Nous avons publié, chaque mois depuis janvier, un épisode sur la Section d’Autos Projecteurs présente à Braine, à Presles et à Boves dans l’Aisne depuis octobre 1914.
Pour lire les précédents épisodes :
- Les débuts d’une belle aventure (ou comment on écrit l’Histoire) - 1er épisode
- La section de projecteurs - 2e épisode
- Le parcours de la section de projecteurs - 3e épisode
- Au pied du Chemin des Dames avec la S.A.P N° 4 : le contexte historique - 4e épisode
- La creute de la ferme des Bovettes - 5e épisode
- Les missions des hommes de la Section Automobile de Projecteurs N° 4 auprès des artilleurs dans la défense du front - 6e épisode
Le 24 février 1916, la S.A.P numéro 4 quitte les villages au pied du Chemin des Dames pour aller épauler l’artillerie française à Verdun.
Cette affectation va ouvrir une nouvelle étape dans l’histoire de la S.A.P N° 4.
Pour clôturer notre série d’épisodes concernant cette Section de Projecteurs à Braine et à la Creute des Bovettes, nous présentons, sous la forme d’un diaporama, de nouvelles photos tirées de la « Collection de Dominique Schutz ».
Ces photos sont datées de septembre à octobre 1915. Il s’agit de scènes de la vie ordinaire prises au fond de la grotte. Elles nous montrent les hommes de la section de projecteurs dans leur intimité durant les phases de repos : nous les voyons préparer un repas, se chauffer devant un feu ou lire le journal. Ils font du cacao, mangent des beignets ou dépouillent un lièvre... Nous sommes loin des réalités cruelles de la guerre ! Mais la dernière image, qui évoque le départ en pleine nuit à la barbe de l’ennemi, nous ramène à la réalité du conflit.
Dans les environs de la grotte :
À l’intérieur de la grotte :
Michel Guironnet nous parle de la participation de Jérôme Buttet et Alain Arvati :
Rencontrés (de façon virtuelle, pour l’instant du moins) grâce au Forum de ce magazine-web, Jérôme Buttet et Alain Arvati sont des passionnés de la Grande Guerre dans leur région... Ils sont sur le terrain, au coeur même de ces villages que je ne connais que par mes recherches historiques : ils en connnaissent la topographie (et elle est très importante ici : fleuve à passer, falaises abruptes, villages en face à face d’une rive à l’autre - et tenus par des troupes ennemies...), l’histoire de la Grande Guerre. Ce sont donc de précieux relais sur place. Leur connaissance de la région et leurs recherches sur le terrain nous permettent de compléter et prolonger nos articles. Mais laissons Jérôme se présenter (Alain aura l’occasion, dans quelques semaines, de nous offrir la primeur de ses découvertes sur la Villa Saint Sébastien et la Creute des Bovettes !) :
Jérôme Buttet nous présente quelques photos actuelles d’une creute :
Je fais partie de l’équipe d’inventaire de Soissonnais 14-18 et m’occupe du secteur. Mon rôle est de collecter des informations et surtout d’identifier, d’inventorier les traces laissées par les hommes de cette époque.
J’ai rencontré Alain Arvati (autre passionné de l’histoire de 14-18 dans la région) il y a quelques semaines et nous avons échangé des infos.
C’est fou ce que les soldats ont laissé comme témoignages sur les murs (inscriptions, graffiti, sculptures...). Mais ce beau patrimoine est fragile. Les actes de vandalisme sont hélas nombreux (tags, coups, sciage etc...). Je ne parle pas des pillards avec détecteurs de métaux qui, comme des porcs à la glandée vont retourner le sol pour trouver trois boutons et quelques balles...
Comme vous le voyez sur les photos ci-dessous, il y a de tout. Désolé pour la qualité de certaines photos. Les conditions de prises de vues et la nature même de certains graffs amènent parfois des rendus décevants.
Il s’agit de creutes non loin de la Ferme des Bovettes. D’ailleurs il y a pas mal de boves et de bovettes. Certaines inscriptions remontent au milieu du 19°. Les conditions de conservation semblent exceptionnelles pour le crayon utilisé. Mais qu’on se s’y méprenne pas, une seule petite éraflure et le graff est abîmé.
Il y a du graff de 1914 à 1918. Toutes les années de guerre sont là, même au-delà avec les Chinois venus pour reconstruire.
Toutes les armes ou presques sont représentées : infanterie, chasseurs, territoriaux, Artillerie, génie, il y a même une tête de zouave mais malheureusement très abîmée, et cavalerie avec le casque de dragon.
J’ai cru bon y ajouter quelques facéties (sexe féminin et une drôle de locution latine) de soldats, révélatrices des préoccupations bien naturelles d’hommes privés de femmes.
Rassurez vous ! Nous retrouverons la S.A.P N° 4 pour de nouvelles aventures, épisodes illustrés comme les précédents par d’exceptionnelles photos absolument inédites.
Comme pour une naissance, il faudra à nos lecteurs un peu de patience avant « ces retrouvailles ».
Dès le mois d’octobre prochain, en effet, débute une série de neuf articles (un par mois) consacrés à Auguste Férole.
Il s’agit toujours de la Grande Guerre… mais nous n’en dirons pas plus !