Il faut avoir à cœur de conserver la mémoire de son passé car :
« II n’y a pas de véritable mort que dans le cœur des hommes, par l’oubli ! »
Donner à une rue, une avenue, le nom d’un homme, aujourd’hui disparu, c’est concrétiser l’hommage dû à cet homme, c’est accomplir à son endroit, un geste de reconnaissance, c’est faire obstacle à l’oubli, perpétuer son souvenir dans le cœur des vivants et présenter sans cesse aux nouvelles générations la permanente actualité de sa pensée et de son action.
À Oraison, « une ville à la campagne », l’histoire est dans la rue. Elle s’adresse au passant à chaque coin de rue et rappelle au souvenir les hommes qui sont morts pour nos libertés.
Lorsque le 3 aout 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France, tous les hommes de 18 à 40 ans sont mobilisables. Ils sont partis loin de leur foyer et ce qui ne devait être qu’une simple formalité se transforma en tragédie. À Oraison qui compte un peu plus de 1700 habitants en 1919, ce sont 63 soldats qui ne sont pas revenus.
Avant 1921, les rues n’avaient pas de dénomination précise, c’était la rue des écoles, la rue de l’hôpital, place de l’église, c’est alors que le Maire, Victor GERARD, approuvé par son conseil municipal décide de baptiser les rues du village, du nom d’un de ses soldats morts en 1914-1918. Le 3 juillet 1921, la délibération est confirmée et il fait commande des plaques de rues à une entreprise d’émaillerie de Villeurbanne.
En 1950, c’est le maire de cette époque qui baptise les rues encore anonymes. Les noms des 13 soldats morts à la guerre de 1939-1945 viennent se mêler à leurs ainés.
C’est ainsi qu’Oraison est le seul village de France dont la grande majorité des rues, places et avenues portent le nom d’un de ses enfants mort pour la Patrie.
La personne citée sur une plaque de rue habitait dans cette rue. C’est l’histoire du village, et c’est ainsi un des plus bel hommage que la commune pouvait rendre aux combattants et à leur famille.
L’ouvrage de Claude Sauve
Claude Sauve, né en 1949 à Oraison, attaché viscéralement à son village natal, nous livre ici, les secrets des quelques 150 rues, impasses, avenues, chemins, allées... comme dans un dictionnaire historique.
A l’aide de Valérie Marcuello, guide du Pays d’Oraison, il nous emmène découvrir, qui étaient cess soldats, morts pour la France, qui ont donné leurs noms aux voies de la commune, ainsi que les dénominations qui ont été attribuées, par les différents conseils municipaux, à son village, cette ville à la campagne. La rue est devenue un « lieu de mémoire ». Faire son histoire, c’est aussi faire l’histoire de la commune. Alors, traversons-la et remontons le temps...
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