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Accueil » Articles » Chroniques de nos ancêtres » Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin »

Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin »

Le jeudi 5 septembre 2019, par Nicole Graillot

Pierre Bobinet, mon ancêtre est un « garçon de sexe féminin » ! C’est ce que révèle son acte de naissance établi le 5 Août 1807 par Monsieur René CARRE alors Maire de la commune de Saint Sulpice en Pareds – canton de la Chataigneraie – département de la Vendée [1]. Il y a là de quoi rester perplexe et la curiosité ainsi éveillée, y voir une invitation à se plonger dans les archives, pour tenter d’élucider ce mystère.

Pour commencer cette histoire, nous sommes en 1792, le trente Décembre – an premier de la République, René CARRE cosigne l’arrêté du registre paroissial tenu durant toute l’année par le Curé de Saint Sulpice en Pareds avec notamment Charles Nicolas BLAIZOT.

C’est ce dernier qui rédigera en début d’année 1793 les actes de naissance formulés comme ci-dessous :

« a été présenté un enfant reconnu de sexe féminin ». Il s’agissait en effet de la naissance d’une petite fille.

AD85 - Saint-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances janv.-févr.1793 (Vue 1)

Une lacune dans les archives nous fait faire un petit saut dans l’histoire jusqu’en 1796, nous retrouvons alors René CARRE assumant la fonction d’Agent municipal et enregistrant les actes « destinés à constater les naissances, mariages et décès des citoyens » de la commune de Saint Sulpice en Pareds qui comptait à l’époque environ 700 habitants.

Les actes dont il est le rédacteur sont entièrement manuscrits mais concernant les naissances, présentent la particularité de ne pas préciser le sexe des nouveau-nés. René CARRE les établit « d’après les déclarations à la vérité et la représentation faite de l’enfant » par les déclarants et les intitule « acte de batême ».

Il faudra se contenter du seul prénom de l’enfant comme critère de distinction entre garçon ou fille (Jean, Jeanne, Jacques, Perrine, Marie, par chance Il n’y avait pas de prénom mixte).

Exemple d’un acte de "batême" d’une fille [2] :

Exemple d’un acte de "batême" d’un garçon [3] :


Lors de l’enregistrement du dernier acte de l’an V, René CARRE est plus précis, il écrit Jeanne « fille inconnue de père » et en marge l’intitulé devient « acte de naissance ».

20 Fructidor de l’an V - (6 Septembre 1797) - Naissance de Jeanne
 [4] :

Désormais, les actes de naissance stipuleront clairement que l’enfant est fils ou fille de...

1er Vendémiaire de l’an VI- Naissance de Marie P.
 [5] :

« Marie P. est né du même jour, fille du légitime mariage …… »

1er Vendémiaire de l’an VI - Naissance de François I.
 [6] :

« François I., né du même jour, fils du légitime mariage »

A partir du mois de Nivose de l’an VI, la formulation des actes de naissance est modifiée et nous verrons apparaître la notion d’"enfant malle" pour les garçons et de « filles » pour les filles.

Pendant cette période, les actes seront signés René CARRE : Agent, mais principalement René DURET : Adjoint et Pierre BRIFFAUD Agent.

12 Nivôse de l’an VI (1er Janvier 1798) – Naissance d’une fille : Suzanne Marie G.
 [7] :

5 Pluviôse de l’an VI (24 Janvier 1798) - Naissance d’un "enfant malle" : René B.
 [8] :

C’est ainsi que des petits « enfants malles » et des « filles » viendront jusqu’à l’an X, agrandir les familles de Saint Sulpice en Pareds.
Un petit changement toutefois, à partir du 7 Fructidor de l’an Huit (25 Août 1800), René CARRE ne signe plus Agent de la commune, mais Maire et à partir de cette date jusqu’en 1826, c’est pratiquement lui seul qui enregistrera l’ensemble des actes d’état civil.

Au mois de Vendémiaire de l’an X, nous sommes en Octobre 1801, apparaissant les registres d’état civil aux pages pré-imprimées.

Concernant les naissances, il faut remplir la rubrique : « le sexe de l’enfant a été reconnu être »
Inexorablement René CARRE inscrira le mot « féminin » que ce soit un garçon ou une fille.

Mais il complètera correctement la rubrique « fils ou fille de » et précisera au paragraphe : « sous la réquisition à nous faite », que la mère est accouchée d’une fille ou d’un garçon.

30 Vendémiaire de l’an X - (22 Octobre 1801) – Naissance d’une petite fille

29 Frimaire de l’an X - (20 Décembre 1801) - Naissance d’un garçon
 [9] :

L’acte de naissance de René Aimé son fils, est très intéressant.

En effet la rubrique « le sexe de l’enfant a été reconnu être » est restée en blanc.

On notera que René CARRE et Jeanne Marie BERTRAND les parents, ne sont pas mariés, d’ailleurs l’acte précise « fils naturel » et non « fils légitime ».

25 Floréal de l’an X - (15 Mai 1802)

De plus, même si l’écriture et la forme semblent appartenir à Monsieur le Maire, c’est Jean DURET son adjoint qui a constaté la naissance et signé l’acte.

Le 17 Messidor de l’an XI - (6 Juillet 1803), lors de la naissance de Jean B., le mot féminin a été rayé et remplacé par le mot masculin. Au bas de l’acte, la mention un mot rayé nul … semble confirmer que cette correction fait partie de l’acte et n’a pas été rajoutée ultérieurement.

On aurait pu croire qu’à l’avenir, la lumière ayant jailli, les déclarations de naissance des petits garçons seraient conformes.
C’était sans compter sur l’opiniâtreté de notre Maire qui continua scrupuleusement à consigner dans ses registres la naissance de « garçons de sexe reconnu être féminin ».

A partir de l’an XII, on revient aux pages blanches pour l’enregistrement entièrement manuscrit des actes de naissance, mariage, divorce et décès, chronologiquement sur un même registre. Mais René CARRE conservera la même présentation.

20 Brumaire de l’an XII (12 Novembre 1803)
 [10] :

Acte de naissance de Louis R. né le …., fils légitime
Le sexe de l’enfant a été reconnu être féminin
Louise M. est accouchée d’un garçon

Une exception toutefois lors de l’enregistrement du décès de cette Mère morte en couches ainsi que son nourrisson :

20 Frimaire de l’an XII (12 Décembre 1803) – Décès de Mathurine B. et de François B. son fils [11]) :

« un enfant malle qu’on lui a tiré du corps après son décès ».

L’enfant n’étant pas né par les voies naturelles mais par césarienne.

4 Nivôse de l’an XII - (26 Décembre 1803)
 [12] :

Acte de naissance de René Jean I. né le …., fils légitime
Le sexe de l’enfant a été reconnu être féminin

Françoise C. est accouchée d’un garçon

Puis, abandonnant le style « formulaire » des anciens registres pré-imprimés, René CARRE retrouve en l’an treize, un style plus personnel pour l’enregistrement des naissances.

4 Pluviôse de l’an XIII - (24 Janvier 1805) Naissance de Jacques A….. - Enfant de sexe féminin [13] :

La tournure de la phrase « le sexe de l’enfant a été reconnu être », n’existe plus, en revanche, tous les enfants naissent de « sexe féminin ». Dans l’acte ci-dessus il s’agit d’un enfant de sexe féminin prénommé Jacques ! mais aucune précision complémentaire pour lever le doute, du style « fils de ».
Un peu plus tard, pour pallier cette lacune il modifiera la tournure de sa phrase et enregistrera dans ses registres la naissance de « filles de sexe féminin » et de « garçons de sexe féminin ».

20 Janvier 1808 – Naissance de François CARRE – garçon de sexe féminin

(Il s’agit du propre fils de Mr le Maire !) - AD85 - St-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances, Mariages, Décès an XI-1811 (Vue 148)

Rien ne semble inquiéter notre Maire qui poursuit ainsi sa littérature si ce n’est qu’en 1811, le 17 Juillet, il doit enregistrer la naissance de Geneviève, enfant dit « naturel », né d’une relation illégitime entre Mathurin M. et sa belle-sœur (couple non marié).

Bizarrement cette petite fille ne sera pas déclarée de sexe féminin, mais de sexe naturel ! [14] :

Quand le 23 Juillet 1811, René CARRE rédige l’acte de naissance de Pierre B.
il indique comme à son habitude « garçon de sexe féminin » mais nous constaterons que cette mention a été rayée.
et il est précisé au bas de l’acte : trois mots rayés nuls
AD85 - Saint-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances, Mariages, Décès an XI-1811 (Vue 231)

5 Septembre 1811, naissance de François Pascal M. ,

Il s’agit d’un garçon mais Il n’y a pas de précision concernant le sexe de l’enfant.
 [15] :

Monsieur le Maire n’est pas encore convaincu !

Il aura fallu attendre jusqu’au 22 Octobre 1811, pour que tout rentre dans l’ordre.
Désormais, les filles seront bien de sexe féminin et les garçons de sexe masculin.

Ainsi, prendra fin cette longue lignée de garçons de sexe reconnu être féminin, qui n’a existé heureusement que sous la plume de Monsieur René CARRE.

Cette absurdité a duré tout de même une dizaine d’années et on ne peut que s’interroger sur les raisons qui ont conduit son auteur à la perpétuer aussi longtemps.

Il était Marchand de son état, Agent municipal en 1796 (il est alors âgé de 29 ans ), Maire en 1800 et exercera cette fonction jusqu’en 1826.

On peut supposer qu’il avait fréquenté l’école. Il savait lire et écrire mais il semblerait qu’il ait été très mal à l’aise avec le mot « sexe » et fort gêné lorsqu’il s’est vu contraint d’utiliser les formulaires pré-imprimés qui contenaient la petite phrase « le sexe de l’enfant a été reconnu être ».

C’est en effet à partir de ce moment-là que la dérive a commencé.

A-t-il mal interprété cette phrase et a-t-il pensé que la question concernait non pas le propre sexe de l’enfant mais celui dont il était issu à la naissance ce qui pourrait expliquer qu’invariablement il ait indiqué « féminin ».

Lors de la naissance de François B. né par césarienne, sa mère n’ayant pu le mettre au monde par les voies naturelles, c’est un « enfant mâle qu’on lui a tiré du corps » et non un « garçon de sexe féminin ». Cette subtilité dans la description que René CARRE fait de l’évènement tendrait à confirmer cette hypothèse.

Lorsqu’en 1797, il rédige « librement » l’acte de naissance de Jeanne, il utilise les termes « fille de père inconnu ».
Nous avons vu qu’à cette période le mot « sexe » n’apparaissait pas sous sa plume.

En 1802, pour la naissance de son propre fils né « hors mariage » la rubrique du registre pré-imprimé « le sexe de l’enfant a été reconnu être » est restée en blanc.
et en 1811 pour la naissance de Geneviève, enfant illégitime, il précise fille de sexe naturel.
Comme si pour lui, le fait que la mère avait eu une relation « illégitime » excluait qu’on puisse reconnaître son enfant comme étant de sexe ….. « féminin »

Pour mémoire, son second fils, né de son légitime mariage sera quant à lui un garçon de sexe féminin.

Ce qui est incroyable c’est que personne n’ait dénoncé cette erreur qui a perduré pendant plus de dix ans.

Comment croire qu’aucun de ses concitoyens (tous malgré l’époque n’étant pas illettrés ), qu’aucun notable, préfet, conseiller municipal, ne l’ai amené à la rectifier avant fin 1811.

Monsieur CARRE est-il resté sourd à toutes remarques ?
La première tentative de Juillet 1803, peut-être à l’initiative d’un témoin, n’ayant pas été suivie d’effet.

L’erreur est humaine et peu importe la manière dont la lumière lui est apparue.
Il a délivré des registres bien tenus, assez bien écrits pour être parfaitement lisibles et contenant l’essentiel des informations que tout généalogiste recherche.

N’oublions pas qu’Il a pris ses fonctions au moment où la France était en pleine révolution et où sévissaient les guerres de Vendée et qu’il s’est consacré à la commune de Saint Sulpice en Pareds pendant une trentaine d’années.

Cela mérite bien notre indulgence !

Sources :

  • Les Archives Départementales de Vendée
  • Registres d’Etat civil de Saint Sulpice en Pareds : Naissances, mariages et décès.

[1Archives départementales de Vendée (AD85) - Saint-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances, Mariages, Décès an XI-1811 (Vue 137).

[215 Messidor an V – (3 Juillet 1797) Naissance de Geneviève Jeanne B.
AD85 - Saint-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances, Mariages, Décès an V-an VI (Vue 4)

[3St-Sulpice-en-Pareds Etat civil – N.M.D. an V-an VI (Vue 6) 23 Thermidor an V - (10 Août 1797) - Naissance de Jacques Baptiste B.

[4AD85 - St-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances, Mariages, Décès an V-an VI (Vue 7)

[5AD85 - Saint-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances, Mariages, Décès an V-an VI (Vue 29 et 30)

[6AD85 - Saint-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances, Mariages, Décès an V-an VI (Vue 29 et 30)

[7AD85 - Saint-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances, Mariages, Décès an V-an VI (Vue 32)

[8AD85 - Saint-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances, Mariages, Décès an V-an VI (Vue 32)

[9AD85 - Saint-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances, Mariages, Décès an IX-an X (Vue 28)

[10AD85 - St-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances, Mariages, Décès an XI-1811 (Vue 33)

[11AD85 - Saint-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances, Mariages, Décès an XI-1811 (Vue 36

[12Saint-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances, Mariages, Décès an XI-1811 (Vue 37)

[13AD85 - Saint-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances, Mariages, Décès an XI-1811 (Vue 73)

[14AD85 - Saint-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances, Mariages, Décès an XI-1811 (Vue 230)

[15AD85 - Saint-Sulpice-en-Pareds Etat civil - Naissances, Mariages, Décès an XI-1811 (Vue 233)

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31 Messages

  • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 5 septembre 2019 12:08, par Gabrielle

    Bonjour,

    J’avais lu, je crois dans le livre d’Eugen Weber, "La fin des Terroirs" que, dans certaines communes, les actes de naissance des garçons étaient "falsifiés" pour échapper à la conscription.
    Mais dans votre cas, le maire est plutôt maladroit et le subterfuge qu’il utilise saute aux yeux.
    Il se posait déjà la question : Faut-il supprimer la mention « sexe » de l’état-civil ? Curieux ce comportement !

    Sexe : F/M, cochez la case… Comment cette mention dans l’état-civil s’est-elle historiquement construite ? Ne permettait-elle pas surtout d’accorder des droits inégaux aux hommes et aux femmes, notamment quand ces dernières n’avaient pas le droit de vote ? Si aujourd’hui tous les individus ont les mêmes droits et devoirs, pourquoi la conserver ?
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/faut-il-supprimer-la-mention-sexe-de-letat-civil

    Amicalement
    Gabrielle

    Répondre à ce message

    • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 6 septembre 2019 17:13, par Franck Boulinguez

      Bonjour Gabrielle ( Quel joli prénom, c’est celui de ma grand-mère )

      Abandonner la mention de sexe sur les actes d’état-civil ?
      Une bonne idée pour réduire les inégalités mais une belle galère en perspective pour nos successeurs passionnés de généalogie...

      Pour "un" Franck, "un" Thierry, "une" Nicole ou "une" Anaïs pas trop de souci... Tout comme pour Jean/Jeanne, Martin/Martine, François/Françoise...

      Pour "un/une" Gabriel(le), Valéry(ie), Frédéric(que)... ça devient plus compliqué...

      Quand aux Claude, Dominique, Louison, Maxence..., autant signer l’arrêt de mort de ces jolis prénoms épicènes...

      Cordialement
      Franck

      Répondre à ce message

    • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 6 septembre 2019 19:30, par GRAILLOT Nicole

      Bonjour,

      Je ne crois pas à une quelconque intention de falsification puisque les enfants étaient déclarés " garçon de sexe féminin".
      Peut-être ce subterfuge se pratiquait-il dans certaines communes, mais j’avoue n’avoir rencontré que peu de rectifications de sexe
      (mariage - succession etc...) dans les registres d’État Civil consultés au cours de mes recherches, en Vendée et autres lieux et pas toujours dans le sens fille au lieu de garçon, d’ailleurs.

      Pour moi, il n’y avait aucune malice dans l’esprit de notre Maire, mais beaucoup d’ignorance et de naïveté sur ce sujet et une grande pudeur, peut-être dictée par les croyances de l’époque et les règles de la religion qu’il pratiquait.

      Je me souviens que lors de mes vacances à la campagne en Vendée, dans les années 60, certaines femmes enceintes se seraient encore le ventre et les seins pour tenter de dissimuler leur état, comme si elles avaient honte.
      Tout ce qui concernait la puberté, la grossesse, l’enfantement , la sexualité était tabou.

      Quant à l’effet "discriminatoire" de la mention F/M sur les actes d’État Civil, j’ignore quelle en était l’importance, à l’époque.

      A contrario, ces informations étaient peut- être utilisées aussi à des fins moins perverses, démographiques par exemple ?

      Il est vrai, comme le souligne Franck, que cette précision était et reste bien utile pour identifier un sujet portant un prénom mixte épicène : Marie - Philippe - Anne - Camille etc......

      Bien cordialement
      Nicole

      Répondre à ce message

      • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 7 septembre 2019 11:03, par Gabrielle

        Bonjour,
        Je reste sur ma première idée, à savoir que le Maire a été maladroit dans sa rédaction.

        • « N’oublions pas qu’Il a pris ses fonctions au moment où la France était en pleine révolution et où sévissaient les guerres de Vendée … »
        • Payer un remplaçant était raisonnable. Pendant la plus grande partie du XIXe siècle, le capital d’un paysan restait lié au nombre de « bras » dont il disposait.
          En Vendée, les journaliers eux-mêmes préféraient s’endetter plutôt que faire sept ans de service militaire, même si cela signifiait que tout leur salaire était employé au remboursement de l’argent emprunté pour le remplaçant.
          Page 425 « La fin des terroirs » Eugen Weber

        Pour mémoire, dans la section « Famille » page 273.
        A l’inverse.
        Une chanson vendéenne suggère que la continence causait moins d’ennuis qu’une pléthore d’enfants.
        ‘’Au bout d’un an, un enfant,
        C’est la joyeuserie.
        Au bout d’deux ans, deux enfants,
        C’est la mélancolie.
        Au bout d’trois ans, trois enfants,
        C’est la grand’diablerie :
        L’un qui demande du pain,
        L’autre de la bouillie,
        L’autre qui demande à téter
        Et les seins sont taris.’’

        Il y a beaucoup de références à la Vendée, dans ce livre* ; il en ressort une grande pauvreté à cause d’un terrain marécageux et en plus, faute de routes, à un isolement qui ressemble à celui de la Bretagne.
        *Fayard/Éditions Recherches
        Amicalement Gabrielle

        Répondre à ce message

        • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 8 septembre 2019 01:51, par GRAILLOT Nicole

          Bonsoir,
          Bien qu’ayant souhaité des réformes, les Vendéens ont été déçus des mesures prises par le nouveau pouvoir, après l’exécution de Louis XVI et particulièrement mécontents suite à l’application de la constitution civile du clergé. Ce qui a provoqué les premiers heurts en 1791.
          En 1793, la levée en masse de 300 000 hommes , décidée par la convention nationale afin de faire face aux armées européennes coalisées contre la France révolutionnaire, a mis d’après certains historiens, le feu aux poudres et déclencher les guerres de Vendée.

          Des paysans et villageois hostiles à la conscription, certes ! mais qui vont former avec des hommes réputés pour leur foi et leur droiture, la grande armée catholique et royale.

          Il me semble que si l’objectif de notre Maire avait été de falsifier les actes de naissance pour soustraire les garçons à leurs futures obligations militaires (pour défendre la République), il n’aurait pas précisé "garçon de sexe féminin" et pourquoi alors "fille de sexe naturel" ?

          Quant au sacrifice financier de certains parents pour payer le remplaçant d’un fils qui avait tiré un mauvais numéro au tirage au sort, il n’est pas spécifique à la Vendée.
          Il faut préciser d’ailleurs que le milieu rural a fourni beaucoup de remplaçants aux riches et que dans ce cas, il s’agissait d’une rentrée d’argent pour le chef de famille.

          La Vendée offre une grande diversité de paysages.
          - Le littoral avec ses îles,
          - Le bocage qui occupe la majeure partie du territoire vendéen, avec ses champs bordés de haies,
          - La plaine (un grand nombre de moulins bladiers attestaient de l’activité céréalière de la région).
          - Le marécage qui a été transformé au fil des temps par la main de l’homme et est devenu le Marais Poitevin.
          Oui, il devait y régner une grande pauvreté à l’époque qui nous intéresse, mais le marécage ne couvrait pas toute la Vendée.

          Perrine AUGUIN, mon ancêtre, s’est mariée à 21 ans, est décédée à 47 ans . Elle a eu 16 enfants en 26 ans - 14 grossesses !! Une telle famille c’était fréquent à l’époque ! alors on comprends la chanson !

          Amicalement,
          Nicole

          Répondre à ce message

  • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 6 septembre 2019 14:39, par martine hautot

    Bonjour,Nicole
    A l’époque ,on devait rarement feuilleter les registres d’ état-civil :la principale occasion était le mariage .il faudrait voir si lors du mariage d’un de ces enfants une correction a été apportée.
    Cordialement ,
    Martine hautot

    Répondre à ce message

    • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 6 septembre 2019 21:15, par GRAILLOT Nicole

      Bonsoir,

      Sauf erreur de ma part, sur les actes de mariage le sexe des époux n’était pas mentionné.
      Sur les registres pré-imprimés on peut lire les mentions "fils de " pour l’époux et "fille de" pour l’épouse.
      Lorsque l’acte de mariage était enregistré sur une page blanche, la mention "garçon" ou "fille", inscrite à côté des noms et prénom(s), pouvait figurer mais avec le sens de "célibataire" par opposition à "veuf" ou "veuve".

      De nos jours le mariage pouvant réunir deux personnes de même sexe, le contenu des formulaires (actes de naissance, mariage et décès) a probablement évolué pour s’adapter aux différentes situations des couples.

      Cordialement,
      Nicole

      Répondre à ce message

  • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 6 septembre 2019 17:22, par Franck Boulinguez

    Bonjour Nicole

    Bravo pour ce très beau développement, très détaillé et documenté.
    Cela méritait bien, comme l’a dit Thierry Sabot, un article à part entière.

    Cordialement
    Franck

    Répondre à ce message

    • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 6 septembre 2019 21:51, par GRAILLOT Nicole

      Bonsoir,

      Merci beaucoup.
      Les registres d’État Civil délivrent parfois des informations étonnantes qui pimentent la recherche des chainons manquants d’un arbre généalogique.
      Nichées entre leurs pages (souvent de manière "anarchique") ou extraites des actes, ces "pépites" nous aident à mieux connaître les conditions de vie de nos ancêtres.
      Des questions peuvent se poser et rester sans réponse, d’où l’intérêt de ce forum qui a en outre le grand mérite de permettre le partage.

      Bien cordialement,
      Nicole

      Répondre à ce message

  • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 7 septembre 2019 12:33, par deaucourt

    Très intéressant. Ce citoyen était certainement comme vous le suggérez, très mal à l’aise avec le mot"sexe" auquel il ne donnait qu’un seul sens quasi pornographique dans son esprit, celui d’ "organe sexuel" et effectivement, invariablement, garçon ou fille , l’enfant sortait bien d’un sexe féminin ! On peut sourire, on a le droit même. Cependant, l’anglais, toujours puritain sur les bords, a deux mots : pour la sexualité SEX et pour le sexe d’une personne GENDER. Nous réservions jusqu’à présent le terme "genre" à la grammaire mais sous l’influence des universitaires américain.e.s, on voit se multiplier les études de "genre" c’est-à-dire concernant les différences (ou non) de sexe . Merci pour cet article particulièrement documenté et amusant 🙂

    Répondre à ce message

  • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 8 septembre 2019 22:54, par Bernard Ducournau

    Bonjour
    Bravo pour le travail ! Etude très complète sur un sujet original. Je ne vois pas d’autre explication plausible que celle donnée par Nicole pour expliquer cette erreur. Le plus troublant est que cela ait duré si longtemps ! Hypothèse, le sieur CARRE avait un fort caractère qui n’admettait pas la contradiction !!
    Cordialement
    Bernard

    Répondre à ce message

    • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 12 septembre 2019 01:54, par tardivel

      Bonsoir,

      je crois surtout que le dit "maire", n’étant pa sCatholique, ne risquait pas de s’offusquer de mots qu’il ne comprenanait pas, et qu’en ces temps troublés, ou les élites naturelles étaient persécutées, c’était les plus ignorants, violent s et braillards.. qui prenaient les postes de "pouvoir"..
      En Vendée ou l’immense majorité respectait les principes Catholiques, il était tres singulier.. ; que de n’être pas marié : ce qui était pourtant le cas de cet individu, lors des naissances de ses premiers enfants...
      Bref, la barbarie la plus simple.. et elle revient...

      Cordialement à tous !

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      • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 14 septembre 2019 00:35, par GRAILLOT Nicole

        Bonsoir,
        Rien dans le développement de cet article ne permet d’affirmer que René CARRÉ n’était pas catholique.
        Les registres de catholicité de Saint Sulpice en Pareds témoignent plutôt du contraire. Après une première publication de mariage
        10 vendémiaire de l’an 13 (2 – 10 – 1804 - )
        AD85 – St Sulpice en Pareds – E.C. – N.M.D. an XII à 1811 – vue 62/218
        le mariage civil de CARRÉ René et BERTRAND Marie Jeanne a été enregistré en la mairie de St Sulpice par l’officier public d’état civil Jean DURET le 23 vendémiaire de l’an 13 (15 – 10 – 1804 )
        AD85 – St Sulpice en Pareds – E.C. – N.M.D. an XII à 1811 – vue 41/218
        Le mariage catholique de René CARRÉ et BERTRAND Marie Jeanne a été célébré le 25 novembre 1805
        AD85 – Saint Sulpice en Pareds – Actes de catholicité : XIXe siècle – Registre de catholicité (BMS) 1805 - 1807 - vue 8/14

        Lors du mariage civil, le premier enfant né avant mariage a été reconnu par les futurs époux.

        La raison pour laquelle une dispense de deux bans a été nécessaire pour leur mariage n’est pas précisée.
        De même le laps de temps écoulé entre le mariage civil et la cérémonie religieuse reste un mystère (lié peut-être à la naissance de leur premier enfant hors mariage).

        En tout cas Jean Baptiste CARRÉ , second fils de notre Maire (je n’en ai pas parlé dans mon article) est né le 9 septembre 1806.
        (Ce qui semble écarter l’éventualité d’une grossesse en cours au moment du mariage)
        Il a été baptisé à l’église
        AD85 – Saint Sulpice en Pareds – Actes de catholicité : XIXe siècle – Registre de catholicité (BMS) 1805 - 1807
        Vue 12/14
        La déclaration de naissance a été enregistrée le même jour à la mairie et bien entendu Jean Baptiste n’a pas échappé à la mention "garçon de sexe féminin".

        Je précise également que les registres de catholicité de St Sulpice en Pareds, disponibles en ligne ne couvrent que les années 1803-1804 et 1805-1807. Je n’ai pu vérifier le baptême des autres enfants . Par contre ces registres attestent la présence de René CARRÉ lors de l’inhumation de son neveu Pierre CARRÉ, de sa soeur Marie Anne, du mariage religieux de sa soeur Marie Jeanne.
        C’est le Curé BEGAUD, desservant de Thouarsay officiant à Saint Sulpice, qui tenait ces registres.

        Ne connaissant pas le contexte de la situation "marginale" de notre Maire, je ne me permettrais pas de le juger.
        Quant à la barbarie, je la situe plutôt du côté des colonnes infernales, de ceux qui ont persécuté les prêtres réfractaires etc....
        que venant de René CARRÉ
        Les Sulpiciens auraient-ils été assez dociles pour le garder en tant que Maire pendant près de trente ans ?
        Cette position à cette époque, n’était pas sans risque comme l’atteste le décès de Jacques Philippe COQUILLEAU, Maire du Bouildroux , commune voisine, assassiné le 22 Nivôse de l’an VIII - 12 Janvier 1800 -

        Cordialement,
        Nicole

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        • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 14 septembre 2019 09:29, par tardivel

          Cher Nicole,

          je me suis sans doute mal exprimé, mais surtout, nous n’avons pas la même notion "Catholique" : Pour vous, il suffit d’avoir été baptisé,, voire d’assister à l’enterrement des gens de sa famille Catholique.. Pour moi, c’est soumettre toute sa vie et ses comportements à la Foi et à la Morale Catholiques : et ??? faire des enfants hors mariage n’est pas le signe d’une "morale" "Catholique"..
          De même sur la captation des lieux et fonctions de pouvoir en cette période terrible, je l’ai assez vu en maints endroits différents de France : rien qu’à la "qualité" - notablement dégradée, voire approximative de la scription... et de l’orthographe, l’on voit bien que ça n’est pas la fine fleur de la culture et de l’éducation qui a pris en main les rênes du pouvoir, et qui s’exprime...
          Quand aux "administrés" ils n’avaient pas le choix, et - ayant assez subi de bouleversements et de massacres - ils n’avaient pas l’envie de disputer la place si brillamment occupée...

          M’enfin.. je puis me tromper, et "à tout péché, miséricorde !"...
          Cordialement !

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          • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 14 septembre 2019 22:09, par GRAILLOT Nicole

            Bonsoir,

            Le fait d’avoir un enfant hors mariage fait-il de René CARRÉ un mauvais bougre, une sorte de brute épaisse, ignorante et tyrannique vis-à-vis de ses administrés ?

            Peu cultivé, ce qui ne veut pas dire inintelligent, mais sachant lire et écrire à une époque où la plupart des gens étaient illettrés. Fils de boulanger, il n’avait probablement que très peu fréquenté l’école !
            Il n’était pas expert en pleins et en déliés, son orthographe était phonétique (ce qui était courant à l’époque), mais ses registres étaient bien tenus et les actes tout à fait lisibles contrairement à d’autres, maculés de tâches et de ratures, illisibles et comportant des « blancs ». Les registres paroissiaux, les minutiers par exemple, tenus pourtant par des gens instruits et cultivés, n’étaient pas toujours des exemples en matière de rédaction et de soins.

            Peut-être n’était-il pas un « digne représentant » de la « Morale Catholique » selon votre sens.

            Il a eu un enfant avant mariage, il faut le préciser, dans une époque particulièrement troublée mais je ne lui cherche pas d’excuses.
            Mais que penser des dispenses de bans accordées par les instances ecclésiastiques, pour permettre à des jeunes femmes enceintes (qui ont accouché bien avant le terme normal), de se marier à l’église.

            René CARRÉ a pu se marier selon les formes de l’église catholique. Il n’a pas fui ses responsabilités, a reconnu son fils et fondé une famille avec la mère de son premier enfant.

            Mais je crois que l’on s’écarte du sujet qui n’est pas de critiquer le personnage, encore moins de le juger !

            René CARRÉ était Maire et responsable de l’administration de la commune de Saint Sulpice en Pareds
            conformement à la loi du 2 pluviôse an IX (22 janvier 1801). A ce titre, il était également chargé de l’enregistrement de l’État civil de ses concitoyens. C’est sur cette fonction que se sont orientées mes recherches, pas sur ses convictions politiques ni religieuses !

            Bien cordialement,
            Nicole

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            • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 15 septembre 2019 10:14, par Colette Boulard

              Bonjour Nicole,

              Merci pour ce texte sortant de l’ombre un aspect bien curieux de l’histoire locale. Sujet fort original et qui nous interpelle inévitablement à divers points de vue. J’ai de ce fait particulièrement apprécié votre regard descriptif et analytique rigoureux, cette approche quasi scientifique qui se veut déliée de tout préjugé, de toute influence, de toute idéologie, de tout affect. Ce n’est pas si facile mais c’est ainsi que l’on avance, peu à peu, dans une meilleure connaissance de l’histoire, y compris en ne répondant pas pour un temps ou pour longtemps aux questions qui se posent. Le risque de dérive est grand, on le voit bien, et vous l’évitez parfaitement. Vous montrez une fort bonne connaissance du contexte social et historique, c’est cela aussi qui vous permet sans doute d’accepter les questions sans réponse. Votre texte fait partie de ceux qui devraient rester dans les anales.

              Répondre à ce message

            • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 16 septembre 2019 09:56, par tardivel

              Chere Madame,

              il n’a jamais été dans mon intention "d’attaquer" - en quoi que ce soit - votre ancetre..

              D’autant que nous savons bien, qu’en genealogie, nous descendons tous "d’un eveque et d’un pendu" !

              Aynat constaté en maintes régions, qu’au moment de la revolution, les registres d’etat civil deviennent bien souvent tre s mal écrits et bourrés d’approximations (ici de bizareries cocasses...)j’en ai deduit que les fonctions à responsabilités ont été captées par des individus arrivistes.. qui n’avaient pas la culture et l’education des precedents..

              ce qui n’enleve rien à l’eventuelle bonne volonté dont ils ont pu y faire preuve..

              cela n’implique pas non plus que - profitant d’une periode de troubles - ils aient été eux meme du nombre des assassins et ersecuteurs que nous avons subi, notemment des colonnes infernales (lesquelles ont mis dans les fours a pain.. jusques et y compris.. les autochtones qui etaient favorables aux "idées" de la ripoublique...

              de là à faire reproche à l’Eglise d’avoir fait des dispenses de ban : je ne vois pas le rapport...
              Bien cordialement !

              un métis "quercyno-vendéen..."

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          • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 15 septembre 2019 08:42, par martine hautot

            Que celui qui n’a jamais péché lui jette la premiére pierre !

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            • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 16 septembre 2019 14:21, par GRAILLOT Nicole

              Bonjour,

              Pour répondre à votre message, je précise que mon allusion à la dispense de bans accordée par l’Église à des jeunes femmes enceintes, était une invitation à réfléchir.
              Ce n’est pas un reproche formulé à son encontre, mais la preuve de la tolérance que l’Église catholique pouvait manifester en de pareilles circonstances.

              Je partage votre avis sur la respectabilité sur laquelle on peut parfois s’interroger, à l’égard de ceux qui ont administré les communes au moment de la mise en place de la République, mais je ne m’engagerai certainement pas à édifier un quelconque jugement sur leur moralité seulement, à partir des registres d’État Civil qu’ils ont tenus. D’ailleurs, je le répète, ceux des prêtres, curés, notaires, etc… n’étaient pas toujours exemplaires quant aux soins apportés à la rédaction des actes.
              Ce qui n’empêche pas aux informations qu’ils délivrent et c’est bien l’essentiel, de nous permettre d’enrichir notre connaissance de l’Histoire, de la « petite histoire » et de notre propre histoire aussi.

              Pour revenir à votre déduction :
              « j’en ai deduit que les fonctions à responsabilités ont été captées par des individus arrivistes.. qui n’avaient pas la culture et l’education des precedents.. »

              j’évoquerais le fait que pour rédiger les cahiers de doléance présentés aux États Généraux de mai 1789, la plupart des gens du peuple étant analphabètes ou illettrés, ce sont ceux qui savaient lire et écrire qui ont servi d’intermédiaires. Ce n’était pas toujours des érudits ! Souvent la rédaction de ces cahiers avait lieu le dimanche, à la sortie de la messe paroissiale qui rassemblait les villageois. Ces documents constituent d’ailleurs une mine d’informations livrées sans ambages sur les conditions de vie de l’époque.
              Ces « prête-plume » ont peut-être parfois bénéficié de la confiance des gens et ont-ils été choisis pour transmettre leurs doléances au Roi et plus tard pour les représenter dans l’administration de leur commune ?
              Il me semble que si « arrivisme » il y a eu, ce qui je vous l’accorde est fort probable, je ne pense pas qu’il n’ait existé que dans le Tiers État.

              D’autre part, j’ajoute, car vous semblez avoir fait une confusion, que René CARRÉ n’est pas mon ancêtre, mais l’officier d’État Civil qui a enregistré l’acte de naissance de Pierre BOBINET dont je descends.

              Je vous remercie ainsi que tous ceux qui ont publié des messages, de l’intérêt que vous avez porté à cet article et de votre contribution à le développer.

              Je vais m’absenter quelques semaines et il ne me sera pas toujours possible de me connecter pour communiquer.
              Je reste à votre disposition à mon retour.

              Bien cordialement,

              Nicole
              alias Bobinette

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              • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 13 octobre 2019 21:26, par Nicole Marceline GRAILLOT

                Après 46 ans d’absence, je suis retournée en Vendée.
                Je tenais absolument à voir les lieux où ont vécu mes ancêtres et ce n’est pas sans émotion que j’ai effectué ce pèlerinage.
                Je suis de retour maintenant et en mesure de reprendre, si vous le souhaitez, le cours des discussions.

                Saint Sulpice en Pareds, berceau de mes ancêtres paternels, qui comptait 700 habitants en 1793, 506 en 1806, 735 en 1831 a connu à partir de 1920 une baisse de sa population estimée à 388 âmes en 2006.

                C’est un petit village paisible, avec une église érigée aux XIVe et XVe siècles.
                Bien entendu, des réparations, restaurations, modifications ont été entreprises au cours des temps, mais c’est en ce lieu que furent célébrés les baptêmes, mariages et sépultures de nombreux BOBINET.

                Dans la partie ancienne du cimetière, on ne lit plus les noms sur les vieilles pierres tombales plus ou moins affaissées. Des croix sont parfois couchées sur des monticules de terre marquant l’emplacement d’un ancien tombeau aujourd’hui relevé.
                Pourtant des plaques sont encore lisibles, dont certaines datées du XIXe siècle, attestent que des générations de BOBINET se sont succédé, issues de ces garçons reconnus , nés de sexe féminin et que des descendants de CARRÉ ( peut-être affiliés à notre Maire) ont vécu durant des décennies à Saint Sulpice.

                Quelle belle aventure !
                Retrouver en même temps son passé, enrichir ses souvenirs et découvrir son présent après tant d’années !

                Répondre à ce message

    • oui à ce sujet ; personne n’a pensé que ie vin à l’époque était ia boisson principale et certains en abusaient peut étre. l’erreur constatée et la crainte de monsieur le maire ; aucun habitant n’a voulu lui signaler car il faut bien constater que l’ orthographe n’était pas brillante à l’epoque.

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  • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 23 octobre 2019 10:09, par DUC-GONINAZ Micheline

    Bonjour et merci de nous faire partager cette découverte "incroyable" et intéressante.
    Amicalement. Micheline

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  • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 23 octobre 2019 10:23, par Jean-Luc Dupaigne

    Je pense que l’explication est beaucoup plus simple que les hypothèses ici formulées.
    Le quiproquo vient du simple mot "du" : "… enfant du sexe …".
    Le législateur, et nous, comprenons "du" comme la marque du possessif "quel est le sexe de l’enfant ?".
    Le rédacteur de ces actes comprenait le "du" comme une origine "d’où vient l’enfant ?". Le plus souvent il vient du sexe féminin de la mère en passant par les voies "naturelles" ; mais lors de la césarienne, un des rares cas où la formulation du maire est différente, l’enfant vient du ventre (de l’utérus) directement sans passer par le sexe de la mère.
    C.Q.F.D.

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  • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 23 octobre 2019 10:36, par ROSWAG Jean Michell

    Bonjour.

    Bravo pour cette analyse très détaillée des diverses rédactions du ’sieur CARRÉ’.

    "...de sexe féminin". Ne faut-il pas sans chercher plus loin comprendre le "de" comme "issu de",ce qui renvoie tout simplement à un fait anatomique ?

    Monsieur CARRÉ était un pragmatique, proche de la nature tout simplement.

    Amicalement.

    Jean Michel

    Répondre à ce message

  • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 23 octobre 2019 23:50, par MILLIERE Jacky

    Bonsoir , je viens de consulter les archives de SAINT SULPICE et je m’aperçois que Mr le Maire de l’époque s’est mépris à chaque fois que c’était un garçon . Savoir s’il savait ce que voulait dire féminin , je commence à douter puisqu’il se trompe déjà le dix brumaire an 13 en mentionnant ( un enfant de sexe féminin prénommé LOUIS MALLARD ) . Et par la suite il a réitérer la même erreur . Il a rectifié le tir le 23/07/1811 et a rayer de sexe féminin pour un garçon dénommé Pierre BELLAND .

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  • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 24 octobre 2019 19:00, par René Mettey

    Il y aurait deux explications :

    • l’une, proposée, est bien une réticence devant le mot "sexe", psychanalytique...
    • l’autre, aussi proposée par les auteurs de ce site, la "naïveté" d’un homme certes un peu instruit (il sait écrire) mais pas trop. Quand on lui a présenté les formulaires imprimés, on a dû lui donner un exemple :"là citoyen tu écris "Marie fille de Robert Dupont et Jacqueline Durand, et là dans ce blanc à la suite de "sexe" tu écris "féminin" etc." et il en pris l’habitude sans en comprendre le sens.Je penche pour ceci (cela a commencé avec le formulaire imprimé)

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  • Pierre Bobinet, mon ancêtre « garçon de sexe féminin » 24 octobre 2019 19:03, par René Mettey

    ah j’oubliais : merci à l’auteur pour cette très intéressante étude !

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  • Cas similaire paru dans la Revue Française de Généalogie n°224 de Juin/Juillet 2016 ,d’un enfant né mâle à Genève, déclaré par 2 chirurgiens et ayant accouché ultérieurement.

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