Génération 1 : Julien
Le 30 octobre 1873 à Laval, Pauline LEPECQ se marie avec Julien Louis Jean VEAUGEOIS, né le 12 février 1851 à Brecé. Elle est veuve depuis deux ans de Camille DAUVERNE avec qui elle a eu une fille également prénommée Pauline, qui est alors âgée de 3 ans.
Aucune mention marginale ne figure sur l’acte de naissance de Julien VEAUGEOIS. Celui-ci n’a pas non plus de fiche matricule militaire avec sa classe en 1871 ou une autre année en Mayenne, ce qui aurait permis de retracer ses domiciles successifs. Rien ne laisse supposer un lieu de domicile plutôt qu’un autre l’année de ses 20 ans. Lors de son mariage, il est domicilié chez son père.
Julien Louis Jean VEAUGEOIS est le fils de Julien Louis VAUGEOIS et de Jeanne LE DAUPHIN. Sa mère est décédée en 1855 à Mayenne. Son père s’est remarié après douze ans de veuvage avec Françoise MABILE dont il a eu une fille, Marie Judith VAUGEOIS, née en 1869. Elle a donc dix huit ans d’écart avec son demi-frère.
Avec sa deuxième épouse, Julien Louis VAUGEOIS fait des affaires. Si on en croit son inventaire après décès, il vit chichement, mais il a acquis avec sa femme plusieurs propriétés dans le vieux Laval.
Deux ans jour pour jour après leur mariage, le 30 octobre 1875, Julien Louis Jean et Pauline deviennent parents d’une fille, Julia Louise Jeanne.
En 1880 Julien Louis donne à son fils une maison au 4 rue de la Trinité, en plein centre de Laval, dont il aura la jouissance au 1er mai, pour y vivre et y exercer son métier. Ce bien a une valeur d’achat de 3900 francs or. Cette donation a pour contrepartie de le faire renoncer à tout autre héritage. Cet abandon exclut alors tout autre chose.
En juin 1888 sa demi-sœur Marie Judith épouse Charles HOYAU. Le mois suivant, en juillet 1888 sa belle-mère Françoise MABILE décède à son tour. Le 15 juillet 1891, il perd son père Julien Louis VAUGEOIS.
L’enregistrement montre qu’il n’est plus propriétaire de la maison du 4 rue de la Trinité en 1890 et qu’il se dessaisit aussi de son autre propriété, rue basse des bouchers, en 1891. C’est rue St Mathurin, dans l’ancienne maison de son père, qu’il est domicilié début 1892 quand sa demi-sœur HOYAU le somme d’être présent pour la clôture d’inventaire de la succession de leur père. C’est la dernière fois que son nom est cité dans un acte à ma connaissance.
Il n’est plus inscrit sur les listes électorales de Laval en 1893 mais n’y est pas décédé. Il n’y est pas non plus en 1894 et 1895, ni au recensement de 1896. Il ne figure pas non plus dans les tables de succession et d’absence jusqu’en 1911 inclus.
Julien VEAUGEOIS a donc disparu début 1892. Où chercher sa trace ? Il ne s’est pas remarié à Laval, n’est pas décédé à Paris en 1892, ni à Rennes entre 1892 et 1893.
Génération 2 : Julia
Julia perd sa mère le 14 mai 1889, alors qu’elle n’a que 13 ans. Le 12 juin 1889, un conseil de famille désigne un subrogé tuteur en la personne de son cousin issu de germain Joseph MARIN (1828-1910). Ce dernier est un maçon illettré déjà âgé. A part lors du conseil de famille et en février 1892 lorsqu’il est convoqué par Mme HOYAU pour assister à l’inventaire des biens de Julien Louis VAUGEOIS, il ne semble pas avoir joué un rôle actif dans l’existence de sa pupille.
Ce n’est que le 18 mai 1889 que Julien Louis fait un testament par lequel il prévoit de léguer la somme de 2000 francs directement à sa petite fille Julia. Sa femme est morte quelques mois plus tôt et sa bru quatre jours auparavant.
Entre novembre 1891 et octobre 1892, une fiche mobile retrouvée dans l’enregistrement concerne Julia Louise Jeanne VAUGEOIS, mineure de 16 ans rue St Mathurin à Laval, avec la référence 14-237. Mais les données de ce répertoire concernent seulement la donation de son grand-père et sont muettes sur son père.
Entre février 1892 et le recensement de 1896, aucune trace de Julia. En 1896, Julia est domiciliée chez sa tante HOYAU. Son père est-il simplement absent ou bien décédé ? Pas de nouveau conseil de famille en justice de paix.
Au début de 1898 elle conçoit un enfant avec un père sur lequel aucune tradition familiale ne donne d’indice. Membre de la famille HOYAU, voisin, inconnu ?
Le dernier acte la concernant est la reconnaissance de sa fille le 14 novembre 1898 à Laval. Ensuite aucune trace.
Sur l’acte de mariage de sa fille au 3 septembre 1920, rien n’indique qu’elle soit décédée.
L’absence de mention marginale sur son acte de naissance laisse à penser qu’elle ne s’est pas mariée et qu’elle est décédée avant 1945, mais cela reste hypothétique, les mentions marginales peuvent être incomplètes.
Génération 3 : Georgette
- Georgette Veaugeois (1898-1959)
Georgette Julia VEAUGEOIS nait le 3 novembre 1898 à Mayenne, alors que sa mère est domiciliée à Laval chez sa tante HOYAU. Son prénom est inusité dans sa famille, est-ce un indice quant à son père ? Elle est baptisée le lendemain avec pour marraine Florence DAUVEAU, sage femme et directrice de la maternité, âgée de 37 ans. Il n’y a pas de parrain.
Georgette est reconnue par sa mère à Laval le 14 novembre 1898, en présence de la tante HOYAU.
Entre l’acte de reconnaissance et son mariage, je n’ai pour l’instant retrouvé aucune trace écrite de l’existence de Georgette. La tradition familiale dit qu’elle a été élevée par la demi sœur de sa mère Pauline DAUVERNE (1869-1945) et son mari Hyppolite « Benjamin » FOURNEAUX (1868 - entre 1931 et 1936).
- Photographie du mariage de Georgette
- Benjamin Fourneaux, le père nourricier de Georgette, est à côté d’elle. Pauline Dauverné est à côté du marié, avec un petit garçon non identifié.
Cet arrangement a-t-il pu avoir lieu sans sanction juridique ? Normalement pour une enfant naturelle, c’est le juge d’instance qui est compétent pour réunir le conseil de famille, pas le juge de paix. Je n’ai rien pu retrouver la concernant aux archives départementales de la Mayenne.
J’ai pu retracer les principales étapes de la carrière du père nourricier de Georgette, le facteur receveur Benjamin FOURNEAUX, grâce à sa fiche matricule militaire. Hélas aucun recensement de m’a permis de recouper ses domiciles successifs et donc de vérifier la présence de Georgette dans son foyer.
En mars 1899, Charles HOYAU, l’époux de Marie-Judith VAUGEOIS, est parti s’installer à Rennes pour une raison inconnue. Sa femme est encore à Laval ce mois là pour régler la succession de sa cousine Jeanne MABILE. En 1901 elle est installée à Rennes avec son mari et ses trois enfants. Elle y est décédée en février 1914, intestat.
- Une photo plus tardive de Georgette avec ses parents adoptifs
D’après ma grand mère, qui l’a connue pendant 9 ans, Georgette avait du bien par héritage. De sa mère ? De sa famille adoptive ? Cette question reste pour l’instant sans réponse, comme beaucoup d’autres.
Je souhaiterais retrouver au moins le décès de Julien Louis Jean et de Julia, peut-être savoir ce qu’a été leur vie. J’ai renoncé à l’idée de retrouver le père de Georgette, à moins d’une piste miraculeuse. En revanche j’aimerais savoir si elle a hérité quelque chose de sa famille maternelle et découvrir comment elle a été confiée à Benjamin FOURNEAUX et Pauline DAUVERNE.
Merci à tous pour votre aide et vos conseils...