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Accueil » Documents » Au fil des registres paroissiaux et des registres d’état civil » Les mentions insolites » Découverte d’enfants siamois exposés à Paris

Découverte d’enfants siamois exposés à Paris

Le jeudi 20 février 2014, par Henri-Claude Martinet, Thierry Sabot

Voici la découverte, dans les registres de la paroisses de Planty (Aube), d’un événement qui fit grand bruit dans la région et même jusqu’à Paris : la naissance de frères siamois le 7 janvier 1684. Après 6 jours d’exposition dans la paroisse d’origine pour permettre aux habitants « accourus au bruit de cette merveille » de l’admirer, les frères siamois, déjà morts, partirent en convoi avec à leur tête le père pour montrer « ce prodige » aux Parisiens.

Voici les faits relatés par le curé dans son registre :

Naissance – Baptême :

Aujourd’hui deuxième jour du mois de Janvier mil six cent quatre-vingt-quatre sont nés deux enfants jumeaux tenant l’un à l’autre du légitime mariage d’Edme Aubert, sabotier demeurant à Plantis et de Marie LAURY, sa femme ; lesquels ont esté baptisé le lendemain par moy, prestre, curé dudit Plantis, soussigné. Le Parrain du premier baptisé fut Pierre Vernier, fils de Pierre Vernier, manouvrier audit Plantis. La Mareine Marie Gambelin, femme de Christophe Laury l’ainé, charon demeurant audit Plantis. Le Parrain du second baptisé fut Jean, fils de Jean Trempé, manouvrier demeurant audit Plantis. Le premier a esté nommé Pierre et le second Jean. La Mareine du second Marie Trempé, fille de deffunt Edme Trempé, vivant manouvrier demeurant audit Plantis. Les dits parrains et mareines ont déclaré ne savoir signer de ce interpeller par moy preste curé dudit Plantis. Signé J. Grocoz.

Décès :

Aujourd’hui septième jour du mois de Janvier mil six cent quatre-vingt-quatre sont décédés les deux enfants cy-dessus, aagés de six jours à un demy quart d’heure l’un de l’autre, lesquels ont esté transporté le lendemain en la ville de Paris par Edme Aubert, leur père, accompagné de l’honnorable homme François Grosoz, Maître Chirurgien demeurant à Paslis et de Maître Bonnaventure Laury, Procureur fiscal en cette Justice, oncle du côté maternelle desdits enfants pour les faire voir à Messieurs de l’écolle de Médecine de ladite ville de Paris et au public, pour lequel transport nous avons délivré audit Aubert un certificat d’extrait des Registres baptistaires de notre paroisse de Saint-Félix de Plantis des baptesmes desdits enfants qui ont esté nommés que nous avons rapporté dans l’acte desdits baptesmes, l’un Pierre, l’autre Jean, nous ayant apparu qu’il n’y avait qu’une seule nature dans lesdits deux enfants, quoiqu’il y eust deux testes et deux poitrines fort distinctes quant au-dessous l’une de l’autre, un seul centre nombril et parties masculines, natures et génératives aussy bien que deux jambes, droite et gauche, appartenantes à tous les deux sans qu’on peust attribuer plus ou moins desdites parties, ventre, nombril et jambes à l’un plustost qu’à l’autre, ce que nous avons estimé estre digne de paraistre au public dans les autres villes et villages, après avoir esté veu et admiré par plusieurs doctes personnages pendant les six jours qu’ils ont vescu dans le lieu de Plantis, endroit de leur naissance, qui sont accourus au bruit de cette merveille pour en remarquer les circonstances entre lesquels nous avons pour témoins oculaires de ce prodige honnorable ----- Desens, Maître apiticaire, demeurant à Troyes qui a signé, Maître Claude Dumont, Procureur du Roy en le secteur de Villemors qui a signé, Religieuse Personne Maître ----- de l’ordre des frères Prescheurs pour lors preschant audit Villemors qui a signé, Maître François Grosos, Chirurgien à Paslis qui les a traitté pour aisayer de donner des couleurs aux matières facialles et Maître Estienne Poncy Lejeune, Chirurgien à Villeneuve l’Archevêque qui ont signé, Maître ----- Poncy, apoticaire audit Villeneuve qui a signé, l’Honnorable homme Maître ----- Corillon, docteur en médecine demeurant à Sens et Maître ----- Michel, Chiurgien à Sens qui ont signé et plusieurs autres personnes de différentes qualité, estat et profession qui voudront témoigner de cette vérité pour laquelle authorisés et asseures, nous avons signer les jours et an que dessus. Signé J. Grocoz.

À noter que les deux actes sont également présentés en double dans le registre : page 92 et page 94, sans doute que le curé a voulu remettre dans l’ordre des dates. La deuxième version est plus courte et un peu différente, mais elle complète la première déclaration faite sous le coup de l’émotion. L’une des versions doit être l’originale et l’autre la copie toutes deux rassemblées dans le même registre numérisé.

Naissance :

Aujourd’hui, deuxième jour de Janvier 1684 sont nés deux enfants jumeaux tenant l’un à l’autre du légitime mariage d’Edme Aubert, sabotier demeurant à Plantis et de Marie Laury, sa femme ; Lesquels ont été baptisés par moy, curé soussigné. Le Parein de l’un fut Pierre, fils de Pierre Vernier, manouvrier audit Plantis. La Mareine Marie Gambelin, femme de Christophe Laury, charon audit lieu. Le Parein du second baptisé fut Jean, fils de Jean Trempé, manouvrier audit Plantis. La Mareine Marie, fille de deffunt Edme Trempé, vivant manouvrier audit lieu. Le premier fut nommé Pierre, le second Jean. Lesdits pareins et mareines ont déclaré ne savoir signer de ce interpeller par moy, prestre-Curé de ce lieu. (sans signature).

Décès :

Aujourd’hui septième jour du mois de Janvier mil six cent quatre-vingt-quatre sont décédés lesdits enfants cy-dessus à un demy quart d’heure l’un de l’autre et furent transporté par ledit Aubert et autres en la ville de Paris pour en donner la connaissance à Messieurs de l’écolle de médecine dont a esté fait ouverture et dans lesquels il s’est trouvé des choses extraordinaires et surprenantes, et puis embaumés pour les faire voir au Public de l’inhumation desquels nous ferons acte quand elle sera faite. (sans signature).

Nous avons vainement cherché jusqu’en 1689, la description de l’inhumation promise.
Deux possibilités : soit le curé l’a faite dans l’original et pas de copie, soit l’École de médecine a conservé à des fins de présentation le bocal avec les enfants embaumés. Impossible également de trouver un témoignage parisien de cette exposition des enfants. Les Gazettes parisiennes restent muettes sur le sujet.

Source : Archives de l’Aube – Planty : Registre Baptême, Sépulture, Mariage 1668-1689 vues 92/128 et 94/128.

Pour mémoire, d’autres cas d’enfants siamois trouvés dans les registres anciens :

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