon père a été prisonnier dans ce stalag VI-G
    Appartenant à un régiment de chasseurs alpins (Alpes-Maritimes), il a été envoyé en Ecosse d’où il devait partir pour la Norvège.Son régiment n’est finalement pas parti,ilest revenu en France et mon père a été fait prisonnier en Mai 1940.Il a été des derniers libérés et est revenu en 1945.

    De ces longues années, il me parlait peu, sauf de la difficulté qu’avaient les allemands pour compter les prisonniers qui bougeaient sans arrêt...et cela le faisait bien rire ! Je sais aussi qu’il a travaillé dans une briquetterie (très dur ), puis dans une ferme (plus agréable car il pouvait trouver des oeufs pour se nourrir en cachette ).
    Il a dû aussi être opéré de l’appendicite et le soir même on lui a fait manger des pommes de terre !

    Mon père s’appelait Jean BRUNE.

    Merci pour votre récit et les photos qui l’accompagnent.

    Répondre à ce message

    • En captivité (2e partie) 6 juin 2021 11:26, par jacques RUMEAU

      Bonjour à tous, très ému à la lecture des témoignages qui me rappellent le calvaire qu’à vécu mon père, Eloi RUMEAU aussi prisonnier de guerre à Bonn-Duisdorf au Stalag VI G. Grâce à ses témoignages et à quelques-uns de ses courriers d’anciens des stalags j’ai pu reconstituer quelques bribes de leur vie en Allemagne. Il fut engagé volontaire et chasseur alpin dans les Alpes Maritimes à Nice puis a remonté vers le nord où il fut fait prisonnier dans l’Aube, le 17 juin 1940, à Vendeuvre-sur-Barse et envoyé en Allemagne comme cité plus haut.Il était dans le Kommando 233 qui devait résider dans des baraquements proches de la fameuse "Brikettfabrik" d’Horrem,(briqueterie) il a peut-être connu votre père, je possède quelques photos de groupe du stalag VI G. Comme pour vous, il en parlait peu et ce n’est que par bribes que je pouvais avoir quelques informations qui d’évidence il voulait oublier, même s’il a mis un point d’honneur à correspondre régulièrement et se renseigner sur ses compagnons d’infortune dans les années d’après-guerre...seuls peut-être à pouvoir comprendre leur vécu commun...

      Répondre à ce message

  • En captivité (2e partie) 9 juin 2010 15:18, par Odoul

    Maurice ODOUL était le frère de mon arrière grand-père !
    Ces articles sont passionnants, merci beaucoup.

    Répondre à ce message

    • En captivité (2e partie) 9 juin 2010 16:29, par Michel Guironnet

      Bonjour,

      Je me souviens très bien d’avoir emmené mes parents ; il y a bien longtemps de cela ; retrouver Maurice Odoul à Fournels.

      Mon père ne l’avait pas revu depuis la guerre !

      Ce furent des instants très émouvants.

      S’il s’agit, pour vous, du frère de votre arrière grand père, c’est que vous devez être tout jeune.

      Bravo de vous intéresser à cette triste époque...Ainsi le souvenir en restera vivant.

      C’est surtout pour cela que j’ai rédigé ces articles.
      Cordialement.

      Michel Guironnet

      Répondre à ce message

  • Stalag VI G 10 octobre 2010 18:09

    Bonjour,
    Mon Père a été capturé à Dunkerque en Juin 1940, ensuite prisonnier en Allemagne de 1940 à 1945 au Stalag VI G.
    Faisait partie de régiment artillerie lourde portée des alpes maritimes. nous n’avons jamais parlé de ces moments.

    Répondre à ce message

  • Recherche henri adrien perbost decede en 1940, le militaire nomme perbost portait il ce prenom ??

    cordialement

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  • En captivité (2e partie) 17 mai 2013 18:44, par melsen jeannine

    Raymond Melsen prisonnier de guerre1939 -1940 était mon père,je n’ai pas eu la chance de le connaitre puisqu’il est décédé en octobre 1951 2 mois avant ma naissance . J’ai bien connu Monsieur Gouzy qui m’a apporté beaucoup durant mon enfance ,me montrant des photos de l’homme qui m’a manqué toute ma vie !je suis occupée de scanner le peu de photos en ma possession pour transmettre
    ce témoignage à mes enfants et petits enfants ,je rencontrais régulièrement jean Gouzy , Quel homme !Ce témoignage sur le net est une vraie révélation ,merci .

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    • En captivité (2e partie) 17 mai 2013 20:33, par Michel Guironnet

      Bonsoir,

      Merci pour votre message. Cela me fait chaud au coeur lorsque vous évoquez Monsieur Gouzy.
      En plus d’avoir été le compagnon de captivité de mon père, il m’a beaucoup aidé, par sa grande érudition et son goût pour le mot et la formule justes, dans la relecture de mes manuscrits issus de mes recherches historiques.

      Grâce à cet article, je lui rends hommage...et je retrouve des descendants de nos PG.

      Très cordialement.
      Michel Guironnet

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      • En captivité (2e partie) 15 août 2013 15:31, par Varin Sylvette

        Bonjour

        Suite au décès de ma grand-mère et en regardant de vieilles photos, j’ai retrouvé sur l’une d’elles une adresse de camp où mon grand-père a été prisonnier en Allemagne - STALAG VI F 20362 Kommando 292 Allemagne -
        Il s’appelait LOISON Robert (né en 1913) et venait du Havre. Je sais qu’il a travaillé dans une ferme et a été prisonnier pendant 6 ans.
        Si quelqu’un à des renseignements à me communiquer
        Merci à tous
        Sylvette

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