Dans l’album de Charles Bourcet, cette photo intitulée "Bouy Répétition de la musique"
Au dos, ce commentaire "20 / 3 / 1916 Répétition d’une musique militaire dans la cour d’une ferme à Bouy".
Et cette autre photo, avec pour légende :
« Bouy . Le général Gouraud écoute la musique »
Au dos, il est écrit : « Le 2 / 4 /1916 visite du général Gouraud à Bouy »
Les musiciens en répétition le 20 mars s’exercent-ils en prévision du passage du Général le 2 avril ? Probable...
La manche vide du Général
- la manche vide du Général Gouraud
On reconnait bien la stature du Général Gouraud, identifiée à coup sûr grâce à son képi et surtout à cause de la manche vide de son manteau du côté droit.
Henri Joseph Eugène Gouraud nait dans la capitale le 17 novembre 1867. C’est le fils d’un médecin des Hôpitaux de Paris.
Sorti de Saint-Cyr, il sert avant guerre « aux colonies », notamment au Soudan français (l’actuel Mali), en Mauritanie et au Tchad.
Lorsque la guerre éclate, il est à la tête de la 4e Brigade Marocaine envoyée sur le front en Argonne. Nommé général de division, il reçoit le 15 septembre 1914 le commandement de la 10e Division d’Infanterie.
Le général Gouraud est nommé, en janvier 1915, au commandement du Corps d’Armée colonial puis, quelques mois plus tard, à celui du Corps expéditionnaire français aux Dardanelles.
Fin juin, il est grièvement blessé par un obus. Sur le navire hôpital qui le ramène en France, la gangrène se déclare ; il faut l’amputer du bras droit [1].
Rapidement rétabli, il est nommé le 11 décembre 1915 au commandement de la IVe Armée en Champagne [2].
Conformément à ses dernières volontés, le Général Gouraud repose auprès de ses chers soldats, dans la crypte du Monument de la Ferme de Navarin.
- La tombe du Général Gouraud
- Credo
Ci-gît
le Général
Henri Gouraud
au milieu de ses soldats
de la IVe Armée
qu’il a tant aimés
Priez pour eux et pour lui
Le monument de Navarin est composé d’une imposante pyramide de béton et de grès rose, œuvre des architectes Bauer et Perrin.
Il est surmonté d’un groupe de trois statues en pierre, œuvre du sculpteur Maxime Real Del Sarte, qui représentent à la demande du général Gouraud, trois soldats au combat engagés dans l’attaque qui devait chasser l’ennemi hors de France :
- le soldat du centre a les traits du général Gouraud lui-même.
- le soldat de droite a les traits de Quentin Roosevelt, neveu de Théodore Roosevelt, mort pour la France le 14 juillet 1918 près de Cambrai.
- le soldat de gauche a les traits du frère du sculpteur Real Del Sarte tué en Champagne pendant la 1re guerre mondiale [3].
Passage en revue des troupes
- Arrivée de la 69e DI en Champagne à la fin de février 1916
- Extrait du JMO de la IVe Armée. L’Etat Major du Général Gouraud est installé à Bouy.
La 69e DI, dont fait partie la Section de Projecteurs, nous l’avons vu dans notre précédent article arrive en Champagne à partir de février 1916.
Elle y reste jusqu’au début d’avril 1916.
Il est de tradition que les troupes qui arrivent sur leur nouveau secteur, et également celles qui le quittent, soient passées en revue par le Général d’Armée ou le Général de Division.
C’est certainement la raison de la visite du Général Gouraud venu écouter la musique d’un régiment.
Le "must" serait de trouver quel est ce régiment, faisant très probablement partie de la 69e DI, qui reçoit la visite du Général le 2 avril 1916.
Dans le JMO du 109e Régiment d’Infanterie, en 1916, on trouve ce passage :
Le 109e régiment d’infanterie est arrivé il y a quelques jours avec la 13e Division d’Infanterie.
Étonnant ! Le 109e RI présent à Bouy ce jour là est le Régiment d’Etienne Chapuis dont un article de journal (tiré également du dossier de Dominique Schutz) vante les mérites de soldat. Nous avons même sa photo en carte postale. J’ai entamé une recherche sur cet Etienne Chapuis et sur son frère... lui aussi Poilu. Ils sont de Posanges... et Posanges est tout près de Dijon où réside avant guerre Charles Bourcet ! J’ai déjà rédigé un embryon d’article sur ces deux soldats. Nous les retrouverons donc... un jour ! |
Le général GOURAUD est à l’origine de la création de la sonnerie « Aux morts » : cf. le site Champagne1418
Pour lire la suite : Entre Bouy et Verdun : étape à Triaucourt, dans la Meuse