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Une chanson patriotique

Texte non censuré

Le jeudi 1er novembre 2001, par Michel Guironnet
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Chanson patriotique
Document extrait des "Affiches patriotiques du district de Vienne"
du 20 nivôse An II soit le 9 janvier 1794
(Per 901 des archives de l’Isère).

Cette chanson, dont on ne connaît malheureusement pas l’air, évoque des événements de la Révolution française entre le mois de juillet 1792 et la fin décembre 1793. Elle est un véritable "Hymne" aux sans-culottes.

Tout le monde a entendu parler des "sans-culottes", mais ce que l’on sait moins c’est l’origine de cette appellation : "C’est à l’époque de l’Assemblée législative, en 1792, que le mot se généralise. Les sans-culottes sont issus des masses populaires parisiennes, mais le terme de sans-culotte qualifie aussi les citadins des autres régions françaises et les paysans qui partagent l’idéal de la sans-culotterie parisienne... Le sans-culotte se reconnaît d’abord au port du pantalon, celui de la culotte étant le fait de ces aristocrates qu’il hait. Avec la veste courte, la carmagnole, le pantalon est le signe distinctif du révolutionnaire épris d’égalité. Le bonnet phrygien, le bonnet rouge orné de la cocarde aux trois couleurs, est la marque de la liberté conquise...La pique est un autre attribut du sans-culotte ; elle signifie à tous que le peuple est souverain et qu’il est prêt à défendre ses droits aussi bien contre ses ennemis de l’intérieur que contre ceux de l’extérieur..." ("Les sans-culottes" par Jean Paul Bertaud in "la Révolution française" Encyclopoche Larousse).

Pour le sans-culotte, plus de "Monsieur", rien que "citoyen" et le tutoiement est de rigueur !

Comme le dit la chanson, les sans-culottes "sont bons patriotes" et "l’ennemi ne voit pas leur cul" façon très imagée de dire qu’ils ne battent pas en retraite au combat.
Surtout lorsqu’il s’agit de leur ennemi "Monsieur Brunswick, brusque et bourru".

Chacun a quelques souvenirs scolaires du "Manifeste de Brunswick", déclaration du général en chef des armées prussiennes et autrichiennes, Duc de Brunswick, lancé de Coblence, refuge des émigrés, le 25 juillet 1792. La France est en guerre contre les armées du roi de Prusse Frédéric Guillaume II, suivie de l’armée des émigrés sous le commandement de Condé.

Le 11 juillet 1792, l’Assemblée proclame "la Patrie en danger", les sans culottes se mobilisent et les bataillons de Volontaires marchent vers les frontières !

L’atmosphère de la capitale est enflammée, et c’est le 1er août qu’est connu à Paris le texte du manifeste : dans l’espoir d’effrayer les révolutionnaires, il menace de mort les gardes nationaux qui "oseraient" se défendre contre l’envahisseur, menace le peuple parisien d’être livré "à une exécution militaire et à une subversion totale" s’il était fait "le moindre outrage" à la famille royale.

Le manifeste de Brunswick eut l’effet inverse de celui recherché. Il provoque l’indignation des sans-culottes. C’est l’une des causes de l’attaque du peuple parisien contre les Tuileries le 10 août qui entraîne la chute de la royauté...Ce fut bien "les menaces les plus sottes".

En plus, après une période de revers militaires, les armées de la Révolution arrivent à contenir l’invasion. Conduites par Kellermann et Dumouriez, elles remportent même la victoire à Valmy le 20 septembre 1792. Brunswick bat en retraite et "finit par montrer le cul aux sans-culottes".

"Monsieur de Prusse" (Frédéric II) "en fit autant... il eut grand peur un instant pour ses culottes".

Il n’y a pas que la guerre qui occupe les sans-culottes : "tous les tyrans sont sur nos bras, en couronne, en mitre, en calottes", c’est à dire les rois, le Pape, les évêques et les prêtres ! Tous sont leurs ennemis déclarés... "et ne valent pas des sans-culottes".

"Quand le corps en masse est levé, les Anglais comptent sur leurs flottes, mais à Toulon ils ont trouvé des sans-culottes"...la "levée en masse" évoquée ici a lieu à partir du 23 août 1793 : tous les hommes célibataires et veufs sans enfants de dix-huit à vingt cinq ans sont réquisitionnés pour les troupes.

C’est là que se place le fameux texte : "les jeunes gens iront au combat, les hommes mariés forgeront les armes... les femmes feront des tentes, des habits...les enfants mettront le vieux linge en charpie, les vieillards se feront porter sur les places publiques pour exciter le courage des guerriers..."

L’exécution de Louis XVI (21 janvier 1793) et l’invasion de la Belgique poussent l’Angleterre, jusqu’alors ayant manifesté "une certaine sympathie" pour la Révolution, à entrer en guerre contre la France au printemps 1793.

Grâce à ses escadres de marine ("les flottes" de la chanson) elle a la maîtrise des mers.

Une grande partie de la France est alors en révolte contre le gouvernement. "Le fédéralisme" gagne chaque jour du terrain. Cela fait le jeu des contre-révolutionnaires.

Le 29 août 1793, les royalistes ouvrent le port de Toulon aux navires anglais et livrent l’escadre de la Méditerranée.

La Convention met le siège devant la ville. L’assaut est donné le 15 décembre, le jeune capitaine Bonaparte joue un rôle décisif en enlevant le fort qui commande l’entrée de la rade.

Reprise par Dugommier, Toulon tombe le 19 décembre la répression est terrible. Comme Lyon, ville rebelle vaincue par la Convention débaptisée en Commune Affranchie, Toulon devient Port la Montagne.

A Toulon les Anglais ont trouvé, comme le dit la chanson patriotique, "des sans-culottes".

Devant "les chefs patriotes" des sans-culottes, "les brigands" ont si peur qu’ils deviennent "des chie-en-culottes", jeu de mots qu’il est inutile d’expliquer !

Même "les rois avec leurs marottes", une espèce de sceptre avec une tête grotesque garnie de grelots, finiront par b.... le c...(en clair dans le texte) des sans-culottes !

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