1) Mariage de François de BERTHON et Damoiselle Louise Marguerite DE REBOUL
Source : Archives départementales de Vendée - Saint-Sulpice-en-Pareds Registres paroissiaux - Baptêmes, Mariages, Sépultures 1700-1750 (Vue 23)
Aujourdhuy treziesme Novembre mil sept cent trois ont esté conioint par le Mariage François de BERTHON Sieur de la Fenestre [2] et Damoiselle Louyse Marguerite de REBOUL par moy Jacques DELAHAYE religieux de l’estroite observance de St François du couvent de Fontenay et tenant la place et faisant les fonctions curiales pour Me Jacques ODOÜIT Prêtre Prieur de cette paroisse de St Sulpice et on le dit Sieur Capitaine au régiment de marine et Damoiselle de REBOUL déclaré qu’ils légitiment Innocent François et Marie Françoise, leurs enfans qui sont venus d’eux auparavant le présent Mariage et les adoptent pour succéder à leurs successions, De tout quoy j’ay octroyé le présent acte et estoint présents Jacques ODOÜIT Marchand,Simon BIDAULT, huissier royal et notaire, Jacques BIDAULT fils dudit Simon, qui sont avec Moy soussignés
approuvé en interligne les mots "Capitaine au régiment de marine"
Signé : F (frère) J DELAHAYE religieux indigne
François de BERTHON, Louise Marguerite de REBOUL,
- Ssignature de Jacques AUDOUIT - Prieur de St Sulpice en Pareds
2) Baptême de Jean, fils de Louis BOUCHER et Marie CHASTENIER
Source : Archives départementales de Vendée - Saint-Sulpice-en-Pareds Registres paroissiaux - Baptêmes, Mariages, dépultures 1700-1750 (Vue 24)
Ce jourd’huy quatorze Novembre mil sept cent trois a esté baptisé par moy F (frère) J Delahaye Religieux de St François
du Couvent de Fontenay, Jean fils de Louis BOUCHER et Marie CHASTENIER. A esté parain Jean CHASTENIER, marenne
Jeanne CH………. de la paroisse de *St Cire [3]. Tous lesquels mont déclaré ne scavoir signer.
Signé : F J DELAHAYE - R. Ind.
Vous remarquerez la mention "Religieux indigne" ou "R. Ind. " dont il a fait suivre sa signature.
Que signifie t-elle ?
Devons-nous lire "indigne" ou "indigné" ?
Le contexte entourant ces deux évènements présente un point commun.
Dans le premier cas, il s’agit de la célébration d’un mariage légitimant deux enfants conçus hors mariage.
Dans le second, ce n’est pas un baptême "ordinaire", en effet, l’acte ne précise pas que le petit Jean soit un enfant légitime, de même Marie CHASTENIER n’est pas dite épouse de Louis BOUCHER. Il semble donc, dans ce cas également, que les parents soient en situation irrégulière (concubinage – union clandestine d’un couple protestant …. etc…).
Lors d’une récente réunion du Cercle généalogique à Milhaud (Gard), le sujet ayant été évoqué, les avis étaient partagés.
Trois hypothèses ont été émises :
A) Religieux indigné
J. DELAHAYE, religieux de l’estoite observance de Saint François, a témoigné ainsi de sa désapprobation, outré par la situation scandaleuse aux yeux de l’église, de ces parents illégitimes.
Malheureusement J. DELAHAYE ne nous a pas laissé d’autres exemples .
La mention de "Religieux indigne" au bas d’un acte que nous aurions pu qualifier de" légitime" nous aurait permis de d’écarter cette première hypothèse.
B) Religieux indigne
C’est par humilité que le J. DELAHAYE se qualifie lui-même d’indigne, selon l’une des définitions du Dictionnaire de L’Académie françoise, 1st Edition (1694).
C) Religieux indigne
Ni Curé, ni prêtre, J. DELAHAYE, s’estimait indigne d’accomplir à la place de Jacques AUDOUIT : Prêtre Prieur, les fonctions curiales puisqu’il n’était pas investi de cette dignité ecclésiastique.
Au fur et à mesure des débats, la conviction des partisans de la première hypothèse a fléchi et à l’issue de la réunion, les avis penchaient plutôt vers les deux autres :
- B - Religieux se donnant le titre d’indigne par humilité ou encore
- C - Religieux se considérant indigne d’une charge dont il n’avait pas la légitimité.
Faute d’éléments probants, nous sommes restés sur ces explications hypothétiques sans avoir pu répondre définitivement à la question qui reste donc posée : Religieux indigne ou Religieux indigné ?
Personnellement, j’opterai plutôt pour religieux indigne pour la raison C.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Sources : Archives départementales de Vendée Dictionnaire de l’Académie françoise.