C’est à travers ses états de service militaire que l’on peut reconstituer le parcours de cet ardéchois dont la vie aurait dû s’écouler près des sources de la Loire au lieu d’être traversée par les tragédies du Second Empire.
Son père Pierre, propriétaire terrien et expert géomètre, réside à la ferme du Chomeil, dominant les gorges de la Loire, sur la commune du Cros de Géorand ou il a épousé Virginie Cellier.
Elie est né le 14 décembre 1841 à Thueyts au fond de la vallée évitant les rigueurs hivernales du plateau . Son avenir va se jouer au conseil de révision de Burzet, chef-lieu de canton, où il tire un numéro qui lui vaut de figurer sous le N° 451 du contingent de l’Ardèche de la classe 1861. Bien que fils aîné d’une famille aisée il n’utilise pas la possibilité de trouver un remplaçant moyennant finance.
Incorporé le 10 septembre 1862 il rejoint le 48e d’infanterie . Après ses classes, vu sa taille (m 57), il est versé dans une compagnie d’élite comme voltigeur. Apprécié pour son sens des responsabilités, il est nommé caporal en mai 1864 et suit son régiment en Algérie à partir d’octobre 1864 .
En octobre 1865, plutôt que de rentrer en métropole avec son régiment il demande sa mutation à la Légion Étrangère. En décembre 1865, le gouvernement français, sur l’injonction des États-Unis, s’engage à retirer ses troupes du Mexique mais envisage de céder les troupes de la légion à Maximilien. C’est pourquoi avec 915 de ses camarades il arrive au Mexique le 5 mars 1866 où il participera au dernières opérations jusqu’en mars 1867. Après l’évacuation du corps expéditionnaire, il retourne en Algérie puis est démobilisé en juillet 1867.
- Sa médaille commémorative
de la campagne du Mexique
Déçu par le retour à la vie civile, il signe un nouvel engagement de 3 ans. Le 15 février 1968, il est incorporé au 83e régiment d’infanterie comme simple soldat, mais retrouve rapidement ses galons et devient sergent de 2e classe le 12 avril 1869. Comme de nombreux vétérans il passe au 3e régiment de voltigeurs de la Garde Impériale. Le 14 juillet 1870, la guerre est déclarée contre la Prusse. La garde fait partie de l’armée de Bazaine avec lequel elle subira les revers du mois d’août à la bataille de Vionville-Mars-La Tour, puis la capitulation du 29 octobre 1870 à Metz .
Les officiers sont prisonniers sur parole dans les différentes villes allemandes. Les troupes de l’ex-garde sont prisonnières dans les forteresses de Bavière. Pour lui ce sera Ansbach d’où il est libéré en avril pour être réintégré au 83e régiment d’infanterie le 16 juin 1871 comme sergent de 1re classe et versé dans la réserve le 22 juillet 1871.
De retour en Ardèche, il épouse Anne Vidil en 1973 dont il aura un fils Louis. Il commence alors une carrière de garde forestier d’abord à Ste Bauzile prés de Mende puis à la maison forestière de la Greysouze prés du col de la Chavade sur la commune de Mayres.
Il prend sa retraite à Bruc près de Thueyts où il décède en 1917.