Léobon PATAUX né en 1824 à Felletin (23), fils d’un instituteur, a été nommé curé de Saint Quentin La Chabanne dans la Creuse en 1862. Il a exercé cette fonction jusqu’à sa mort en 1889.
Ce passionné d’histoire et de généalogie, a tenu jusqu’en 1885, en plus des registres de catholicité habituels, un « journal de la paroisse ».
On trouve souvent des baptêmes de cloches dans les registres paroissiaux. Je savais que les parrains étaient souvent les généreux donateurs ou des élites du pays et m’imaginais à cette occasion une fête joyeuse avec des marraines endimanchées.
Le « journal de la paroisse » de Léobon Pataux nous permet d’en savoir un peu plus, nous montre que la fête n’est pas vraiment pour tout le monde et me prouve que j’avais un peu trop d’imagination.
Ainsi nous allons voir que Pierre Ginier, parrain de la 2e cloche est en deuil de sa fille Berthe Ginier (marraine) et que Marie Verrier marraine de la 3e est feue la mère de Léobon Pataux (parrain). Cependant, peut-être pour égayer la cérémonie, nous verrons que la première marraine est une fillette de 6 ans.
La 4e cloche, qui a été offerte, ne semble pas avoir eu de marraine. Ceci peut paraître inhabituel, mais pas si vraiment étrange si l’on sait que l’église catholique, normalement, ne parle pas de « baptême de cloche » mais d’une simple « bénédiction ».
La première, sous le vocable de St Jean Baptiste, a eu pour parrain Mr le Comte Fernand de Brinon [1] et pour marraine Mlle Geneviève Richen de Seveuse [2].
La deuxième, sous le vocable de Notre-Dame-de-Sous-Terre, a eu pour parrain Mr Pierre Ginier de Truchassoux et pour marraine Mlle Berthe Ginier.
La troisième, sous le vocable de St Joseph patron de la bonne mort, a eu pour parrain Léobon Pataux, curé de la paroisse, et pour marraine sa mère, Marie Verrier, du Pont-Roby.
La quatrième, sous le vocable de Ste Anne, a été offerte, gratuitement, par Mr Hildebrand, fondeur à Paris.
Le prêtre consécrateur a été Mr Gustave Penaud, chanoine honoraire, supérieur du petit séminaire de Felletin.
Elles ont été montées immédiatement après la cérémonie par Mrs François Baraton et François Mouly, en présence de tous les habitants de la paroisse et d’un grand nombre d’étrangers.
Ont signé comme témoins : Penaud, Constance Richen, Marguerite Richen, Georges Richen, Bouchardy. L. Pataux.
- L’église de Saint Quentin à 5 cloches. Sur le devant 3 cloches de 1873 et 1 de 1679.
La 4e de 1873 est dans le clocheton au dessus de l’église.
Quête pour les cloches (Extrait)
Mr Ginier de Truchassoux (Vallière) a fourni cinq cents francs pour l’achat de la seconde, moyennant une rente perpétuelle de quatre messes à dire chaque année, le 19 mars, le 4 mai, le 9 mai, le 4 juillet, pour Berthe Ginier sa fille [3].
Le curé de la paroisse, L. Pataux, a fourni cent quatre vingt dix neuf francs pour la troisième cloche, en souvenir de sa mère défunte [4].
La quatrième cloche, placée au dessus de l’église, a été donnée par Mr Hildebrand, fondeur à Paris.
Ce texte est suivi par la longue liste des habitants de Saint Quentin ayant donné à la quête. Habitant Le Bourg, Cherbahun, Le Château, Chirouze, La Villatte, Fressanges, Le Masbet, Villemonteix, Les Bordes, Vendeoux, Pont-Roby, Montouiller.
St Quentin le six octobre 1873. L. Pataux.
Sources : Registre de Catholicité et journal de la paroisse par Léobon Pataux.
Gallica Mémoires de la société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse.