Breton du Finistère sud (Pont-Aven), retraité, je passe l’essentiel de mon temps, comme beaucoup d’autres, à mener des recherches historiques et généalogiques, et parfois, vous le savez bien, le cheminement de prospection est particulièrement ardu et frustrant, le cas pour lequel je demande ici de l’aide en est l’illustration… Mais, dans un même temps, face à cette « forme d’adversité », malgré les difficultés du collectage, du recueil des informations, puis à celles de leur traduction en termes « généalogico-historiques », se développe en moi quelque chose comme « une excitante abnégation constructive »… Je vous propose ici de contribuer à l’une de mes recherches, à savoir l’établissement de l’état civil des membres de la famille Rannou pour lesquels je vais ci-dessous vous présenter les seuls éléments dont je dispose actuellement. Dans cette histoire familiale, qui a pour point de départ une simple photo de presse, de nombreuses autres « « aventures de vie » se croisent, un peu « comme si Michelle Rannou rayonnait »… Vous comprendrez mieux mon allusion en lisant la petite présentation qui suit !!
Il y a quelques mois j’ai été sollicité par Mr Guy Jouteux, actif animateur-chercheur du Musée de l’île bouchard/Musée ATP du Bouchardais (37220) et président de l’association « Les amis du musée du Bouchardais ». En Août 2017 le Musée du Bouchardais a organisé une belle exposition sur « Le Train de la Reconnaissance Française »… Dans ce cadre Guy Jouteux cherchait (et cherche encore !!) à en savoir plus sur une enfant apparaissant sur une photo de presse illustrant un article publié le 06/01/1949 dans « Notre métier », (journal ancêtre de « La vie du rail »), et repris par « Historail » de juillet 2009. Cet article présentait un événement fort de l’époque, le lancement officiel, depuis une gare parisienne, du « Train de la Reconnaissance Française » vers son embarquement au Havre sur le Cargo Magellan affrété pour New York… Selon le journaliste de « Notre métier » l’enfant, une petite fille, Michelle Rannou, avait été, je cite : choisie symboliquement pour avoir été, deux ans plus tôt, opérée d’une maladie du cœur à Baltimore »… Michelle, portée par son père Francis Rannou, avait alors 9 ans… Le fol espoir de Guy Jouteux étant de parvenir à entrer en contact avec des membres de cette famille, vraisemblablement d’origine bretonne, et ainsi d’obtenir un éventuel témoignage « vivant » de l’évènement franco-américain, il a donc prospecté des généalogistes amateurs, notamment ceux adhérents à Généanet, et a ainsi découvert mon arbre généalogique (flegarrec1). Si effectivement j’ai de nombreux Rannou dans les deux branches de mon ascendance, y compris les cousinages, je ne suis pas parvenu à établir un lien avec la famille ciblée ici. Mais je me suis pris au jeu, avec aussi ce fol espoir contagieux de réaliser un « Cousinage à la mode Bretonne » (dont je rappelle qu’il est une spécificité unique en France !!)… Voici donc ci-dessous, ce qui, à ce jour, résulte de ma prospection à partir de la fameuse simple photo de presse.
A noter qu’il existe une minuscule vidéo de 27 secondes dans les archives de l’INA où l’on voit la petite Michelle donner le départ du train (merci de cliquer sur l’image ci-dessous pour voir la vidéo sur le site de l’INA) :
- Cette photo de presse a été prise à Paris, le 06/01/1949, lors du départ du "Train de la Reconnaissance Française"... Michelle Rannou avait alors 9 ou 10 ans. Elle est portée par son père Francis. Nous ne connaissons pas avec certitude les autres personnages...
Michelle Rannou, atteinte d’une « Cyanose de la Tétralogie de Fallot », ou maladie des « Enfants bleus », appelée aujourd’hui « Cardiopathie Cyanogène », est l’un des 3 ou 4 premiers enfants français opérés par le célèbre professeur-chirurgien Alfred Blalock (1899-1964) au Johns Hopkins Hôpital de Baltimore (USA)… Cette opération cardiologique avait été rendue possible en Août 1947 grâce à la solidarité des personnels SNCF via son service social et à la collaboration d’Air France qui avait pris en charge le voyage aller-retour et le séjour du père et de sa fille. Il convient de souligner qu’un tel type de voyage implique une « médicalisation » d’un avion climatisé… Je pense que le voyage retour s’est fait par paquebot… Selon une déclaration de Francis Rannou dans la presse française, lors de l’exode de 1940 la famille résidait à Luchon, Michelle avait alors 10 mois… Selon la presse française Michelle Rannou avait 8 ans lors de l’opération chirurgicale… Je suppose donc qu’elle est née entre 1939 et 1940 ?!... Le lieu de naissance est encore inconnu.
Francis Rannou, son père, était alors agent SNCF de la région du Sud-Est, électricien, chef ouvrier V.B au service de l’électrification de la ligne Paris-Lyon… Sur l’un des deux cartons de carrière communiqué par le service Archives du Personnel de Béziers, il s’est engagé dans l’armée le 04/05/1932 par D .A 507, R.C ( ??), Classe de Recrutement 1934 (Armée ?, SNCF ?), Recrutement d’origine Laval (37 ?, 53 ?), libéré de l’armée le 03/11/1933, comme Caporal S.A (?), affecté spécial 2/30 (?), Classe de Mobilisation 1930 (Armée ?, SNCF ?), Matricule 61 (Armée ?, SNCF, ?) … Ici les points d’interrogation signifient des incertitudes sur le rattachement… Le 18/04/1943 il a bénéficié d’une gratification exceptionnelle de 100 Frs, suite au bombardement d’un train le 19/04/194... ( ?) sur la ligne Paris-Rennes… Francis Rannou a été réformé de la SNCF le 01/08/1957, il avait débuté sa carrière comme ouvrier de 1re classe en Juin 1936 (il avait donc entre 19 et 23 ans à l’embauche ?), ce qui donne 21 années de carrière SNCF. Suivant ce carton deux Classes (mobilisation/recrutement) sont donc à considérer ici : 2) 1930, donc naissance vers 1910 ; 2) 1934, donc naissance vers 1914… Aucune information sur le lieu de naissance… Sur le même carton j’ai relevé une adresse à Paris, 75013, 44 rue Damesne… et, dans un article de la presse américaine, j’ai noté une remarque d’un journaliste sur « Michelle Rannou, la petite parisienne… ». Cette famille Rannou a donc aussi résidé un temps dans cette zone géographique (Paris, petite et/ou grande banlieue ??)…
Le nom de jeune fille d’Odette Rannou, la maman, m’est inconnu, je ne sais rien de son état civil, hormis son décès selon ce qui suit… Par une prétendue indiscrétion d’une archiviste SNCF j’ai appris qu’Odette Rannou bénéficiait d’une Pension de Reversion SNCF. Cette Pension de Reversion s’est éteinte en 2015, année qui doit correspondre a son décès, ce qui signifie qu’il n’y avait alors plus aucun bénéficiaire… Ce qui indique par extension que, si cette Pension de Reversion était bien en rapport avec la carrière de Francis Rannou et non résultant d’un re-mariage, celui-ci est décédé avant elle… comme aussi leur fille Michelle Rannou !!… Le contenu du dossier de cette Pension de Reversion SNCF n’est pas encore accessible, de plus les règles de confidentialité et droits de consultation limitent le champ des recherches… En extrapolant, puisque l’on suppose la naissance de sa fille Michelle en 1939-1940, on peut considérer, par hypothèse basse, qu’Odette est née aux alentours de 1920-1924 et qu’elle était peut-être mineure, entre 16-20 ans, à la naissance de sa fille !! Mais l’hypothèse n’est pas LA vérité !!
Vous l’aurez compris, a ce stade je ne connais toujours pas les états civils de Francis Rannou, Odette sa femme, Michelle, leur fille… le dossier généalogique de cette famille est donc totalement bloqué !!
De 1946 à 1948, sauf erreur, seulement 3 à 4 opérations de la « Cyanose de la Tétralogie de Fallot » ont été réalisées aux USA sur des enfants français par le professeur Blalock et son équipe. De telles opérations en chirurgie cardio-vasculaire ne pouvant être réalisées qu’après une préparation médicale minutieusement adaptée conduite par des spécialistes, et puisqu’en France, à cette époque, seules quelques équipes et établissements en étaient capables, compte tenu aussi du lieu de résidence supposée de la famille Rannou, je considère, sans aucune certitude, que le Pré-opératoire et le Post-opératoire ont été dirigés par l’Hôpital des enfants malades de Paris (AP-HP) en collaboration avec l’équipe médicale d’Alfred Blalock… Qui étaient les médecins français concernés ?? De même, le voyage par avion Air France jusqu’à Baltimore a nécessairement été encadré par une équipe médicale d’assistance. Je ne sais rien sur ces personnels dévoués, médecins, infirmières et techniciens ! Il importe ici encore de les identifier… Aussi, il y a quelques semaines j’ai adressé un courriel au Service des Archives de l’AP-HP à Paris, et pareillement au Service des Archives d’Air France… A noter que le voyage retour se faisait généralement par paquebot, en 10 jours environ, en-a-t-il été de même pour Michelle et son père, « ce que je crois mais ne sais pas », cela reste encore à découvrir !!??
Au fil de mes recherches j’ai collecté et relevé quelques communications de divers célèbres médecins français lors de différentes séances de l’Académie Nationale de Médecine, ainsi, entre autres : « La cure chirurgicale de la Tetralogie de Fallot. Premier cas Français opéré en Amérique », par MM. les docteurs Julien Huber et Aline Pithon, in Bulletin de l’Académie Nationale de Médecine du 04/03/1947, pp. 155-160. Ces médecins décrivent et détaillent la 1re opération qui a été réalisé à Baltimore sur un enfant français (sans le nommer) le 23/08/1946, à 8h15... ; Bulletin de l’Académie Nationale de Médecine. Séance du 24/06/1947, pp.443-447… ; « Origines et exigences de la chirurgie du cœur », Communication du professeur Paul Santy lors de la séance du 23/02/1954, p. 31, in « Mémoires de l’Académie des sciences, Belles-lettres et Arts de Lyon », Tome 30e, 3e série, 1959. Où l’on découvre que les premières études opératoires de l’équipe A. Blalock-V.T Thomas ont été réalisées sur plus de 4OO chiens… Aucune de ces diverses communications ne donne évidemment le nom des patients, aussi et malgré cela, faute de parvenir à trouver ailleurs les informations recherchées, du moins pour le moment, j’ai l’espoir que les archives médicales m’aideront à débloquer la situation… J’appuie mon raisonnement et mon approche actuelle sur ces consultations en ligne, notamment sur Gallica/BNF…
- Michelle et Francis Rannou, dans The Baltimore Sun, le 22/05/1947.
Comme indiqué ci-dessus l’opération chirurgicale de Michelle Rannou à Baltimore n’a été possible que grace à la solidarité des personnels de la SNCF via son service social, mais, selon Mr Henry Dropsy, Président du Cercle Généalogique des Cheminots, les archives de ce service ont été détruites, et il n’est donc plus possible d’obtenir par ce canal des informations sur le déroulement et les acteurs de cette belle action solidaire… Qui étaient les acteurs de ce service social SNCF ??
On doit à Alfred Blalock l’invention de la technique chirurgicale dite « Shunt de Blalock-Taussig » ou « Blalock-Taussig-Shunt », mise au point en collaboration avec la cardiologue Helen Taussig et le technicien en chirurgie afro-américain Vivien Théodore Thomas pour contrer la « Cyanose de la Tétralogie de Fallot », cette technique est donc palliative. Notez que le nom du technicien en chirurgie, Vivien Théodore Thomas, acteur pourtant essentiel de cette invention chirurgicale a été systématiquement complètement « oublié-zappé » dans l’intitulé. L’histoire de vie de ce maitre technicien est peu ordinaire, petit-fils d’esclave, menuisier en 1929, il est parvenu à développer sa carrière jusqu’au titre de « Docteur Honoris Causa » que lui a accordé, en 1976, l’Université Johns Hopkins. Le 29/11943, lors de la première intervention d’A. Blalock sur un enfant de 18 mois, « l’enfant Bleu » Eilen Saxon, c’est lui qui guide précisément les gestes du devenu célèbre professeur et chirurgien… V.T. Thomas n’avait pas alors l’autorisation d’opérer lui-même, il ne l’a d’ailleurs jamais eu. Il a également été l’un des deux pionniers de l’implantation d’un Défibrilateur automatique chez un patient humain, aux côtés d’un autre afro-américain, Levi. Watkins J.R (1944-2015). Le parcours de vie de V.T.Thomas a été retracé dans un film réalisé en 2004 par Joseph Sargent : « La création de Dieu »…
La recherche sur cette famille est au croisement de nombreuses « histoires de vie », c’est en ce sens que j’écris plus haut « comme si Michelle Rannou rayonnait »… Ainsi, sur la thématique « Train de la Reconnaissance Française », j’ai « rencontré » trois agents SNCF, MM. Dughes, Cetre et Le Gall, sur lesquels je n’ai trouvé aucun écrit alors que, pourtant, ils ont accompagné ce train depuis son départ de la gare parisienne jusqu’à la fin de sa tournée américaine triomphale. Il me semble qu’ils méritent mieux que des entrefilets dans la presse… Sans délaisser les deux autres, concernant Mr Le Gall, vraisemblablement d’origine Bretonne, j’espère obtenir aussi des informations sur sa généalogie. Mais, comme pour les Rannou, je ne dispose d’aucun élément de base pour établir son état civil, idem pour ses deux collègues… Rien aux archives de la SNCF !!! Là encore j’ai besoin d’aide.
- Voici les trois agents SNCF, MM.Dughes, Cetre et Le Gall. Les prénoms sont inconnus... Sur cette photo de presse, qui date de 1949, nous ne savons pas "Qui est qui ??"...
Lorsque l’on parle du « Train de la Reconnaissance Française » il s’agit en fait de 49 wagons dans lesquels ont été chargés des cadeaux et des dons, collectifs ou individuels, collectés dans chaque région de France pour une distribution aux USA, un pour chaque état. A noter que les états d’Alaska et d’Hawaï ne sont devenus les 49 ème et 50 ème états américains qu’en 1959… Un travail de listage exhaustif de ces cadeaux et dons a été réalisé par Laure de Margerie, directrice du Répertoire de la Sculpture Française : info chez frenchsculpture.org .voir également le Musée du Bouchardais !!
Ces wagons ont donc été embarqués, au Havre, sur la Cargo à deux ponts Magellan. Mais ce navire n’étant pas équipé pour recevoir un tel matériel SNCF, il a donc fallu que, sous les ordres du Commandant M.G Icart, le second Raymond Manet, les lieutenants Laboissette (il signe Laboi7) et Hubert Tassin planchent sur un réaménagement des ponts pour l’installation sécurisée de ces wagons (dont la fabrication préalable de maquettes en carton pour estimation !!)… Hormis un court texte je n’ai rien trouvé de probant sur les noms et l’histoire individuelle des marins (officiers et équipage) de ce Cargo qui, eux aussi se sont « défoncés » pour que puisse être réalisée cette opération, la consigne du Commandant M.G Icart étant : « Débrouillez comme vous voulez, mais nous chargerons ces wagons » !! Ce que raconte ce texte donne une idée de l’investissement de ces hommes de la mer… Et là encore des parcours de vie se croisent, puisque les trois agents SNCF ont navigué avec ces marins durant 14 jours et ont collaboré au déchargement des wagons… Depuis l’estuaire de l’Hudson jusqu’au port de New York, la remontée du cargo Magellan fut triomphale… A noter qu’au mât de misaine du Magellan flottait un pavillon sur lequel était brodé un pavillon bleu marine avec au centre une tortue et aux quatre coins les initiales latines I.H.S.V signifiant « In Hoc, Signo Vinci », « Sous ce signe, j’ai vaincu » !! Initiales brodées, lors d’un précédent voyage, par les pensionnaires d’un orphelinat géré par des religieuses à Pondichéry !!! Magnifique !! Ce travail de broderie mérite aussi d’être étudié et raconté !! Arrière-petit-fils, petit fils et fils de marin, je me considère comme obligé d’aller plus loin et d’obtenir la liste nominative de cet équipage afin de tenter la réalisation de liens généalogiques et de leur rendre hommage… comme à toutes celles et ceux qui, directement ou indirectement ont été impliquées dans les diverses actions indiquées dans le présent texte… Evidemment, une fois encore, j’ai le fol espoir de trouver dans l’équipage du Cargo Magellan quelques marins bretons, et, pourquoi pas, des témoins de cette épopée… Votre aide sera une fois de plus bienvenue !!
« Qu’est devenue Michelle Rannou ? Ce texte, volontairement un peu digressif, n’a pas effacé la simple photo de la petite Michelle… Michelle est le point central de mes recherches, mais l’histoire de cette petite parisienne d’origine bretonne rayonne… Si, selon Filae, le nom de famille Rannou est peu populaire en France il est cependant très répandu en Bretagne, en particulier dans le Finistère, suivent les Côtes d’Armor, Paris ( !!), Maine-et-Loire et Loire-Atlantique (qui, comme tout le monde le sait, est en Bretagne !!)… Autant de zones géographiques à prospecter !! Depuis que le fol espoir initial de Guy Jouteux m’a amicalement contaminé je suis désormais centré sur la localisation de la famille Rannou, Francis, Odette et Michelle, sur son extirpation des abysses archivistiques pour la rendre lisible, visible, et éventuellement éclairer plus son histoire… Sauf avis contraire ! De même pour toutes les autres rencontres faite au cours de ce cheminement à travers l’histoire depuis une simple photo de presse… On dit qu’une histoire qui n’a pas d’archives devient une histoire invisible et tombe dans l’oubli… L’histoire de Michelle Rannou est écrite quelque part, morcelée peut-être, mais elle est !! Pour la reconstituer j’ai besoin de votre coopération…
En conclusion de ce texte … C’est sur Francis Rannou que je possède le plus d’information, établir son état civil permettra sans doute un déblocage de la situation. Il me semble que trouver sa Fiche Matricule Militaire serait un bon départ. Voir le carton SNCF cité plus haut. En 1932, à 19 ou 22 ans, il se serait engagé dans la zone de recrutement de Laval, soit dans le département 37, soit dans le département 53… Sa date de naissance est supposée entre 1910 et 1914… Les Archives Départementales de ces départements n’ont apparemment pas terminé la numérisation des Fiches Matricules, en conséquence la consultation en ligne est impossible, seule un relevé manuel, « in situ », semble donc possible… Aussi, puisque résidant actuellement à Strasbourg, je dois faire appel à la bonne volonté des lectrices et lecteurs de ces deux « lointains » Départements !
Par avance je remercie celles et ceux qui m’apporteront leur aide…
Avec espoir… Salutations Bretonnes… Kenavo