[Signé] Bigot Basset
Soit communiqué au procureur du Roy ce 28è mars 1774.
[Signé] Bigot
Le procureur du Roy du Baage Royal de darney soussigné qui a pris connaissance des actes de baptêmes mariages et sépultures inscrits aux registres de la paroisse d’Escles, en l’année 1774 notament ceux des 10 avril 19 juin et six aout énoncés au procès verbal çÿ dessus et d’autre part
requiert Mr Corizot pretre et curé du lieu et même que son vicaire, etre ensemble condamnés en dix livres d’aumones applicables au pain des prisonniers de cette ville pour n’estre dans la rédaction des actes conformes au prescrit de l’arret de la Cour du 11è janvier 1774. Darney le 15è may 1774.
Nous Conseillers au Baage Royal de darney vu les réquisitions du procureur du Roy et y faisant droit, nous avons condamné Mr Corizot prestre et Curé d’Escles en dix livres d’aumone applicables au pain des prisonniers de cette ville ; fait et jugé à la Chambre du Conseil ce 20è may 1774.
(taxé a nous cinq sols au greffier moitié).
- Registre des baptêmes de Escles (Vosges), année 1774, 10NUM29408/4E163 vues 32,33,34/34.
Note : À partir de 1667 et l’ordonnance de Saint-Germain-en-Laye, la tenue des registres s’améliore et l’enregistrement des actes se normalise. Hélas pour nous généalogistes et historiens locaux, la mise en application de ce texte tarde à se généraliser dans toutes les paroisses, comme l’atteste une enquête du Parlement de Paris réalisée de 1769 à 1789 et qui dresse un sévère inventaire des négligences qui perdurent : tenue incohérente des registres ; omissions ou discordances d’un registre à l’autre ; actes incomplets ou parfois inachevés ; usage du patois ; chronologie non respectée ; erreurs sur les noms, les dates et les mentions détaillées ; blancs, ratures, surcharges ; défaut de signature du curé ou des parties intéressées ; dispersion des actes sur des feuilles volantes ; registres non paraphés ; défaut de dépôt aux greffes ou erreur sur le lieu du dépôt…
Si, dans l’ensemble, l’obligation d’une rédaction des registres paroissiaux en double exemplaire est peu à peu respectée, il n’en reste pas moins que, jusqu’aux alentours de 1737, la copie est souvent bâclée et n’offre qu’une pâle ressemblance avec l’exemplaire original. Ainsi, les détails des actes sont souvent absents et les mentions insolites, au caractère spontané et illégal, ne sont quasiment jamais reportées sur le double. Il importe donc d’établir une distinction essentielle entre le registre original, celui que le prêtre conserve à la cure, et le double recopié à partir de l’original et ensuite déposé au greffe du bailliage.
Cet ouvrage, étude inédite, se propose de vous faire découvrir quelques-unes de ces mentions insolites et de vous en montrer la richesse historique et généalogique. Il répond à bien des questions au sujet de ces textes insolites qui parsèment les registres paroissiaux : Pourquoi certains curés notent des mentions insolites ? Que nous apprennent-elles sur la vie quotidienne de nos ancêtres ? Comment repérer, déchiffrer, transcrire et commenter ces témoignages du passé ? Comment les utiliser pour compléter notre généalogie et l’histoire de notre famille ou de notre village ?
Il s’agit du premier numéro de Théma, la nouvelle collection d’histoire et de généalogie.