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Qu’y avait-il à Wiesbaden en 1940/1945 ?

Le vendredi 22 novembre 2024, par Barthélémy Fenoglio

Mon père Fernand FENOGLIO est né le 10 septembre 1920 à Tende, Alpes Maritimes, (en territoire italien à ce moment-là) et naturalisé français avec sa famille par décret le 25 août 1929. Son enfance se déroule sans trop de difficulté malgré de nombreux déménagements entre Tende, Badalucco (Italie), Tende à nouveau, Antibes, Nice à plusieurs adresses, Bouyon (Alpes Maritimes) et à nouveau Nice ou enfin la famille s’établit.

En 1940, à ses 20 ans il est requis pour les Chantiers de la Jeunesse qu’il va effectuer à Gonfaron dans le Var. Il n’y a plus de service militaire.

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Sur la photo, Fernand Fenoglio est le deuxième à gauche, marqué d’une croix. Qui sont ses compagnons ? Que faisaient-ils ? Peut-être du travail forestier ?

Il est libéré de ce chantier le 15 octobre 1941, rejoins sa famille, reprends son métier de coiffeur, et au cours d’un bal de quartier il rencontre une charmante jeune fille qui deviendra, plus tard, ma mère.

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Attestation de rapatrié

Le 18 mars 1943 il est requis pour le STO (Service du Travail Obligatoire). Il s’y attendait, depuis quelque temps.

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Ordre d’affectation STO

Il ne veut pas partir travailler en Allemagne, et songe vraiment à se cacher, peut-être le Maquis pourquoi pas, mais son père le menace, lui fait du chantage sur les représailles sur la famille.

Son père n’était pas une personne bienveillante, manière polie de ne pas dire plus.

Le 19 mars 1943 il est affecté à Wiesbaden, en Allemagne, comme coiffeur, où il arrive le 22 mars 1943.

Il est libéré le 15 avril 1945 et revient à Nice, sale, affamé, couvert de poux.

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Carte de rapatrié recto-verso

Les rares fois où mes sœurs ou mon frère, ou moi lui posions des questions nous avions toujours la même réponse : « c’était très dur ». Il n’a jamais voulu en dire plus.

De son séjour à Wiesbaden il a gardé longtemps une amitié sincère pour son compagnon d’infortune, un certain Jean Crétin, originaire d’Arbois dans le Doubs.

Qu’y avait-il à Wiesbaden ? un camp de prisonniers ? Un camp de travail ? Une usine d’armement ?

Je ne sais pas, et je voudrais bien savoir.

J’ai cherché dans les sites spécialisés, j’ai interrogé les archives, et je n’ai rien trouvé, peut-être je n’ai pas cherché là où il faut.

Qui pourra m’aider ? Je n’ai aucun document hors la photo et les cartes ici publiées, et mes frères et sœurs non plus.

Après son retour à la vie, il se marie le 11 août 1945 à Nice. 6 enfants naîtront, dont je suis le second. Il sera membre du « Comité de Rattachement de Tende et La Brigue à la France ». Il militera toute sa vie pour la Paix.

En 1953 il changera de métier et sera maçon, et ce métier le rendra plus heureux.

Fernand Fenoglio est décédé le 9 septembre 1988, la veille de son 68e anniversaire.

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16 Messages

  • Qu’y avait-il à Wiesbaden en 1940/1945 ? 26 novembre 19:32, par michel baumgarth

    Barthélémy, bonjour,

    Je vous signale l’existence de ce livre fort intéressant :
    Patrice ARNAUD : "les STO -histoire des français requis en Allemagne nazie "- CNRS éditions, éditions BIBLIS -2010 réédition 2014- 797 pages-

    Cordialement,
    Michel BAUMGARTH

    Répondre à ce message

  • Qu’y avait-il à Wiesbaden en 1940/1945 ? 23 novembre 20:53, par Isabelle Chevallier

    Bonsoir Barthélémy,

    votre père a du vivre l’enfer à l’époque : la faim, la peur, peut-être témoin de choses atroces... Peut-être a-t-il voulu vous protéger en ne parlant pas, peut-être pensait-il qu’il ne pouvait vraiment échanger qu’avec des personnes ayant vécu ce qu’il avait vécu. J’en veux pour preuve l’amitié qui l’unissait à Jean Crétin. Vous dites qu’ils sont restés longtemps amis. Avez-vous peut-être les contacts de ce monsieur ou du moins de ses enfants ? Peut-être leur a-t-il parlé de ces années à Wiesbaden ?

    Cela semble important pour vous de savoir ce qu’a vécu votre père à Wiesbaden. Si vous n’arrivez pas à obtenir les informations qui vous tiennent à coeur, dites-vous qu’ainsi la volonté de votre père que vous n’en sachiez rien aura été respectée. J’espère que ça vous aidera.

    cordialement,
    Isabelle

    Répondre à ce message

  • Qu’y avait-il à Wiesbaden en 1940/1945 ? 23 novembre 16:34, par Patricia Perret Billebaud

    Bonjour,
    Voici un article intéressant sur le travail forcé à Wiesbaden.https://www.wiesbaden.de/microsite/stadtlexikon/a-z/zwangsarbeiter-im-zweiten-weltkrieg.php
    Wiesbaden a été souvent bombardé par les alliés en 1943-1945, Les allemands pouvaient se réfugier dans leurs bunkers mais les travailleurs étrangers n’avaient aucun abri.
    Encore un article concernant un camp pour déportés français travaillant à Wiesbaden :
    https://www.lagis-hessen.de/de/subjects/idrec/sn/nstopo/id/2101
    N’avez-vous pas de documents allemands ?
    Cordialement
    Patricia Perret

    Répondre à ce message

  • Qu’y avait-il à Wiesbaden en 1940/1945 ? 23 novembre 15:08, par Catherine Giroud

    le camp numéro 46 correspond à celui du Cannet des Maures (Var) ;
    extrait de la liste des journaux des chantiers ;
    (source : 425 J 4, AD26)

    Répondre à ce message

  • Zwangsarbeit in Wiesbaden 22 novembre 23:09, par Lucila GRAU

    Une recherche sur les camps de travail forcé à Wiesbaden a été publiée. Publiée en allemand en 2003. (20, 90 e)
    Tapez "Zwangsarbeiter in Wiesbaden"
    Autre article, traduit en français, qui explicite bien les conditions de vie des STO :
    Paragraphes 3 et 4, en particulier...

    « Canaille criminelle »,
    Travailleurs forcés et prisonniers de guerre à Wiesbaden

    HLZ 3/2015 : il y a 70 ans – fin de la guerre en Hesse

    2 mars 2015
    La liste est extrêmement longue : entre avril et novembre 1945, la police de Wiesbaden a enregistré plus d’un millier de crimes que les Polonais seuls auraient commis : incendies criminels, innombrables cambriolages, attaques de gangs, vols graves, viols et blessures corporelles, pillages, attaques de voitures. et des vols de vélos, des détournements de fonds et plus d’une douzaine de meurtres et bien d’autres encore. Ces rapports ont été méticuleusement rassemblés puis archivés dans les archives de la ville de Wiesbaden. La police a également compilé une série de statistiques détaillant les crimes (présumés) commis par ce groupe de personnes, originaires en grande partie des pays d’Europe de l’Est. Le message était clair et sans équivoque : les Polonais sont des criminels, tout comme d’autres groupes d’étrangers qui se trouvaient – ​​encore – à Wiesbaden.

    Cette situation soulève plusieurs questions : comment ces personnes « criminelles » sont-elles réellement arrivées à Wiesbaden ? Pourquoi ont-ils développé ces énergies criminelles inhabituelles et distinctes ? Pourquoi la police et ses informateurs ont-ils pris la peine de signaler ces cas, de les documenter avec précision et de les évaluer statistiquement ?

    Il est relativement facile de répondre aux deux premières questions : pendant la Seconde Guerre mondiale, environ 10 000 travailleurs forcés et prisonniers de guerre étrangers vivaient à Wiesbaden, qui étaient contraints à un travail d’esclave et devaient vivre et travailler dans des conditions indescriptibles. Ils occupèrent les emplois des hommes enrôlés dans la Wehrmacht, emplois principalement dans l’industrie, dans l’agriculture mais aussi dans les ménages privés ou les institutions municipales et ecclésiales.

    Ces travailleurs forcés n’avaient aucun droit et étaient arbitrairement punis durement, voire tués pour les raisons les plus insignifiantes. Lorsque les troupes américaines approchèrent de la ville au printemps 1945, leurs maîtres s’enfuirent et les travailleurs forcés - qui avaient eux aussi souvent fui - durent chercher un endroit où se cacher et trouver de quoi manger.

    Les personnes déplacées ont été barricadées

    Lorsque les Américains occupèrent la ville, ces anciens travailleurs forcés, aujourd’hui appelés personnes déplacées, étaient hébergés dans l’ancienne caserne Gersdorff (plus tard : Camp Lindsay, aujourd’hui Quartier européen). Cependant, les Américains étaient à peine capables de fournir le moindre soin médical, des vêtements ou de la nourriture à plus de 7 000, et parfois même à 11 000 personnes complètement démunies. Ils ne pouvaient espérer aucun soutien de la part de la population allemande ; au contraire, ces personnes étaient traitées non seulement avec le plus grand mépris, mais aussi avec méfiance et hostilité ouverte.

    Sous le régime nazi, les travailleurs forcés étaient séparés aussi nettement que possible de la population civile. De plus, le régime nazi avait réussi à établir une image spécifique de ces travailleurs forcés. L’historien Sven Keller déclare :

    « Rendre les "étrangers" responsables du crime, du chaos et de l’effondrement de l’ordre n’était pas seulement une explication simple et évidente pour le régime nazi et ses représentants - cette attribution leur permettait surtout de maintenir leur propre vision du monde en délinquant non moins les délinquants disculpés. « camarades nationaux » et ont contribué à dissimuler les signes internes de désintégration de la « communauté nationale ». Le régime nazi a placé les travailleurs de Pologne et d’Union soviétique en particulier aux niveaux les plus bas de la hiérarchie d’approvisionnement, tout en les craignant et en les traitant radicalement comme les protagonistes les plus importants de scénarios de menaces internes. Dans le chaos des dernières semaines de la guerre, ce mélange a forcé de nombreux « travailleurs étrangers » à recourir à des crimes d’urgence et de survie, sans aucune alternative, tandis qu’en même temps le seuil d’inhibition envers les crimes du marché noir, des biens et du pillage tombait parmi les autres. Population allemande et membres de la Wehrmacht. La criminalité très réelle et les divers scénarios de menace posés par la guerre et la défaite étaient liés aux stéréotypes raciaux et à la peur des étrangers, qui étaient dès le début liés au déploiement d’étrangers. Ils avaient été fomentés à des fins de propagande et fonctionnalisés afin de garantir la distance idéologiquement souhaitée entre les « camarades nationaux » et leurs « ennemis raciaux » (Sven Keller, p. 297).
    Ces schémas de pensée et de comportement sont restés efficaces en fin de compte. de la guerre et de l’après-guerre, ce qui a conduit à considérer les étrangers, les travailleurs forcés, comme de dangereux sujets criminels.

    Secours individuel et collectif

    Revenons à la question posée au début : pourquoi de nombreux citoyens de Wiesbaden ont-ils porté plainte (fondées ou non) dans l’immédiat après-guerre contre d’anciens travailleurs forcés, désormais entassés dans des casernes dans les conditions les plus déplorables et attendant d’être rapatriés dans leur pays d’origine ? pays d’origine ? La criminalité était un phénomène très répandu au cours des derniers mois de la guerre et de l’après-guerre. Si l’on pointait du doigt les anciens travailleurs forcés ou les personnes déplacées, cela pourrait servir à apporter un soulagement individuel et collectif :

    La crainte suscitée par le régime nazi à l’égard des étrangers dangereux semblait justifiée. Ils n’étaient pas dupes de la propagande, mais les travailleurs forcés étaient « en réalité » des criminels.
    Vous détournez l’attention de votre propre comportement passé en tant que complice ou spectateur et de vos propres pratiques souvent criminelles du présent.

    Leur propre culpabilité – y compris envers les travailleurs forcés – était soit justifiée, soit au moins relativisée.

    La responsabilité du sort brutal des travailleurs forcés sous le « Troisième Reich » et même dans la période d’après-guerre leur a été imputée : ces personnes ne méritaient pas mieux. Le régime nazi aurait traité ces sujets criminels durement, mais pas de manière complètement inappropriée. Cela a non seulement servi à relativiser les crimes nazis contre ces personnes, mais aussi à exonérer l’individu de son manque de solidarité avec ces personnes privées de leurs droits.

    En 1953, la loi fédérale sur l’indemnisation est entrée en vigueur. Il excluait de ses avantages ceux qui vivaient à l’étranger et ceux qui n’étaient pas persécutés racialement ou politiquement. Dans l’accord de Londres sur la dette, conclu au même moment, la République fédérale considérait l’indemnisation des travailleurs forcés comme faisant partie des « demandes de réparation », qui étaient reportées à un traité de paix ultérieur.

    Des millions de travailleurs forcés sans compensation

    Des millions de travailleurs forcés n’ont reçu de la République fédérale que très tard - au début du XXIe siècle - une compensation symbolique d’environ 2 500 euros par habitant - ce qui était bien sûr disproportionné par rapport aux profits qu’ils avaient permis à l’industrie allemande. Au cours des premières décennies qui ont suivi 1945, le sort de ces victimes n’a fait l’objet d’aucun débat journalistique, politique ou scientifique, mais a plutôt été collectivement ignoré. Et les gens étaient heureux quand cette « populace » avait enfin disparu.

    Dr. Hartmann Wunderer

    L’auteur est auteur de manuels et professeur principal au lycée Mosbacher Berg de Wiesbaden.

    Références littéraires

    Hedwig Brüchert : Travail forcé à Wiesbaden. Le recours au travail forcé dans l’économie de guerre de Wiesbaden de 1939 à 1945, Wiesbaden 2003.

    Ulrich Herbert : Travailleurs étrangers. Politique et pratique de « l’utilisation des étrangers » dans l’économie de guerre du Troisième Reich, Bonn 1999.

    Sven Keller : La communauté nationale à la fin. Société et violence 1944/45, Munich 2013.

    Ian Kershaw : La fin. Combattez jusqu’au bout. Allemagne nazie 1944/45, Munich 2011.
    Archives de la ville de Wiesbaden : y compris les fonds suivants : WI/3 2179. Gestion policière, n° 2111. WI/3-40.

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  • Qu’y avait-il à Wiesbaden en 1940/1945 ? 22 novembre 11:48, par martine hautot

    trouvé sur geneawiki :

    "Certains des kommandos de travail installés dans les villes furent logés dans des bâtiments de type écoles et hangars, mais la plupart étaient dans des baraques clôturées parfois de fil de fer barbelé "

    trés peu de nourriture et de vêtements

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  • Qu’y avait-il à Wiesbaden en 1940/1945 ? 22 novembre 11:45, par CHARON Bernard

    Je crois que j’ai dit une grosse bêtise. Pas de Wiesbaden en France. Je peux parler de Wiesbaden, ville choisie par le Reich nazi pour y installer une commission permanente chargée de contrôler l’application de la signature du 22 juin 40 à Rethondes.
    Devant partir immédiatement à un rendez-vous médical à une trentaine de kilomètres de mon domicile, j’arrête là et poursuivrai demain. Merci. B.

    Répondre à ce message

  • Qu’y avait-il à Wiesbaden en 1940/1945 ? 22 novembre 11:28, par martine hautot

    Bonjour,

    Les requis du STO n’étaient pas en principe dans les stalags où vivaient les prisonniers de guerre ,ils étaient logés dans des camps de travailleurs , ces camps ne me semblent pas avoir été répertoriés,la ville
    de Wiesbaden étant industrielle ,ceux qui étaient affectés dans cette ville travaillaient souvent dans les usines pour l’effort de guerre .Votre père disait que c’était trés dur , l’article cité par Gérard Audet mentionne de nombreux bombardements.Peut-être pourrez-vous en savoir plus avec l’ Arolsen

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  • Qu’y avait-il à Wiesbaden en 1940/1945 ? 22 novembre 10:23, par Audet Gérard

    Voici la traduction de l’article Seconde guerre mondiale dans les archives de Wiesbaden
    https://www.wiesbaden.de/microsite/stadtlexikon/a-z/zweiter-weltkrieg.php

    "Lorsque les nationaux-socialistes arrivent au pouvoir, Wiesbaden redevient un site militaire : en octobre 1936, le commandement général du XII. Le corps d’armée et le troisième bataillon du 38e régiment d’infanterie arrivent à Wiesbaden. La « Caserne Ochamps » a été inaugurée en décembre 1937 sur l’ancienne place d’armes de la Schiersteiner Strasse. D’autres casernes comme le Réduit ont également été réactivées et agrandies pour accueillir de nouvelles unités. En 1936, la Luftwaffe agrandit l’aéroport d’Erbenheim pour en faire une base aérienne. Peu de temps après son arrivée au pouvoir en 1933, le régime commença à se préparer à une future guerre aérienne.

    Un bureau central d’organisation de la défense aérienne civile a été créé au 24 Dotzheimer Strasse. Peu de temps après l’attaque contre la Pologne, outre un bunker souterrain, un bunker de grande hauteur a été construit sur le site d’un terrain de sport près des sources de la Kaiser-Friedrich-Platz et du système de tunnels de la Coulinstrasse qui avait été transformé en bunker. dans l’actuel Friedrich-Ebert-Allee 8. En mai 1940, un autre abri antiaérien temporaire pouvant accueillir 1 400 personnes fut construit à proximité immédiate du Kurhaus. Au cours de la mobilisation, la plupart des bâtiments scolaires ont été confisqués et les salles de sport transformées en entrepôts de nourriture ; Entre 1941 et 1944, un enseignement régulier n’était possible qu’au prix de gros efforts.

    Les hôpitaux municipaux et les établissements sociaux ont été transformés en hôpitaux ou pour soigner les victimes de la guerre. Au début de la guerre, l’Office des dommages de guerre, depuis 1942 appelé Office de la Wehrmacht et des dommages de guerre, a été créé. Les grands hôtels furent temporairement repris entièrement par l’armée et son administration. Les campagnes de collecte de fonds pour la Wehrmacht et les institutions sociales telles que la Croix-Rouge étaient destinées à contribuer au financement de la guerre et des dépenses associées. La semaine de 60 heures n’a été introduite qu’en septembre 1944.

    Afin d’assurer l’approvisionnement des habitants et d’éviter des goulots d’étranglement comme ceux de la Première Guerre mondiale, l’administration délivre le 28 août 1939 des cartes de rationnement et réorganise l’approvisionnement en carburant. Le 24 septembre La deuxième période d’attribution a commencé, au cours de laquelle des biens de consommation supplémentaires ont été réglementés avec des cartes de pain et de savon. En novembre, des cartes vestimentaires ont été introduites et la production de saucisses de longue conservation, de jambon et de viande en conserve a été arrêtée pour assurer l’approvisionnement en viande. Le montant de l’allocation est resté constamment élevé, à plus de 2 000 kilocalories par habitant et par jour, jusqu’en 1944. L’offre culturelle du théâtre national et de l’orchestre thermal a également pu être maintenue jusqu’à la fin de 1944. Mais depuis 1944, seules les pommes de terre étaient autorisées à pousser dans les jardins. En septembre, la ration hebdomadaire de pain a été réduite de 200 g.

    Il n’y a eu pratiquement aucun goulet d’étranglement dans l’approvisionnement en carburant au cours des deux premières années de la guerre, la demande pouvant être satisfaite grâce à ses propres réserves et à l’exploitation des territoires occupés. La pénurie de charbon provoquée par le rationnement jusqu’en 1944 a été compensée par d’importantes mesures de réduction des coûts au cours desquelles les habitants ont été formés par l’administration municipale. Ce n’est qu’à l’automne 1944 que l’administration municipale décide de commencer l’exploitation forestière. Les forestiers ont attribué des arbres aux citoyens rue par rue afin de remplacer le manque de charbon par du bois.

    La circulation des bus est devenue chaque année plus difficile. Les bus circulaient, entre autres, au gaz de ville, qui se trouvait dans des conteneurs sur le toit du véhicule ; Des femmes étaient employées comme chefs d’orchestre afin de maintenir les opérations. En raison des bombardements croissants, à partir de 1944, il n’était plus possible d’avoir un système de transports publics locaux réglementé comme en temps de paix. Les premières restrictions du trafic longue distance sont dues à l’annulation des trains D et express à partir de juin 1944.

    Les combats de la guerre ne laissent pas Wiesbaden indemne ; entre août 1940 et mars 1945, la ville est attaquée par les bombardiers alliés pendant 66 jours. Le 29 novembre 1940, les premiers tirs aériens furent signalés sur les rives du Rhin, sur l’Erbenheimer Straße et sur le bureau de l’équipement militaire à Kastel. Les premiers décès ont eu lieu après un raid aérien du 6 mai 1941 sur la Fritz-Kalle-Strasse. Les bombes tombées le 12 août 1942 ont touché l’usine de production Glyco-Metallwerke ainsi que diverses installations de la Wehrmacht. La première attaque majeure contre Wiesbaden eut lieu le 17 septembre 1942, au cours de laquelle, entre autres, les cimenteries Dyckerhoff et Söhne furent touchées. Il faudra attendre le 4 octobre 1943 pour que des unités américaines participent aux raids aériens. De janvier à août 1944, les attaques contre les zones industrielles et résidentielles devinrent plus fréquentes.

    La période allant de septembre 1944 jusqu’à la libération de la ville est considérée comme la véritable guerre de bombardement de Wiesbaden, au cours de laquelle de nombreux citoyens ont perdu la vie. Le 13 septembre 1944, une attaque massive sur les voies ferrées restreint considérablement le trafic ferroviaire. Six jours plus tard, les usines chimiques de Kalle, l’usine chimique Albert et la cimenterie Dyckerhoff, entre autres, ont été gravement touchées. 50 personnes ont été victimes de cette attaque. En raison des destructions matérielles, la production de ciment a chuté de 50 %. Le 4 décembre 1944, le site de la gare de Wiesbaden-Ost est si gravement endommagé que l’exploitation ferroviaire doit être interrompue pendant une semaine. Dans la période qui suivit, les hauts dirigeants des SS et de la police déplacèrent leurs bureaux hors de la ville vers des quartiers alternatifs sûrs à l’orée de la forêt, aménagés par les prisonniers du camp spécial SS de Hinzert. Lors d’attaques violentes le 8 février. et le 28 juillet 1944, un total de 1 479 victimes aériennes sont recensées.

    Environ 18 % de la surface habitable de Wiesbaden, Kastel, Amöneburg et Kostheim a été détruite. L’attentat à la bombe le plus violent de la nuit du 2 au 3 février 1945 a fait 570 morts et 28 000 habitants ont perdu leur maison. Le quartier thermal a été particulièrement touché. Le Paulinenschlösschen, tout comme le parc thermal, la maison thermale et le théâtre, l’hôtel Vier Saisonen, l’église du marché, le palais de la ville, la mairie et la préfecture de police, ont été gravement touchés. Les conduites d’eau, de gaz et d’électricité n’étaient pas entièrement réparées en octobre 1945. L’impact direct d’une mine aérienne sur le lycée situé à côté de l’église Markt sur la Schlossplatz et l’effondrement qui a suivi se sont révélés être un piège mortel pour de nombreux habitants de Wiesbaden qui avaient utilisé l’édifice massif comme abri anti-aérien. Le château de Biebrich a également subi de graves dommages peu avant la fin de la guerre. Le pavillon de chasse de Platte fut volontairement détruit en février 1945 car une position de défense anti-aérienne y était stationnée. En plus de ces frappes alliées, des avions d’attaque allemands furent occasionnellement abattus. Le 8 novembre 1944, un chasseur-bombardier américain est abattu par la défense aérienne de Wiesbaden. Le pilote a réussi à s’échapper grâce à un parachute et a finalement été arrêté. Un autre pilote de l’US Air Force abattu fut victime du vigilance d’une foule en colère à Delkenheim le 30 décembre 1944. À la fin de la guerre, environ 30 % des bâtiments de Wiesbaden furent détruits.

    Le 28 mars 1945, la Seconde Guerre mondiale se termine à Wiesbaden avec l’invasion des troupes américaines. L’Ordre dit de Néron du Gauleiter Jacob Sprenger et du maire Felix Piékarski, émis le 25 mars peu avant sa fuite de Wiesbaden. avait appelé à l’évacuation de la ville et à la destruction de ses infrastructures, le dernier commandant de la ville, le colonel Wilhelm Karl Zierenberg, ainsi que les autres fonctionnaires administratifs Fritz Reeg, Christian Bücher et le Dr. Carl Stempelmann. Cela a empêché de nouvelles destructions et démantèlements. Le premier échevin et trésorier de la ville, le Dr. Gustav Heß, contrairement aux ordres de l’armée et du parti, remit la ville aux Américains. En signe de reddition pacifique, le drapeau blanc fut hissé sur le bunker du musée le 28 mars 1945 à 5h45."

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  • Qu’y avait-il à Wiesbaden en 1940/1945 ? 22 novembre 10:13, par TARLET

    Bonjour,
    Votre père est répertorié sur le site AROLSEN Archives, nommées jusqu’en 2019 Service International de Recherches (anglais International Tracing Service - ITS). C’est un centre de documentation, d’information et de recherche sur la persécution national-socialiste, le travail forcé et la Shoah, siégeant dans la ville hessoise de Bad Arolsen en Allemagne.
    En faisant une recherche par le nom FENOGLIO, vous trouverez votre père qui est dans la liste.
    Le lien : https://collections.arolsen-archives.org/en/search/person/

    Répondre à ce message

  • Qu’y avait-il à Wiesbaden en 1940/1945 ? 22 novembre 08:55, par Vanwelkenhuyzen

    Je complète ma réponse : Il y avait aussi le "Reserve Lazarett" d’Eppenheim , ville au sud de Wiesbaden. Cet hôpital de réserve accueillait des prisonniers de guerre de 1941 à 45..

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  • Qu’y avait-il à Wiesbaden en 1940/1945 ? 22 novembre 08:45, par Vanwelkenhuyzen

    Bonjour. Je sais qu’il y avait deux camps de prisonniers aux environs de Wiesbaden (stalags).

    Répondre à ce message

  • Qu’y avait-il à Wiesbaden en 1940/1945 ? 22 novembre 08:27, par Suzanne

    Bonjour,
    Il faudrait faire une demande de dossier à Caen à "la Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains". Il vous faut communiquer ses nom, prénoms, date et lieu de naissance. Simplement. Chaque famille de France a un dossier la-bas, dit-ils....
    Bonne demande

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  • Wiesbaden 22 novembre 08:21, par CHARON Bernard

    Wiesbaden en Allemagne ?... ou en France ?
    Si c’est en France, le "c’était très dur" s’explique car cette ville a été de très nombreuses fois bombardée par l’aviation alliée.
    Cordialement.
    Bernard Charon

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    • Wiesbaden 22 novembre 09:40, par Franck JUIN

      Bonjour,

      Pouvez-vous donner plus d’informations sur cette ville française aussi nommée "Wiesbaden" et sa localisation ? Car je ne la trouve pas.

      Merci.

      Cordialement,

      Franck Juin

      Répondre à ce message

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