Question n° 1 : Pourquoi avez-vous entrepris de réaliser le dépouillement de registres paroissiaux ?
Au départ, il s’agit bien sûr de paroisses dans lesquelles certains de mes ancêtres vivaient. D’autre part, et c’est presque le plus important, les registres paroissiaux et d’état civil ont fait l’objet d’une numérisation sur CD-ROM, disponibles à la vente. Ayant une profession et vivant très loin du Morbihan (en l’occurence), je ne peux me lancer utilement dans le dépouillement systématique sans ces outils : deux jours de recherche par an ne permettent pas un tel travail. Or tout généalogiste un peu consciencieux a pu évaluer le potentiel qui réside dans ces registres : compréhension des alliances, des modes de vie, appréhension des maux de l’époque (guerres, épidémies, famines, catastrophes climatiques ...) etc. etc. Je ne voulais pas aborder le dépouillement systématique uniquement sous l’angle du simple relevé de dates et de noms. Cela relève simplement de la collection. Comme il faut en passer par là, autant que cela serve aux autres, et c’est aussi le but que doit se fixer le généalogiste : faire profiter de son travail. En revanche, aborder le dépouillement systématique en essayant de faire parler les chiffres et les actes, voilà le véritable intérêt. Et comme il s’agit d’une paroisse où vivaient mes ancêtres, cette branche s’en trouvera beaucoup mieux documentée. L’"habillage" de nos ancêtres, la compréhension de leurs mœurs, c’est ce qui me motive avant tout.
Question n° 2 : Pouvez-vous nous exposer votre méthode de travail ?
On s’aperçoit qu’au fur et à mesure que ce travail avance, il demande des ajustements au niveau de la méthode. En effet, un simple relevé systématique peut se contenter des dates et des noms. Mais l’exploitation minutieuse des données demande aussi de noter par exemple les lieux-dits ou les caractéristiques (jumeaux, enfants illégitimes, morts en couches, etc. etc.) En fait toute information peut s’avérer intéressante et peut être traitée de manière statistique. Très vite, le dépouillement devient un travail titanesque et on est obligé de faire des choix, quitte à revenir a posteriori sur les registres.
L’âge au décès, que j’ai noté spontanément dès le départ, s’avère une donnée importante pour juger des causes du décès, par exemple. Et cela vaut en particulier pour la mortalité infantile. Pour certaines données, je me vois obligé de replonger le nez dans les registres (... numériques), comme par exemple pour l’identité des officiants du clergé. Je note alors leurs dates de décès et leurs liens de parenté avec les villageois.
En fait, je me suis aperçu qu’il était beaucoup plus judicieux de mener le travail de relevé sur deux fronts : une saisie "classique" dans une feuille type tableur, et une saisie parallèle dans un logiciel de généalogie. Outre le fait que la base de données sera alors immédiatement accessible au format Gedcom, cela permet un contrôle des informations (les curés n’étaient pas infaillibles !) et une meilleure exploitation statistique (par familles, notamment).
Question n° 3 : Actuellement, faites-vous des recherches historiques et/ou généalogiques sur un sujet particulier ? Si oui lequel ?
Parallèllement aux dépouillements, j’essaie de collecter au fil de mes recherches personnelles toute information qui peut illustrer tel ou tel aspect de la vie de nos ancêtres. C’est ainsi que j’ai créé une rubrique dans mon site qui s’appelle précisèment "Vie et mort de nos ancêtres", qui essaie d’illustrer par des cas concrets (et des explications quand je suis capable de les fournir) les différents événements qui jalonnaient la vie de nos ancêtres. C’est ainsi que j’ai développé le thème de l’émancipation, celui des filles-mères et de la filiation paternelle inconnue, de la mort (naturelle ou par crime) etc.
Le prochain thème que je développerai devrait concerner la difficulté que rencontraient nos ancêtres lorsqu’ils devaient apporter la preuve de leur naissance (lors d’un mariage dans une autre paroisse par exemple) et que cet acte faisait défaut : je présenterai la situation du point de vue de l’individu, bien sûr, avec les différentes formes de recours (auprès de l’évêque, ou acte de notoriété auprès du notaire) mais aussi du point de vue du curé, ce qui éclairera de manière pragmatique la façon dont les registres baptistaires étaient gérés ...