En remontant dans l’arbre généalogique de notre famille, je suis arrivée dans le Rhône et ai découvert l’avis de décès d’une ancêtre : - PERRACHON Françoise, veuve de DESBROSSES Jean, née le 16 novembre 1677 à CHIROUBLES (BMS 58GG2 - 1677 - page 4/4).
Mariage avec Jean DESBROSSES le 22 novembre 1701 à CHIROUBLES (BMS 58GG2 - 1701-1702 page 8/15).
Naissance le 25 mars 1676 à MONSOLS (BMS 1676 4E3600 - page 2/9) et décédé le 24 avril 1735 à MONSOLS (BMS 135GG3 1735 page 3/5).
La dite Françoise PERRACHON est décédée à 78 ans le 3 décembre 1756 à CHIROUBLES (BMS 4E762 - 1756, page 5/5) en même temps que sa fille Philippine, 50 ans, de façon dramatique, puisque mortes sans sacrements, écrasées et ensevelies sous les ruines et débris de leur maison.
Ma première recherche sur Généanet "Archives Insolites" dans la rubrique Ressources, pour trouver un éventuel évènement climatique ou un fait divers n’a rien donné. J’ai demandé aux AD du Rhône : leur réponse comprend des pistes, mais il m’est difficile de réaliser cette recherche de faits si anciens en ne sachant pas vraiment ou aller ni par où commencer. Votre rubrique m’a redonné espoir.
Il n’y a pas de registres de 1698 à 1737 à MONSOLS.
Merci à vous tous qui êtes vous aussi des passionnés de Généalogie.
A défaut d’information plus précise sur les causes de la destruction de cette maison, voici l’explication la plus probable de ce drame :
Cet extrait est tiré de l’ouvrage suivant (page 23) :
L’état de délabrement des maisons
En parcourant les registres paroissiaux ou les minutes notariales, on ne peut être qu’étonné par l’état de délabrement de nombre de maisons paysannes, notamment celles des paysans humbles ou démunis. En effet, les actes de sépultures nous alertent sur les décès d’individus ou de famille entière à la suite de l’effondrement de leur maison d’habitation tandis que les états des lieux nous apprennent que certains propriétaires n’hésitaient pas à louer des masures en ruine à de pauvres paysans en quête d’un toit ou d’une exploitation. Cela nous en dit long sur la misère et les mentalités de l’époque ainsi que sur le mauvais état des constructions autrefois !
Ainsi, quelques exemples tirés des registres paroissiaux : « Le treizième jour du mois de feuvrier de lannée présente mil six cent nonante huict Anthoine Fournon habitant originaire de la paroisse d’Unias estant au service de Claire Vinol a esté accablé par un batiment sous les ruines duquel il est mort a esté enterré dans le cimetière de leglise paroissiale de Lézignieux (...) » (cité par Jacqueline Besson le Huede sur www.histoire-genealogie.com. Acte en ligne sur Archives départementales de la Loire, registres paroissiaux de Lézigneux 1698-1710, vue 3/111).
Ou encore, « L’an 1666 le vingt septiesme jour de may bien avant en la nuict furent estoufés par les ruines d’un plancher qui tomba sur Leonarde Lamber veufve Robert Mahier et ses deux filles Françoise et Marie Mahier. Et leurs corps furent inhumés le lendemain au cimetiere de Cha[mpéon.] ». (Transcription de Thérèse Coudurier pour le site www.lamayenne.fr. Acte en ligne sur Archives départementales de la Mayenne, registres paroissiaux de Champéon 1597-1666, vue 106.)
Et enfin, « Le treize décembre 1705 Toussaint Vaultier agé d’environ quarante cinq Madeleine sa fille agée d’environ sept ans ayant été accablés sous les ruines (de leur) maison et ont été par moi soussigné prêtre vicaire inhumé dans le cimetière après la visite de M. le Bailly de Caligny et de M. de Bellou procureur fiscal dudit lieu (...) » (cité par Jean-Pierre Bréard sur www.dozeville.free.fr.).
De même, quelques exemples tirés des minutes notariales : « le 14 janvier 1782, à Le Langon (Vendée) : acquêt d’une masure en totale ruine avec une ouche, appelée la Corne, sise près le Grand Port du Langon, au Langon (...) » (vues 321-322).
Ou encore, « le 8 octobre 1787 à Le Langon (Vendée) : arrentement d’une petite maison et une pièce de jardin, sis au village de Saint-Martin, depuis plus de 20 ans en ruine, à Nalliers, par François Fort, bordier au Marais, à Nalliers, à François Robreau, bordier audit village de Saint-Martin » (vues 87-88).
Et enfin, « le 2 janvier 1745 à Le Langon (Vendée) : partage de la succession de Perrine Coullon, mère dudit Riffauld et de celle de Catherine Coullon, mère dudit Richard, consistant en terres, prés, mottes, une grange sise au Langon, terres, prés, mottes, une maison menaçant ruine sise à Chaillé-les-Marais. Pierre Riffauld, fils de Perrine Coullon, soldat au régiment de la Reine, demeurant ordinairement au Langon, reçoit l’ensemble des domaines sis au Langon. Étienne Richard, fils de Catherine Coullon, journalier à Chaillé, reçoit l’ensemble des domaines sis à Chaillé » (vues 241-242).
À noter que l’on manquait parfois de bâtiments pour loger les ruraux les plus démunis. Ainsi, dans son ouvrage intitulé Le village immobile, Sennely-en-Sologne au XVIIIe siècle, l’historien Gérard Bouchard souligne que s’« il est certain que la plupart de ces constructions étaient précaires (...) l’on avait vite fait de convertir un bâtiment agricole en “logis à demeurer”, comme il arriva à quelques reprises au cours du XVIIIe siècle : propriétaire d’une grange désaffectée en 1775, la fabrique la transforma en deux “chambres à demeurer”, dont l’une fut louée à un cordonnier et l’autre à une veuve. De plus, ces constructions vieilles et fragiles engageaient à de continuelles réparations, comme en témoignent les cahiers de doléances des habitants de Vouzon : « tout y est construit en bois et en bâtiments sujets à manquer par les soles qui les soutiennent, demandent des reconstructions et réparations très coûteuses ; le remplissage des murs de ces bâtiments étant fait de torchis, il faut y travailler tous les ans ; un bâtiment neuf a besoin de réparations l’année qui suit sa construction » (cité dans le Bulletin de la Société Historique et Archéologique de l’Orléanais, XXII, 1934, p. 331).