Renseignements pris auprès des anciens du village, il y a bien eu un Véteault dans cette maison, enfant du défunt ; mais qui lui même n’a jamais eu d’enfants. Par contre il avait des cousins et des neveux et nièces.
Je conserve ces documents chez moi et souhaiterai les remettre à sa famille. Si quelqu’un se reconnaît comme tel qu’il me le fasse savoir. Cordialement. Alain Vaillant ».
Thierry lui répond le jour même : « Merci pour ce document. Est-ce que vous voulez que je passe une annonce dans la Gazette pour rechercher d’éventuelles personnes apparentées à ce Veteault ?
Ou alors, peut-être que Michel Guironnet sera intéressé par ce sujet. À partir de la photo et du diplôme, il pourra peut-être retrouver un peu de l’histoire de ce Poilu oublié. Aussi, je lui fais suivre ce message. Sincères salutations ».
Alain : « Merci de votre réponse.Toutes ces solutions me conviennent, mais vous pouvez passer une annonce le but étant de remettre ces documents à un membre de la famille. Bon dimanche ».
Thierry a raison : ce Poilu m’intéresse ! Après quelques recherches, j’adresse un petit topo à Alain :
Véteault Gaston Auguste, soldat au 290e Régiment d’Infanterie, Mort pour la France le 5 mai 1916 à la Cote 304 (Meuse) « tué à l’ennemi ».
Sa fiche est sur Mémoire des Hommes [1]
Son nom est cité dans la longue liste des soldats du régiment tués au cours des combats du 5 mai 1916 [2].
Gaston Auguste est né le 9 avril 1895 « sur les trois heures du soir », à Brux, dans la Vienne.
Ses parents : « Véteault Auguste François Théophile, cultivateur âgé de vingt six ans » et « Javenau Eugénie, son épouse, sans profession, âgée de vingt et un ans » habitent au hameau du Peux.
Le grand-père paternel, Auguste Véteault, maçon de cinquante quatre ans ; est témoin en mairie le lendemain, « sur les sept heures du matin » avec le père de l’enfant pour la déclaration d’état civil.
Alain me répond le même jour : « …/…C’est incroyable les renseignements que vous avez sur ce Monsieur. Brux où il est né est à 3 ou 4 km du Fouilloux où se trouve la maison de mon beau-père dans laquelle j’ai retrouvé ces documents.
Il ne reste plus qu’à espérer retrouver des cousins ou neveux de ce Monsieur pour leur remettre le diplôme et la photo, ainsi que les renseignements que vous avez eu la gentillesse de m’adresser. Je vous tiendrais au courant.
Si vous êtes intéressé je peux scanner le diplôme en entier ainsi que la photo, qui sont de grande taille, et vous les envoyer. Cela va juste me prendre un peu de temps car je dois les scanner par morceaux et faire ensuite un montage pour recomposer tout ça.
De plus la photo était en mauvais état, sous des gravats, et je l’ai mise sous presse mi-août pour essayer de la restaurer. Encore merci... »
Ma réponse ne tarde pas : « Merci pour votre proposition d’envoi des scans de la photo et du diplôme. J’accepte volontiers. Prenez votre temps, rien de presse.
Avez-vous la possibilité de vous rendre à la mairie de Chaunay pour prendre une photo numérique de l’acte de décès de Gaston Véteault, acte retranscrit dans les registres le 12 septembre 1917 ? Cela pourrait éclairer un peu plus les circonstances de sa mort. Merci d’avance ».
Alain m’explique : « La maison étant en passe d’être vendue, nous n’aurons plus trop l’occasion d’aller à Chaunay en dehors des W.E. sauf pour aller sur la tombe de mes beaux-parents. Nous y retournons en novembre, mais je ne sais pas encore quand. Si la mairie est ouverte, je tâcherai de photographier cet acte. Quant à la photo je m’en occupe cette semaine… »
Le lendemain je lui réponds : « Ce que vous me dites au sujet de la maison de vos beaux parents donne encore plus de mérite à votre démarche pour la mémoire du Poilu Véteault. Peut être pourriez vous prendre quelques photos de cette maison familiale ? Elles pourraient servir, si vous en êtes d’accord, à illustrer un article rendant hommage à Gaston Auguste.
Pour l’acte de décès en mairie, je vais voir s’ils peuvent me l’envoyer... Bien évidemment, je vous tiens au courant ».
Alain : « Pas de problème je vous joins quelques photos de la maison, le diplôme et la photo du Poilu Véteault, bien mal en point. C’est dans le grenier de la dépendance que nous avons retrouvé la photo sous des gravats. Le diplôme lui était dans la dépendance elle-même ».
- Gaston Auguste Véteault
- Merci à Didier Bucamp pour la retouche de l’image.
- La dépendance de la maison
Le jour même j’écris à la mairie de Chaunay. Quelques jours plus tard, je le reçois au courrier.
« L’an mil neuf cent seize, le vingt et un mai, à neuf heures ; étant au Bois Saint Pierre (Meuse) ;
Acte de décès de VETEAULT Gaston Auguste, soldat au 290e Régiment d’Infanterie, 21e Compagnie, numéro matricule 7134, classe mil neuf cent quinze, cultivateur, né le 9 avril mil huit cent quatre vingt quinze, à Brux, canton de Couhé (Vienne) domicilié en dernier lieu à Chaunay, canton de Couhé (Vienne).
Décédé à la cote 304 (Meuse) le cinq mai mil neuf cent seize, à neuf heures, sur le champ de bataille par suite de blessures de guerre, « Mort pour la France » ; fils de Auguste et de Javeneau Eugénie.
Conformément à l’article 77 du Code civil, nous nous sommes transportés auprès de la personne décédée et assuré de la réalité du décès.
Dressé par nous, Patureau Mirand Anselme, lieutenant chargé des détails au 290e d’infanterie, officier de l’état civil ; sur la déclaration de Sicot Henri, soldat au 290e d’infanterie, âgé de trente neuf ans ; et de Auguin Joseph, soldat au 290e d’infanterie, âgé de quarante ans, qui ont signé avec nous après lecture »
Suivent les signatures. Acte transcrit le 12 septembre 1917 à Chaunay.
Grâce au très beau blog de Jérôme Charraud « Indre 1914-1918 - Les 68, 90, 268 et 290e RI » http://indre1418.canalblog.com/ Alain et moi avons appris plein de choses sur le régiment de Gaston Véteault et sur le contexte de son décès le 5 mai 1916 à la cote 304 |
Alain a entrepris de retrouver les descendants de Gaston Auguste :
« De mon coté, j’ai appelé des Vetault de la Vienne (le notre s’orthographie Véteault). Aucun n’est de la famille mais un monsieur, après avoir appelé sa maman qui a 90 ans et toute sa tête, m’a dit qu’elle se rappelait bien d’un Véteault Henri qui serait le frère du notre cantonnier à Chaunay. Il lui reste deux filles : une en maison de retraite à Poitiers, qui est paralysée. L’autre est mariée en Bretagne, mais elle ne connaît pas son nom de femme. Espérons que l’avis de recherche que va passer Thierry Sabot portera ces fruits… »
L’avis est maintenant lancé. Nous attendons donc avec impatience les messages de nos lecteurs.
Un membre de la famille de ce Poilu a été retrouvé !
Voilà une belle histoire qui se termine bien (complément ajouté par Alain Vaillant).
Je suis très heureux d’avoir pu retrouver un membre de la famille de ce « Poilu » mort pour la France en 1916 et avoir pu faire revivre Gaston Auguste grâce à l’avis de recherches passé dans la Gazette, relayé par Généanet, et à l’investissement de Messieurs Thierry Sabot, Michel Guironnet et de tous les internautes qui m’ont témoigné leur sympathie et pour certains donné des idées de recherches et des piste sérieuses.
C’est notamment grâce à l’une d’elle donné par Michel Laurent que j’ai pu progresser d’abord en interrogeant la mairie d’Orgères en Beauce où est enterré Maximin Vetaux un cousin de "notre Poilu ", puis en interrogeant la fleuriste de ce village et enfin en recherchant dans le département d’Eure et Loir et dans les départements voisins.
C’est dans celui du Loiret que la chance a voulu que la première personne que j’ai pu joindre au téléphone soit Gilles Vetaux, fils du défunt Maximin et dernier de la fratrie. C’est avec beaucoup d’émotion qu’il a accepté de recevoir la photo et le diplôme de Gaston Auguste ainsi que tous les renseignements historiques fournis par Michel Guironnet.
Si je n’avais pas eu le bonheur de retrouver un membre de la famille j’aurai remis ces documents au musée de la Grande Guerre qui vient d’ouvrir à Meaux près de chez moi, afin d’assurer l’immortalité médiatique à ce Monsieur qui est mort pour que d’autres vivent.
Si d’autres membres de la famille venaient à se manifester dans les mois ou les années à venir je serais à même de leur envoyer des copies de ces documents, le dossier étant entièrement scanné et conservé par mes soins.
Monsieur Gilles Veteaux m’a expressément chargé de remercier toutes les personnes qui se sont investis dans cette recherche et m’a envoyé le mail et les photos que vous trouverez ci-dessous :
Cher Monsieur,
Après une semaine mouvementée, j’ai pu regarder en détail le contenu de l’envoi que vous avez eu l’amabilité de m’adresser. La découverte des différents éléments qui se rapportent à vos recherches est étonnante pour moi. Etant le ’petit dernier" d’une grande famille (7 enfants), je n’ai pas eu d’informations sur mes ascendants et branches directes de la Famille ; Mes frères et soeurs qui sont encore de ce monde, non plus. Il faut dire que l’essentiel de notre famille se situe en région Centre et PARIS.
Mon Père, neveu de notre "POILU" aurait aujourd’hui 110 ans !...
Dans un cas de figure comme le mien, on est toujours consciemment ou non, en quête d’informations sur nos ancêtres (je n’ai rencontré mes Grands Parents qu’une fois dans ma vie, au PEU dans ce hameau de la commune de BRUX qui a été le "berceau" de ma famille paternelle. Il y 3 ans, un arbre généalogique a été réalisé à l’occasion du 70e anniversaire de mon frère CLAUDE. Nous avons pu remonter à des ancêtres du début du 17e siècle. L’auteur de cette recherche, n’a pas poussé ses investigations pour cette branche (hormis mon Grand-Pére LEON) au delà d’Auguste VETAUX, père de notre "POILU".
Ces informations, outre le fait qu’elles ajoute à ma connaissance une "face cachée" pour laquelle j’étais dans l’ignorance, révèlent avec une grande émotion, une période de notre histoire, dramatique pour toute une génération qui a payé un lourd tribut. Par le sacrifice de leur vie, on a peine à imaginer la vie de tous ces jeunes (et moins jeunes) dans l’enfer des éléments, nous leur sommes redevable d’une reconnaissance éternelle ! Contrairement a ce qu’a indiqué l’un de vos internautes, on ne peut rester insensible à tout cela, car il ne peut-y avoir ni indifférence, ni oubli !
Le portrait est étonnant avec ce visage apparemment serein mais révélant un grand caractère, avec l’élégance et cette noblesse des gens du terroir, de nos contrées rurales.
- Gilles Vetaux reçoit la photo de son cousin mort pour la France
J’ai quelques contraintes pour les jours qui viennent, mais je n’oublie pas de vous adresser la reproduction partielle de l’arbre généalogique évoqué supra.
- Gilles Vetaux et le diplôme de son cousin.
Je vous suis particulièrement reconnaissant de m’avoir adressé ces documents qui ont beaucoup d’importance pour moi ! Remerciez tous ceux qui par leur gentillesse, ont contribué à la constitution de ce dossier de notre "POILU ».
A bientôt ! Bien cordialement. Gilles VETAUX, Gouverneur District 103 C.