Le premier Jean-Pierre sera plus tard employé de sous-préfecture à Mauléon, puis de préfecture à Bordeaux.
Mais celle qui va nous intéresser aujourd’hui, c’est sa sœur Engrâce, née le 2 septembre 1843 à Mauléon. Le 5 avril 1865, elle donne naissance à un fils, de père inconnu, qu’elle nomme Pierre Benjamin.
Sur ce document, Gracieuse est dite exercer le métier de couturière. Mais le sort qui attend le petit Pierre Benjamin est digne d’un roman noir. En effet, le 25 juin 1875, âgé d’à peine 10 ans, il comparaît devant le Tribunal de première instance de Saint-Palais. Il est accusé de vol.
Qu’a-t-il volé de si important qui pousse un juge à envoyer au bagne un gamin de 10 ans ? Le jugement de Pierre BARBE (conservé sous la cote 3 U 5/698), nous indique qu’il aurait, le 9 mai 1875, « soustrait une montre aux dépens du Sr Bontemps, maréchal ferrant » à Mauléon.
Le tribunal reconnaît qu’il a agi « sans discernement », mais en raison de la conduite fâcheuse de sa mère, il est condamné à la détention dans une colonie pénitentiaire, et est envoyé dans l’Hérault, à Montlobre, commune de Vailhauquès. Cet établissement, qui fonctionna de 1856 à 1884, vit mourir 203 jeunes détenus en moins de trente années. Ce fut le cas de Pierre Benjamin, qui y décéda le 27 juin 1877, à l’âge de 12 ans.
A 10 ans, il ne mesure qu’un mètre, et ses vêtements sont hors d’usage.
Il va travailler à dépierrer la garrigue, à rendre les terres cultivables, dans des conditions effroyables.
Quant à sa mère, il est noté qu’elle vit du produit de la débauche et ne surveille pas ses enfants.
Ses enfants, tous de père(s) inconnu(s), sont une Marie en 1873, qui mourra à l’âge de 14 mois, une autre Marie en 1875, et un autre Pierre le 20 mars 1878. Mais celui-ci s’exilera en Uruguay.
Pour en savoir plus, une courte vidéo sur Youtube : ttps ://www.youtube.com/watch?v=-4UGajGdqIM