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Prise de La Pénélope par le vaisseau Le Massiac
Le lundi 1er décembre 2003, par
Jean-Yves Le Lan
Le Massiac revient de l’océan Indien et fait route sur Lorient. En plein milieu de l’Atlantique, un peu en dessous des Açores, il rencontre par hasard le brigantin anglais La Pénélope. Ce navire vient de la ville de Newport aux Etats-unis et se dirige vers les côtes d’Afrique. Le Massiac, sous le commandement du Capitaine Alexandre-Georges Chaigneau, prend sans combat, possession du navire et le coule. Le Massiac a bien sûr préalablement embarqué les biens et l’équipage de La Pénélope.
Un rapport est établi par le Capitaine du Massiac et remis à l’Amirauté de Vannes à son arrivée à Lorient. Nous reproduisons ci-après le texte intégral de ce rapport qui raconte les circonstances de la prise.
L’an mil sept cent soixante un le cinquième jour du mois de février
Nous Capitaine, officiers majors et mariniers du Vaisseau de la Compagnie
des Indes Le Massiac. Certiffions qu’hier à sept heures du matin
par 34° 18’ N de latitude et 35° 24’ de longitude occidentale, ayant
apperçu un petit Brigantin sur l’avant du Vaisseau, nous nous
en sommes trouvés en continuant nôtre route à un lieue sous le vent
à quatre heures et demie de l’après midy, M. Chaigneau Lainé
Capitaine ayant fait tirer un coup de canon et arborer le
pavillon anglois, ce Brigantin à arrivé sur nous, en passant
à poupe on a arboré le pavillon français et il a amené le sien.
Le Capitaine nommé Owen Morris est venu à bord, ayant
Visité ses papiers, lesquels consistent en sept pièces que nous
Avons numéroté depuis 1 jusqu’à 7 dont nous avons fait
Un paquet cacheté ; nous avons reconnu que ce Brigantin
nommé La Pénélope était anglois du port d’environ quinze
tonneaux de la ville de Newport dans l’Isle de Rode en Amérique
allant à la côte d’Afrique, armé de huit hommes d’équipage
ayant envoyé son canot à son bord avec un officier et huit
hommes de nôtre équipage il a rapporté cinq prisonniers, leurs
hardes et partie de celles du Capitaine ; étant cinq heures
et demie de l’après midy, le vent étant contraire ; M. Chaigneau
Lainé ayant résolu de conserver ce bâtiment pendant la nuit
pour en ruiner ce matin une partie de vivres et d’agrès ;
le Sieur Le Dean, Ecrivain s’est transporté à bord pour opposer les scellés
sur les écoutilles : pendant que le dit Sieur faisois cette opération
Le canot de la dite prise est retourné à bord du Massiac ou il a
rapporté deux prisonniers et leur hardes, ensuite le dit canot
est allé cherche le Sieur Le Dean qui avoit opposé les scellés et
l’officier qui avoit été envoyé à bord de la dite prise après
quoi le canot de la prise a été embarqué et [1] ..................
du soir, le vent ayant augmenté considérablement.........
au point du jour et la mer devenant fort grosse avec .........
en très mauvais tenu, M. Chaigneau craignant qu’un plus
long retardement ne fut préjudiciable à la sureté de son Vaisseau
à fait revenir, avec beaucoup de difficultés les 8 hommes de l’Equipage
qui étoient à bord de la prise, lesquels n’ayant que le tems d’en
sortir ont enfoncé l’écoutille pour donner entrée à l’eau dans
la calle, l’ayant ainsi abandonné nous avons embarqué
son canot et fait route. En foi de quoi nous avons signé
le présent pour valoir et servir ce que de raison.
Fait à bord du Vaisseau Le Massiac le cinquième jour du mois
de février mil sept cent soixante un.
- Reproduction du verso du document avec les signatures.
Archives Départementales du Morbihan - 9 B 174
Source : Archives Départementales du Morbihan - Documents de l’Amirauté de Vannes - Prise de La Pénélope par Le Massiac - 9 B 174.
[1] Le document étant abîmé, il manque quelques mots dans le texte.
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