Mon père Fernand FENOGLIO est né le 10 septembre 1920 à Tende, Alpes Maritimes, (en territoire italien à ce moment-là) et naturalisé français avec sa famille par décret le 25 août 1929. Son enfance se déroule sans trop de difficulté malgré de nombreux déménagements entre Tende, Badalucco (Italie), Tende à nouveau, Antibes, Nice à plusieurs adresses, Bouyon (Alpes Maritimes) et à nouveau Nice ou enfin la famille s’établit.
En 1940, à ses 20 ans il est requis pour les Chantiers de la Jeunesse qu’il va effectuer à Gonfaron dans le Var. Il n’y a plus de service militaire.
Sur la photo, Fernand Fenoglio est le deuxième à gauche, marqué d’une croix. Qui sont ses compagnons ? Que faisaient-ils ? Peut-être du travail forestier ?
Il est libéré de ce chantier le 15 octobre 1941, rejoins sa famille, reprends son métier de coiffeur, et au cours d’un bal de quartier il rencontre une charmante jeune fille qui deviendra, plus tard, ma mère.
- Attestation de rapatrié
Le 18 mars 1943 il est requis pour le STO (Service du Travail Obligatoire). Il s’y attendait, depuis quelque temps.
- Ordre d’affectation STO
Il ne veut pas partir travailler en Allemagne, et songe vraiment à se cacher, peut-être le Maquis pourquoi pas, mais son père le menace, lui fait du chantage sur les représailles sur la famille.
Son père n’était pas une personne bienveillante, manière polie de ne pas dire plus.
Le 19 mars 1943 il est affecté à Wiesbaden, en Allemagne, comme coiffeur, où il arrive le 22 mars 1943.
Il est libéré le 15 avril 1945 et revient à Nice, sale, affamé, couvert de poux.
- Carte de rapatrié recto-verso
Les rares fois où mes sœurs ou mon frère, ou moi lui posions des questions nous avions toujours la même réponse : « c’était très dur ». Il n’a jamais voulu en dire plus.
De son séjour à Wiesbaden il a gardé longtemps une amitié sincère pour son compagnon d’infortune, un certain Jean Crétin, originaire d’Arbois dans le Doubs.
Qu’y avait-il à Wiesbaden ? un camp de prisonniers ? Un camp de travail ? Une usine d’armement ?
Je ne sais pas, et je voudrais bien savoir.
J’ai cherché dans les sites spécialisés, j’ai interrogé les archives, et je n’ai rien trouvé, peut-être je n’ai pas cherché là où il faut.
Qui pourra m’aider ? Je n’ai aucun document hors la photo et les cartes ici publiées, et mes frères et sœurs non plus.
Après son retour à la vie, il se marie le 11 août 1945 à Nice. 6 enfants naîtront, dont je suis le second. Il sera membre du « Comité de Rattachement de Tende et La Brigue à la France ». Il militera toute sa vie pour la Paix.
En 1953 il changera de métier et sera maçon, et ce métier le rendra plus heureux.
Fernand Fenoglio est décédé le 9 septembre 1988, la veille de son 68e anniversaire.