Bonjour,
Il y a des circonstances qui parfois peuvent faire différer la rédaction d’un acte de décès dans les registre d’état civil, comme dans mon cas personnel, où l’un de mes aïeuls est mort à l’étranger, ce faisant, l’enregistrement ne s’est fait que plus d’un an après au pays... Cependant, j’en sais plus que vous autour des conditions de sa mort.
Je ne suis pas expert, pour autant je tiens quand même à vous transmettre mon analyse, si maigre soit-elle.
Forcément, une raison se cache dernière cette affaire. Peut-être est-elle de nature personnelle, ayant motivé votre déclarant à retarder les choses.
Après lecture de l’acte, on ne collecte que peu de détails. On remarque néanmoins comme vous le dîtes une étrange précision, peut-être pas si anodine quant au date et heure du décès.
C’est très troublant car les témoins en présence et le déclarant sont cultivateurs, sachant qu’au début du XIXe siècle, en France cette population est souvent encore illettrée. Il se trouve en l’occurrence, que toutes les parties demeurent ne savoir signer (si toutefois, ce qui est dit est vrai...). Signifiant déjà, que personne n’a écrit la date du décès quelque part afin de la répéter plus tard (avec toute la problématique que le cas échéant aurait posé, comme le papier pour écrire etc...) De même que cela nous permet de présumer que leur niveau d’instruction est limité, ce qui m’interpelle. Comment Jean BOURLAT aurait-pu savoir précisément la date et l’heure ? Aurait-il eu une horloge chez lui ? Ça parait bête comme ça, mais pouvoir donner une telle information ne peut se faire qu’avec l’aide d’un instrument qui indique l’heure (une montre, une horloge...), objet de luxe dans son contexte historique... et les calendriers ne courent pas les rues.
Alors cette précision si étonnante vient soit tout droit de la mémoire de ce dernier (ce qui ne nous explique pas comment il aurait pu le savoir), soit serait le produit d’une pure invention ! Dans quel but, le déclarant aurait-il choisi de transmettre une fausse information ? Les "témoins" ayant contribué, ils auraient eux-mêmes consenti à le faire. Quelque chose à cacher ? Cela pourrait peut-être expliquer pourquoi ce délai entre le décès et sa déclaration sans pour autant nous renseigner plus que ça quant à la nature de ce mystère.
Un autre fait troublant, concerne l’officier de l’état civil. Il prend acte et note sur paroles de tiers, contrairement à l’habitude qui voudrait que le dit officier s’assure et constate le décès de la personne en question (vous allez me dire après un an que reste t-il à constater ?). La vérification était très importante, afin d’éviter les fausses déclarations (même si on sait qu’à cette époque, pas beaucoup de moyens auraient été nécessaires afin de monter toute une histoire faussement vraisemblable, sans pièce d’identité, de l’ADN, sans véritable enquête et justice sérieuse etc...). Or aucune note ne précise une quelconque constatation des faits...
Il existe peut-être un autre document qui pourrait évoquer la disparition de cette personne ? Je pense aux BMS, car malgré l’existence et l’obligation envers l’état civil, nos ancêtres continuaient à avoir une vie religieuse, or il se pourrait qu’un écrit concernant la sépulture de cette personne ait été rédigé par un curé ? Et puisse vous en apprendre plus.
Car, pour le coup avec le peu que l’on sait, il est très possible que les raisons qui ont poussé le déclarant à différer à ce point n’aient jamais été retranscrites, si celles-ci sont le produit d’une préméditation... Si on suit l’hypothèse mal vaillante ainsi évoquée, ce qui est certains, c’est que Jean a fini par déclarer, malheureusement nous laissant toujours en suspens, pourquoi ?
Damian DEYDIER de VISSAC de ce enquis.