Question n° 1 : Pouvez-vous vous présenter, nous raconter votre parcours ?
Mon parcours :
- Du théâtre à l’écriture ...
Ecrire est je crois un besoin depuis mon enfance, lorsque j’écrivais des histoires que je mettais en scène, ou que je tenais mon journal .
J’ai commencé par le métier de comédienne , peut-être par tradition familiale ( ma mère a beaucoup joué ... Et le soir, en cachette, j’écoutais !) et j’aimerai toujours le théâtre, l’odeur des planches, la sensation grisante du rideau qui s’ouvre ...
Ces deux moyens d’expression ont de nombreux points communs. Ils nous permettent de nous évader, de nous infiltrer dans la peau et la vie des autres, d’être un peu " caméléons " , ils nous mettent en état de mieux comprendre sans doute, de partager des émotions avec les spectateurs ou les lecteurs, et de leur transmettre ces personnages, comme de nouveaux amis . Tout en jouant, j’ai eu très vite l’envie d’exprimer mes propres émotions, de créer mes propres personnages, de les costumer, les mettre en scène ... Ecrire leur histoire . J’ai donc écris des pièces pour la jeunesse, puis ai participé à l’élaboration de scénarios, enfin, le roman ... Mon premier " la Kermesse du diable " était à l’origine une idée de film . Il s’est avéré trop cher en production . Je ne voulais pas perdre mes personnages...
Et de l’Histoire à la fiction ...
Comédienne, je préférais déjà les rôles " à costumes "
Aussi loin qu’il m’en souvienne, j’ai aimé l’Histoire, voyager entre les siècles, besoin de pénétrer dans un monde que l’on ne peut visiter que par la mémoire et l’imaginaire . Pas la nostalgie mais la curiosité . Pourquoi la fiction, alors ? ... Parce que le romanesque permet d’expérimenter l’Histoire au travers de personnages qui nous touchent . Nous nous identifions à eux, ressentons avec eux . Nous approchons des faits historiques par l’émotion .
Question n° 2 : Comment est née l’idée d’écrire "le Moulin de la Dérobade" ?
Elle vient d’abord de mon intérêt pour la généalogie . Dans la famille " Degroote " , nous sommes remontés à Jean De Groote, né en 1440 ! ... Et sans lettres de noblesse ... De quoi encourager tous les généalogistes !
J’avais également l’envie de parler de " l’héritage psychologique " que l’on peut recevoir plusieurs générations après un drame, un incident dans une famille . C’est le cas pour certains de mes personnages .
J’avais enfin, l’envie de décrire la rencontre de deux cultures, de deux régions de notre France, au début du XXe siècle , au travers des yeux de ma jeune héroïne . Choc peut-être, mais aussi un chemin vers la tolérance et l’amour ...
Question n° 3 : Pouvez-vous nous expliquer votre méthode de travail pour écrire un roman avec une toile de fond historique ?
J’ai tout d’abord en tête une idée, plus ou moins élaborée, de ce que je veux raconter . Et je place mon roman dans le siècle ou la période qui me semble convenir le mieux . Pour cela, je me plonge déjà dans " l’Histoire " . Mes recherches historiques prennent plusieurs semaines, voire plusieurs mois, j’y " pioche " ce qui convient à mes personnages et à leur histoire . Je me mets à écrire, après avoir fait des fiches " d’ identité" de chacun de mes personnages . J’ai souvent un plan historique de la région ou de la ville étudiée derrière mon bureau . Et après avoir été mise en dossiers " thématiques ", ma documentation reste à proximité de mon roman en cours, pour m’y réferer à nouveau dès que le besoin se fait sentir .
Le site d’Annie Degroote est consacré à ses "romans de Flandre", avec extraits, coupures de presse, bio, news, et dans la rubrique "un peu d’histoire", elle fait le point sur l’époque de chacun de ses ouvrages, puisqu’ils se situent tous dans l’Histoire.