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Pourquoi le mariage se passe dans la maison du père de la mariée ?

Le vendredi 14 mars 2025, par Cécile Daniel

A l’occasion de mes recherches généalogiques, j’ai découvert un acte de mariage un peu particulier, je voudrais savoir si cette particularité est courante.

Le 14 juin 1854 à Malbo, dans le Cantal,a lieu le mariage de Gabriel VIDALENC et Marianne Emilie ARTIS.

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Transcription de l’acte de mariage n°4 entre Gabriel Vidalenc et Marianne Emilie Artis – Page 177 et 178 Côte 5 MI 195/5-B, 1827-1862

« L’an mil huit cent cinquante quatre et le quatorze juin onze heure du matin, dans une maison sise au Bousquet commune de Malbo appartenant à Mr Artis notaire à Pierrefort.

Par devant nous Jean Baduel, membre du conseil municipal de la commune de Malbo Canton de Pierrefort arrondissement de St Flour Cantal, soussigné en l’absence de Mr le maire et de son adjoint faisant et remplissant les fonctions de l’officier de l’état civil de la dite commune,

Sont comparus dans une chambre de la dite maison :

Mr Gabriel Vidalenc né au chef-lieu de la commune de Narnhac le vingt trois novembre mil huit cent vingt quatre fils majeur et légitime de sieur antoine et Marie Caÿral, tous cultivateurs demeurant au dit lieu de Narnhac, le dit Gabriel Vidalenc procédant de l’agrément et consentement de ses dits père et mère ici présents

D’une part
Et de mariane emilie artis cultivatrice demeurant audit lieu du Bousquet née le vingt cinq janvier mil huit cent vingt trois audit lieu fille majeure et légitime à Mr antoine Bernard artis notaire à la résidence de pierrefort et de feu Marie rolland décédée le dix sept juin mil huit cent quarante sept, la ditte demoiselle artis procédant de l’agrément et consantement de son dit père ici présant d’autre part

Lesquels partis nous ont requis de procéder à la célébration du mariage projeté et arrêté entre le dit gabriel et la ditte marianne amélie artis lequel conformément à la loi acté publiquement et affiché aux principales portes de notre maison commune et de celle de narnhac les dimanches vingt huit mai dernier et quatre juin présent mois dix heures du matin

En présance des témoins bas nommés le dit gabriel vidalhenc et la ditte marianne amélie artis nous ont déclaré adopter et adoptant pour leur fille légitime antoinette artis née de la ditte marianne amélie artis née le onze février mille huit cent cinquante quatre enregistré le même jour et porté sur le registre de la ditte commune sur le numéro deux des actes de naissance déclarant le dit gabriel quelle est sa fille naturelle

Aucune opposition au dit mariage ne nous ayant été sinifiés, l’acte de naissance de la future et le décès de sa mère les affiches apposées en la mairie de malbo sous nos yeux le futur nous ayant remis1° son acte de naissance, 2° son certificat constatant qu’il a obéi à la loi du recrutement 3° autre certificat duquel il résulte que les affiches du dit mariage ont été apposés les susdits jours en la mairie de narnhac les trois pièces si dessus délivrés par le maire du dit lieu, resterons ci annexées 4° sur la demande faite aux futurs époux s’ils avaient passé du contrat de mariage ils nous ont remis un certificat émanant de mettre mabit notaire à malbo duquel il résulte que ce jourd’hui ils ont réglé les conditions civiles de leur mariage, le dit certificat restera si annexé
fesant droit à leur réquisition après avoir donné lecture aux parties du chapitre six titre cinq chapitre premier du code napoléon intitulé du mariage, avons demandé aux futurs époux s’ils voulaient se prendre pour mari et pour femme chaquun deux ayant répondu séparémant et affirmativement oui, nous officier sus dit déclarons au nom de la loi que gabriel vidalhenc et marianne amélie artis sont unis pour le mariage de tous quoi avons dressé acte en présence de Mr xxx rossignol âgé de vingt quatre ans domestique demeurant audit lieu du Bousquet du sieur jean delrieu âgé de vingt quatre ans cultivateur demeurant au dit lieu de narnhac du sieur pierre baduel âgé de vingt trois ans cultivateur demeurant au dit village du Bousquet tous quatre témoins qui ont signé avec les futurs le père de la future et nous officier susdit les père et mère du futur de ce requis ont déclaré ne savoir le faire après le tous lecture faite.

Le mariage se passe dans la maison du père de la mariée, dans une chambre de la maison !

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Dans une chambre de la dite maison
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Dans une maison sise (...) appartenant à Maître Artis notaire...
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En l’absence de Monsieur le Maire et de son adjoint...

Dans tout l’acte il n’y a aucune explication sur le lieu du mariage. Au début j’ai pensé que la mariée était malade ou empêchée mais rien ne vient confirmer cette hypothèse.

Le mariage a donné lieu à la reconnaissance d’un enfant naturel né en février de la même année donc 4 mois avant le mariage, ça n’explique pas l’éventuel alitement de la mariée !

Autre explication possible, comme le père de la mariée était notaire donc plutôt bourgeois, le père a essayé de cacher le mariage… mais il a bien fallu publier les bans comme un autre mariage.

Je pensais que la célébration des mariages était obligatoirement en salle de mariage en Mairie, c’est peut-être une obligation plus récente ?

Par ma demande d’entraide, je voudrais savoir si les membres de votre communauté ont déjà rencontré ce cas de mariage en dehors de la maison commune.

Merci pour votre aide...

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36 Messages

  • j’ ai l’impression que monsieur le père et notaire devenu

    maire s’est finalement ceint de l’écharpe du maire

    il devait être heureux d’avoir marié sa fille

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  • Peut-être est-ce pour des raisons pratiques. Nous sommes en pays d’élevage : il y avait peut-être une bonne raison liée à la ferme pour faire ce mariage "à la maison".
    D’autre part, le hameau du Bosquet est plus proche du Narnhac que la mairie de Malbo.
    Enfin, le maire et son adjoint faisant fonction étant absents, Jean Baduel, autre adjoint, était peut-être un habitant du Bousquet.
    Ça arrangeait peut-être tout le monde de faire cette union au domicile d’un des mariés.
    Dernière hypothèse : une opposition entre les Artis du Bousquet et le maire, tous deux notables...

    Répondre à ce message

  • Il convient de noter une autre bizarrerie : la mariée est dite cultivatrice, alors que son père est notaire. De plus, elle épouse un cultivateur et non un "bourgeois" comme son père. Cela semble être hors des convenances de l’époque. Le notaire a-t-il fini par accepter de mauvaise grâce que sa fille régularise sa situation (fille-mère) ainsi que sa réputation, in extremis, car elle se trouvait à l’article de la mort ou bien handicapée à la suite de son accouchement (hémiplégie ou paraplégie du post-partum), et ne pouvait donc se déplacer en mairie ?
    B-A

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  • Bonsoir,
    Le 10 juin 1896,mes arrière grands-parents se sont mariés dans la maison de l’épouse à Barcus (64). Ils ont simplement demandé l’autorisation au Procureur de la République et la seule exigence semblait être que la porte soit grande ouverte.Personne à ce mariage n’était malade ou mourant.

    Répondre à ce message

  • Bonjour
    j’ai trouvé dans mon arbre, un mariage célébré au domicile de la mariée, dont le père était la maire du village de Doissin isere :
    " 15 mai 1856 : Mariage avec Marie DURAND-DAMET - Doissin, 38730, Isère, Rhône-Alpes, France

    Mariage célébré à cinq heures du soir, dans la maison fermière de Joseph Durand Bourat (adjoint de la commune de Doissin) au Hameau d’Eynoud. Celui-ci remplissant la fonction d’officier d’état civil pour la rédaction de l’acte de mariage : le Maire Ennemond Barril y étant parti (père de l’époux)

    Répondre à ce message

  • Bonjour
    L’article 165 du code civil (celui que j’ai en main date de 1838) dispose "le mariage sera célébré publiquement devant l’officier civil du domicile de l’une des deux parties". Aucun symbole n’est requis (Marianne, portrait que sais-je ?) mais le mariage doit avoir lieu à la mairie et tout le monde doit pouvoir accéder à la salle des mariages.
    En cas de sinistre ou de travaux à la mairie il faut demander au préfet de fixer un autre milieu que la mairie pour la célébration de tous les mariages. En cas de maladie de l’une des parties il faut demander une dérogation au procureur du Roi (à l’époque !) pour qu’il autorise la célébration du mariage à l’endroit où se trouve le marié empêché de se déplacer (domicile, hôpital...). Si le maire et l’adjoint se déclarent empêchés il faut demander au préfet qu’il autorise un autre conseiller à célébrer le mariage mais une affaire dite des mariages de Montrouge à décider que le mariage était valable pour les époux s’ils pouvaient légitimement considérer que le marieur était maire ou adjoint ou conseiller autorisé et recevait les mariés dans la salle des mariages.
    Bonne recherche
    Roland

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  • Code civil napoléonien (1804)
    Code civildes français.An XII. 1804.

    Article 75.

    Le jour désigné par les parties après les délais des publications, l’officier de l’état civil, dans la maison commune, en présence de quatre témoins parens ou non parens, fera lecture aux parties, des pièces ci-dessus mentionnées, relatives à leur état et aux formalités du mariage, et du chapitre VI du titre du Mariage, sur les Droits et les Devoirs respectifs des époux. Il recevra de chaque partie, l’une après l’autre, la déclaration qu’elles veulent se prendre pour mari et femme ; il prononcera, au nom de la loi, qu’elles sont unies par le mariage, et il en dressera acte sur-le-champ.

    des formalités relatives à la célébration du mariage.

    Article 165.

    Le mariage sera célébré publiquement, devant l’officier civil du domicile de l’une des deux parties.

    Article 191.

    Tout mariage qui n’a point été contracté publiquement, et qui n’a point été célébré devant l’officier public compétent, peut être attaqué par les époux eux-mêmes, par les père et mère, par les ascendans, et par tous ceux qui y ont un intérêt né et actuel, ainsi que par le ministère public.
    C’était bien ce Code civil qui était en vigueur en 1854 et non le Code civil actuel, via son article 75 alinéa 2, qui prévoit effectivement la possibilité de célébrer, très exceptionnellement, le mariage au domicile ou à la résidence de l’un des futurs mariés, « en cas de péril imminent de mort »,

    Répondre à ce message

  • Pour info, le Cantal fait partie des départements totalement préservés du choléra en 1854.

    Jacques

    Répondre à ce message

  • Spontanément il me vient à l’idée que la future mariée était dans l’incapacité de se déplacer.
    Elle a accouché le 11 février 1854 et nous sommes le 14 juin 1854, soient 4 mois après la naissance de leur fille Antoinette. A cette époque certains accouchements étaient suivis d’invalidité plus ou moins importantes.
    Avez-vous trouvé trace du décès de la mère ?

    Répondre à ce message

  • Moi aussi, j’ai trouvé un mariage en 1898 dans la Nièvre ...... ont comparu dans la maison de Mr G père de la future, domicilié à Montarmin de cette commune," les portes et les fenêtres étant ouvertes et accessibles au public". Pas de naissance ou de décès d’enfant dans les mois - ni jours- suivants ?

    Répondre à ce message

  • Bonjour,
    J’ai moi aussi rencontré dernièrement une telle situation (en Ille et Vilaine) mais l’explication était donnée dans l’acte. Le mariage avait été célébré au domicile des parents de la mariée, la mère de celle-ci étant "infirme et intransportable".

    Dans votre cas, c’est soit la mariée qui était alitée, soit son père... qui n’était toutefois pas mourant car son décès n’a eu lieu qu’en 1860.

    Il y a peut-être lieu de rechercher le contrat de mariage qui a été passé le matin du même jour. Il donnera peut-être des éclaircissements (??)

    Répondre à ce message

  • Bonjour,
    J’ai aussi un acte de mariage où tout le monde s’est transporté dans la maison du père de la mariée. Mais l’explication est donnée dans l’acte : la mariée avait accouché quelques heures plus tôt !

    Répondre à ce message

  • j’ai eu ce cas pour mon arrière grand-mère maternelle mais les motifs sont précisés :
    « sont comparus en la maison de R.G. veuve et mère de l’épouse, infirme et ne pouvant se déplacer ... »
    Le maire était présent mais il faut préciser que c’était le frère de la future épouse. Un enfant est né 3 mois plus tard.

    Répondre à ce message

  • Bonjour,
    Il ne faut pas prendre le mot "chambre" au sens actuel de chambre à coucher. Il s’agit simplement d’une pièce où il n’y a pas forcément un lit. Dans les inventaires on trouve une chambre sive réserve qui peut aussi bien être un cellier qu’un débarras... et on se promène dans la maison, de chambre en chambre.
    Du moins c’est le cas en Aveyron et le Cantal est limitrophe.

    Répondre à ce message

  • Bonjour
    En jetant un coup d’oeil aux décés en 1854 à Malbo ,on voit beaucoup de décès de personnes jeunes:peut-être dus l’épidémie de Cholera de 1854 qui n’a pas touché que Paris mais aussi les départements ruraux .La jeune mariée s’en est sortie heureusement .Les régles pour la mariage se sont assouplies récemment mais à l’époque dont nous parlons ,le mariage hors de la mairie était possible qu’en cas de danger de mort pour l’un des conjoints ou empêchement grave. .L’explication donnée par Jacques me paraît pertinente. J’ajoute que la mairie n’était pas indisponible ,les autres mariages de l’année ont eu lieu dans la maison commune.

    Répondre à ce message

  • Si le mariage a eu lieu dans une chambre de la maison du père de la mariée, c’est que celle-ci était alitée, donc malade, donc éventuellement en risque de mort.
    Le mariage a probablement été précipité pour pouvoir légitimer
    l’enfant né du couple en février.

    Jacques

    Répondre à ce message

  • Dans mes actes j’ai un cas similaire mais les raisons sont clairement évoquées.
    L’acte de mariage à Armentières le 30 avril 1891 de Charles Pacquet et Flavie Wamel se passe "au domicile". Le marié est malade (il décède 15 jours plus tard) il reconnaît également son fils qui à 8 ans.
    En haut de l’acte "en la mairie" est rayé et en marge il est précisé : "Au domicile de l’époux, avec les portes ouvertes, malade de corps mais sain d’esprit"
    note : Le mariage doit être public, d’où les portes ouvertes.
    Dans l’acte lui même il est précisé que la première publication a été faite en mairie, pour la seconde il a été supplée a cette formalité par le procureur du tribunal de Lille le 29 avril (la veille du mariage)

    Répondre à ce message

  • L’enfant est elle née, en février, chez son grand-père également ?

    Répondre à ce message

  • Bonjour,

    Le maire et son adjoint étant absents, ils avaient emportés les clés de la mairie avec eux !  😄

    Jacques

    Répondre à ce message

  • Dans votre transcription, il semble qu’il manque un témoin.

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  • En 1854, et particulièrement au printemps,on est aussi en pleine épidémie de choléra...

    Répondre à ce message

  • Le 02/11/1901 à Tilliéres sur Avre (27),Aléxia Launay épouse Milleret à 20 heures dans la maison de ses parents, car à 22 heures elle donne naissance a un fils.

    Répondre à ce message

  • Y aurait il eu ainsi d’autres mariages de cette commune, qui se seraient passés également ainsi ? La mairie (bâtiment) aurait pu être endommagée et indisponible...
    De plus ce n’est pas le maire qui officie...

    Répondre à ce message

  • L’obligation c’est (actuellement) que le mariage se fasse sous "les symboles" de la République. La Marianne et ... la photo du Président de la dite République. Que l’on peut déplacer l’un et l’autre. Ce n’est pas courant mais possible.

    Il y a aussi les mariages "in extremis" qui se font en général à l’hôpital où un des mariés se trouve. Seules tolérance, toujours actuellement, sans et loin des symboles de la République. Mais c’est quand la mort de l’un des deux est proche. Et c’est noté dans l’acte de mariage.

    Votre mariée alitée est elle décédée peu après le mariage ?
    Ensuite une jeune mère alitée 4 mois après la naissance ne me paraît pas improbable....

    Répondre à ce message

  • Bonjour à tous
    J’ai trouvé ce cas dans un village près de Saint Paul sur Ubaye , tout bonnement par manque ....de mairie.

    Répondre à ce message

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