« Mercerie Carcenac » est une enseigne lumineuse, chose extraordinaire installée dès l’arrivée de l’électricité à Belvès, en 1904.
Le balcon de la maison est ombragé par une vigne qui donne de bons chasselas, ce qui n’est pas à négliger pour des citadins. Tant pis pour les guêpes.
La maison Dubonnet et la suivante datent de la fin de la guerre de Cent ans. Sous le crépi, des briques plates sont disposées suivant l’appareil wisigothique en arêtes de poisson, très ancienne technique.
Zéphyrin, sur la gauche, vient de recevoir vingt-quatre bicyclettes Liberator, encore dans leur emballage ; les affaires vont bien.
Les enfants de la rue ne cèderaient pas leur place dans la Darracq d’Antoine, ils en sont fiers et heureux.
Lucien est lui aussi propriétaire d’une Darracq avec conduite à droite. Les phares à acétylène sont puissants et suffisants pour éclairer la route. Contrairement à celle d’Antoine, la voiture n’est pas encore immatriculée, mais rien ne presse.
Que fait ce jeune homme au canotier ? Il joue au diabolo et l’on aperçoit celui-ci devant la fenêtre de l’entresol.
N’est-ce pas la mère d’Anaïs Monribot qui sort de son épicerie, la maison Dubonnet ? on le dirait bien, car, dit Anaïs dans ses mémoires, « pour garder notre rang, ma pauvre mère tenait à l’habillement. Elle faisait " Dame " le dimanche pour monter à la paroisse, avec sa capote à brides nouées sous le menton, sa robe de soie noire et son ombrelle. La seule chose qui la distinguât de ces dames qui croient tenir le haut du pavé, c’est qu’elle ne portait pas la voilette. » (Guy de Lanauve)
Découvrir Le Périgord d’Antoine Carcenac : (photographies 1899 - 1920).