Me voilà replongée, tout à coup, dans mes souvenirs d’école.. Ces souvenirs qui n’existent plus aujourd’hui et qui ressurgissent de ma mémoire. Eh oui, j’avais une touche et une belle ardoise "qui casse" bordée de bois, j’en avais une autre en carton que j’aimais beaucoup moins. Et je crachais dessus quand mon éponge n’était pas assez humide. Je me souviens du bruit de la touche qui grinçait un peu... et de l’odeur de l’éponge mal rincée.... Et de cette impression bizarre quand je la tenais dans mes doigts et que je la sortais de sa petite boîte ronde à fleurs.
J’avais une belle mallette que ma marraine m’avait offerte, une mallette en cuir bien trop grande pour moi.. mais que je devais garder des années... Fallait juste que je grandisse...
Mais avant je me dois de parler de l’école gardienne et de cette fois où j’avais oublié de mettre ma culotte pour aller à l’école, j’avais bien sûr été l’objet de moqueries de mes petits camarades.
Mon plus grand souvenir de l’école gardienne, ce fut les gommettes de toutes les couleurs... et aussi des bonhommes que l’on faisait avec des marrons et des bois d’allumettes....
Et la plasticine... bon dieu qu’est ce que j’ai pu faire des serpents... des chiens aussi mais moins bien réussis....
Comme je n’avais pas de médaille, j’attachais un beau bouton doré à un fil et je le mettais à mon cou... Je me souviens aussi du nom de mon institutrice " Laviolette".. joli nom hein ? Elle était douce et gentille. Elle fut remplacée plus tard par Madame Leboutte. De l’autre côté du mur, ma sœur Gisèle était chez les grandes. Il parait qu’on l’appelait souvent à la rescousse quand la petite sœur faisait la têtue...
Toute une ambiance l’école du Pont de Scay.. la petite cour avec le marronnier (photo)où je m’écorchais les bras et les genoux sur les graviers, les garçons qui attaquaient les filles alors qu’ils ne pouvaient pas dépasser une limite bien définie par l’institutrice... Ces rondes que nous faisions entre filles "Un fermier dans son pré.... un fermier dans son pré ohé ohé...." ou "Ne regardez pas le renard qui passe, regardez plutôt quand il est passé"...
Je me souviens aussi que je chantais, du moins, j’essayais de chanter avec une autre petite amie les chansons du moment... " Il y a toujours un coin qui me rappelle " d’Eddy Mitchell... Rosette (c’était le prénom de ma petite amie) avait une superbe voix... moi j’essayais de l’imiter.
Mes amies s’appelaient Evelyne Servais, Bernadette Hanique, Marie-Alice Delvenne, Colette Hans et Ginette Defays qui était née le même jour que moi exactement... et j’avais deux petits galants !! qui n’étaient pas qu’à moi seule d’ailleurs.... Parfois même pas du tout.... Un qui s’appelait Serge Leduc (décédé depuis longtemps) et Christian Dhont... le troisième, André Roumans, m’aimait bien mais moi je n’avais d’yeux que pour Serge.
Tous les jours, je partais à l’école avec mes sœurs, j’étais affublée d’un grand caban blanc (aussi trop grand pour moi) et quand je tournais la tête, ma bonnette restait en place....
Les institutrices
Nous avions deux institutrices, l’une qui s’appelait Liliane Vilenne et l’autre Arlette Vosse, celles ci donnaient cours du haut de l’estrade en bois qui longeait le tableau noir. A gauche, il y avait un magnifique bureau... mais gare à celui ou celle qui faisait le vilain... sinon il devait aller dans le "trou du bureau" au pied de l’institutrice...
A l’époque les bancs étaient toujours en bois, nous étions assises deux par deux. A part André Roumans qui était assis tout seul. Il arrivait à l’institutrice de lui taper sur les doigts avec une règle quand il faisait des pâtés sur ses feuilles.
Madame Vilenne n’avait pas son pareil pour organiser de jolies fêtes scolaires. Nous nous rendions à pieds dans la petite salle, un vieux piano noir restait là en permanence, le mari de madame Vilenne avait bien du mal parfois à le réaccorder. Monter sur scène était pour moi très impressionnant.
Quelle ambiance quand la classe se transformait en " cinéma ". On occultait les fenêtres, on mettait un écran et on nous passait un vieux film avec Mickey qui se faisait dévorer par un ogre. Je me souviens de l’énorme luette de celui-ci... je n’aurais pas voulu être à la place de Mickey pour tout l’or du monde....
Dans toutes les classes de l’époque (fin 1950 ..), il y avait certainement une buse empaillée comme dans la mienne... elle m’impressionnait je dois dire. Un beau poêle en pierre trônait au milieu de la classe, c’est sur ce poêle que nous faisions "péter" nos pommes de terre en hiver, une bonne odeur se répandait dans la classe à l’approche du dîner. Je me souviens des prismes et des cônes en zinc que l’institutrice sortait au bout d’une lune pour nous donner cours et des grandes bouteilles d’encre pour remplir nos encriers... à l’époque, pas de tipex... mais une bonne gomme !!! fallait pas exagérer car on trouait sa feuille... je rentrais souvent de l’école avec les doigts tachés d’encre.
Le dernier jour d’école était mon préféré. Ce jour là, on faisait venir des pâtisseries des deux boulangeries du coin, des bons cornets à la crème. On dressait les tables dehors et on buvait de la grenadine... ce fut la dernière fois où j’ai mis les pieds dans la cour... et pourtant bien souvent, je me dis que j’aimerais y retourner....
Ça fait plus de 38 ans maintenant que je n’ai plus entendu tinter la cloche.